
que le fait ufjè pointe que l’on préfente au con-
ciufteur de la machine éleflrique : cette matière
électrique fe répandra le long de la ficelle juf-
qu'au petit eonduâeur qui fe trouve ifole entre
1 extrémité inférieure de cette corde & le cordon
de foie attaché au dévidoir ; dans. cet é ta t ,
on tirera de ce condu&eur des étincelles très-
fortes & très-vives , on pourra même y charger
des bouteilles & y faire diverfes expériences
éleftriques.
On ne doit pas diflimuler ici qu’ il faut faire
ces expériences avec beaucoup de prudence &
de précaution, attendu que quoiqu ordinairement
les étincelles ne foient pas plus fortes que celles
d’une- éleéhricité ordinaire ; il peut arriver qu’il
defcende le long de la ficelle une fi grande abondance
de matière électrique , qu il y ait du danger
d’en approcher , ce qui pourroit- meme arriver
avant que la ficelle fut entièrement devidee ( i ) ,
gc par conféquent ifolée : il ne faut donc pas
approcher de la ficelle ni du dévidoir , fans
s^tre affûté de. la force de l’éleancite ; ce
qui arriva à M. de Romas ( i) doit engager a
être fur fes gardes en faifant de -pareilles expériences.
• Planétaire électrique.
Avez un cerceau de métal, ou fiïnplement de
carton,- couvert de papier doré A io .p l. 14,),
d’ environ fix pouces dé diamètre & d’un demi
pouce, de largeur ; ifolez-le fur cinq a fix petits-
tubes de verre (ou Amplement avec de la cire a
cacheter), en l’élevant a un demi-pouce.au-deflus
d’un cercle ou plaque de carton C , également
couverte de papier dore , 8c de 9 a 10 pouces de
diamètre ; obfervez que ce cerceau foit placé concentriquement
& parallèlement au-deffus de ce
cercle de carton ; pofez cet appareil fur un pied
de bois B , & faites communiquer ce~ cerceau au
conducteur , au moyen d un fil de fer D > ayez en-
core deux petites boules de verre foufflées E & F ,
de dix à douze lignes de diamètre , 8 c qu elles
foient fort minces & très-legeres.
Si on électrifele çonduêteur delà machine électrique
qui doit communiquer par le fil de fer a
tout cet appareil, 8r que l’on place une de ces boules
E fur la plaque intérieure & près du cerceau,
(1) C’eft pour éviter ce danger qu’on a.ajoute au
dévidoir un cordeau de foie pour le tramer ou 1 on
veut fans aucun inconvénient.
(1) M de Romas, de Nérac, qui eft 1 inventeur
de cette machine, nous aoprend que dans un tems
orageux, les étincelles qui s'élançoier.t de Ion appareil,
avoient un pouce de grollcut, &
coienr avec un grand bruit & a dix pieds ;de diffamée
fur les corps non'' cleéluqucs qui en etoiçnt les
pljis proçhçs,
elle en fera auflkôt attirée■ 3 & en çonféquence de
cette difpofition , la partie de cette boule qui ]e
touchera recevant un peu de vertu éleCtrique fera
repouffée > & comme l’électricité ne fe trouvera
pas répandue dans toute la furface du verre , uue
autre partie fera dejiouveau attirée 3 pendant que
la première ira décharger fur la plaque l’électricité
dont elle fe trouvoit chargée au premier
contaCt. Ces attrapions & répulfions réciproques,
en fe fuccédant alternativement, produiront
une révolution de ce petit globe de verre
autour du cerceau qui durera pendant tout le tems
que l’on continuera d’éleCtrifer j cette révolution
fe fera indifféremment d’un côté ou de l’autre,
félon qu’elle aura commencé d’abord, ou que celui
qui fait cet amufement l’y aura d’abord déterminé
: ce même effet aura également lieu , fi Ton
pofe la boule F en-dehors du cerceau, & on pourra
alors les faire tourner toutes deux, l’une en dedans,
l’autre en dehors , dans un même fens ou dans un
fens contraire. Si cet amufement fe fait dans un
lieu totalement privé de lumière , ces petits globes
paroîtront illuminés , ce qui rendra ce fpec-
tacle fort amufant. On pourra mettre aufli fur le
même cercle plufieurs cerceaux concentriques les
uns aux autres , & faire tourner autour d’eux plufieurs
boules, & endettant au centre de ce cercle
un petit globe de cuivre repréfentant le foleil,
on imitera affez bien , par les différentes révolutions
de ces globes de verre , le cours des planètes
autour du foleil.
Nota. Cette pièce doit être placée bien de niveau
, & il eft bon que la plaque aille un peu en
pente du côté du cerceau, cela contribue à la
réufïite de cet amufement, dont l’exécution a fa
difficulté.
Girouettes électriques.
