
celles de 1*Uranomie rie de Bayer, ouvrage publié
en 1603 , /a- fol. j & qui a eu de nombreufes éditions.
Mais ces cartes ont cédé la place à celles
du magnifique Atlas célefie de Flamftéed , donné
en J 7*9 * à Londres , i«-fol. Un aftronome pratique
ne peut pas fe palier de cet ouvrage. Parmi
les autres çarte§ ou planifphères, on a eftimé celles
que le P. Pardies donna en 1673 , en fix feuilles
magnifiquement gravées par Ducnange. On a .u ïi
les deux planifphères de M. de la k i r e , en deux
feuilles. Le graveur anglois Senex,a donné pareillement
deux nouveaux planifphères * diaprés les ob-
feivations de Flamftéed, l’un en deux feuilles, ou
les deux hémisphères font projetés fur le plan de
f équateur, l ’autre où ils font projetés fur le plan
de l'écliptique. Au défaut de XlAtlas célefie de
Flamftéed, on ne peut guère fe palier de fa n de
ces planifphères- Les aftronomes modernes, M, de
la Caille fur-tout, ayant ajouté dans l’hémifphère
auftral un allez grand nombre de confteliations
aux anciennes, on a formé en conféquerice de
nouveaux pianilphères. Te l eft celui de M. Rob
e r t, en deux feuilles, où le fond du ciel eft lave
en bleu, enforte que les confteliations s'en détachent
bien. 11 eft formé d'après les obfervations
les plus modernes, & eft accompagné d'une explication
inftrucUve fur la manière de connoitre le
ciel.
Comme la eonnoiflance des confteliations &
des étoiles du zodiaque eft la plus importante aux
aftronomes , parce que cette bande circulaire eft
la route des phnetes , Ssnex , dont nous avons
parlé ci- deflus, donna , il y a une quarantaine ;
a années, le Zodiaque étoilé, d'après les obfervations
de Flamftéed} & , comme il .étoit difficile
de fe le procurer à Paris, le fieur Dheuiand, graveur
, en donna, plufieurs années après , e'eft-à-dire
en 1755> une nouvelle édition, avec les reéfifi*-
cationsque néceflitait l’intîrvalle de temps écoulé
depuis l'édition de celui de Senex. Il fut dirigé
dans ce travail par M. de Selignv-, jeune officier
de la compagnie des indes, Le zodiaque de Dheur
land eft accompagné d'un catalogue détaillé des
étoiles zodiacales,avec leurs longitudes & latitudes
séduites à l'année 175J. Ce catalogue comprend
924 étoiles. 11 eft vrai que fon auteur , pour les
tendre plus utiles aux obfervations nautiques , a
donné à fon zodiaque 10 degrés de latitude de
chaque côté de l’écliptique. Il eft aifé de voir, par
ces détails, que quand on ne poffede pas l’Atlas
célefte de Flamftéed, on ne peut fe difpenfer d’avoir
au moûts le zodiaque & le catalogue de Dheu-
î«md , ou plutôt dé Seligny , &- même que la pof- I
ioffion du premier ouvrage n’affranchit pas de la
néceflité d’avoir ie dernier.
On annonce en ce moment une nouvelle édition
de XAtlas de Flamftéed , réduite au tiers de
la grandeur de l’original, avec un planifphère
de* étoiles »uftÿaîes obüervées par M. l’abbé de U *
Caille. M, Fortin ingénieur pour les globes
( rue Saint-Jacques ) qui eft l’auteur de cet ouvrage
, a réduit les pofitions des étoiles à l'année
1780 j il y a aufli ajouté une carte des étoiles,qui
montre les différentes figures qu’elles font, &
leurs différens alignemens. Cette dernière eft très-
commode pour apprendre à connoïtre le ciel : enfin
c’eft un préfent utile que M. Fortin fait aux aftronomes,
vu la médiocrité du prix de ce nouvel
Atlas, qui ne coûtera que 9 à 12 livres.
Expojt. ion fommaire des principales •vérités de l'Afi.o-
njmie phyjique , ou du fyfilme dc 't univers.
