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dilpofée de manière à "occuper la partie de la
larme qui le trouve en-dcffus dans le vafe ou elle a
été faite.
Si la larme de verre vient à tomber dans de
l’eau chaude , elle ne manquera pas de fe brifer
avec bruit avant que de fe refroidir, ou un moment
après : fl on la fait tomber dans de l’huile
d’olive , il y a moins de danger que dans 1 eau
froide. Les larmes faites dans l’huile auront un
plus grand nombre de bulles >' ces bulles feront
plus grandes , l’ébullition durera plus long-temps,
& les filions feront moins fpacieux qu’à celles qui
fe font dans l’eau : il y en a quelques-unes qui
font même tout-à-fait unies , 8c qui n ont point
de bolGTes.
Il y en a aufii entre les mêmes , je veux dire
celles qui fe font dans l’huile , dont une partie
du fil du col fe cafle comme du verre ordinaire 5
mais fi l’on vient à caffer le col près du corps
en retenant le corps dans le creux de la main ,
elles fe brifent entièrement 3 toutes fois fans un
effort 8c fans un bruit aufii confidérable que fi elles
avoient été faites dans l’eau j elles ne fe réduifent
pas non plus en parties fi petites : leurs parties ,
quoique brifées , tiennent les unes aux autres ;
on y appérçoit des traits ou fentes longues qui fe
réunifient au centre du corps , :|t. qui coupent
tranfverfalement les creux ou cavités j ces.fentes
font moindres en nombre 8c moins grandes que
dans les larmes faites dans l’eau. Si les. larmes fe
font dans du vinaigre , elles produiront du bruit,
gç fe briferont même avant que de fe refroidir.
Le bruit excité en tombant dans le vinaigre fera,
plus grand , 8c le bouillonnement moindre qu’en
tombant dans l’eau.
Dans le lait, elles ne font aucun bruit ni aucun
bouillonnement dont on puiffe s’appercevoir 5 cela
n’empêche pas qu elles ne fe rompent avant que
de fe refroidir. .
Dam l’efprit-de-vin , elles, excitent un plus
grand bouillonnement 5 elles y font plus agitées
& plus contournées que dans toute autre liqueur,
& quelquefois elles s’y brifent & s’y réduifent
en morceaux. Si on fait tomber cinq ou fix larmes
à la fois dans l’efprit-dè-vin , il prendra feu &
s’enflammera, mais fans contracter aucun goût
particulier.
L’opération ne réuffit pas mieux dans l’efprit-
de-nitrè ou de fel ammoniac que dans le vinaigre.
Dans l’huile, de térébenthine une.larme fe brife.
comme dans l’efprit-de-vin 5 une ^fécondé larme
enflamme l’huile de térébenthine , de manière
qu’elle ne peut être davantage de quelque ufage.
En laiffant tomber une pareille larme dans le
vif-argent, & la forçant d’aller au fond avec
un petit bâton, elle 'devint rude à la furface,
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8c s’applatit î mais l’expérience ne fut pas conduite
a perfeCtion , faute de pouvoir tenir la
larme fous le vif-argent, jufqu’à ce quelle fut
refroidie.
L’expérience tentée dans un verre cylindrique
remp'i d’eau froide, réuffit une fois fur.fix ou
fept qu’elle manqua 8c que fa larme fe- caffa.
L’on a aufii obfervé qu’aufii-tôc que la larme
tomboit dans l’eau 8c quelquefois un moment
après qu’elle y étoit tombée , elle jettoit des
étincelles ; 8c qu’incontinent, il fe formoit des
bouteilles fur l’eau qu’on pouvoit aifément remarquer.
Ces fortes de larmes, non-feulement
fe brifoient avec bruit, mais encore-étoient mifes
i en mouvement 8c fautoient en l’air : la même !
chofe arrivoit aufii à celles qui ne fe brifoient !
point.
Si l’on vient à frapper ces larmes fur le gros i
bout avec un petit marteau ou un autre infini- ;
ment dur, elles ne fe caffent point pourvu qu’on
ne les touche point en un autre endroit.
