
ment le corps le plus fortement éleél'rifé , on peut
en tirer fans danger une étincelle , parce que le
manche de verre intercepte le paffage de Y électricité
, de l ’excitateur à la perfonne qui le tient.
III. On doit auffi avoir une chaîne dé métal,
ou de plufieurs fils de fer liés les uns aux autres.
Elle fert à tranfmettre 1’ élettricité loin du premier
conducteur HGI *, ce qui fe fait en faifant porter
cette chaîne par des cordons de, foie.attachés au
plancher j ou tendus • entre deux traverfes.
IV; Il eft à propos d'être muni d’un long tube
de métal , ou de carton doré ■ , 8z de plufieurs
pouces ( 3 ou 4 ) de diamètre. C e tube fe communiquant
au premier conduéteur par une chaîne ,
forme un fécond conduéteur qui fe charge de
beaucoup d'électricité , & fert à quantité d’expériences.
Plus ce tube eft long & gros , plus Yélectricité
dont il fe charge eft confidérable. Il eft.
effentiel qu’ il n’ait aucune pointe ni éminence
aiguës 3 par les raifons qû’on verra plus loin.
V . On ce peut fe paffer de auelques efpèces
de fducGupes de verre 3 pour ifoler les corps dont
on veut conferver Y électricité.
VI. Il faut aufli être pourvu de quelques pièces
de métal j les unes pointues, les autres terminées
par une éminence fphérique } les unes
emmanchées à des manches de verre 3 les autres
portées par des manches de matière tranfmettant
Y électricité^ comme on a dit plus haut.
V IL Les couffins ont befoin d’ être de tems à
autre faupoudrés d’ un amalgame fervant à y entretenir
le frottement. Celui qui paroît le mieux
xéuffir 3 eft l’amalgame^ d’étain & de mercure ,
tel que celui qu’on met derrière les glaces 3
avec une moitié de-craie ou blanc d’Efpagne ; le
tout mélangé cc réduit en une .pouffière impalpable.
Telles font les principales parties de l’appareil
néceffai're pour les expériences éleéhriqués les
plus communes. Nous allons paffer à Ces expériences
3 en allant du plus fimple au plus com-
pofé.
Autre description de la machine électrique.
Quoiqu’ à force • de varier la conftruérion des
machines dont on s’eft fervi depuis qu’on a fait
diverfes expériences fur Y électricité 3 particulièrement
lorfqu’on commença à fe fervir de globes
de.verre , on foit enfin parvenu a les fîmplifier &
même à éviter une partie des inconvéniens dont
les premières étoient fufceptibles ; on a trouvé
néanmoins depuis peu une nouvelle conftruction
plus fimple , en fubftituant aux globes dont' on
s’étoit fervi jufqù’ à préfent , des plateaux de
glace qui fournific*: aux conducteurs une plus
grande affluence de matière éleétrique-, fans qu’il
foit néceflaire de les faire tourner avec la même
rapidité 5 cette conftruétion a même un double
avantage 3 en ce qu’elle occupe bien moins de
place j & qu’on peut pofer la machin'e fur une
table 8c la renfermer dans une boîte lorfqu’on
en a fairufage.
Ayant déterminé la grandeur du plateau de
verre dont vous voulez vous fervir 3 qui doit
êtréde quinze pouces au moins de diamètre (1) &
de deux lignes d’épaiffeur , afin de pouvoir être'
employé avec fuccès à faire les expériences qui
demandent une certaine abondance de fluide
éleétrique ; faites-le percer-en. fon centre d’un
trou d’ un pouce de diamètre, & polir fur fej
bords qui doivent être arrondis.
Ayez une planche A 3 (fig. x .pl 13. Amùfemens
de phyjique ) , d’ un pied de long fur quatre pouces
& demi de large & un pouce d’ épaiffeur, fur.
laquelle vous élèverez les deux m/ontans F & G ,
de feize pouces de hauteur & deux pouces de
largeur. Ces montans doivent s’élargir par le bas
Sr entrer à mortaife dans la planche ci-deffus,
fur laquelle on les affujettit avec des vis.- Joignes
ces deux montans par leurs extrémités fupé-
rieures avec un arc de bois H , qui puiffe s’ôter
à volonté 3 au moyen de quatre pointes de fer
qui doivent entrer dans ces montans.
