
tems nébuleux , ou le foleil paroît à peine , parce
que la furface de Teau a d’ordinaire un petit mouvement
q u i, en faifant tremblotter cette lumière,
la rend perceptible malgré fa foiblefle.
Autre maniéré.
r Placez dans un endroit déterminé de l’appui
d’une croifée , un petit godet que vous remplirez
d’eau jufqu’à une hauteur donnée > ayez à proximité
, fur ce même appui, un cadran folaire j 8c,
lorfque vous verrez l’ombre du ftyle tomber fur
l ’heure de midi, marquez fur le plafond ou le mur
qui reçoit la lumière réfléchie du fo le il, le point
du milieu de l’image de cet aftre > faites la même
chofe à l’égard de toutes les autres heures , 8t notez
ces points de l’heure à laquelle ils repondent. J
Deux ou trois mois après, lorfque le foleil aura
confidérablement changé de déclinaifon , faites la
même opération : vous aurez deux points de chaque
ligne horaire : c’ eft pourquoi, fl la furface où
ils font tracés eft plane , en les joignant par une
ligne droite, o.i aura la ligne horaire cherchée.
Mais fi la furface qui reçoit la lumière réfléchie
, étoit une furface courbe ou irrégulière , il
faudroit un plus grand nombre de points pour
avoir la ligne horaire. Pour la tracer exaâement,
il faudroit réitérer l’opération de trouver un point
de chacune pendant cinq à fix mois , depuis un
folftice jufqu’ à l’autre en' joignant tous ces points
par une courbe, on auroit la ligne horaire.
Troifeme manière.
Ayant décrit fur un plan horizontal, comme,
ABCD ( fig- 3 » fih 5 ) les heures à la manière ordinaire
, tournez ce cadran en fens contraire de
celui où il devroit ê tre , & fur la ligne méridienne
élevez en un point E un ftyle droit, de la hauteur
dont il devroit être pour marquer les heures,
garnirez ce ftyle d’un petit miroir plan , fis de
telle manière qu’il foit bien vertical, que fon
plan foit perpendiculaire à celui de la méridienne,
& que fon centre enfin réponde au fommet du
ftyle , comme on voit dans la figure : la lumière
refléchie du foleil marquera les heures fur ce
cadran.
Quatrième manierç.
On pourroit, par un moyen femblable , tracer
un cadran folaire contre un mur expofé au nord ,
& qui montreroit les heures par la réflexion du
foleil contre uri petit miroir vertical placé contre
un mur expofé au midi.
Tout cadran folaire, quelque exactement confirait
quil fo i t , eft faux, & même' fenfiblement, dans
les heures vo ifines du coucher du foleil.
Ees'aftrouomes qui connoiffent l’effet de la réfraction
, ft*auront pas de peine à fentir auffi-tôt»
la vérité de ce que nous avançons. Nous allons 1»
rendre fenfible pour tous nos leâeurs.
C ’eft un fait connu aujourd’hui de tous les phv-
ficiens, que les aftres paroiffent toujours plus élevés
qu’ ils ne le font réellement, à moins qu’ils ne
foient au zénith. Ce phénomène eft produit par
la'réfraCtion qu’éprouvent leurs rayons dans l’at-
mofphère, 8 c l’effet en eft allez confidérable dans
le voifinage de l’horifon j car, lorfque le centre
du foleil eft réellement dans l’horifon , il paroît
encore élevé de plus d’ un demi-degré,ou de 3 3 minutes
qui font, dans nos climats, la quantité de
la réfraCtion'horizontale. Le centre du foleil eft.
donc réellement dans l’horizon , 8c aftronomi-
quement couché , lorfque Ton bord inférieur
ne touche pas même l’horizon, mais qu’il en
eft encore éloigné d’un demi - diamètre apparent
du foleil.
