
eft le rayon ; il en réfulte que dans cette circbnf- ]
tance la force motrice en cas d équilibre eft a la
réfiftance du corps qu’on veut preifer ou fou-
lever , comme la hauteur de cette vis eft a la
circonférence entière du cercle décrit par l’extrémité
B de ce le vie r , c’eft-à-dir-e, en raifon
inverfe , ou réciproque des vîteües.
Les balanciers dont on fe fert pour frapper
les monnoies ou les médailles, font d une conf-
tru&ion femblable à la vis & au levier ci-deuils >
excepté que leurs leviers ont deux bras fort longs,
aux extrémités defquels eft une forte mafle de
plomb : lorfque ces leviers font mis en mouvement
avec fo rc e , les maffes de plomb en accélèrent
les vîteffes, & la vis appuyant avec une
force énorme fur les deux creux d acier , force les
cercle de métal qui a ete pôle entr eux deux ,
d'en prendre exactement l'empreinte.
D u coin.
Le coin , (fig. 10 pl. i . Amufemens de mécanique
) eft un corps dur fait en forme de priime ,
terminé par les deux triangles ifoceles A B C
& D E F ; la partie A D , eft celle qu’on nomme
le tranchant du coin ; on peut le confidérer comme
un double plan incliné dont les bafes fe touchent,.
&: qu’on peut faire entrer ou avancer dans les
differens corps qu’on veut écarter , féparer, pref-
fer ou foulever s. ce qui ne peut fe faire neanmoins
que par. la perculfion d’un maillet ,. d un
marteau ou autre force quelconque toujours équi-
‘ valente à une preflion plus ou moins confiderable,
qu’il eft fort difficile d évaluer , attendu qu elle
' dépend d’ une infinité de eirconftances qu on ne
peut trop apprécier.
Plus l’angle du coin eft aigu, moins il faut
de force pour le faire entrer dans les corps qu’ on
veut féparer, & plus par conféquent fon action
eft puiilante.-
Les couteaux , les bêches 3 les haches 3 les
v rilles, les d o u x , les aiguilles, & généralement
tous les outils & iaftrumens tranchans, font au-
-tant de coins fous différentes formes ( ; ) > d’ou
on peut conclure que le coin eft d’un ufage
prefque univerfel dans tous les arts & métiers,
dans lefquels on eft forcé à chaque inftant de
remployer.
Des machines compofées.
Plufieurs des machines Amples ci-deffus décri-.
( i) Il fuffit qu’ils foient terminés par plufieurs fur--
faces aiguës , pour être regardés comme des coi-ns ,
puifqu'ils ont la même propriété. Les liqueurs acides ,
le feu , les lels, font cosnpofés d’une infinité de petits
coins , parmi lefquels il en eft qui font capables de
diflbudre & divifer les métaux les plus durs.
tes , étant jointes enfemble pour concourir à
produire un même effet , forment une machine
compofée avec a r t , i° . lorfqu on a trouvé le
moyen de les réduire à leur plus grande fimpli-
cite (2 ), 2°. d’ éviter autant qu’ il eft poffible , la
trop grande quantité dé frottemens (3) > 30. de
mettre la force motrice en état d’agir avec fc-
cilité (4).
Il eft cependant vrai de dire qu’en fait de machines
un peu compliquées , il eft difficile même
aux meilleurs mécaniciens , de parvenir d’abord à
leur entière perfection. Celui qui lè premier in-
verita une horloge à poids* ne prévit certainement
pas qu’on trouveroit le moyen d’en faire
de femblables qui puffent être renfermées dans
un très-petit efpace , & qu’on y ajouteroit l’in-
génieufe mécanique, au moyen de laquelle on
lui fait répéter l’heure à chaque inftant. Ces
fortes de perfections font le fruit de l’étude de
différentes perfonnes , & le' tems feul peut les
faire éclore.
Pro b lèm e s d e M é c a n iq u e .
Faire quune boule rétrograde Jans aucun objlaclt j
apparent.
Placez fur le tapis d’un billard une bille, [&
frappez-la, furie cô té , d’un coup perpendiculaire
au billard ik avec le tranchant de la main ; vous
la verrez marcher quelques pouces du côté où
doit la porter ce, coup ;! puis rétrograder en
roulant, fans avoir rencontré aucun obftacle, &
comme d’ellennême.
C et effet n’ eft point contraire au principe de
mécanique fi connu , favoir, qu un corps mis une
fois en mouvement dans une direction , continue
de s'y mouvoir tant qu'aucune caufe étrangère ne
l'en détourne. Car , dans le cas proposé , voici
comment fe paifent les chofes.
Le coup imprimé, comme.on vient de dite, i
la b ille , lui-donne deux mouvements, un de,
rotation autour de fon centre, & un autre direct,
pat lequel fon centre fe meut parallèlement au
tapis , dans la direétion du coup. Ce demie!
mouvement ne s'exécute qu'en frottant fur*
tapis ; ce quil',anéantit bientôt. Mais le mouvement
de rotation autour du centre fubfifte j & ,
[x] La multiplicité des machines en unpofe fouïtiu
à ceux qui ne connoiflaut pas toutes les rcffourcfS et
la1 * 3 4 mécanique , ne font pas .en état d’appercevoir q®
c’eft par cela mêtnequ’elles font défeéhieufes.. .
[3] Les froLtemens , lor'qu'ils font eonfiderables,
obligent d’augmenter de beaucoup la force motrice,
occafionnent d'ailleurs de fréquentes réparations.