Formez avec un morceau de liège^une petite'
boule de fept à huit lignes de diamètre ( fig. 9.
pl. 14.7), que vous traverserez d’une aiguille à
, coudre pour lui fervir d’axe : taillez quatre peti-
| tes girouettes de papier doré ABC & D , de deux
pouces de longueur & un pouce de largeur, &
ayant fendu cette boule avec un canif > ajuftez-y
ces girouettes , de manière que leur plan foit incliné
à cét axe ; fufpendez cette boule par la pointe
| de fon aiguille à l'extrémité E d’une lame aimantée
3 présentez cette boule' à une petite diftance
d’une pointe F , que vous aurez placée fur le conducteur
de la machine éleCtnque. -
Les plans de .ces petites girouettes étant inclinés
a l’axe , lorfqu’ élles font fufpendues à la lame
aimaritéey elles: font poiiffées par le courant de h
matière éleCtfique qui fort de cette pointe, & elles
tournent ,ave„c beaucoup de rapidité pendant tout
le tems de l’éle&rifation. Si cette pointe eft tournée
en en-bas,elles tournent dans un fens contrait*
Il en eft de même, lorfqu’ on les Fait tourner fur une
pointe- éleétrifée pofitivement ou négativement,
fa direction du fluide éleCfcrique prenant dans l ’un
ou dans l’autre cas une direction totalement oppos
e j ce qui tend à prouver la doCtrine de M.
Franklin.
Gerbe électrique.
ou une plaque de métal à fept ou huit pouces de
diftance au-deflus de lui. On peut fuppléer aux
cheveux par une poignée de fifafle qu’on lui placera
fur la tê te , ou qu’on lui attachera fur l’épaulé
ou ailleurs.
Panache électrifé.
Si l’on éleCtrife dans l’obfcurité un conducteur
gu une barre de fer , & qu’on les parfeme de petites
gouttes d’eau 5 en promenant la main d’un
bout à l’autre du conducteur, & à quelques pouces
de diftance de fa furface, on voit fortir de
toutes les gouttes d’eau autant d’ aigrettes bien enflammées
& bien épanouies , qui font fur la peau
i’impreffion d’un vent frais & humide.
Après avoir bien effuyé & bien féché la barre
de fe r , ou le conducteur de l’expérience précédente,
que l’on arrange fur toute fa longueur plufieurs
petits-tas de- fon, de farine 3 ou de cette
rapure de bois qu’on met fur l’écriture.
Dès que cette barre deviendra éledrique , tout
ce qui a été mis deflfus fera enlevé, & l ’on remarquera
que les pouffières forment toujours en s’élevant
une efpèce de gerbe qui indique vifiblement
que la matière invifible qui les chafle , s’ épanouit
delà même manière.
(Eu/ lumineux..
Prenez un oe uf frais, dont la. coquille foit très-
mince, & le tenant entre vos doigts, préféntez-le
Par un ôe ces bouts au conducteur de la machine
electriqué.
Pendant tout le tems qu’on éledrifera le conducteur
, lès étinceles qui en fortiront s’élanceront
continuellement fur la pointe de cet oe u f ,
& pénétrant dans tout fon intérieur^ elles leferont i
paroitre entièrement lumineux j cet amufement
le doit faire dans l’obfcurité. Il en fera de même,
« une perfonne ifolée le tient dans fa: main , &
qu une autre placée fur le plancher en tire l’étin-
ceie, ou fi la perfonne non ifolée le préfente au
doigt de celle qui eft ifolée. -
Si 1 on attache une plume de panache droite fur
au conduite»!-, ou fur un guéridon
electnfe , ou qu’une perfonne éleârifée la tienne
dans û main , on remarquera avec plaifir combien
elle fe gonfle, fes barbes s’étendant dans toutes lès
directions autour de fa tige 5 & comment elle fe
retire de même que lafenfitive, quand, quelque
corps non eledrifé y touche, ou qu’on prefente
foit au^ panache, foit au condudeur la pointe
d une epingle ou d’une aiguille.
Rubans colorés éleclrifés.
Que l’ on dilpofe horifontalemerit un tube de-
verre entre deux fupports de bois , portés fur un
pied , & qu’on attache fur la longueur du tube
des rubans de même longueur et de même lar-'
geur, afin qu’ils pofent tous également, autant
qu’il eft polfible. Si ces rubans font de différentes
couleurs , dès qu’on préfentera parallèlement au
plan qu’ils forment à une diftance convenu-'
ble, un tube de verre récemment frotté, ou qu’on
les approche d’un conducteur éleflrique, on
obferve à l’inftant qu’ils font attirés gf repouffes
mais plus ou moins fuivant leurs couleurs : ceux
quLfont teints en noir font plus fortement attirés
& repouffés que les autres , & les blancs font ceux •
de tous qui cèdent le moins à l’impreffion de la
matière electi-que.
La première idée a été d’attribuer ces différences
d’effets à: la différence des couleurs , en tant
que couleursmais une expérience très-curieufe
de. M. Dufay démontre que ce n’ eft pas là la véritable
caufe.
Ce célèbre académicien imagina de décompe-
fer un faifeeau de rayons folaires*, & d’imprimer T
par ce moyen différentes couleurs à un même
corps. Il obferva alors que ce corps demeuroit
également propre à fuivre les impreffions de la
matière eleilrique , fous quelque couleur qu’il le
fournît à cette épreuve.
Une autre expérience de M. Noilet démontre
que la couleur demeurant la même , on fait perdre
à un corps la faculté qu’il a de fe prêter plus
aifëment qu un autre à. l’aétion de l’éleélricité
& qu’il ne s’agit pour#e!a que de mouiller ce
corps, & de le faire féçlier enfuité.
En employant ce procédé , on rend plus fuf-
ceptible des impreffions de la vertu électrique
celui qui paroît y réfifter davantage.