Il arrive à la larme dont on n’a cafle que le
bout le plus délié, ou de le réduire en particules
très-fubtiles fans effort 8c fans beaucoup !
de bruit, ou' de fe mettre en morceaux qu’on
peut aifément réduire en poudre. Si les morceaux
de la laçne qu’on cafle ont par-tout un efpace
égal pour s’étendre, ils fe difpoferônt circulai-
rement & préçifément de la même manière que
les artifices qu’on nomme grenades.
Il y a de ces larmes qui fe brifent auflî-tôt
qu’on en a frotté le gros bout avec une\brique'
sèche, & d’autres.ne fe brifent que lorfqu’elies
font a moitié ufées.
Il s’en eft trouvé parmi celles dont on avoit
ufé la moitié par le frottement qui, mifes à part,
fe caffoient fans que per'fonne y touchât ; tandis
que d’autres qu’on avoit ufées jufqu’au col, en
les frottant fur une pierre ave-t de l’eau pp®
l’émeri, demeuroient entières & fe confsrvoient.
Si on caffe une de ces larmes, en tenant la
main fous b e a u , elle fait plus de bruit & d’effort
contre la main que fi on la caffoit.en pi®111
air ; & fi on la cafle loin du fond, près de la
furface de l’eau , aucune dès particules çaflces
ne fort de l’eau ; il arrive le contraire' de ce qui
fe pàffe dans l’air, 8c les particules tombent au
fond fans fe difperfer. Si on- met une de ces
larmes dans la machine de Boyle, & qu 01)
vienne à la caffer, après avoir bien pompe
l’air du récipient , lès parties s’en difperient
de tous côtés comme il arriveroit dans l’air libre.,
Si on brife. une.de _cès larmes dans l’obfcuhte,
on voit une efpècé de lueur dans le moment de
la rupture. - ' A
L ËT
Si on fait chauffer une de ces larmes de verre
flans le feu , elle devient comme un verre ordi-
paire, excepté quelle eft plus flexible & plus
propre à être pliée qu auparavant, fans danger
d’être calTée.
Si on enduit une de ces larmes de colle-forte,
8c qu’on en rompe le bout, elle fait du bruit,
mais Éoins que -dans la main } le dedans en eft
évidemment brife j la couleur en devient bleuâtre ;
la furface extérieure en demeure unie 8c lifte ,
mais divifée j en en réparant les particules, on
les trouve en floccons, quelquefois de.figure conique
, 8c toujours fi friables, qu’il eft facile
de les réduire en poudre«. En enduifant une p,a- u
refile larme de verre de colle-forte , à l’épaiffeur
d’un pouce de: tous côtés > fi on vient à rompre
le bout 3 toute la colle eft mife en morceaux,
comme il arrive à une grenade dont on fe fert ^
à la guerre. ,
On' avoit envoyé-'deux ou trois de ces larmes
à un jouailler pour les faire percer, comme cela
fe pratique fur les perles j mais lorfque le forêt
vint à entrer, elles fe rompirent de la même façon
que celles dont on cafte le bout.
On a tenté d’expliquer ce phénomène de différentes
manières, nous nous en tiendrons à l’explication
qu’on trouve dans M. l’abbé Nollet :
la raifon qu’il en donne, c’eft que ces larmes,
à caufe du refroidiffement fubit, n’ayant pris
qu’une eonfiftance imparfaite faute de liaifon entre
les mollécules qui les .compofent, la rupture
donne lieu aux parties internes de^ fe quitter.
Les couches extérieures.qu’elles tenoient en con-
traélion fe débandent comme autant de refîorts,
ôc toutes1 ces larmes élaftiques fe brifent éh fe
débandant. V o y e z l a r m e s d e v e r r e , a l ’ article
A ir .
LATITUDES ET LONGITUDES. Voyez a
l'article ASTRONOMIE. ‘ *
LETTRES ÉTINCELANTES. Voyez É l e c tr
ic it é .
