
4<S* E L É
cal j ou d’une batterie à la chaîne V, & chargez-
la intérieurement.
Aufli-tôt que ce bocal fera entièrement chargé ,
le fluide qui fera accumulé dans fon intérieur ,
franchisant tout-à-coup l’intervalle qui fe trouve
,entre :1e,nuage & la boule B , retournera fur
fon extérieur., paffant au travers des petits tuyaux
E & D , il enflammera la poudre qui y aura été
renfermée , fon explofion fuffira pour {foulever
le toit de cette maifonnette , & en écarter les côtés
avec violence ; ce qui imitera très-bien l’effet
d’un coup de tonnerre qui renverfe un édifice. • .
Autre effet.
- Si on place au-deffus de cette maifonnette
la pointe (j%. 2 2 ) & quelle foit éloignée d’un
pouce du nuage qu’on éleCtuife, elle attirera
iucceflîvement toute f électricité que lé plateau-
.fournit au nuage > le bocal , dans cette circonl-
tance , ne pourra pas fe charger , & il n’y aura
par conféquent aucune explofion. Cette expérience
fait eônnoïtre le pouvoir qu’ont les pointes élevées
fur les édifices pour les garantir du tonnerre.
Autre effet.
Si au lieu de faire communiquer la boule B
aux petits tuyaux de carton , on la fait communiquer
au petit conducteur qui aboutit à l’angle-G
de l’ouverture quarrée faite à cette maifonnette ,
& qu’on pofe dans cette ouverture la tablette
(fig. 19 3 pl. 12 .) 3 de manière que ces deux angles
A & B foient en contaCt avec ceux G & H 3 &
qu’enfuite on charge intérieurement le bocal en
faifant communiquer fon extérieur à l’endroit I ,
le fluide eleCtrique paffant au travers de la lame
de métal qui traverfe cequarré lors de l’ explofion 3
ne le dérangera pas de fa place.
Si au contrrire on le met dans un fens contraire
3. c ’eft-à-dire , de manière que.les angles
C & D joignent les conducteurs qui fe rendent,
à ceux G & H j, l’explofion aura également lieu 3
attendu que la matière élèCtrique franchira l’intervalle
G H 5 mais alors cette explofion fera fauter
la pierre 3 de même qu’un coup de tonnerre
renverfe celle d’un édifice fur lequel il tombe :
cette expérience fait voir que l’ électricité traverfe
plus facilement & plus promptement les métaux ,
que d’autres corps , tels que le bois. Voyeç
T o n n e r r e é l e c t r i q u e .
EleCtrifer un verre par le mouvement de Vair.
Prenez un verre à boire fort mince 3 & le tenant
par la patte 3 faites fouffler avec force &
à pluneurs reprifes dans fon intérieur (1) 5 préfenf$]
On fe fert d’nn foufflet à deux vents.
E L E
tez aufli-tôt ce verre à quelques., petites feuilles
d’o r , ou à une poudre très-fine & très-legère.
La violence avec laquelle l’ air a frappé le verre
produit le même effet que fi on l’avoit légèrement
frotté j & il acquiert affez de vertu électrique
pour attirer & repouffer alternativement
les petites parcelles depoudre légère ou de feuilles
d’or qu’on lui préfente 3 comme le fer oit un
tube qu’on auroit un peu frotté.
EleCtrifer un tube de verre par communication.
Prenez un petit tube de verre de fept à huit
pouces de longueur, Bp le tenant par une de
fes extrémités j pofez l’autre fur le conducteur
de la machine électrique.
Si vous préfentez ce-'tube à de petites parcelles
d’or 3 ou à quelque pouflière fort légère,
elles feront attirées. Quoique dans cette expérience
ce tube ait acquis un peu de vertu électrique
pour avoir été en contaCt avec le conducteur
, il n’en faut pas conclure què le verre
eft éleétrique par communication 3 de même que
les métaux & autres corps, qu’on regarde comme
conducteurs j dans cette expérience, ce tube s’eft
chargé d’éleCtricité vers l’endroit qui a touché
le conduCteur 3 de même qu’une bouteille s’en
charge vers ceux qui font couverts de métal,
lorfque ce métal communique au conduCteur
qu’ on éleCtrife.
