
fécondé , pour réduire l’effet de l'humidité ©b-
fervée , à ce qu’ il auroit été li la température avoit
été à la glace.
D e la figure quon obfervé quelquefois dans la neige :
.Explication de ce phénomène.
Il arrive affez fouvent ^ & il y a long-temps
qu’on l’a remarqué avec admiration , que les
petits flocons de neige ont une figure régulière.
Cela arrive fur-tout lorfque la neige tombe par
flocons extrêmement petits 8c bien tranquillement.
Cette figure eft exagone ou étoilée 5 quelquefois
c’eft une fimple étoile à' fix rayons j d’autres
fois cette étoile eft plus compofée , 8c ref-
femble à une croix de malthe , ayant fix angles
faillants & fix rentrants. Il arrive par fois que
chaque branche préfente des ramifications 3 comme
les barbes d’une plume. Il feroit trop long de les
décrire toutes. Nous nous bornerons à donner la
repréientation des plus remarquables 3 ( fig. 1 3 pl.
>3 3 Amufemens de Phyfique ).
Ce phénomène a toujours beaucoup embar-
raffé les phyfidens 3 à commencer par Def-
cartes & Képler 3 qui paroiffent avoir été les
premiers qui l’aient obfervé. Bartholin a donné
. une traite de Figura nivis Jexangula 3 où il raisonne
affez mal fur ce fujet. A dire vrai , il
«toit difficile d’en raifonner juftement 3 avant que
M . de Mairan eut obfervé , comme il l’a tait
avec fagacité,.les phénomènes delà congélation, (
& avant que la chimie eût connu ceux de la '
cryftallifation des corps, lorfque de l’état de fluidité
ils paffent à celui de foliaité.
En effet la chimie nous a appris que tous les
corps dont les éléments, nageant dans un fluide,
fe rapprochent tranquillement, prennent des fi- ■
gures régulières & cara&ériftiques. Ainfi le fou-
ire , en fe figeant, forme de longues aiguilles} le
régule d’antimoine figure une étoile fur fa fuper-
ficie. Les fe ls ,en fe cryftallifantlentement, prennent
auffi des figures régulières : le [fel marin
forme des cubes , l’alun des o&aëdres , le gypfe
des efpèces de coins régulièrement irréguliers,
& dont les lames fe brifent en triangles d’angles
déterminés > le fpath calcaire, appelé cryfial
d'IJlande, des parallélipipèdes obliques , fous des
angles invariables j &c.
D’un autre cô té M. de Mairan, obfervant les
progrès de la congélation , a vu que les petites
aiguilles de glace qui fe forment, s’implantent les
unes fur les autres , fuivant des angles réguliers
8c déterminés , qui font toujours de 6o ou n o
degrés-.
Quiconque connoît ces, phénomènes , ne verra
donc dans la glace & dans la neige qu’une cryftallifation
de l’eau rapprochée dans u» air réfroidi :
une première particule d’eau glacée en rencontre
une autre , & fe grouppe avec elle fous un angle
de 6o ç : une troifième furvient, & eft déterminée
par l’a&ion de la pointe de ce premier angle, à
s’y réunir de la meme manière , & c . C ’eft-là la
plus fimple des étoiles de la neige , A fig. i .
S’ilTurvient de nouvelles aiguilles de glace,
ce qui arrivera lé'plus fouvent, il faudra qu’eljes
fe couchent fur les premiers rayons , ou en fai-
fant l’angle obtus du côté du centre , ou l’angle
aigu du même côté. Dans le premier cas ,
il en naîtra une étoile dont les rayons porteront
des efpèces de barbes, comme la tige d’une
plume , D fig. i , ou comme une étoile C ibid.
Cette dernière difpofition eft néanmoins rare ,
& celle B eft la plus commune. On en voit enfin ,
mais en moindre nombre, de beaucoup plus com-
pofées y mais quelle que foit leur cémpofition y
. leurs éléments font toujours des angles de 6o ou
n o degrés.
