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Effet.
. Si une perfonne fe trouve placée en face de ce
miroir vers l'endroit G , elle appercevra fur le
vafe D la fleur C qui fe trouve cachée derrière
la cloifon , & il lui femblera qu'en avançant .la
main, elle pourra l’ôter de demis ce vafe, quoique
l'objet qu'elle apperçoit n'en foit cependant
que l'ombre.
Noçç. Les effets que produifent les miroirs
concaves font fuïcâptibles de différentes applications
aufTi curieufes qu'extraordinaires^ , qui
occafionnent néceffairement beaucoup d'etonne-
ment à ceux qui n'en peuvent démêler la caufe.
On peut au moyen de ces miroirs , leur Faire voir
indifféremment toutes fortes d’objets peints ou
én r e lie f, tels qu’une perfonne abfente dont on
auroit'le portrait, des figures de fpe&res capables
de les • effrayer , & quantité d'autres illufions
dont il eft à propos de connoître le principe
pour ne point etre la dupe de l’abus que quelques
perfonnes pourroient en faire pour tromper
celles qui fe perfuadent bonnement qu'il eftpoffi-
ble de Faire paroître à leur gré le phantôme de ce
quelles défirent connoître.
Remarques.
•’•'Si étant placé devant un miroir concave, én-
deça de fon centre , on fe regarde dans ce mir
o i r ', °n y voit fa figure renverfée s fi dans
cette pofition on avance la main du côte du miroir
, on v'erra avec étonnement l'image de cette
même main s'avancer vers la main réelle, & elle
paroîtra s'y joindre fans-que cette dernière puiffe
fa toucher. Si Uni lieu de la main on fe fert d'une
épée nue , & qu'on la. préfente au miroir de
manière que fa pointe fe trouve dirigée vers le
foyer des rayons parallèles de ce miroir, il en
fortira une épée phantaftique qui femblera venir
frapper celui qui eft au-devant.
. On prévient ici que pour faire cette expérience
aveCffuccés , il faut employer un mifoir qui ait
au moins un pied de diamètre, afin qu'on puiffe,
s'y voir en. partie 5 s'il étoit affezgrand pour
qu'on pût s'y voir prefqu'en entier, l'illufion fe-
roit alors beaucoup plus frappante.^
Faire en apparence renaître une fleur de'fis
cendres.
' Faites faire une boîte en. forme de degré
A B C D E.F , (fig. X, pl- 6 , Amufcmens de Ca-
toptrique, ) d’ environ un pied de hauteur vers A C
& un demi pied vers D F 5 donnez à fa longueur
C D quinze à feize pouces, & à fa largeur D H
fept à huit pouces.
,.:Fgi,tes uneioqvçrture circulaire à fa face.fupé-
rîèure B E I L & pofez au-devant d'eUe un bocal
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M de fîx à fept pouces de diamètre ; qui entrant
en partie dans cette ouverture, mafque par ce
moyen le miroir concave N ( i) .
Ayez un cercle de carton O de cinq pouces
de diamètre , dans lequel vous renfermerez une
petite lame aimantée ; fufpendez le par fon centre
au-deffous de la partie E L F G de cette boîte ,
& fervez-vous à cet effet d'un fil de foie ; attachez
aux bords de ce cercle, & à des diftances
égales, quatre petites fleurs artificielles , dont
deux de celles qui fe trouvent être diamétralement
ojppofées, doivent être placées vers les.ex-
trémites de la lame renfermée dans ce cercle;
remarquez que ces fleurs doivent y être cofnme
fufpenaues, & dans une pofition renverfée, afin
qu'elles puiflent être apperçues dans le bocal
fuivant leur fituation naturelle : que ce ■ cercle
tourne bien librement 8c qu'il fe maintienne en
équilibre.
