
foient de .figure Un peu conique. Toutes ces opé- |
rations doivent fe faire toujours dans l'eau, pour
éviter l'inflammation du phofphore.
Phqsphore l i q u i d e . Le phofphore Ce diffout ■>
en petite quantité dans les huiles effentielles , &
l ’on peut broyer un grain de phofphore avec cinq
fcrupule.s d'huile de girofle , demi gros de camphre,
t& les faire digérer doucement. L'huile,
devient luifante , & c'eft ce qu'on appelle < le
phofphore liquide : on peut s'en frotter le vifage;
& le rendre ainfi lumineux dans l'obfcurité , fans
craindre , dit-oh , de fe brûler. On p eu t, avec
cette diflolution , former des caraéteres qui pa- ;
roîtront très-lumineux dans l'obfcurité.
On peut faire aufil un onguent lumineux, en
unifiant demi-dragme de mercüreavec unedifiolu-
tion de dix grains de phofphore dans deux drag-
més d’huile d'afpic.
P h o s p h o r e e n p o u d r e . Ce procédé de M.
Canton , extrait d^un mémoire traduit de l'An-
glo is , confifte à faire calciner une certaine quantité
d'écailles d'huîtres ordinaires , en les çenant
pendant une demi-heure dans un feu bien foutenu.
Lorfque les écailles font abfolurhent réduites en
poudre-, on en fépare la partie la plus pure ,.
en les criblant on; mêle trois-quarts de.cette
poudre avec un quart de fleur de foufrè : ; on
met alors ce mélange dans un creufet profond
d'un p ouce& demi , qu'on emplit jufqffau bord :.
on le place fur le plus grand fe u , où on le tient
rouge au moins pendant une heure $ après quoi
op. le laiiTe refroidir : lorfqu'iT eft entièrement
froid, on en retire ia matière , que l'on coupe
ou que l'on brife : on en broie les parties les.,
plus brillantes, qui , fi le.phofphore eft bien'
fait , rendront une poudre blanche qu'il faut
couvrir.,,en la dépofant dans une bouteille fermée
hermétiquement.
Quelques parcellès de ce phofphore, lorfqû’el-
les ont été expofées à l'air pendant deux ou
trois fécondés, & qu'on les tranfpôrte fur le
champ dans une chambre obïcure , donnent affez
dé lumière pour que fon puiffe diftinguer les
heures à une montre , pourvu qu'on ait fermé
les yeux deux ou trois minutes auparavant , ou
que l'on ait paffé ce temps dans un endroit peu
éclairé. - ¥ ‘ L
,On peut aufiî, par le moyen de ce phofphoré,
repréfenter parfâitemènt les. corps eéreftes , tels
que Saturne fon anneau , les phafes de la
lune , &:e. Il faut, peur cela , avoir leurs figures
en bois & les enduire de blancs d’oeufs, que l'on’
faupoudrera de phofphore : pendant la n u it, les
bleuettes qui partent du frottement d’uns bouteille
éleétrifée que'vous en approcherez , feront
le même effet pour é'clàirêr YQS figures , que la
lumière pendant le jour,.
C e phofphore né fouffre point d’altération par
l'aétion du fo le il, comme on le dit de la pierre
de Bologne : mais l'e a u , l'humidité de l'air le
détruifent en deux mois de terris. L'efprit-dô-vm
ne l'altère pas fenfiblement, & encore moins
l'æther : le phofphore fe précipite dans ces deux
liqueurs ; là dernière relie limpide , l'autre contracte
une teinte jaune.
La chaleur, de l ’eau bouillante augmente fon
éclat : mais^cet éclat difparoît eh moins dè dix
minutes î la chaleur de laThain ne lui eft pas fi.
contraire.
La chaleur d’un fer prefque rouge agit fur lui
fi fortement, quelle lui- rend fon é c la t, même
après avoir été tenu fix mois dans l'obfcurité.
P h o s p h o r e p i e r r e u x .. M. Macquer j dans
fon dictionnaire de chimie^, en parlant des phof-
phores , dit que jufqu’ à préfent on n'a pas encore
trouvé à employer le phofphore ni Ton acide à des.
objets utiles, à caufe de fa rareté & de fa cherté.