U n'y a plus aujourd’hui de partage , entre les
phyficiens éclairés, fur la difpofition des planètes
& du folejl. Tous ceux qui font en état ae pefer
les preuves déduites de Faftronomié & de la phy-
fique, reconnoiffent que le foleil occupe le milieu
d'un efpace immenfe, dans lequel tournent autour
de lui, à différentes diftances, Mercure, Vénus;
la Terre , fans celle accompagnée de la Lune;
Mars j Jupiter, fuivi de fes quatre lunes ou fa illites}
Saturne, environné de fon anneau, & accompagné
de fes cinq fatellites} un très-grand
nombre enfin de comètes, qu'on a démontré
n’ètre que des planètes dont l'orbite eft extrêmement
allongé^.
La route de chacune de ces planètes auteur du
foleil n'eft pas un cercle, mais elle eft une eiîipfe
plus ou moins allongée , dont cet aftre occupe
l’ un des foyers » enforce q ue , lorfque la planete
eft à l'extrémité de l’axe au-delà du centre ,,‘efle
eft à fa plus grande diftance du foleil : elle en eft
au contraire Te plus près, lorfqu’élle eft à l'autre
extrémité de ce même axe. Ç ettê éllipfe, au refte,
n’ eft-pas fort allongée : celle que décrit Mercure
l ’eft le plus'de toutes, car la diftance de fon foyer
au centre, eft un cinquième, de fon axe. Celle de
Vénus çft prefque un cercle. Dans l’orbite de la
terre, la diftance du foyer au. centre n’eft que d'environ
un 57e de l’axe.
Deux loix fameufes , & dont la découverte
mérite l'immortalité au célèbre Kepler , .règlent
les mouvemens de tous ces corps a l’entour du
foleil. La première de ces loix eftreîative aux mouvemens
d'une planete, dans les différens-points de
fon orbite elliptique. Elle confifte en ce que cette
planete s’y meut tellement, que faire que décrit
le rayon veéteur, c'eft-à-dire la ligne continuellement
tirée du foleil à la planete, croît uniformément
dans temps égaux, ou eft toujours proportionnelle
au temps ; enforte, par exemple , que fi
la planete a employé 33 jours à fe mouvoir de A
en & 20 à fe mouvoir de v en p , l’ aire mix.ti-
ligne AS *•, fera à l'aire tnixtifigne % S p 3 comme
30 à 20, ou AS ?r à AS p , comme 30 à yo ou 3 à
y. ( Voye\ fig. 1 6 , pl. 1. ) A in li, dans un temps
double, cette aire eft douhle , & c \ d’ eù il fu#
: «né lorfque la planete eft la plus éloignée, elle
l a une moins grande viteflè fur fon orbite. Les
I anciens étoient dans l'erreur, lorfqu ils penfoient
lo u e ce retardement qu'ils remarquoient dans Je
I mouvement d'une planete, du foleil, par exemple^
KwiVnne Dure apparence optique} ce retardement
La fécondé loi découverte par Kepler, eft celle
qui règle les diftances des planâtes au fo le il, &
leurs temps périodiques ou les temps de leurs résolutions.
Suivant cette lo i, les cubes des diftances
moyennes de deux planètes au foleil, a 1 en-
tour duquel elles font leurs révolutions, font toujours
entr'eux comme les quarrés des temps périodiques
} ainli , fi les diftances moyennes de
deux planètes au foleil font doubles l'une de 1 autre
, les cubes de ces diftances étant comme 1 &
8, les quarrés des temps périodiques feront comme
1 à 8, & conféquemment les temps eux-mêmes
feront entr'eux comme 1 a la racine quarree
de 8.
Cette règle s’ obferve non-feulement à l'égard
des planètes principales , celles qui tournent autour
du foleil, mais encore à l'egard des planètes
fecondaires qui tournent autour d’une planete principale,
comme les quatre, fatellites de Jupiter autour
de Jupiter , & les cinq de Saturne autour de
Saturne. Si la terre avoir deux lunes, elles obfer-
vero.ient entr'eUes cette lo i, par une néceflité mécanique.
Ces deux lo ix , d’abord démontrées par les obfervations
de Kepler, l'ont enfuite été par Newton
, d'après les principes & les lois du mouvement}
& il faut n’être pas en état de fentir une
démonftration, pour fe refufer à des vérités aufli
bien établies.