Ajuftez un carton découpé .à jour au-devant
de ce cercle, afin que le miroir-N ne puiffe réfléchir
que la fleur qui fe trouve placée vis-à-vis
de lui : peignez eh noir tout l’intérieur de la
boîte, ou feu'ement lès parties qui peuvent être
apperçues dans le miroir , afin qu'il n'y ait que
la fleur qui y loit apparente.
Ménagez une petite porte P vers le coté A C
de cette boîte, afin de pouvoir y introduire une
lumière Q , qui eft néceffaire pour éclairer cette
fleur; ajuftez un chapiteau de fer-blanc au-deffus
d'elle, tant pour donner iffue à la fumée que pour
empêcher qiié la lumière n'écïâire le miroir.
. A y ez en outre une petite boîte d'environ cinq
pouces quarrés , (voye^fig. 3 , même //. ) dans
laquelle vous inférerez une petite barre d'acier
aimantée T V , que vous difpoferez dans la direction
d’une des deux petites trayerfes qui doivent
partager cette boîte en quatre cafés égales:
mettez, dans ces cafés des céndres quelconques
que vous diverfifierez feulement par la couleur &
ue vous fuppoferez être celle de différentes
eurs , femblables à celles qui fonrfiifpendues
au cercle. O ; ( figure 1 , ) à cet effet écrivez fur
chacune de ces cafés les noms de ces fleurs (ji).
Èjfe- -
Lorfqu’ on pofera cette boîte S ( fig. 2 ) fur la
partie E L F G de la pièce ci-deffus, de manière t
que fon centre fe trouve, au-deffus de celui du
(1) Ce miroir doit faire partie d'une fphère de deux
pieds de rayon , & il doit avoir fix à fept pouces d®
diamècre. On doit le placer dans une fituation. un pc#
inclinée.
(i) Ces noms fervent auflï à .reconn.oîrre les différentes
portions qu’on doit donner à la boîte,' comme
il fera dit ci-après. 1
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cercle de carton 5 la lame aimantée contenue
dans le cercle O , qui n’ eft fufpendu que par un
fil de foie, aura la liberté de fe mouvoir & dë fe
placer par conféquent fuivant la direction du
barreau renfermé dans Cette boîte S~: & Comme
on peut la placer de quatre différentes manières,
fans qu’en apparence elle change de pofition, on
pourra par ce moyen faire fixer à volonté une des
quatre fleurs en face du miroir, & cette fleur,
fuivant ce qui a été explique ci-devqjit, paroîtra
être dans le bocal même, îorfqu'on fe placera à
«ne diftance convenable.
Récréation.
On ouvrira la petite boîte & on préviendra
eue les cendres qui y font contenues font celles
de diverfes fleurs, on propofera enfuite à une
perfonne d’en choifir une pincée à fon gré ; on
remettra auffi-tôt la boîte à fa place , c ’eft-à-
4ire, au-deffus de l'endroit où eft le cercle, &
on la pofera de manière que le barreau qui y eft
caché foit dans la dire&ion néceffaire pour déterminer
la fleur , dont la cendre a été fuppofée
choifie, à fe placer en face du miroir ; on fera
jetter enfuite cette cendre dans le bocal , & un
inftant après , on fera voir la fleur , en faifant
entendre qu'elle vient de renaître de fes cendres,
au moyen de la liqueur préparée dont on avoit
rempli le bocal.
Nota. On ne peut gueres fe difpenfer de mettre
une lumière en-dedans de cette boîte , attendu
la difficulté d'éclairer la fleur par dehors ;
mais pour ne rien laiffér à foupçonner , on pour
faire entendre que cette lumière ou lampe eft
néceffaire pour donner à la liqueur renfermée
dans le bocal un certain degré de chaleur né-
ceflaire pour faire développer la fleur. Il ne faut
laifler regarder dans ce bocal que quelques
înltans après avoir pofé la petite boîte , afin de
donner le tems au cercle de carton de fe fixer
luivant la direction de la lame aimantée.