Quand il devroit relier au nombre des chofes
Amplement curieufes , il tiendra, toujours un des
premiers rangs dans cette claffe-là. On fait avec
le phofphore une infinité d'expériences des plus
amufaiites, qui feroient des plus furprenantes, fi
cette matière etoit moins connue. On écrit ,
par exemple , fur la muraille d’un lieu obfcur
avec un bâton de phofphore , & l'écriture fe lit
auflitôt, tracée en caraCtère de feu : on enduit
un vifage ou tout autre objet avec une diffolu-
tion de phofphore dans une huile , & ces objets
paroiffent tous rayonnans ' de lumière dans
un lieu obfcur , fur-tout fi l’air en eft un peu
échauffé : on éteint une bougie, 8c on la rallume
fur le champ , en appliquant fur la mèche
encore chaude de la pointe d’un couteau, à laquelle
on a co lé ,.avec un peu de fuif , ! un petit
morceau de phofphore > ou biçn l’on exécute le
même procédé par le moyen de deux petites figures
tenant chacune à la bouche un petit bout de
1 tuyau de la groffeur d’une trîsqfetite plume :
l’une eft remplie de quelques grains de poudre
à tirer , & l’autre d’un petit morceau de phofphore
d’Angleterre : l'une de ces figures .éteint,
<k l 'autre rallume la chandelle.
Enfin , c'eft une de ces fubftances par le moyen
defqueiles des magiciens ou faifeurs ck tours , peuvent
faire des opérations d'autant plus capables
de furprendre beaucoup ceux qui né font pas dans
le le c re t, que la caufe en eft déguifée avec plus
d’art. Mais il fer oit dangereux d'en abufer v isa -
vis de, perfonnes d'une imagination: foible : car
il eft pofiibîe de leur faire voir pendant la nuit des
lettres de fe u , des images enflammées & autres
objets, propres.à ipfpiçer l'effroi &. la terreur»
Liqueur qui brille dans les ténèbres.
Prenez un petit morceau du phofphore d’Angleterre
ci-deffus, 4e la grbfféur environ d'un
petit pois, & l’ayant coupé en plufieurs morf
ceaux (1) ^ mettez-le dans un demi-verre d'eaü
bien claire, & la faites bouillir dans un petit vàfë
de terre à un feu très-modéré 5 ayez un flacon
long & étroit de>.verre blanc avec fon bouchon
de même matière qui le ferme bien exactement,
& l'ayant ouvert, mettez-lè dans l'eàu bouillante :
retirez-lej vuidez-en toute l'eau-, & rverféZ-y furie
champ votre mélange tout bouillant ; couvrez-
le auflitôt ayec du maflic, afin qué l’air extérieur
ne puiffe en aucune fâçbn’y pénétrer* *
Ce tte eau brillera dans lés ténèbres pendant plufieurs
mois , faiis même que l’on y touche , ■ 3c fi
on la fécoue dans un- temps’ chaud & fec , on
verra des éclairs très-brillan$ s’élancer du milieu
de l’eau.
Nota. On peut le procurer quelques'amufemens
: avec ce phofphore liquide en entourant le flacon
ui le contient d’un.papier noir fpr lequel on.aura
s . écoupé 'quelques mots qué Ton pourra faire.lire
- dans l'obfcurité , ( voye^figé 1 , pL 2. Pièces. d'Ar-
; tifice. ) & comme on peut, non-feiilement faire
paroître deux mots différent fur les côtés oppofés
de.ee flacon', mais auffi cacher1 avec'1 le 1 doigt!quelques
unes des lettres' qui les compofenr, afin d'en
former d'autres mots ,. ilc femblera qu'on les fait
paroîtEerài'vô|onté.rv r.
Lumière phojpkorique.. Amufement.
Prenez un morceau de phbfphore de- Kunkel,
de la groffeur d ’un poüvchiche^ couIpezKle, en
i. petites .parties > plaeez-lél dans1 aii verre à moitié.
**;plein d’eau pure faites'djouillir cette eau à petit
ièu dans un vaiffeau. de. terre») .uofik
• ’'Pren'ëz uh;petît i i à p Q h ryêrre;.blanc, 1iih; pèu^
long & ëtfqif,- dont p|us fèfferré 8é- puiffe
être1 exàCt.énpjê'nt;' férmê^.paj un bouchon de verre.