Expérience fur la grandeur & la. force de l ’etiti*
celle électrique 3 relativement â la grandeur des
conducteurs.
Il faut conftruire l’éleCtromètre (Fig. 1 1 }
12 , Amufemens de Fhyfique ) j il eft compofé d’un
petit globe de cuivre, A d’environ fept à huit
pouces de diamètre 3 monté fur une tige B de
même métal , qui paffe au travers de la partie
fupérieure du pied ou fùpport de bois C. Ce
fupport eft percé dans fa longueur pour y recevoir
un fil de laiton qui touche d'un bouta
cette tige B , & de l’autre fort en-dehors de ce
fupport en forme d’anneau. E eft une petite tête
fixée fur l’autre extrémité de la tige B : elle fert
pour l ’avancer ou la reculer. C et éleChomètre
fe fixe fur la table où eft pofée. la machine électrique
j, de manière que le petit globe A fpic
à portée d’en tirer des étinceles. On peut faire
communiquer l’anneau D au plancher, au moyen
d’une chaîne.
Si on éleCtrife le premier conduCteur, & ql>on
. en approche doucement l’éleCtromètre jufqu a ce
qu’ il en tire des:étinceles3 on pqurra remarquer
qu’ elles fe fuccèdent très-promptement les unes
aux autres.
d’une étendue enr> fur face beaucoup, plus con-
fidérabîë que celles du premier., '& qu’on. ne,
change ' pa^h^je.-.T^Ce, l’éieÇtrqraetre , ; il î/ejn
tirera pas. d’étinoeiîes 5 mais fi on If approche,
du condüCteür., il en tirera alors-,, av^c cettei
différence £ qu’ellqç.; ferofit.. bien pjus fçrtes ,
mais beaucoup mbins fréquentes# & un ppu moins,
longues, qtle dans l’expérience, précédente.. .
■ Dans'1 ces deux expériences , il faut '3 autant
qu’il eft poffible., tourner le plateau avec une
même vîteffe.
Il'.femble qu’on, poiifroit conclure de ces .deux:
expériences, que iles grands conducteurs r ii’aug-,
mentent pas la quantité d’éjkCtwcfté» ,SC effectivement,
iLeft affez naturel >de penfer que- le pla-.
teau n’en- fournit- pas plus dans une de ces,cir-;
confiances que dans l’ autre : .s’ il .eft. ainfî 3 la
différence': de la force, des l’étincelle vient, de,
ce qu’onèla ripe- lorfqu’i l y a une . plus grâhde-
quantité d’éleCirieitéçaqeumiftée.fur le deuxième-
conduCteur : & d’ un autre çôté-i on-1 ne la tire
plus courte : qu’à caufe que. eèçtfimême quantité!
occupant plus d'étendue*,. 1 forme - néçeffairement
autour dè ce.deuxième conduCteur un atmofphère
qui a alors moins d’ épaiffeur : il y a aufli. lieu,
de croire que l’éleCMçité feediflipe moins vite
fur un conduCtéür .d’un- gros:, Ypfume', ; que fur
tin petit : s’ibeft ainfî un grand globe'de carton
couvert de métal-, j fetoit trèsHpropre.« pour jfer-,
vir de-' fécond. conduCteur. Si le ; deuxieme çpn-f
duèteur augmentait l’éleCtricité on chargerpit,
plus promptement une. bouteille, que lorfqu’il
communiqué, au premier.: c’eft cependant ce qui'
n’arrive pas ; 011 p eu t. même la charger aufli
promptement.:. en approchant fon .bouton du
plateau, après avoir. retiré- le premier conducteur.
