
qu’elle le pouffe & l’allumq en même temps, on
peut faire un autre mortier de bois ou de' carton,
oui ait fon fond de défions en bois, comme AB ;
(fig- 13: nQ. 1 & 2 , pi. 1. Pyrotechnie)on le mettra
dans le grand mortier de fer ou de fonte, & on le
chargera d’une quantité de poudre proportionnée
à la pefanteur du globe.
Ce petit mortier doit être d’un bois léger, ou
de papier collé & roulé en cylindre ou en cône
tronqué , excepté, comme je l’ ai déjà dit, le fond
de defious, qui doit être de bob>. La chambre AC
de la poudre doit être percée obliquement avec
une petite tarière, comme vous voyez en B C ;
de forte que la lumière B réponde à la lumière du
mortier de métal, où le feu étant mis , il fe communiquera
à la poudre qui eft dans le fond de la
chambre A C , immédiatement au-deffous du globe.
De cette façon ce globe prendra feu , & fera un
bruit agréable en s’élevant en l’air; ce qui ne réuf-
firoit pas li bien, s’il y avoir quelque efpace vuide
entre la poudre & le globe.
Le profil ou la fe&ion perpendiculaire d’un
femblablè globe , eft repréfente par le parallélogramme
reélangle A B CD , dont la largeur/ AB eft
environ égale à la hauteur AD. L ’épaiffeur du
bois vers les deux côtés L , M , eft égale, "comme
nous avons déjà d it, à la douzième partie du diamètre
du globe ; 8ë l’épaiffeur EF du couvercle
eft double de la précédente, ou égale a la fixième
partie du même diamètre. La hauteur GIC' ou Hl
de la chambré GH IK , où fe met l’amorce, &
qui eft terminé par le demi-cercle LGHM , eft
"égale à la quatrième partie de la largeur A B , &
fa largeur GH à la fixième partie de la même largeur
AB.
Remarquez qu’il eft dangereux de mettre des
couvercles de bois EF fur les balons ou globes
aériens ; car ces couvercles pourroient être allez
peflans pour bleffer ceux fur qui ils retomberoient.
Il fuffit de mettre fur le globe du: gazon ou du
fo in , afin „que la poudre trouve quelque réfifi-
tance.
. Il faut, remplir’ce globe de plufieurs cannes ou
rofeaux communs, qui doivent être auflî longs que
lashauteur intérieure du globe , & chargés d’une
compofition lente, faite de trois onces d.epouf-
fier , d’une once de foufre humedté 3 tant foie peu
d’huile de pétrole, & de deux onces de charbons
cz afin que ces rofeaux ou cannes prennent feu
avec plus de viteffe & de facilité , on les charr
géra , par les bouts d’en bas qui pofentfur le fond
du g lobe, de pouffîer'hume&e pareillement d’huile
de pétrole, ou bien arrofé d’eau-de-vie, &. enfuite
léché. t ) . vÎB .
Ce fond doit être couvert d’un peu de poudre
moitié battue & moitié grajnée -3-; qui .fervira-- à
mettre le feu par en-bas:aux rofeaux , quand cette
poudre aura pris feu par le moyen de l’amorce
qu’on ajoutera au bout de la chambre GH. On
aura eu foin de remplir cette chambre d’une compofition
femblablè a.celle des rofeaux, ou d’une
autre compofition lente, faite de huit onces de
poudre, de quatre onces de falpêtre, de deux
onces de fourre, & d’ une once de charbon : ou
bien de quatre onces de falpêtre, & de deux onces
de charbon ; le tout doit etre pilé , mêlé & bien
incorporé.
Au lieu de rofeaux, on peut charger le globe
de fufées courantes, ou bien de pétards de papier.,
avec quantité d’étoiles à feu ou d’étincelles mêlées
de poudre battue, & pofées confufément par
deffus ces pétards , qui doivent être étranglés à
des hauteurs inégales, afin qu’ ils falfent leur effet
en des temps différens.