[4] Cela eft fort ellêntiel,particulièrement lorlqu 0
emploie pour puiffance la force d’un homme ouc
d’un animal.
premier une fois cefle , il fait rouler la bille
commé pour revenir fur elle-même. Ainfi il n’y
a dans cet e ffet, rien que de très-conforme aux
loix connues de la mécanique.
Faire une boule trompèufe au jeu"de Quilles.
Prenez une boule de jeu de quilles, & faites-y
un trou qui n’aille point jufqu au centre ; mettez-y
du plomb, & bouchez-le fi bien qu'il ne foit pas
}i(e de le découvrir. Quoiqu'on roule cette bbule
en la jetant droit vers les quilles, elle ne manquera
pas de fe détourner., à moins qu’on ne la je t te ,
pat hafard ou par adreffe , de telle forte que le
plomb fe trouve déifias ou deffous en faifant
rouler,1a boule.
C ’eft-là le principe du défaut qu’ont toutes les
billes de billard j car comme elles font faites
d’ivoire,, & que dans une mafle d’ivoire il y a
toujours des parties. plus folides les unes que les
autres ■; il n'y a peut-être pas une bille dont le
centre de gravité foit au ceatre de figure. Cela
fait que toute bille fe détourne plus ou moins de
la ligne, dans laquelle elle eft pouflee , lorfqu’on
lui imprimé un petit mouvement , comme pour
donner fori acquit vers le milieu de l’autre'moitié
du billard , à moins que l’endroit le plus lourd
( quion appelle le fort ) ne foit mis déifias pu
deffous. J’ai ouï dire à un grand fabricateur de
billards , qu’ il donneroit deux louis d’ une bille
qui n’eût ni fort ni] foible , mais qu’ il n’en avoit
jamais trouvé qui fût parfaitement exempte de ce
défaut.
De-là il fuit quê , lorfqu’on tire fur une bille
fort doucement, ou s’impute fouvent de l’avoir
malyprife & d’avoir mal joué , tandis que, c’eft la
fuite du défaut de la bille qu’ on a pouflee. Un
boa joueur de billard doit conféquerament, avant
de s’engager dans une forte partie, avoir adroitement
éprouvé fa b ille, pour connoître le^ort &
le foible. Je tiens cette réglé d'un excellent joueur
de billard.
Comment on peut confiruire une balance qui paroijfe
jiffte étant vuide , aijp-bién que chargée de poids'
I inégaux.
Notre deflein n’eft aflurément pas d’enfeigner
une fuperçherie aufli condamnable, mais uniquement
de. montrer qu’ on doit être en gardé contre
les balances qui paroiffent les plus exaétes, &
qu’en achetant des matières précieufes, fi on ne
connoît pas le vendeur , il eft à propos de faire
l’effai de la balance. Il eft eh effet poffible d’en
faire une q u i, étant vuide, fera parfaitement en.
équilibre , & qui néanmoins fera faufle. Voici
comment.
Soient deux baffins de balance inégaux en.
pefanteur 5 le plus pefant A , & le plus léger B.
Si l ’oir donne aux bras de la balance des longueurs
inégales dans la même raifon , & qu’on fu: pende
le baffin le plus pefant À , à l’extrémité du bras
îe plus court, & le plus léger B , à celle du bras
lé plus long, ces baflins , étant vuides, relieront
en équilibre. Mais ils y feront encore quand on y
mettra des poids qui feront entr’eux dans la même
raifon que les baffins. Ainfi celui qui ignorera l’artifice
croira que ces poids feront égaux, & il fera
trompé.
S i , par exemple, un des baffins pefoit 1 y &r
l’autre 16 , & que, réciproquement, les brasaoù
ilsferoient fufpendus euflent l ’un 16 pouces &
l ’autre ij de longuenr , il y auroit équilibre les
baffins étant vuides , & ils y refteroient lorfqu on
y mettroit des poids qui feroient entr’eux dans le
rapport de i j a 16, le plus pefant étant mis dans
le baffin le plus lourd. Il feroit même difficile de
s’appercevoir de cette inégalité des bras de la
balance. A chaque pefée donc qu’on feroit avec
cette balance, en mettant le poids dans le baffin le
plus pefant & la marchandife dans l’autre , l’acheteur
feroit trompé d’ un feizieme ou d’une once
par liyre.
Mais il y a un moyen facile de démêler la tromperie
., c’eft de tranfpofer les poids j car , s’ils ne
font plus en équilibre , c ’eft une preuve que la
balance eft infidelle. f
Trouver le centre de gravité de plufieurs poids.
La folution de divers problèmes de mécanique
dépend de la connoiffance de la nature du centre
de gravité. C ’eft pourquoi nous allons expofer ici
les premiers traits de cette théorie.
On appelle centre de gravité dans un corps ,. le
point autour duquel toutes Ces parties fe balancent,
de maniéré que s’il étoit fufpendu par-là ,
il refteroit indifféremment dans toutes les fîtua.-
tiens où on le mettroit autour de ce point.
Il eft aifé de voir que , dans les corps réguliers
& homogènes , ce point ne peut-être autre que
celui de figure. Ainfi, dans un globe, dans un
fphéroïde,c’eftJe. centre 3 dans un cylindre, c’eft
le milieu de l’axe.
On trouve le centre de gravité entre deux poids
ou corps de différente pefanteur, en divifant la
diftance de leurs points de fufpenfion en deux
parties qui foient comme leurs poids , enforte
que la plus courte foit du côté du plus pefant, 8c
la plus longue du côté du plus léger. C ’eft là le
principe des balances à bras inégaux , où , avec
un même poids , on pefe plufieurs corps de différentes
pefanteur s.
Lorfqu il y a plufieurs poids, on cherche par
la réglé précédente le centre de péfanteur de