Suppofons donc que le jour de l’équinoxe, par
exemple, on obferve l’heure que montre un ca- ‘
dr:.n folaire vertical tourné au couchant, lorfque
le foleil eft prêt à Te coucher. Au moment où une
pendule bien réglée fonneroit fix heures, l ’ombre
du ftyle devroit être fur la ligne de fix heures , &
elle y feroit effectivement, fi le fpleil étoit dans
l’horizon 5 mais, étant élevé fur l’horizon de 32',
l’ombre du ftyle reliera au-deffous de 6 heures 3
car c’eft par l ’image apparente du foleil que cette
ombre eu formée : elle n’arrivera même à cette
ligne que lorfque le foleil aura encore defcendu de
32'; ce à quoi il emploiera, fous la latitude de
Paris , plus de 3'.- Or , dans un grand cadranfo-
larre, une erreur de 5' 8c plus eft très-fenfîble.
Si le foleil eft dans le folftice d’é té , comme il
met, fous la latitude de Paris, plus de 4' à def-
cendre verticalement de 3 3' l’horifon, à caufe de
l’obliquité avec laquelle le tropique coupe ce
cercle, 8c de la place que fon diamètre occupe
fur le tropique, la différence fera encore plus fenfible
, 8c d’autant plus, que Je chemin que parcourt
l’ombre entre 7 8c 8 heures , eft affez
grand pour qu’ un douzième ou un quinzième
d’erreur foit très-perceptible. J’ai v u , dans un
cadran. de cette- efpècé, le point d’ombre qui
devoit tomber fur la ligne de 7 heures, en être
encore éloigné de plus d’un pouce, quoique a
toutes les autres heures du jour ce cadran fût fort
exadï, 8c s’accordât avec une excellente horloge
qui lui étoit placé en regard. Nous allons
en conféquence enfeigner une conftrudion de
cadran, par laquelle on remédie à cet inconvénient.
Tracer un Cadran folaire qui-montre exactement
l'heure , nonobftant la réfraCtion.
Nous nous bornerons à l’exemple d’un cadran
vertical
vertical fins;, déclinaifon , & direélement tourné
au midi, pour iin lieu dont la latitude eft, comme
celle de Paris, de 48° jo '. Ce que nous allons
dire pourra facilement s’appliquer à tout autre
cadran vertical, même déclinant.
Soit donc 0 le centre du cadran qu’on veut
tracer, ( ttej. 1 , pl. 6 , Àmufemcns de Gnomonique.)
CXil la ligne du midi. A un pojntP de cette ligne,
fichez un ftyle droit, forme d’une fimple verge
de fer perpendiculaire au plan du cadran, 8 c terminée
par un bouton rond de 7 à -8 lignes de diamètre
, en forte que le- centre de ce bouton faffe
avec celui du cadran une ligne^ parallèle à l’axe
céleftévi ; ■ - y , * ' r ' r | #
Portez enfuite la longueur de ce ftyle, comptée
du centre du ?bouton, de P en A j par le point P
tirez l’horizontale QR.
Qu’il faille préfentement tracer , par exemple,
: la ligne de 4 heures après midi. Confidérez AP
comme finus tota l, 8c décrivez du centre A au !
rayon AP un quart de cercle. Cherchez dans la
table des verticauxdu fole il, aux différentes heures
du jour (- nous fuppofons la latitude dé Paris ) ,
| le vertical du foleil à 4 heures du foir , lors! de
rentrée du foleil dans le Capricorne 5 ce même
vertical a la même heure lors de l’entrée du foleil
dans le Verfeau ou le Sagittaire 3 dans la Balance
j ouïe Bélier „& enfin dans le Taureau oula Vierge:
ces quatre’verticaux ferviront à donner quatre
points de la ligne horaire de 4 heures, 8«: feront
fuffifantes. Ainfi vous trouverez d’abord le vertical
[ du foleil à 4 heures du foir, lors dé fon entrée dans
le Capricorne , de 52° 3y '; .c’eft pourquoi vous*
I tirerez A K , faifant l’angle K AP égal à cet angle
| trouvé j c’ eft-a-dire que vous prendrez cet angle
lâyeç le rapportent. ', ou en faifant l’arc P k du
I nombre dé. oégrés trouvés. Vous tirerez de même
pour les trois autres lignes, les lignes AL , AM 3 -
j AN, faifant les angles PAL , P ÂM , PAM , ref-
[ peftivement de yaf 28', 66° jb f , 74 2 1 ', &
[ vous mènerez les verticales indéfinies / K L , L G .