On fait ces globes en plufieurs autres manières,
qu’il feroit trop long de rapporter ici. Je dirai feulement
que 3 quand ils font chargés, avant que de ‘
les mettre Bans le mortier, il les faut bien couvrir
par-deffus, les envelopper d’un© toile imbibée de
colle, & attacher par-deffous une pièce de drap
ou de laine'bien preffée, d’ une .forme ronde; juf-
tement fur le trou de l’amorce, &c.
Pyrotechnie fans feu j & purement optique.
L’art dont nous venons d’expofer quelques-
unes des inventions , entraîne nécefiairement
beaucoup de dépenfe ; il eft de plus dangereux,
car on ne fe joue pas impunément avec l’élément
deftruéteur du feu. En voici un d’une invention
moderne , par lequel on a cherché & réuflî aflfez
heureufemént à imiter l’effet optique de différentes
pièces d’artifice , & à leur donner un air de
mobilité, quoiqu’elles foient-fixes dans là réalité.
On peut, par fon moyen, fe procurer à àflèzr
bon marché & à fon gré le fpe&acle d’un feu
d’artifice ; & lorfque les pièces qui le çompofent
font faites artiftement, qu’on y a -bien obfervé
les réglés de la pêrfpe&ive ; qu’on emploie enfin ,
pour confidérer ce petit fpeétacle ,.des verres qui,
en grofliflfant les objets, les éloignent & les rendent
un peu moins diftin&s, il en réfulte une iL
luficn affez agréable. Ces motifs nous ont engagé
à donner ici place à cette invention.
Les pièces d’artifice qu’ on imite ayec le plus
de fuccès , font les îqleils 'fixes ,. leS jgerbes &
les jets de feu , les cafcadès , les globespyr.a-;
mi'des'8c colonnes mobiles fur leur axe. En. voilà
a fiez poür former un feu d’artifice affèz varié-.
Voici lés principes & quelques exemples de ces
différentes pièces optiques de pyrotechnie.
Vouiez-vous repré Tenter fine gerbe dé feu ?
{fig- 14. pL ï . Pyrotechnie./)^ faut ’prendre ;du
papier noirci des .deux côtés .& bien opaque ;
enfuite 3 ' ayant deffné fur un papier blanc la
-figure d'une gerbe de feu , vous: la tranfp.arterezi
fur ie papier néir, & vous le percerèz avec la -
pointe d’un „canif tranchant , de plufieurs traits,
comme 3 , y ‘ou/'y, pàrtan's de l'origine de la
; gerbe : cefc,lignes ne doivent pas êtrë continues,
mais entrecoupées d’intervalles inégaux. Ces intervalles
feront auffj'percés de tr'ôü's inégaux, qu’ on
y fera au moyen d’un emporte-pièce , afin de
repréfenter les étincelles d’une pateillé'. g'érb'e ; en
un mot on doit peindre par ces trous & ’Jès lignes
l’ effet' fi’ cbnnii'du feu de la poudré -enflammée,J
élancée par une.petite ouverture.
* On peindra d’aprèf lès mêmes principes le$ caf- ■
cades & lés nappés éèhù-(fy-. soj nQ.-i'Sz fi3 pl.' 14) |
qü’on délirera- -faireéntrèr'‘d:ans c e t:artifice pure- -
ment optique, ainfi que les jets de feu qui partent
des rayons des foleils foit fixes, foit mobiles. Il
eft aife de fentir que le goût doit préfider à cette
peinture. —
Si vous voulez repréfenter des globes, des pyramides
, ou des colonnes tournantes, ( fig. 1 6 . ) '
il faudra, après lès avoir deflinés fur le papier, les
déchiqueter en hélice, c’ eft-à-dire, y couper des
hélices avec la pointe du canif, & d’ une largeur
proportionnée à la grandeur de la pièce. •
On obfervera encore q ue , comme ces feux différens
ont différentes couleurs 5, q n je s îéu r donnera
facilement, en collant derrière3ês pièces ainfi
découpées, du papier ferpeifte;très fin., ;&• coloré
de la manière convenable. Les jeVs.'dé.: feu,, par
exemple, donnent, quand ils font'chargés gdig fçü
chinois, une lumière rougedtreé: il' faut donc
coller derrière la découpure de ces jets 3 dii papier
éranfparent, légèrement coloré en rouge,.; & ainfi
des autres couleurs qui diftinguent les différentes
compofitions d’artifice. * . %
Les chofes étant difpofées ainfi, il faut donner
du mouvement ou l’apparence du mouvement à
ce feu. Pour cela on s’y prend de deux manières ,
applicables aux différentes circonftances.