(1)
Nota. On a découvert depuis peu- un moyen ,
fort ingénieux pour augmenter la force &■ la
longueur de l’étincelle élèCtrique par leffecours
d’une armure* faite en forme d’ un Cylindre creux,
dont on enveloppe le conduCteur,. & qui empêche
la diflipa tion de la plus grande partie du
fluide.eleCtrique: qui s’y accumule ; cette armure,
<pfi doit communiquer au pied- de ,1a machine*
elèCtrlque, lui rendant la partie qui fe diflîpe ,;
augmenté fucceffivement la quantité d’éleCtricité
que le plateau fournit. Cette augmentation d’appareil
peut s’ ajufter à toutes fortes de machines
électriques.;-
[9-] Dans. cette dernhreexpérience, on- pourra feulement
remarquer.qu’on la charge plus vite en l'approchant
plus prés“dés couffins. ■ j
Amufemens des Sciences.
ElèÛricitê médiciftaû.
! : Paimrlés"phénonièhes^ qtié holis préfente l’e.ëc*
I incité .,' i’ ekj3éHërice a appris 1 qd'elle eû un dés
| ibéillenrs hi'ôyéhs‘pour itigihétiter là trânFpiratiofl
| dés iarri'ihaàix 'Si des : Végétaux > d'n' d récohmi
que PéleCtrifation acceléroit le cours des liqueurs
’ à ' travers’ lels tuyaux1 Capillaires ; en. forte qu’ un
! ttiyâii qui lié donnôit de 1 eau que goutté à goutte^
; en dpniiè par l’éleCtrifation à fil continu.
i D’après Ce$ obiérqations, & fachtnt que les
i rhum? ti fines; font-,, entre ténus par. une: limphe
! épaiflié; qui embourbé lès tuyaux capillaires des
. membrafies,, on a éffàyé d’employer l’éleCtricité
polir diffiper les principes ' des douleurs rhüma*
tifmales , & rendre, la liberté du paffage au fluide
nerveux à travers des nerfs. On en a éprouvé les
plus'heureux effets:,fur un grand, nombre de per-
foniiés, & même .fur des, g,ens attaqués de pa-
ralyfie. Dans"quelque$-une^, on a vu les parties
du corps ttahfpirer^au point’ de rendre une fueur
gluante » niais, cesr effets .-merveilleux qui, dans
dés, rh^matifihes invétéÿésjjfont produits quelquefois
: îen un ■ demi-quart-i’lieure fur certaines
pérfonnes’, .exigent fur d'autres des éleCtrifations
réitérées pendant un mois.
On rapporte " aiifli dès guérifons furprenantes
opérées .‘par'. TéieCfricité' fur des, paralytiques ;
mais ces .‘réi’nedès phyfiJ<^ués demandent beaucoup
de cohnofffàncesdè lumières•& de prudence de
la part de céliii qui les àdminiftre. ,
EleCtromeire pour l ’éleCtricité naturelle.
On apprend à rônnoître la péfanteur de l’air
par le baromètre j ’le degré du chaud & du froid
par le thermomètre ; l’humidité: ou la féchereffe
de l’ air par l’hygromètlre f ia péfanteur fpécifique
des liqueurs par l’ aréomètre, & c . On a a-uftt
imagine des inftrumens propres àmefurer la force
de l’éleCèricité : on-les nômme EleCtromèires. On
diftingiie fous ce nom deux efpèces de machines
différentes ; les- unes- fervent a connoître s’ il y
a actuellement de l’éleCtricité dans l’air j ce qui
fe manifefte par des étincélles plus ou moins
v ive s, par.des commotions & répudions plus où
moins fréquentes, félon que l ’air eft plus ou
moins chargé *de: matière’ élèCtrique 5 les autres •
fervent à connoître- & à mefurer la force électrique
de la machine dont on fait ufage. En uii
mot, celles-ci,s’appliquent aux expériences de
Phyfique ; les' premières ont pour objet l’étude
de: la nature en g r a n d l ’hiftoire générale du
fluide élèCtrique répandu dans Puni vers & devenu
plus ou moins fcnfible. Commençons par les
procédés relatifs: à ce dernier point de vue.
N « n