LETTRE MAGIQUE. Les récréations * qui
fe-font .avec V encre Sympathique fe varient dune
infinité cte manières,. En voici une affez plaifante :
©n écrit avec de l’encre ordinaire fur des petites
feuilles de papier différentes queftions , telles
qu’on juge à propos, qui puiffent être répondues
d’un feule mot, Cette réponfe s’écrit avec une
forte diflolution de vitriol dans l’eau commune,
®u avec du jus de citron ou celui d’oignon. On
préfente ces différentes queftions à une perfonne
pour en choifir une à fon gré : on plie Joe papier ,
©n forme de lettre , en forte que la, réponle. fè;
trouve directement fous l’endroit du cachet. La;
site qui eft ch,aude anime l’écriture , 8c lorfqu’on
Amufemïns des'Scieâces.
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décacheté la lettre on trouve la réponfe écrite#
( Voyez h Tàfticle ÉCRITURE OCCULTE ).
, EIMAÇONS..
On ne doit pas toujours, dans les animaux *
regarder comme la tête ce qui en a ies apparences
extérieures , mais feulement ce qui renferme
la fubftance du cerveau, lequel eft l’organe
univerfel auquel aboutiffent toutes lês parties
fenfîbles. qui couc'ourent à la vie animale. Il eft
en effet des animaux qui présentent, des organes
qu’on prendroit pour leurs têtes, 8c qui n eu
. ont pourtant que les; apparences : tels font tous,
les infeCtes dans l’état de larve : la nature a mis
; a l’extrémité antérieure de leur corps un anneau
. rond, en forme de tête, dont ils fe fervent tout
le-temps qu’ils font dans cet état> pour -prendrô
■ 8c mâcher leurs alimens , vu que cet organe eft
armé de deux efpècés de tenailles , de même que
la tête véritable des fcarabées. Cet anneau fe
détache entièrement de l’animal, lorfqu’il fe transforme
en chryfalide j 8c l’on voit alors que cê
n'étoit pas une vraie tête, mais feulement une
tête poftiche, jointe par la nature, à la conf*
titution phyfique de l’infeCte, en état de larve. Il
en eft de même des têtes de limaçons : dans cet
étonnant animal, le cerveau d’où partent les
nerfs , fe trouve placé dans la partie poftérieure
du cou, fous la forme d’un anneau, de coupleur
grife 5 8c la tête apparente , qui, dans la
pofition naturelle du limaçon, eft éloignée dê
cet anneau d’environ cinq lignes , n’eft autre
chofe qu’une prolongation du cou même, oii
l’extrémité antérieure de l’animal, dans laquelle
la nature a placé les organes d»e la mafticatid’n a
;de la vue 8c du ta<^. -
D’après ces principes, qui font le fruit d’une
s étude réfléchie de la ttruêlure interne des lira,
açons , la reproduction de l’extremité fufdite >
1 découverte par M. le marquis Vincenzo Frofini,
n’a plus, relativement aux phénomènes des reproductions,
cette fingularité , ni cette importance
que ie fameux naturalifte lui attache j puisqu’il
eft conftant que les animaux à fang Froid
ont tous, du plus au moins, la propriété de '
reproduire leurs extrémités organifées, comme
on- l’a remarqué il y a long-temps dans les fa-
lamandres.. Il ne s’agit donc ici que d’ une ,
extrémité qui , bien ,qu’aux yeux du vulgaire elle
refiemble à une tête, n’eft rien moins que cela
aux'yeux des philofophes obfervatéurs. Ainfi > y
couper l’extrémité anterieure des limaçons, eft j,
relativement au fiège de la tête ,1a même choie
que de .couper l’extrémité poftépieute-, eu la
bout <iè ia queue. aux falamandres.
.Mais., qu’on éprouve .de co,upef te'cte memé
efpèce âé t^è- forrqua i ’ainimàl fe co;nt{a^> %