•S’il s’agit,'p ar exemple, d’ un jet de feu, on
pique une bande de papier de trous inégaux &
inégalementefpacés; (fig. 17 3 pl. i . ) o n fait couler
enfuite , entre une lumière & le jet de feu ci-
deffus , cette bande en montant : les "traits- de
lumière qui s’échappent par les trous de ce papier
mobile-, & ,rencontrent les ouvertures du papier
immobile , reffemblent à des étincelles qui s’élèvent
en l’ air. Pour peu qu’ on ait de goût | on fen-
tira qu’ il ne faut pas que ce papier mobile foit
perce de trous ni .égaux ni également ferrés ; il
faut qu’il foit d’abord entier, enfuite percé de
trous fort clair-femés, puis très ferrés, puis médiocrement
; ce qui fervira à repréfenter les espèces
de bouffées de feu qu’011 obferve dans Tes
artifices.
S’il étoit queftion d’une cafcade, il faudroit,
pour en rendre le mouvemënt, que le papier
percé dont il eft queftion , defeendit au lwu de
monter.
Il eft( au furplus facile de, produire ce. mouvement
par deux ropleaux, fur l’un defqùeis: s’ené
roulerà ce^papier, pendant qu’il, fe déroulera de
. diffus l’autre,-.! •
Il y a un peu plus de difficulté pour. les foleils ,
-oîi il eft queftion dé repréfenter un; feu qui s’échappe
du -centre vers la circonférence. Cela fe
• fait ainfi'. - •'
Décrivez fur du fçrt papier un cerclé de même
diagnègrç rç|êifque-;y9 US;Y<)idezxepréfenteit,
même quelque peu au-delà, vous tracerez enfuite
fur ce cercle de papier deux hélices, à une ligne
ou demi-ligne de diftance, & vous ouvrirez avec
le canif leur intervalle, en forte que le papier foit
fendu depuis la circonférence , & en diminuant
de largeur, jufqu’à quelque diftance du centre 5
vous garnirez ainfi ce cercle de papier, tant plein
que vuide , de pareilles hélices ; (fig. 18, pL 1.
Pyrotechnie. ) enfuite vous collerèz ce cercle découpé
fur un petit cercle de f e r , fupporté par
1 deux filets de fe r fe croifans à fon centre, & vous
' -âjufterez" le tout à une petite machine qui permette
de; Je faire tourner autour de fon centre. Ce
■ cêrçle découpé & mobile étant placé au devant de
votre jeprëfen.tation de foleil, avec une lumière
au-delà, lorfque vous le ferez mouvoir du côté
que,régarde la eonVexire des hélices, ces hélices
lumitieufes ,• ou qui donnent paffage à la lumière,
donneront fur l’image des rayons ou jets de feu de
votre foleil, l ’apparence d’un feu qui va continuellement
, comme par ondulation, du centré/ à
la circonférence.
On donnera une apparence de mouvement aux
colonnes, pyramides & globes découpés, comme
on l’a dit plus haut, en faifant mouvoir verticalement
Sz en montant une bande découpée d’ouvertures
inclinées dans un angle un peu différent de
celui des hélices. Par ce moyen , on croira voir
un feu qui circule continuellement, en montant
le long de ces hélices ; d’où réfultera une forte
d’illufion, par laquelle on vetra ces colonnes ou
pyramides tourner avec elles.
Mais en voilà allez fur ce fujet. Il fuffit d’avoir
ici1'indiqué le principe de cette pyrotechnie peu
couteufe : le goût de l ’artifte lui ftiggérera beaucoup
de cliofês pour rendre cette repréfent^tion
plus vraie & plus féduifimte.
Nous ne dirons plus qu’un mot des illumina-
. fions, qui font une partie de ce fpeélacle pyrotechnique.
On prend pour cet effet des eftampes repréfen-
tant une place , un château , un palais 3 &c., ; on
les enlumine de leux« couleurs naturelles, & Ton
%