Percez ces deux montans de deux trous exactement
places l’ un vis-à-vis de l’autre , afin d’y
ajufter l’axe de cuivre B y fur lequel vous fixerez
le plateau entre les deux hemifphères C & D *
dont: celui C doit entrer à vis dans cet axe > ob-
fervez de garnir de plomb ou de cuir les cô.tés.
applatis de ces hemifphères qui ferrent & contiennent
le verre : il eft effentiel que Cet axe foit
mobile-fur fa longueur , afin que le plateaucédant
par ce.moyen à la preffion des couffins ci-après,
il ne foit pas-en danger d’être cafte par leur réfîf-
tance.
Ajuftez- fur lés deux montans F & G les Quatre
couffins IL M & N ; qu’jls foient de même
épaiffeur , 8 c pofés à un demi-pouce \ de diftance
de la circonférence du plateau j que ceux ï & N j
placés fur le montant G j y foient retenus à de-
(1) Quoiqu’en général un plateau fl’un plus grand
diamètre fourniffe davantage de matière éleftnque,
cette quantité n’eft pas pïeporaonnée à la différence
qui fe trouve entr’eux, comme il paroît naturel de
le’ penfer-j il arrive mçme affez foüvent qu’un plateau
de 15 pouces donne autant qu’un de z o , en les-1217
fant même tourner un égal nombre de tours, ce qy1
provient de la qualité de la glaee qu’on a employée
qui fe trouve plus ou moins élcétrique, On a remarqué
que les glaces fouillées, dont la matière c
un peu verdâtre, font ordinairement les naeiLcurc
que l’on puiffe employer.
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meure par deux v is , & que ceux placés fur l’astre
montant F foient mobiles fur deux tiges , afin
de pouvoir lesavancer plus ou moins fur le .plateau
au moyen des vis de preffion O & P ( i) ;
ces couffins doivent être montés fur dos plaques
de cuivre ; on les garnit de crin & où les recouvre
de peau de veau ou de maroquin bien féche ;
F 1__ J ~ ^ . . - c v î f l'ftucoc Rr t\( mi hall
E , eft une manivelle jde cuivre de ftx pouces
de longueur, elle entre quarrément à l’èxtrémité
de l’axe B , & fert à faire tourner le plateau lorf-
qu’qn fait ufagë de la machine ; toute cette
pièce enfin doit fe démonter pour pouvoir oe-
toyer les couffins & le verre ,en cas de pouffière
ou d’humidité » la fëchereffe (2) & la propreté
contribuant beaucoup à l’effet qu’elle produit.
Sur le côté delà planche A doit être ajuftée,
au moyen de deux charnières , la planche Q , qu’fl
faut creufer à l’endroit R 3 afin qu’ elle puiffe recevoir
le fupport T j ce fupport 3 compofé d’ un
cylindre de verre maffif de à fept pouces de
longueur ; eft maftiqué fur un pied de bois tourné 3
de cinq, pouces de diamètre 3 lequel entre dans
l’ouverture R ; un petit verrouil V l e . retient &
l’empêche de vaciller 5 c’eft fur ce cylindre de
verre 3 qui eft garni. à fon extrémité fupérieure,
d’une forte virole de cuivre furmontée d’une v is3
que fe monte le conducteur de cuivre X : ce conducteur
doit être çreux, 8c on peut lui donner
douze à treize pouces de longueur 8c un pouce
& demi d’épaiffeur ; il faut le terminer de part
& d’autre par deux boules qui y foient viflees,
& dont celle Y eft traverfée par un demi cercle-
de laiton 3 de trois lignes d’ épaiffeur : aux extrémités
de ce cercle doivent être'ajuftées à vis 3
deux boîtes de cuivre Z & Z , du fond defquelles
fortent plufieurs pointés qui viennent à . fleur de
ces mêmes boîtesj ces pointes qui doivent fe
trouver placées très-près du plateau 8c à même
(1) Afin de rendre le frottement du plateau plus
doux, on peut mettre un reffort fous chacun des
couffins I & M, aux endroits où appuient les vis.
