
, Sur la ligne avec laquelle vous voulez faire un
angle de 2° 5 7 ', prenez d’uu point A ( pg, x 3
P?* 1 » Amufemens d'afironomie. ) 3 en comptant
vers le nord , une longueur dé 1000 lignes ; ou
fix pieds onze pouces quatre lignes 5 au point
B j où fe terminera cette longueur , élevez
une perpendiculaire du côté du couchant , fi
vous voulez que l'angle à faire l'oit du côté du
couchant , ou du côté du levant , fi vous le
voulez tracer du côté du levant ; portez fur
cette perpendiculaire 51 lignes f , & que cette
longueur fe termine au point C 5 tirez la ligne
A C : elle formera avec AB l’angle cherché- de
2. 57/J & cet angle fera incomparablement plus
exaét que par toute autre voie qu’on pourroit
employer.
Remarque. •
tronc plufieurs lignes courbes autour du centre ;
qui feront plus ferrés d’un côté que de l'autre. U
côté le plus^ ferré fera celui du feptentrion 5.pai-,
ce que le froid-venant de ce côté , refferre , &
que le chaud qui vient du côté oppofé , raréfie
les humeurs & la matière dont fe forment les
couclies de l’arbre.
Il y. a quelque chofe de vrai & de fondé en
raifon dans ce moyen 5 mais , outre que tous les
bois ne préfentent pas ce phénomène , il n’eft pas
vrai que par-tout le vent de nord foit le'pîus froid;
c’eft fouvent , félon la pofition des lieux, le nord-
oueft ou le nord-eft : ce fera alors un de ces
rhumbs de vent qu’on prendroit pour le nord.
P R O B L E M E I I.
Pour connoître le méridien fans bouflole ou
fans aiguille aimantée , tût-011 plongé dans les
entrailles de la terre, ayez , dit-on , une aiguille
ordinaire à coudre , menue &bien nette 3
& pofez-la doucement fur la furface d’une eau
tranquille ; elle fe placera dans la direction du
méridien. ■
Ceÿte expérience eft vraie à quelques égards.
Si l’aiguille eft longue & menue , elle fe foùtient
affez facilement fur la furface de l’eau, où elle
produit un petit enfoncement ; l’air qui lui eft
adhérent , la préferve pendant quelque fcems du
contaél de l’eau ; & au furplus, fi on y trouve
quelque difficulté 3 on la funr.onte en graillant
l’aiguille avec un peu de fu if: elle fe foutient
alors fur l’ eau avec facilité , & .elle prend d’elle-
même un mouvement qui l’approche du méridien 5
j’en ai fait plufieurs fois l’épreuve.
Mais il eft faux que la ligne de direèlion où
elle s’arrête foit la méridienne du lieu ; ce n’eft
que la méridienne magnétique , parce que tout
1er allongé & bien fufpendu eft une aiguille magnétique.
Or la méridienne magnétique n’eft que la
direction du courant du fluide magnétique; & cette
direction fait , comme tout le monde fait , dans
prefque tous les lieux de la terre, un angle
plus ou moins grand avec le méridien aftrono-
mique. Il éft, par exemple , actuellement à Paris
19 a 2.00. -D’ailleurs, à moins de connoître
déjà le côté du nord & celui du fud , on ne
pourroit , par ce moyen , les diftinguer l ’un de
l’autre.
Le P. Kircher donne un moyen qu’ il dit facile
pour connoître le midi & le feptentrion.
Il-veut que l’on coupe horizontalement le tronc
d un arbre bien droite qui foit au milieu d’une
plaine 3 fans, le voifînage d’aucune hauteur , ni
d’aucun abri qui l’ ait pu de ce côté garantir du
vent ou du foleil. On verra dans la feClion de ce
Trouver la latitude d'un lieu.