[MH., NI.
Après cela, cherchez pour Te moment de l’en-
jflêe du foleil dans le Capricorne, fa hauteur fur
1 horizon à. 4 heures ; vous la trouverez de 40^ à
[quoi répond une.tangente de 1 153 , dont le rayon
^ contient toqooç. Or 1 i.y 3 eft la 86e partie de ;
1 100000 5 c’eft pourquoidivifant la ligne AK en
|o6 parties , portez en. une de K e ç jO le point./
liera un des points.cherchés de la ligne horaire de
[4 heures.'
*, Pleinement, pour trouver le poînt- g , vous !
onercherejtla hauteur.du .foleili àTa .même heuré , j
lois, de Ton entrée dans1 ÎS Verfean,J 8c vous 4a j
touverëz dé 3 -io1, à qùdi répond un© tangente
parties, ce. qui eft la. 18e partie du rayon,
ivifant donc ALjen i& parties-, 8c, en portant, j
^mufetnens des Sciences,
.une de: L en g y vous aurez le fécond point cherché.
Vous trouverez de même les deux autres ; en-
fuite vous, ferez pmTer par ces Quatre points une
ligne qui fera un peu courbe , & vous aurez la
ligne horaire de 4 heures,
' Faites une femblable opération pour les autres
lignes horaires, 8c vous- aurez votre cadran tracé.
Si I on fait pafler une courbe par les points de
chaque ligne horaire, qui répondent au commencement
du meme figne, on aura ce qu’on appelle
les arcs des lignes , tracés beaucoup plus exaâement
que par la méthode ordinaire , où l’ombre
du fommet du ftyle doit s’écarter de la trace qu’on
lui a marquée, lorfque le foleil eft yoifin de l’horizon.
H eft à propos de commencer par tracer, mais
feulement en lignes occultes , le s lignes horaires
par la méthode ordinaire-j car on s’appercevra
mieux par-là de la différence des lignes horaires
tracées par l ’un 8 c l’autre moyen.
Décrire un cadran fur la furface conveye d'un cylindre
perpendiculaire a l'horizon , & immobile.
Ce cadran eft un des plus ingénieux , 8 c a cela
de particulier, qu’au lieu d’ un ftyle, c’eft l’ombre
d’u'n'cercle horizontal qui fert a montrer l ’heure
par fon interfeâion avec le parallèle du foleil. fl
eft propre à faite décoration dans un jardin ou
une. cou r, en fervant de piédeftal à une figure ou
à un autre cadran, fphérique, par exemple, comme
celui qu’on a décrit &, enfeigné à conftruire ci-
devant > tel eft celui que repréfente la ( fig.
8 , pl. 6 ). On pourroit arranger les chofes de
manière que la corniche circulaire, régnant à
l’entour de ce piédeftal, lui fervît de ce ftyle
i c ir c u la i r e c e qui feroit beaucoup meilleur effet
que ce cercle horizontal: détaché. On voyoit au-
1 trefois un femblable cadran , exécuté avec foin ,
eh pierre 8 c en marbre , dans le jardin des RR. PP.
T)énédi(5ïins de. Fabbaye Saint-Germain des-Prés.
U étoit l’ ouvrage duP. Quefhet, religieux de cet
ordre, qui a perFeclionné à plufieurs égards ce
que Kircner & Benediétus avoient déjà enfeigné
fur ce genre de cadràn.
On fait uûge , pour cette conftruâion , de ft
table des verticaux & des-hauteurs apparentes du
fole il, qu’on a donne-plus haut. Nous difons des
hanteurs apparentes > Car il eft évident que ce que
nous avons dit. des 'réfraâions eft applicable ici ,
5 c il n’en, coûte d’aillèurs pas plus .de peine .d’employer
les hauteurs apparentes que les Hauteurs-
réelles ,:comme on a fait.jufqu’à préfent.
A\jeç cette .qbublp tablé', on opérera comme on-
va rénféigner. . . .V -■
SqitiAB deidiamèiti'eidu'.Gylindre fur lequel onl
veut décote le cadran (J g . 6 , pl. 6 ). De l’une
G g. s &