Nous allons .maintenant préfenter ce qu'il y a
de plus remarquable fur chacun des corps céleftes
qui nous font connus , en commençant par le
foleil. Celui qui, témoin de*ce curieux tableau ,
ne'fera pas frappé, doit être mis au rang de,ces
êtres ftupides, dont l’ ame eft incapable de tout
fentiment réfléchi fur les oeuvres les plus magni-'
fiques de la divinité.
§. I. . Du Soleil.
Le Soleil eft , comme nous l’ avons d it, placé
iu milieu de notre fyftême : fource également de
iumière & de chaleur, c’èft lui qui éclaire & qui
vivifie coûtes les planètes qui lui font fubordon-
uées. Que feroit lé globe que nous habitons, fans
fes influences bénignes ! Car fi là privation de fa
lumière, pendant un&partie de là révolution diurne
de la terre , commence à plç>nger la nature dans
l engoutdiflement, quel feroit celui où la jetteroit
1 abfence abfolue du foleil? La terre ne feroit qu’un
bloc, dont la dureté furpaflerojt celle des marbres
& dés matières les plus dures qu<* nous connoiC
fions} nulle végétation, nul mouvement poffibie *•
elle feroit enfin le féjour des ténèbres , au repos
& de la mort. Aufli ne peut-on refufer au foleil
le premier rang parmi les êtres inanimés} &-fi l’on
pouvoir éxeufer l’erreur d’adreflèr à la créature les
hommages uniquement dus au créateur, on feroit
tenté d’exeufer le Culte que rendoient au foleil les
anciens Perfes, & que lui rendent encore les Gue-
bres leurs fucceflfeurs , & quelques peuples de l’A mérique.
Le foleil eft un globe de feu ou enflammé ,
dont le diamètre égale à-peu-près cent 11 fois celui
de la terre,ou eft à-peu-près de 3 3 3 mille lieues : fa
furface eft conféquemment 123*1 fois aufli grande
que celle de la terre, & fa malle 1367^31 fois aiilfi
grande. Sa diftance à la terre eft ^ fuivant les obfervations
les plus récentes , d’ environ z i éoo demi-
diamètres de la terre, ou d’environ-trente-deux
millions quatre-cents mille lieues.
Cette mafle énorme n’eft pas abfolument en repos
: lès aftronomes modernes lui' ont découvert
un mouvement par lequel il tourne, en ty jours ^
12 heures autour de fon axe. C e mouvement f#
fait fur un axe incliné au plan de l’écliptique ,
d’ environ 70 * , enforte que l’équateur du foleii
eft incliné à l’orbite de la terre de cette même,
quantité.
C ’eft par le moyen des taches dont la furface
du foleil eft couverte en certains temps, qii’ort
a découvert ce phénomène. En effet, on remarque
: quelquefois avec le télefcope, fur le difqiie dtf
1 fole il, des taches obfcures, de foyme ordinaire-*
ment très-irrégulière , &: fouvenç aflez permanentes
pour durer des mois entiers. Ce fût Galilée
le premier qui fit cettë découverte} & par elle Ü
porta un coup mortel à l’opinion des philosophes
de fon temps,qui, marchant fur les traces d’Arif*
tote, réputoient les corps céleftes des corps inaltérables.
Il obferva en différens temps, & a différentes
reprifes , de greffes taches fur le difque du
foleil} il les vit s’approcher toujours, dans un
même fens & prefque en ligne droite , d’un des
bords,enfuite aifparoître, puis reparoïtre au bord
oppofé ; d'où il conclut que le foleil avoit un
mouvement de révolution autour de fon centre.
On remarque que ces taches emploient 27 jours
12 heures pour revenir au même point du difque
où l'on a commencé dç les obferver } d’où il ré-_
fuite qu’elles mettent 1$ jours 12 heures à faire
une révolution complette (1), & conféquemment
(1) La raifon de cette différence eft que , pendant
'que le-foleil fait une révolution complette (ur fon axe
la Terre , qui fe meut dans fon orbite, s’avance d’environ
ly degrés du même côté ; ce qui fait , qu’il faut
que la tache parcoure encore environ zy degrés pour
i. fc replacer dans le même &fpe<ft à l’egard de k tçrrw