ceux qui font intimement perfuadés qu’on ne
peut faire renaître une fleur de fes cendres, maigre
toutes les autorités qui fuppofent la poffibilité
üecette étonnante palingénéfie, & effectivement,
s plus favans Chymiftes de nos jours n'y ajoutent
aucune foi. Il y a lieu de croire que fi quelques,
eurs ont affuré de bonne-foi l'avoir vu , il eft
ertain qu ils ont été féduits, ou par l'autorité
font perfuadés cette réfurrec-
a» p°ffible, ou par la réputation de ceux, qui,
v . ir °yen. quelques fubtilitës- leur auront fait
doi^m-06 con^hfe de l'objet qu'ils préten-
femKl k f? u^cl,ter > ce qui eft d’autant plus vrai-
m • a on a vu nos jours des gens bien
aiem-S'Cej bres sefforcer de perfuader férieufe-
a des perfonnes inftrwites qu'ils ayoient
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fait cette découverte tant fur le règne végétal
que fur le règne animal ;• il faut compter beaucoup
fur la crédulité du public, pour ofer auffi
affirmativement faire une pareille annonce.
Voye^ Palingénésie. ,
On prétend que le pere Kircher qui a regardé
cette palingénéfie comme poffible, en a fait lui-
même l'expérience & qu'il a gardé pendant plu-
fieurs années une fiole bouchée hermétiquement
qui contenbit les cendres d'une rofe qu'il reffu-
fcitoit devant ceux que la curiofité attiroit chez
lui; on ajoute même qu’en 16 57, il la fit voir à
la reine de Suède. ■
Le pere Schott aflure avoir vu cette rofe à
Rome, & que le pere Kircher la faifoit renaître
de fes cendres , avec un peu de chaleur : quant
au procédé qu’il faut fuivre félon lifi, le voici
tel qu'il l’a rapporté dans- le Mundus Subterrai
neus.:
» Prenez quatre livres de graine ftè la plant*
que vous voulez faire revivrez, quelle foit bien
mûre ; pilez-la daris un. mortier & la jettez dans
un bocal de verre qui foit de la Aiême grandeur que
cette plante : bouchez ce bocal & le gardez dans
unlieu bien tempéré. Lorfqueïe. ciel fera bien pur
& ferein , expofez cette graine dans tin p lat, afin
qu'elle s'empreigne de la vertu viviftante qui fe
trouve dans la rofée : ayez, un grand linge bien
ne t , attaché, fur un pre par quatre pieux pofés i
ces extrémités : ramaffez huit pintes de rofée ,
en obfervant de faire cette operation avant le
lever du foleil; remettez vos graines dans le bocal
& placez-le dans iin lieu bien tempéré. Lorf-.
que vous aurez fuffifamment de rofée ,' il faut la
diftiller après l’ avoir filtrée & la répandre fur ces
graines., bien fermer hermétiquement le bocal 8g
1 enterrer dans du fumier de cheval pendant un
mois > relevez alors ce bocal , 8e vous verrez au
fond cette graine qui fera femblable à de la gelées
l ’efprit fera comme une petite peau de diverfes
couleurs qui furnagera au-deflus de la matière :
alors on appercevra une efpèce de rofée verdâtre
qui reffemblera a une moufle- Expo fez alors ce
bocal à l’ardeur du foleil d'été , & réntrezde
dans un lieu fec dans Tes tems pluvieux jufqu'au
retour du beau tems. Cet ouvrage , ( ajoute le
pere Kircner, ) fe perfectionne quelquefois en
deux mois s d’ autres fois en un an , & les marques
du firccès fe reconnoiffenc lorfque la fubf-
tance limoneufe qui eft au fond du vafe s’élève & ..
que la matière s epaiffit. Enfin il fe forme , dit-
i l , du tout une paujjtflre. bleuâtre , laquelle excitée
parla chaleur, , produit P apparition d’une plante qui
femble renaître de fes cendres & qui s'évanouit
dés que la chaleur ceffe,*>.
- ■ .Ce même auteur, perfuadé fans doute de la
certitude de fon opération, s'efforce d'en déve