. (z) Dans les temps.humides , il faut ôter les couffins
& les faire fécher à un feu doux pendant quelques,
heures^ on peut auffi faire chauffer le plateau & 1 effuyer
à pluheurs fois avec un linge bien fec; on doit,
auffi mettre fut les couffins un peu d’amajgame compofé
de blanc d’Efpagne bien fif» & bien fée, ntélé
avec égale quantité de la pouffiere d’étain & de mercure
qu’on ôte de derrière les glaces; mais quoique
cette précaution augmente de beaucoup l’électricité,
on n'en‘ peut obtenir qu’un effet trçs-foible, lorfque
l’air eft chargé d’humidité; l'eau étant un excellent
rp v uF< ur, abforbe le peu de matière élcétrjque que
fournitj alors le plateau : le temps fcc eft le plus fa-'
Torabç, furtout lorfqu’il régne un veut du nord.
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diftance de fon centre que les couffins, font
deftinées à tirer Y électricité qu’il fournit au conduit
ur ; la boule Y doit fe trouver placée vis-
à-vis le centre du plateau. ( Voye^ La fig. r:. ) 4
II faut éviter fsigneufement 3 en conftmifant
cette machine, d’ y faire aucune moulure, attendu
qu’ il faut que tout conduéteur & électricité
n’ait aucune partie anguleufe.,' qui laifferoit
échapper continuellement une partie du fluide,
éleétrique dont on voudroit le charger.
La pièce 1 3 ( f i g f ) eft un éleéfcromètre- compofé
d’un petit cylindre de cuivre I , de trois
p/>uces de longueur & divifé-en trente-fix lignes ;
il eft terminé d’un côté par une petite boule N ,
de fix lignes de diamètre & de l’autre par un bouton
M 3 8c il coule dans le pied L j ce pied fe pôle
fur la même planche qui porte le conduéteur 3 &
a l’ endroit O eft ajuftée une vis qui le fixe : la boule
de cet; éleétromètre doit fe trouver placée à la
même hauteur que le conduéteur 3 dont elle doit
s’approcher tout-à-fait lorfqu’on pouffe entièrement
le bouton , & s’éloigner ae deux pouces
lorfqu’on le retire de meme ; cet inftrument fert
à connoître à quelle diftance fe tire l’étincelle
lorfqu’on charge le conduéteur 5 le pied de bois
L qui le foutient doit être percé dans toute fa
longueur & rempli d’un fil cle métal, afin qu’il
puiffe fe décharger plus promptement de Y électricité
qu’ il reçoit.
Cette machine fe pofe fur le bord d’une table ,
& s’y fixe au moyen de deux griffes de cuivre.
iP 'cy e ifig& U
A 3 ( fig. quatrième ) eft un grand vafe de
verre de huit à dix pouces de diamètre & ..de
fix à fept pouces de hauteur ; on le couvre
extérieurement & intérieurement d’étain en feuilles
3 femblable à celui dont fe fervent les miroitiers
pour mettre les. glaces au teint (1) , à la
réferve d’un pouce & demi vers les bords.
A B 3 ( fig. 3 ) eft un excitateur, il eft fait
d’une tringle de laiton de dix à douze pouces
de lo n g , courbée & terminée par deux petits
globes de cuivre de quatre à cinq lignes de
diamètre : on en fait auffi de deux pièces & t
qui s’ouvrent comme un compas. ( Voye^ la fig. 1 )
ce qui ne laiffe pas d’avoir fon avantage dans
plufieurs opérations.
Il faut avoir auffi un grand tuyau ou conducteur
de fer-blanc , ou de carton doré, terminé
des deux extrémités par un hémifphère ; on le
fufpend au plancher au moyen de plufieurs cor-
(j) .C e t étain s’applique très-aifémenc fur le verre
avec la gomme arabique, ou encore mieux avec la
colle de poifloa.
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