
du pere Barnabas & le bâton du Juif-Errant, lorsqu'on
vit pafler ces deux vieillards dans la capitale
du Vittemberg, le n mai 1684.
En faifant ufage de l’onguent qu’employoit la
magicienne Caniidia pour aller au fabbat , il
prouve , par des expériences multipliées , qu’un
nomme peut entrer dans le goulot d’une bouteille
, fi elle eft affez grande , & même fe
rendre entièrement invifible , comme font quelquefois
certains débiteurs vis - à - vis de leurs
créanciers.
La quadrature du cercle , le mouvement perpétuel'
& la pierre philofophale 3 ne font pour
lui que des jeux d’enfant, qu’ il abandonne aux
Phynciens de la onzième force. Aquila non capit
mufcas.
Il ne fera point l’expérience du magnétifme
animal fur de malins linges ni fur de vieux renards
3 parce que ce font des efpèces anti-magnétiques
j mais s’il peut fe procurer des dindons j
il fera voir au public combien il eft facile, en
magnétifant ces animaux, de les guérir de toutes
les maladies imaginaires; l’on pourra voir en même
temps avec quelle adrefle il fait tourner la baguette
divinatoire ,
Qui toujours inutile à découvrir des fources,
Scrtau moins quelquefois à faire ouvrir des-bourfes»
Il fera tous les jours trois ou quatre expériences ,
pù l’ on fera admis moyennant un ducat par personne.
Hue ades 0 Batavorum gens 3 divinarum artium
amantijftma.
Il avertit au refte qu’ il continue de guérir du
mal aux dents 3 non comme les empyriquès , en
arrachant la mâchoire, mais par un moyen aufli
certain qu’il eft inoui, qui confîfte à couper la
tête 5 & , pour prouver que cette opération n’eft
point dangereufe, & qu’on peut la faire félon les
règles de l’art, cito, tuto & jucundè 3 il décapitera
plufieurs animaux qu’ il refîufcitera un inftant après,
félon les principes du père Kirker , par la Pglin-
généjie. Il eft fi perfuadë de l’efficacité de Les' remèdes
fur l’odontalgie & fur toutes les maladies
curables ou incurables , qu’ il ne craint point de
promettre une Comme extraordinaire à tons les
malades q u i, trois mois après le traitement, feront
en état de fe plaindre. Il
Il .vend à yingtrdnq ducats la pièce ( ou pour
dix louis) des yeux de belette proprement enchaffés
des anneaux de fîmilor. On fait d’après Galien
, Pline & Paraeelfe, que c’eft un remède fou-,
verain contre l’impuiiTance.
Si tu veux promptement dénouer l’ aiguillette
porte à ton petit doigt l’oeil droit d’une belette.
Venîénti occurrite morbo
Principiis objta» quArendapecunia pYimum.
( DECREMPS , fupplémsnt d la Magie blanche
dévoilée. )
, CHASSEUR ( le petit). Voye£ A utomate,
Ele c tric it é .
CHASSIS de papier. Voye* a l'article Écritu
r e .
CHEMISE ENLEVÉE. ( Tour de la ) Von
E sc am o ta g e .
CHEV A L SA V AN T , On a vu dans les places
publiques , un cheval favant, qui répondoit à
différentes queftions , en tournant ou baiffant la
tê te , pour aire oui ou non, & en frappant du
pied pour marquer des nombres : on ne favoit
pas. que le cheval , pour produire ces merveilles,
n’avoit befoin que d’ un petit ligne, & qtCil lui
fuffifoit de voir remuer la main ou le pied de fon
maître. On fuppofoit, en conféquence, que cet
animal étoit allez intelligent pour comprendre le
fens des phrafes, pour lire les vers & la profe en
toutes fortes de langues, réfoudre des problèmes
, connoître les dés \ les cartes & l’heure
à la montre , faire des additions , des multiplications,
dç.s règles de trois & des règles d’ alliage.
( P ecremps. )
CHEVEUX éle&rifés. Voye^ Électricité,
CHEVEUX. Des charlatans annoncent dans les
places publiques des fecre'ts pour faire croître &
pour teindre les cheveux , ç’eft en vain qu’on
compteroit fur leurs merveilleùfès recettes. Voici
néanmoins ce qui nous a paru de plus probable,
finon pour faire croître les cheveux , au moins
pour leur procurer de la fouplefle.
Huile pour faire reppujfer les cheveux.
L’on prend une demi livre d’auronne fraîchement
cueillie & pilée groflièrement, que l’on fait
cuire dans une livre & demie dé vieille huile &
une demi-livre de vin rouge, on retire du feu
& l’on exprime bien le fuc de cette plante dans un
linge, on recommence trois fois cette opération
avec de nouvelle aurone, à la fin l’on ajoute dans
la colature deux onces de graiflb d’ours ; cette
Initie, dit-on
cheveux.
, fait repouffer promptement les 1 plA d’appeller \'eau gmqut que l’on conferve dans
un flacon.
Pommade pour faire croître & revenir les cheveux.