La latitude à*un lieu de la terre eft la diftance
de ce lieu à l’éqiiateur. Cette diftance fe mefure
par l’ arc du méridien célefte , entre le zénith de
ce lieu & l’équateur ; car cet arc eft femblable
à celui qui eft Compris fur la terre entre ce lieu
& l’équateur terreftre. Cet arc eft égal à la hau:
teur du pôle , qui eft l’arc du méridien intercepté
entre le pôle & l’horizon : ainficeux qui font fous
l’équateur ont les pôles dans l’horizon* & 3 au
contraire , ceux qui auroient le pôle au zénith
auroient l’équateur dans l’horizon.
La latitude d’ un lieu de là terre eft facile à
trouver de plufieurs manières. -
i 9 Par la hauteur méridienne du foleil, un jour
donné 5 car fi de cette hauteur on ôte la déclinaison
du foleil poiir ce jeur-là 3 ( lorfque le foleil
eft dans les lignes feptentrionaux, & le lieu donné
dans l’hémifphère boréal , ) on aura la hauteur de
l’équateur dont le complément eft la hauteur du
pôle. Si lé foleil étoit dans les lignes auftraux , il
eft aifé de voir qu’il faudroit au contraire ajouter
la déclinaifon, & l’on auroit la hauteur de l’équateur.
2° Si l’ on mefure dans l’intervalle d’une même
nuit la hauteur d’ une des étoiles circumpolaires
qui ne fe couchent point ; qu’ on retranchede chacune
de ces hauteurs la réfraction 5. la hauteur
moyenne fera celle du pôle.
39 Enfin fi l’ on connoît, par les catalogues des
étoiles fixes , l’éloignement d’une étoile à l ’équateur
, c’ eft-à-dire fa déclinaifon , on mefurera fa
hauteur méridienne , & en y ajoutant ou en fouf-
traifant cette déclinaifon , on aura la hauteur de
l’équateur, dont le complément , ainfi qu’on Ta
d i t 3 e ft la la t i tu d e .
P r o b l è m e I I I » %
Trouver lu longitude £ un lieu, de ‘la 'terre.
La longitude eft le fécond élément de toute pofition
géographique.- On appelle* ainfi la diftance
du méridien d’un lieu,, à un certain méridien qu on
eft convenu de regarder comme le premier. C e
premier méridien, eft vulgairement réputé celui
quipafte par l'isle de Fer j ,la plus orientale des
Canaries. On prend aufli fouvent pour premier
méridien , celui dé rôbfervatoire. de Paris, obfer-
vatoire le plus célèbre de l’uriiyers , par la quantité
d’obfervations qui s-’y fontfaites, ou par'cellës
faites en correfpôndance avec fesaftrônqmes.
Les longitudes neffe comptoient autrefois que
d’occident en. orient dans toute la circonférence
de l'équateur; mais il eft aujourd’hui d’ un ufage
prefque-général de les compter , les unes à l’orient
les autres à l’occident du premier méridien
, ou du méridien réputé tel .; enforæ que la
j;longitude ne fçauroit excéder 1809 ; & l’on marque
dans les tables fi elle eft occidentale ou orientale.
Voyons enfin comment on détermine la
longitude.
I Si deux méridiens tefreftres ; éloignés > par
exemple, l’ un de l’autre de 15° , font conçus,
prolongés jufqu’au c ie l, il eft clair qu’ ils intercepteront
dans l'équateur & dans tous fes parallèles
des arcs de i j q : il eft encore aifé de voir que
le foleil arrivera au méridien le plus oriental îe|
premier, &qu’ alors il aura encore dans l’équateur,
ou dans le parallèle qu’il décrit ce jour , i y 9 à
parcourir avant que d’arriver au méridien le plus
1 occidental. Ôr il faut une heure au foleil pour
parcourir 1 y9 , puifqu il en emploie 24 a parcourir
. 360° 5 d’où il fuit que , tandis qu’il fera midi
dans le lieu le plus oriental, il ne fera que 11
heures dû matin dans lé plus occidental. Si la dif-
tance des méridiens des deux lieux étoit plus
grande ou moindre , la différence d’heures feroit
plus grande ou moindre, à proportion, en comptant
une heure pour 1 y9 , 8r confequemment 4
minutes par degré, 4 fécondes par minute , &c.