M. Lulolf de Berlin a conjecturé que ces figures
étoient dues au fel ammoniac , ou plutôt à i’ al-
kali volatil dont la neige feroit imprégnée : il
rapporte même à l’appui de fon idée une jolie
expérience : c'éft qu’ayant mis de l’eau geler près
des latrines , il trouva fà furface toute couverte
de petites étoiles de glaces , tandis que de l’eau
gelee plus loin ne repréfentoit rien de fembla-
ble. Cependant il convient lui-même n’avoir jamais
pu démontrer , par aucun procédé , ce
principe dans la neige ou l’eau de neige fondue
dans des vafes fermés. En effet , aucun phyfi-
cien d’aujourd’hui ne fe perfuadera qu’ il y ait
dans la neige ni fel ammoniac , ni alkali volatil
, que fort accidentellement, & il n’ y a nulle
riécefüté d’y en fuppofer pour expliquer fa cryftallifation
en étoiles.
Confiruire une fontaine oiiVeau çoule & s'arrête alternativement.
Nous avons déjà donné le mécanlftnek d’une
fontaine qui produit cet e ffe t, 8c qui eft, fort
connue des hydrauliciens ; mais comme faC^af-“
truéfcion ne peut pas s’adapter aux ufâges que
nous avons en v u e , voici un autre manière de
réfoudre le problème.
Que ABCD foit un vafe d’une forme quelconque
3 (fig . 4 , n°. i , p l. z , ) qui reçoit par
le tuyau DE un flux perpétuel d’eau, capable de
le remplir à la hauteur GH , dans l ’intervalle ,
par exemple , de deux heures. Que FGH foit
un fyphon dont l’orifice fupérieur, plongé dans
la liqueur , eft F , FG la moindre branche , GH
la longue branche, dont l’orifice H , doit être
fort au deffous du niveau de F $ enfin que ce
fyphon foit d’un calibre tel qu’il pût tirer la liqueur
contenue dans la hauteur CG en une demi-
heure. Cela fuppofé, & le vafe étant vtpde >
qu’on biffe couler l’eau ‘par le tuyau DE , il
remplira le vafe jufqu’ à la hauteur G en deux
heures , par exemple ; mais une fois parvenu à
la courbure G , le fyphon FGH fe remplira i 8c
l ’eau y coulant, il épuifera en un peu_ j>lus de
demi - heure , non - feulement la quantité d’eau
amaffée jufques en G H , mais encore celle que
le tuyau DE aura fournie pendant ce temps, puif-
que ce tuyau de décharge FGH débite beaucoup
plus rapidement que celui qui fournit, fçavoir
DE. La furface de l ’eau baillera donc enfin au
niveau de l ’orifice F , & l ’air s y introduifant,
le jeu du fyphon fera interrompu : l ’eau recommencera
donc à s'élever jufqu’a la courbure du ,
fyphon en G , & alors le jeu du fyphon recommencera,
8c ainfi toujours tant que le tuyau DE
fournira de l'eau.
Il eft néceffaire de remarquer que le fyphon
ne fera pas fon e ffe t, à moins que fa hauteur
à l ’endroit de fa courbure ne foit capillaire j car
s’il avoit. à cet endroit un diamètre de J ou 6
lignes, l ’eau étant arrivée un peu au deffus de
la courbure inférieure /couleroit fans remplir tout
le tube , comme on voit fig. 4 , n°. 2 , 8c il
ne verferoit qu'une quantité d’eau égale à celle
que fournirent le tube DE. C'eft une obfervation
que fait fort juftement M. l’abbé Para du Phan-
ja s , qui recourt en conféquence , dans ce cas ,
à plufieurs tubes capillaires qui fe réuniffent en un
feuî.
Il y a un autre remède , qui confifte à faire
le calibre du tube de décharge ', capillaire dans
fa hauteur , & évafé à proportion dans le fens
horifontal, afin qu’il ait la même furface , 8c
qu’il y coule la même quantité d’eau. Par ce
moyen ce tube de décharge, quoique unique,
remplira fa deftin^tion.