Plongez dans de Teau bouillante c'e flacon dé-,
bouché ; vuidez. le ïflabon & rettnpîiffez-le de'
l’eau qui bout dans lie premier verre | fermez-le
'auflitôt, & collez le bouchon avec du rnaftic.
. (?} Il faut beâuçoup dè précaution pour fe fçrvir
de ce phofphore / & on ne doit pas le prendre avec-
les.doigts, ruais avec'une carte qu’on aura trerhpée
dansl’eau .attendu que non-feulement il eft très-faci'.e'
à s’enflammer.J; particulièrement lorqu’on l’écrafe ou
qu’on le frotte', mais qu’il feroit fort difficile d’éteindre
les petites-parties: quf- s’attacherôient aux doigts,
& auxquels elles occafionnéroient une brûlure confi--
durable : le moyen d’y remédier , feroit de tre.-npef
ia main dans furine ; toute autre chofe ne fçrviroit
qu’à l’enflammes, davantage, .' i;.
Ce flacon, placé dans un endroit obfçur, éclairera
pendant quelques mois, pourvu, qu'on ne Je
remue pas. Mais fecouez le flacon lorfqu'il fgit
chaud , 6c particulièrement lorfque le temps eft
fec : vous verrez des éclairs.s'élancer au milieu de
l'eau.
• On peut s’amufer de plufieurs manières- avec le
phofphore contenu dans cette eau : par exemple,
fi on- douvré ce flacon d’un papier où Ton ait dé-
qôupë quelques mots, on les lira dans l^obfcurité.
procédé & infiniment pour avoir une lumière momen-
• tdnéç aU\nwmekt du befoin , par Mu jS AGE,
C e petit inftrument, qu'oa pourroit nommer
- phofphoré'Métallique, fe préparé en introduifànt
environ trois gros de mercure. dans un globe -de
' verte-d’environ un pouce de diamètre, terminépar
un- tube capillaire de deux ou trois pouces- On
fait chauffer-le mercure jufqu'au degré de l'ébcil-
litiôn , & Ton fcelle :1e tube. Alors le mercure fe
trouve privé d'eàü, de même que la petite portion
d'air; qui èft contenue dans ce globe. Si Ton agite
dans Tobfcurité cet inftrument, toute la-partie
vuide du' petit’ globe eft remplie d’une lumière
bleuâtre ,' qui eft ^affez forte p our illuminer tes
objets , de forte 'qù*on peut facilement diftinguer
des: car amères d’un livre. Cette lumière ne dure
pas plus d^üne fécondé ; ' fi on-oveut qu’elle ’foie
cont inuei l faut continuer. deTecouer l’inftru-
ment.
' !• Phosphore (tour tirêid'u). On demanda à un
faifëurde tours s'il pouvoitallumermné.çhandelle
avec le boüt de fon. doigt-yVSr .pour réponfé:,' il
tira de^fa pôche des étoupes , qu?ii tordit, ;& aux-
GCielles^tl donna dëux ou trois chiquenaudes, ; en
oifiint que fon doigt lui fenvoit de briquet./Les
^étoupes s'allumèrent -auflitôt .y, Si nous Rapprîmes
qu©', ?.pour faire ce courl',' èbfaut savoir ftine' mê/he
phofpnorique dans un petit tube de verrê, hèrmé-
tiqûemôst fermé;'On enveloppeJcette mèche dans
des étoupes, afiri-qu’elleine paroiffe point ; enfui te
on' caffe le petit tub'ê 3 &; l’aétion de l’air fur le
phofphore , allumant auftîçcfc cette fubftance, met
îé'féu aux étqupüsp qui -femble^’enflammer 'd* un
coup de doigt, "quand le tour éft fait adroitement.
' Quelquefois on cathe tout fimpîement le tube 3c
la mèche -3 ;en les ‘tenant dons la main avec-le
pouce, & èn n e .montrant à la compagnie que le
dehors de la main : par ce moyen il femble qu’on
Te1 brûlé le bout dès »doigts, & cela pourvoit
arriver;effeêlivement', fi l'on n'avoit foin de terminer
bien vite l'opération, 'en fouflanr fur la
mèche -, pour éteindre le feu.
■ PHYSIQUE.' Ceite feience embraffe toute la
nature, &«'fes nombreux phénomènes., offrent à
ThommeTïiftruk un* ipeêtacle aufiL varié que naet