| par tous les lieux de la terre} telles fbnt les éclipV
fes de lune. Deux obfervateurs , placés dans les
deux endroits dont on délire connoître, la différence
de longitudes, obfervent, au moyen d’un©
|-pendule bien réglée, les inftans où l’ombre atteint
fucceffivement diverfes taches- remarquables
de la lune; ils fe communiquent enfuite leurs ob-
fervations ; & par la différence de temps qu’ ils ont
compté lorfque l’ombre arrivoit à une même
tache, ils déterminent, comme-on a dit ci-deffus ,
la différënce des longitudes des deux lieux.
Que robfervateur placé à Paris ait , par exem-
| pie obfervé que l’ombre atteint la tache appelle©
Tycho à i h 4y ' yo''du matin ƒ que l ’autre, placé
au lieu A , l’ait obfervé à minuit 24' 3:0^, la différence
de ces tems eft de i h 21’ 2o! 1 : >ce temps ,
réduit en degrés & minutes de l’équateur , fait
209 20'J Telleeftîa différence delà longitude ; &
comme il étoit plü-S ■' tard a Paris que dans le lieu
A au moment du phénomène, il s’ënfuit que le
lieu A eft plus occidental, de cette quantité de
209 20’.
Comme les éclîpfes de lune font affez rares ,
& qu’ il eft difficile d’obferver avec précifion ,
foit le contaét, de l’ombre avec le difque de la
lurie pour fixer le commencement de l’éclipfe ,
foit l’ arrivée, de l’dmbre à une tache quelconque,
les aftronômes modernes font fur-tout ufage des im-
mërfions, c ’eft-à-dire des éclipfes des Satellites de
Jupiter, '& principalement de celles du premier ,
q u i, allant fort v ite , éprouve dès éclipfes fréquentes
, & qui fe font en peu de fécondés.
11 en eft de même de l’émerfion, ou du retour
de la lumière du Satellite , qui fe fait prefque fu-
bitement. De deux .obfervateurs , par exèmple ,
placés l’un au lieu À , lautre au lieu B , l’un a
vu l’immerfion du premier Satellite arriver un
certain jour à 4*’ 55' du matin, l’autre à 3h 2.5'.
On en conclura que la différence des temps eft
de ih .3,o7 ; ce qui donne n Q 3a1 de différence
de longitude , & annonce que le lieu A eft le
plus oriental 3 puifqu’âu même inftant on y comptait
une heure plus avancée.
Remarque.
Ainfi l’ on voit que, pour connoître la longitude1
d’ un lieu, il ne faut que favoir l’heure qu’ on
y compte, lorfqu’ on en compte une.certaine dans
un autre lieu fîtué fous' le premier méridien , ou
dont la diftance au premier méridien eft connue ;
car'fi 1 on convertit cette différence de temps en
degrés & par ci es-dé degrés , en prenant 150. pour
t une heure, un degré pour 4 minutes de tems , &c.
.©ri aura la longitudèidu lieu propofé;
J - connoître cette- différence des heures, la
méthode la plii-s ufiïée eft d’ employer Kôbferva-
tion d un phénomène qui a,rrive au -même inftant
Ces obfervations des Satellites, q u i, depuis la
découverte de Jupiter, ont été extrêmement multipliés
par-tout l’univers , ont en quelque forte réformé
entièrement la géographie ; car la pofition
en longitude de prefque tous les lieux, n’ etoit déterminée
que par des diftances itinéraires mal réduites
5 en-forte qu’en general on comptoit ces longitudes
beaucoup'plus grandes qu’elles n’étoient réellement.
Dès la fin du fièclé pàffe , oh fut affiifé
qu’il y avoit plus de 2 j9 à retrancher fur l’étendue
en longitude qu’on affignoit à notre ancien continent
, depuis l’océan occidental jufqu’aux côtes
orientales de l’Afie.