
frer fans c le f par la même méthode que celle enseignée
ci-devant 5 mais on peut la rendre beaucoup
plus difficile en changeant de c le f (1) à plu-
fieurs reprifes.
Elle eft 4tuffi plus cachée que la précédente ,
fur-tout fi on a attention .à partager par mefkre
cette mufique parlante 5 .comme on a fait à la figure
deuxième, on peut aufli indiquer les premières
lettres des mots.en y ajoutant un diefie o.u un bémol
qui l'erve à les faire diftinguer j cette précaution
facilitera beaucoup celui auquel on .écrit , &
contribuera à donner à cette forte de lettre une
apparence de mufique réelle.
Singulière manière décrire en chiffres.
Il faut, premièrement, avoir un jeu de cartes,
& difpofer toutes les figures dont il eft compofe
dans un ordre quelconque , dont on foit convenu
avec celui auquel on doit écrire. Secondement,
on doit aufli déterminer avec lui Tordre du mélange
qui doit fe faire de ces cartes.
Ces deux chofes ayant été réglées î celui qui
aura quelque chofe à mander à l'autre 3 écrira à
E ordinaire fa lettre fur un papier, -8c difpofiant
enfuite le jeu de cartes dans Tordre qui a été
contenu , il les mêlera , & écrira fur chacune
d elles ( à commencer par la première qui fe trouvera
alors deflus le jeu ) fuccefllvement toutes les
lettres qui compofent ce qu'il a écrit fur ce papier
î & lorfqu il aura placé une lettre fur chacune
de ces cartes , il les mêlera de nouveau „,
toujours dans le même ordre & fans y rien changer
5 après quoi il commuera dé placer de même
toutes les lettres qui fai-vent, réitérant cet-te
même opération, jufqn'à ce qu il ait tranfcrit ;
toutes celles qui compofent ce qu'il a dejffein de :
mander. Il doit auffi avoir attention | mettre un
point après chacune des lettres qui terminent un
m o t , afin de pouvoir indiquer par-là 5 à celui
auquel il é c r it , la réparation de tous les mots
qui compofent fa lettre.
On fuppofe qu'on foit convenu de fe fervir
d'un jeu de piquet de trente-deux cartes , difpofé
dans Tordre qui fu it , & de mêler ce je u , en:
mettant alternativement à chaque mélange trois,
cartes au-deflus des trois premières , & trois au-
deffous. Le jeu étant remis dans fon premier
ordre, chaque carte fera chargée des lettres ci- .
après.
, On fuppofe encore que le difcours fuivant eft
- (1) On entend ici par changer de clef, difpofer le
cadran, de façon qu’une des trois clefs de la mufique
réponde à un temps ou mouvement .différent, ce qui
peut s’exécuter à plufieurs reprifes dans la même lettre,
en l'indiquant comme il a.été dit.
celui dont eft compofé la lettre qu'on veut écrire
en chiffres.
Je cannois.troptnonfieur , 1 intérêt <que vous prenez
-a tout ce qui peut augmenter -ma félicité , pour
retarde'rplus Long~icms a vous confier le deffein que
j 'a i formé de m’unir parles liens les plus fiacres à la
famille d e , 6’c.
Ordre des cartes convenu Lettres du difcours ci-def-
entre ceux qui s’écri- fus dans l’ordre'quelles
-yenc. doivent .fe trouver fui
ohac-une,des cartes.
Mélange. 1. 2. 3 - 4 - 1 - ■ e.
A s de Pique. , . . n r t i l C
Dix de Carreau. ,s e a n. u r
Huit de Coeu r . . . i n r S- s e
Roi de Pique. . . •P• ~P a. n n é
Neuf de T refle. .m e ƒ f s s.
Sept de Carreau. • 0 u e i 1 a.
N e u f de Carreau .e t. s. t t l
As de T refle. . . ,u a 1 e é a
Valet de Coeur. ,r. u o. m s . f
Sept de Pique.. . .t e i s. n a
Dix d e T r efle— ,r .s. t c i m
Dix de Coe u r ... .0 a. e. 0 r. î~
Dame de Pique... t u P s m. 1
Huit de Carreau.,i s. 0 s e. l
Huit d e Trefle..,>n P u £ d ê.
Sept de Coeu r . . . .0 4 P U ƒ d ,
Dame de T r e fle ..,t u l e. 0 e.
Neuf de Pique.. |H i. u ƒ r. 0
Roi de Coe u r .. . .t g e e e.
Dame deCarreau. m r. r. m
Huit de Pique.. . ,r e m l u.
V alet -de T refle.. .0 - t d P • P
Sept de T r e f le .. ,n 0 e s . a
As de Coeu r . . . . u r. a. r.
Neuf de Coe u r . . .e e. r. V l
As de Carreau...,.s V r 0 1
Valet.de P iq u e .. .t. 0 e u £
Dix de Pique. . . .1 . }t. l e. e
Roi de Carreau,. .e ç i d s
Dame de Coe u r .. .c e. c e P
Roi de T r e f le .. . •3 n n a s
Valet de Carreau. ,n t g y • a
Toutes les lettres qui compofent les mots de
la lettre qu'on veut écrire ayant été féparément
tranferites fur ces trente-deux cartes comme il
vient d'être enfeigné , on mêlera indiftin&çment
^ jeu de cartes j & on l ’enverra à celui auquel,
on écrit-
Manière de lire cctté lettre,
Celui qui recevra cette lettre , ou plutôt ce
jeu de cartes, le difpofera d'abord ( eu,egard à la
figure des cartes ) dans Tordre qui a été convenu j
il°en fera un premier mélange , & tranferira alors
fucceflivement &: de fuite, toute« les premières
lettres qui fe trouvent les premières en tête de
chacune de ces trente-deux cartes , ayant attention
de ne pas les déranger do leur ordre > après
quoi il les mêlera de nouveau * & recommencera
cette même opérationjufqu'à ce . qu'il les. ait
toutes tranferites , & ces lettres formeront naturellement
le difcours contenu dans la lettre en
chiffres qui lui a été adreffée.