Il eft auffi à propos que l ’orifice F de la branche
GF du fyphon foit taillé comme on voit fig. 4 ,
n°. 3 , afin d ’affurer d’autant mieux l ’introduêlion
de l ’air dansle fyphon, lorfque la furface de l’eau,
aura baiffé jufqii’en F. Je ne crois pourtant pas la
*chofe effentjefte.
Faire une fontaine qui coulera & s'arrêtera un certain,
nombre de fo is de fuite , & qui enfuite f arrêtera
pendant un temps plus ou moins long 3 apres lequel
elle reprendra fon .cours intermittent, êj ainfi
de fuite, ^
La folutipn.de ce problème dépend d ’une com-
binaifon affez ingénieufe de deux fontaines intermittentes
femblables à la précédente. Suppo~
fons en effet une pareille fontaine , dont les ecou*
lements’ périodiques foient très-prompts , par
exemple de 2 à 5 minutes , 8c l ’intermiffion fem-
bîable , ce qui fera en total un intervalle de 4 ou
$ minutes i que cette fontaine foit elle-même alimentée
par une autre fontaine intermittente &
fupérieure, dont la durée de l ’écoulement foit
d’une heure , & l’intermittence de 2 , 3 ou 4 :
11 s’enfuivra que l ’inférieure ne fournira de l ’eau
que pendant que la fupérieure lui en donnera elle-
même , c’ eft-a-dire pendant une heure 5 8c pendant
cette heure cette fontaine inférieure aura
12 ou iy écoulements coupés par autant de ceffa-
tions } après lequel temps la fontaine ou le tuyau
DE de la fig. 4 3p l. 3 , ne fourniffant lui-même
plus d’eau pendant deux ou trois heures , la fontaine
inférieure ceffera abfolument pendant une,
deux ou trois heures. Voilà donc une fontaine
qui fera doublement intermittente, en ce qu’elle
feja un certain temps confidérable , fans couler ,
8c quand elle coulera , ce fera avec intermittence.
I. Avec trois fontaines femblables combinées
enfemble , on pourroit produire des périodes fi
bizarres d ’écoulement 8c de ceffation, qu’elles
paroîtroient abfolument inexplicables. Mais l ’on
fent aifément quelles pourroient tenir au même*
principe.
IL On pourroit facilement faire , au moyert
des principes ci-deffus, une fontaine qui coulât
fans ceffe , mais qui groffït 8c diminuât par alternatives
5 car il fuffiroit de combiner avec
la fontaine du problème précédent, une fontaine
continue : il eft évident qu’elle groflîroit
quand le fyphon FGH couleroit ; & quand il s ’arrêter
o i t , elle reviendroit à fon état ordinaire.
Si on combinoit cette fontaine continue avec
la double intermittence de ce problème, on auroit
une fontaine continue 8c égale pendant plufieurs
heures de la journée , 8c qui enfuite groflîroit 8c
diminueroit par accès pendant une heure.
Confiruêiion d'une fontaine qui cejfera' de couler
, quand on y verfera de l'eau , & qui ne reprendra
fon cours que quelque temps apres quon aura
cejfé.
Il faut fuppofer' pour cela un réfervoir bien
clos 8c à demi rempli d’eau, comme ABCD ,
( fié- 6 y pl. 3 j Amufemens de Phyfique ) ayant ua
tuyau d’écoulement en E , de quelques lignes
feulement de diamètre. C e réfervoir fait partie
d’un autre, vafe dans lequel il eft placé , HBFD $
il refte une portion du vafe HGF qui eft vujde ,
IK eft un tuyau qui va du haut du réfervoir in-?
terieur jufques bien près du fond FD du vafe j
le deffus de ce vafe a un rebord en forme de coupe
, dont la partie HG eft percée de beaucoup de
petits trous. On mettra dans cette efj>èce de
. coupe de la moufle avec du gros fable, 8c , fi
Fon v e u t, de l ’herbe ou du gazon 5 çnforte néan»
moins que l’ air puiffe aYpir accès par lî* plaqua
HG dans la cavité HC.
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