
tion. L ’habitude d’ ailleurs fait connaître le temps
qui s’écoule entre ces deux différens effets. ( Voyez
H y d r a u l i q u e . )
F o n t a i n e El e c t r i q u e . ( Voyez É l e c t r i c
i t é . )
FRUITS.
Méthode pour conferver au milieu de l'hiver un prunier
tout couvert de feuilles & de fruits.
On choifit un prunier dont le fruit ne- foit
point encore parfaitement mûr ; on l’entoure d’un
petit treillis de bois qu’on recouvre avec de la
paille , à l’épaifleur, de huit ou dix pouces j on
ménage en bas une petite ouverture pour pouvoir
y entrer y on la tient fermée avec des planches.
Si la petite cabane eft couverte de neige , elle entretient
mieux la chaleur intérieure , & l’arbre
s’en conferve plus frais. On jouit au milieu de
l’hiver , en entrant fous cette cabane , du plaifir
de «cueillir des prunes toutes fraîches fur leurs rameaux
verds. Quelle furprife ne peut-on pas pro--
curer, fi l ’arbre, étant entièrement découvert, on
fait entrer quelqu’un dans fon jardin , on voit cet
arbre orné de toutes les grâces de l ’été attirer les
yeux p & fe détacher au milieu d’une terre toute
couverte de neige & de frimats.
Pour avoir des fruits fur F arbre en carême. c
Arrachez les arbres avec leurs racines dans le
printemps , dans le temps où ils commencent à
pouffer leurs boutons , ayant foin de conferver
autour de leurs racines quelque peu de leur terre-
naturelle : ferrez-les droits dans une cave jufqu’à
la faint-Michel y alors encaiffez-les en y mettant
de la terre , & mettez-les dans une étuve.} ayez
foin d’humeéter la terre tous les matins avec de f eau
de pluie, dans laquelle vous aurez fait diffoudre
fur une carte, gros comme une noix, de fel ammoniac
; yoê arbres vous donneront du fruit autour
du carême.
Moyen que l'on peut tenter pour fe procurer des nouvelles
efpeçes de fruits, & des fruits dont les quartiers
f oient de diverfes efpéces.
Il eft certain que par la découverte ingénieufe
que l’on a fait de la greffe , on faite rapporter à
des fauvageons des fruits très agréables , très-
doux , mais qui cependant ne font jamais que la
même efpèce de fruit dont on a tire la branche
que l’on a greffée. Pour fe procurer de nouvelles
efpèces, il faudroic raflembler dans un même
jgrdin un grand nombre d’elpèces d’arbres différ
r.ents, & affezvoifins les uns des autres. La pouf-
Ijière des étamines, qui eft la femence masculine'
. fécondante des plantes , peut être portée fur Ie$
pi (files d’autres efpèces de fleurs, piftiles qui font
les parties féminines des plantes : il eft vrai qu’ il n©
s’enfuit pas de-là que toutes fortes de pouflîères
portées fur toutes fortes de piftiles doivent produire
de nouveaux fruits j il faut un certain rapport
d’organifation entre la pouflière & le piftjje
étranger, 'afin que l’une féconde l’autre ,* il faut
de plus un rapport de temps , c’eft-à-dire que la
pouflière ayant la maturité néceffaire pour féconder
, le piftiie ait aufli celle qui lui eft néceffaire
pour être fécondé. Sans compter qu’il peut y avoir
des plantes plus ou moins fufceptibles de variétés
ainfi que, nous le voyons dans certaines efpèces
d’animaux : en femant les pépins ou les noyaux de
ces fruits ainfi heureufement fécondés, i f peut
s’élever des efpèces nouvelles : aufli eft-ce toujours
de ces fortes de jardins quôn a vu fortir de nouvelles
efpèces. C ’eft ainfi que- les fleurs que Ton
cultive ae préférence , & q u ’o n réunit enfemble
dans des planches, fourniflent tant de variétés.
Voye^ au mot F l e u r .
; On connoit des variétés dans les fruits, qui
font très-curieufes : telles font une efpèce de rai-
fin qui produit fur le même fep des grappes rouges
& b l a n c h e s , Sc fur une même grappe des
grains rouges & blancs , ou dont les pépins font
lès uns rouges, les autres blancs. Il y a encore un
phénomène, de botanique bien plus furprenant :
ce font des citrons ou oranges , dont une côte eft
parfaitement citron , la fuivante parfaitement
orange , la troifième redevient citron , & ainfi de
fuite. Ces phénomènes de la végétation font un
produit de finduftrie que l’on pratique en Italie :
on peut, à leur exemple , fe procurer de même
des pommes & des poires dont les quartiers foient
de diverfes éfpèces. On choifit des. greffes fur
differents pommiers ou poiriers y on doit avoir
attention que ces arbres foient de nature à fleurir
en même temps. On lève , par exemple , un écuf-
fon fur un bon-chrétien & un autre fur un beurré.
On fend la peau du fauvageon 5 l’on coupe la peau
de chaque eeuflon tout près de l’oeil, on les infirmé
alors , le plus proprement qu’ il eft poflible, dans
la fente que l’on a faite au fauvageon-, enforte que
les deux yeux fe touchent, & qu’en s’unifiant ils
ne faffent qu’un feul jet. On peut pratiquer le même
procédé fur les pommiers , & fur les fru its tant
d’hiver que d’été. ^Cet arbre ainfi greffé d o n n e ,
dit-on , des fruits qui p a r tic ip e n t diftinélement
des diverfes efpèces d e fruits que l’oç a greffés &
confondus e n fem b le .
Procédé pour empreindre fur les fruits tels dejfeins qu(
l'on voudra.
On applique fur des pêches-, des pommés d'apis
ou autres fruits fufceptibles de fe colorer, des pa|
■ .piers
oiers dont les contours ont le deflîn que l'on
defite > on les attache avec de la gomme ou du
blanc d’oeuf fur ces fruits , . lorfqu’ils font encore
verds. Les endroits recouverts de papier na fe
colorent point ; le refte devient d'un beau pourpre,
effet produit par les rayons du folêil.
On fe procure ainfi des fruits très variés, qui
patoifient être des jeux de la nature. 11 eft bon
d*avoir toujours un papier découpé femblable au
premier que l’on a employé , parce que fi celui-cr
fe décolle, on y en fubftitue un autre. On pourroic
pratiquer au-deflus de ces fruits de petits auvents,
qui , fans les empêcher de jouir des rayons du |
fo le il, les miflent à l’abri des brouillards & de
la pluie.;
FUSIL A VfiÿïT, ( Voyez à l*article A ir . )
Amufemens des Sciences. Y y y