Nota. On peut écrire toutes les lettres portées
fur ces cartes , avec une des encres fympatniques, '
décrites dans cet ouvrage, alors il ne fera pas facile
de connoître que ce jeu de cartes eft effèéfci-
vement une lettre écrite en chiffres.
Il n’eft affurément pas impoffible de déchiffrer
une lettre écrite fuivant le principe ci-defltis ,
fans en connoître la c le f j mais à coup fûr , il
faudroit y employer beaucoup de tems : il en. eft
de même de toutes les autres manières d'écrire
en chiffres , qui donnent toutes plus ou moins
d'accès aux combinaifons que l'on peut faire poixr
parvenir à les déchiffrer fans cle£
Explication-d’une écriture en chiffres t rapportée par
M . Decremps.
Voici comme il s’exprime*
M. Laval écrivit fecrettement avec des caractères
de fon choix un billet:, dont lui fëul con-
noiffoitle fens.D'euxjeunesrgens vinrent me vo ir ,
pour me prier de lire ce billet qui étoit écrit de
cette manière (fig. 5 6 t 4 .p l . -7. de magie blanche
tome VIII des gravures* )
Je demandai une demîe-heure pour y réfléchir j
bientôt après M. Laval arriva avec d'autres jeunes
gens qui avoient parié pour ou contre. J'ai
pris la liberté, me dit M. L a v a l, de ne pas
croire tout ce que la renommée publie de vos
talens. Moniteur, lui dis-je, je fais lé contraire
a/ votre égard , car on dit feulement'que vous
paliffez fur les livres de métaphyfique , & cependant
je vous regarde comme un ■ amateur de-la
hêUe poéfie. Comment le favez-veus, me dit
bfval. N'importe comment je le fais , lui ré-
pondjs-je, mais convenez que vous lifez quelquefois
des-vers- anacréontiques-. M, Laval qui-
avoit copié dans fon billet une traduction de
quelques vers d'Anacréon , comprit bien que j'a-
Voi€ déçlÿffté fou écriture j il fut très-fiirpris
quaîid il m’entendit la lire de la manière fui-
vante.
La nature pou: partage
A tQüt petit animal
A donné quelque avantage
Pour le garantit du mal*
Les deux aîles aux oifeaux,
Les deux cornes aux taureaux ,
A la biche la vîtefle, &c.
M. Laval, pour m'embairaffer, ou peut-être-
pour me faire parler fur les moyens que j'avois
employés pour lire fon écriture & lui faire perdre
fon pari, me dit que ce n’étoit pas là ce qu'il'
avoit é c r it, & que fon billet contenpit une ftro-
phe de l'ode à la fortune, par Jean-Baptifte
Roufleau :
Montreç-nous, guerriers magnanimes ,
Votre vertu dans tout fon jour , 6tc.
Mais je lui fis-obferver que c'étoit- impoffible^
i ° . parce que cette ftrophe commence par un-
mot de fept lettres , & que Ip premier mot de
fon billet n'étoit compofé que de deux caractères.;
i ° . parce que dans la ftrophe de Roufleau,
le troifième & le quatrième mots commencent
par des lettres différentes, tandis que le troifième■
& quatrième mots commençoient dans fon billet:-'
par la. même lettre.
En multipliant ainfî ces obfervations , je lui-
rouvai que rien ne pouvoit cadrer avec la com-
inaifon de fes caractères, excepté lgs vers que
je viens de citer ,• alors M. Laval, en avouant le
; fa it , comprit bien que j'avois une marche certaine
pour déchiffrer ces fortes d'écritures par
des raifonnemens, des fuppofitions & dès combinaifons.
Voici quelques-uns des- raifonnemens que je
fis pour lire cette écriture :
La lettre de l’alphabet q u i, dans ce chiffre, eft
exprimée-par un oifeau,eft vraifemblablement une
voyelle parce qu’elle eft très-multipliée : d’ailleurs ,
comme elle eft feule dans un mot, ( ligne 4 6’ ligne
6 ) ce ri'eft pas une des v o y e l l e s i, u : donc c’eft
un a , un a , .ou un y 5. or ce n'eft ni un y , ni un
o , parce que ces deux voyelles ne fe trouvent
jamais (ou prefque jamais) à la fin d’un mot de
deux lettres, & cependant celie dont il s’ agit eft
ainfi placée dans le premier mot au haut de la
page : donc c 'e fi un a ; donc le premier mot eft
un des fuivans,ma, ta 3 f a 3 La3 & par conféquent.
la lettre exprimée par un ferpent eft une des V ivantes
m y 1 3 f x l'y or il N eft pas vra I fem.bl able
que çe foit upe m , un r ou une ƒ , parce qu'aior^'
H h h a