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peurs que e é f rayons ont à traverfer, çe font les
rayons bleus, indigos 8ç violets qui nous font
principalement renvoyés'.' Il eft donc néeeffaire
que le milieu qui les renvoie paroiffe prendre une
teinte bleue.
Cela devroit même arrfver, en fuppofant une
homogénéité parfaite dans l’ atmolpaère $ c a r ,
auelaue homogène que foit un milieu tranfparent,
réfléchit néceffairement une partie des rayons
de lumière qui le traverfe. Or , de tous çes
rayot& , ce font les bleues qui fe réfléchirent avec
plus de facilité : ainfi l’air,'même fuppofé homo'-
■ gène 3 prendroit une couleur bleue 3 ou peut-être ;
violètte.
C ’eft par la même raifon que l’eau de la mer
paroît bleue lorfqu’elle eft bièn pure 3 comme
loin des côtes. Lorfqu’elle èft éclairée parla lumière
du foleil j une partie des rayons pénètre dans fon
fein,une autre eft réfléchie : mais celle-ci eft principalement
compofée des rayons bleus y elle doit
par conféquent paroïtre bleue.
O R A
Cette explication eft confirmée par une ctm<Ve
obfervation de M, Halley. Ce célébré phyficieti
étant defcendu affez avant dans la mer , pendant
■ qu’elle étoit éclairée de la lumière du foleil, il fut
extrêmement fur pris’ de voir le dos de fa main 3 qui
recèvoit des rayons ditreâs du foleil 3 teint d'une
belle couleur de rofe , & le deffous, qui l’étoit p:r
des rayons réfléchis, teints en bleu C ’eft effeètive-.
ment ce qui devoit arriver, en fuppofant què les
rayons réfléchis par la furface de la mer, ainfi que
par les parties infenfibles du milieu , fuffent des
rayons bleus. A mefure que la lumière pénétroit
plus profondément, elle devoit fe dépouiller de
plus en plus des rayons bleus, & le refte confé*
quemment devoit tirer fur le rouge.
( Extrait d'O^anarh. )
Voyei ÇATOi?TiUQyj}, Dio ptr iqu e , Perspec
tiv e,
ORACLE MERVEILLEUX : {voyel h l'article
A im ant , & 'a ïarticïï-Cmtyi'E.. )
7 6 7
p.
P A L A I S M A G IQ U E . (, V o y ^ k t-anide 1
C a t o p t r i q u e ) .
PALAIS DE L’AMOUR, [ le ] | Voye^ h. l'article
A im a n t ) .
PALINGÊNÉSIE. La paüngénéfie èft une opération
chimique par le moyen de laquelle on ref-
fufeite, dit-on, une plante y un animal, de fés
cendres. Ce feroit-là fans doute un des beaux fe-,
crets de la phyfique &.de. la chimie..Si l’on en
croit quelques auteurs,. pliifîeurs favans du fiècle
dernier enont été en pofiefiîon : mais quoiqu’il n’y
ait aucune compataifon à faire entre l ’état adtuel
de la chimie „ & celui cù elle étoit au milieu du
fiècle paffé , quoique ce beau fecret foit configné j
dans divers livres.,, il n’en eft pas moins .perdu. •
Nous n’entreprendrons pas de le rendre au monde
fivant; nous nous bornerons à examiner les fon-
demens fur lefquels de bonnes gens, comme l’abbé
de Valiemonc & autres, ont pu croire qu’ il ait
jamais exifté.
Si l’on en croit ce bon ab b é , rien n’ëft plus
fimple & plus facile à expliquer que cela. J En
effet, dit-il d’après le P. Kircher „ la vertu fémi-
nale de chaque mixte eft renfermée dans fes fels,
& ces fels, dès que la chaleur les met en mouvement,
s’élèvent dans la capacité du vafe. Libres
alors de s’ arranger à leur gré , ils reprennent leur
difpofïtion primitive , ils s’alignent comme ils
fe feroient alignés par l’effet de la végétation ,
ou comme ils l’étoient avant que le feu eût tout
bouleverfé : ils forment enfin «ne plante ou un
fantôme de plante tout reffemblant à la plante
détruite..
C e raifonnement eft tout-à-fait digne de celui
qui a pu penfer qu’un homme qui vole la bourfe
d’autrui, peutexnaler des particules différentes de
celles qu’exhale l’homme qui emporte la fienne ,
& peut par-là -faire tourner la baguette divina^
toire fiir les lieux où il a paffé ou fejourné. Nous
lfayons dit ailleurs, il- faut être à-peu-près imbécile
, pour croire que la fimple moralité d’une action
puiiTe produire des effets phyfiques. Nous
croirions donc faire to r tà nos lecteurs, que de
tâcher de leur faire fentir le foible ou le ridicule
du raifonnement ci-deffus, foit de Kirchfer , foit
de ce bon abbé.Difeutons maintenant les faits qu’il
tapporte.
Le chimlfte anglois Coxes raconte, qu’ayant tiré |
le fel effentiel de la fougère , l’ ayant fait diffou»
dre, & enfuite ayant filtré cette folution , après-
cinq ou femaines de repos , il remarqua fur le
fel qui étoit tombé au rond.,, une végétation de.
petites fougères..
Ayant de même repris de la potaffe du Nord, il’
là mêla avec partie égale de fel ammoniac , & quelque
temS apres il vit s’élever une forêt de pins &
d’autres arbres qu’il ne connoiffoit pas.
Enfin, & ceci eft plus concluant, , le célèbre
B oy le, quoique fort peu favorable à la palin-
généfie , rapporte qu’ayant pris du vert-de-gris ,
qui eft, comme l?on fa it , le réfultat de la combi-
naifon du cuivre a*vec l’acide du vinaigre , il le fit
diffoudre dans de l’eau ,. qu’ il fitenfuite geler cette
eau au moyen d’ un froid artificiel , & qu’ il lui arriva
enfin de voir far la furface de cette glace, de
petites figures qui rèpréfentoient excellemment
( eximie) des vignes..
Maigri ces faits „ & divers autres cités par l’abbé
de Vallemont, d’après Daniel Major, mnneman,.
&. divers autres ., fi* les partifansde la palingenéfie
n’en ont pas de plus concluans , il faut avouer
qu’ils étayent leurs prétentions de foibles preuves.
Il n’eft aucun chimiftfe qui ne voi§ actuellement
dans ces premiers faits une fimple cryftallifation1
branchue „ comme l’on en produit au moyen de;
diverfes compofitions connues,: les plus belles
même de ces cryftàllifations , îml-à-propos appelées
végétations, font produites par des combi-
naifôns de corps tirés dp règne minéral , ainfi:
qu’on l’a vu plus haut.
La dernière expérience rapportée par Boyle „
pourroit embarraffer davantage : mais comme
parmi un grand nombre d’ épreuves tentées par ce-
phyficien fur quantité de fels effentiels de plantes,,
cette expérience eft la feule qui ait réuffi, on ne
peut douter que ces figures ne foient un 'pur effet
du hafard >. car combien d’autres phyficiens ont
tente la même chofe , & n’ont rien vu que ce que
préfente d’ordinaire la furface d’une eau g elée, quii
forme des ramifications , quelquefois affez com-
pofées-? -
Aufii les panifans de h paüngénéfie citent-ils»
des autorités plus puiffantes; Le chevalier Digby1
rapporte , fur le témoignage de .Quercetan , mé->-
decin de Henri IV , qu’ un polonois faifoit voip-
dopze vaiffeaux de yerre fçeUé$.hermétiquement,,