Il faut avoir de la graifle de poule , de l’huile
de chenevis & du miel, de chacun quatre onces,
faire fondre le tout dans une terrine & les incorporer
enfemble jufqu’ à ce qu’ ils foient en confif-
tance de pommade , dont on fe frotte huit jours
de fuite. Mais voici une autre pommade que l’on
emploie aujourd’h u i, dont 1e: fuccès paroit bien
conftaté par l’expérience journalière ; facompofi-
tion confifte à prendre une once de moelle de
boeuf chez le boucher, d’y ajouter une once de
graiffe du pot au feu , avant qu’ il foit Jalé; de les
faire bouillir enfemble dans un pot de terre neuf,
de les pafler & de jetter enfuite par-deflus une
once d’huile de noifette; nous avons vu par nous
mêmes les plus heureux effets de cette pommade.
Manière de teindre les cheveux.
On a de tout temps attaché la beauté de la chevelure
à la longueur •& à la couleur des cheveux :
mais le préjugé & le caprice ont fouvent décidé
de la couleur qu’ on de voit préférer. Il a donc fallu
imaginer, pour ceux dont les cheveux n’étoient
pas de couleur à la mode, des moyens de leur
donner la couleur qu’on voudra.
Pour teindre k s cheveux en blond, on prend
îeffive de cendres de farment deux livres ; racines
de bryonne, de chélidoine, de curcuma ou fafran
des indes, de chaque une demi-once; fafran &
racine de ly s , de chaque deux gros ; de fleurs de
bouillon blanc, de ftoecnas jaune, de genêt, de
millepertuis , de chaque un gros : on fait cuire
le tout enfemble, & on le tire au clair. Il faut
laver .fouvent les cheveux de cette leflive, & au
bout de quelques temps, dit-on , ils deviendront
blonds.' .
Eau grecque , ou dijfolution d'argent propre a
teindre en brun foncé les cheveux roux ou trop
blonds.
La diffolution d’argent ayant la propriété de.
teindre en noir lés matières animales, on s’en fert
avec fuccès pour teindre en noir les fourcils ou
les cheveux roux. L^-procédé eft des plus Amples.
On verfe de l’efprit de nitre bien pur fur ae la
"«■ aille d’argent que l’on a mis dans lé matras.
On expofe: çe mélange fur un bain de fable à un
feu doux ; l’acide diffout l’argent ; on y verfe un
peu d’eau pour l’affoiblir. Lorfque la diflolütion
eit refroidie, on la filtre, & on obtient ce qu’il a
Lorfqu’ôn veut communiquer une belle couleur
brune à des cheveux roux, on commence
par les laver,avec de l’eau ordinaire, dans laquelle
on a fait difloudre une once & demie de fel de
tartre par chopine d’eau. On fe fert enfuite de la
folution d’argent par l’acide nitreux, mais bien
affaiblie avec de Peau. Les cheveux ou les four-
cils, de roux qu’il étoient, prennent une couleur
d’ un beau brun.
Il eft bien eflentiel d’obferver que cette méthode
de noircir les cheveux, peut être dange-
reufe ; car l’ on dit avoir vu des perfonnes q u i,
pour en avoir fait ufage, ont été réduites à un
état de frénéfie ; apparemment que l’acide trop
concentré avoit agi fur les fibrilles du cerveau.
Voici un procédé qui paroîtroit avoir moins dé
danger & dont fe fervent les dames angloifes.
Comme elles font prefque toutes blondes, Sr qui*
les brunes font très-eftimées dans leur pays, efies
fe procurent par le fecours de Part, ce que leur
refufe la nature. On fait bouillir pendant une
heure dans une pinte d’eau claire une once de
mine de plomb & autant de raclures de bois d’é bène.
On lave les cheveux avec cette teinture.
On y plonge le peigne dont on fait ufage pour
arranger les cheveux ; ils deviennent noirs, mais:
cette couleur devient plus v iv e , plus brillante ,
plus éclatante , lorfqu’on ajoute au mélange deux
dragmes de Camphre.
CHIEN EPAGNEUL-SAVANT. On faifoit voir
à Yorck un épagneul favant, qui foutenpit des
thèfes de philofophie en français,en anglais & en
latin :onfent bien qu’ il neparioit pas lui-même ces
3 langues ; mais il lèmbloit au moinsies entendre ,
puifqu’on pouvpit les. parler indifféremment pour
l’interroger, & qu’ il répondoit toujours cathé-
goriquement par lignes, foit en rémuant la tête
pour dire oui ou non , foit en frappant du pied
pour marquer des nombres, ou en indiquant des
lettres qui réunies formoient la réponfe demandée.
Trois circonftances concouroient ici à fur-
prendre le fpe&âteur : i ° . I.e chien continuoit de
bien répondre,lors même que fon maître fortoit du
fallon de compagnie,ou qu’il prioit de fortir toutes
les perfonnes foupçonnées de faire quelque ligne
ppur indiquer la réponfe ; i° . il répondoit encore>
& toujours bien , lorfqu’ on lui bandoit les yeux ,
pour l’empêcher d’apoercevoir aucun ligne; 30. il
avançoit ordinairement les paradoxes les plus
inouis ; perfonne de la compagnie n’étoit de font
avis en commençant ; & cependant, après beaucoup
d’ objeélions, de réponfes & de répliqués,
il finifloit toujours par avoir raifon. Crainte d’ennuyer
le le^teiu:, je deyrois fupprimer ici le dé