
•fidérabîe que celui du tuyau vers le haut ; car Î1 i
eft aifé de voir qu’autrement la ligne AB variera
fenfîblement , à mefure que le mercure hauffera
& baillera“ 5 linon il faut y avoir égard.
i ° . Il faut que 1 le mercure foit purifié d’air
autant qu’il eft pofïible , ou du moins jufqu’ à
un certain point ; & que le tube ait été chauffé
& frotté en dedans pour en chaffer l’humidité
& les ordures , qui s’y amaffent d’ordinaire , autrement
il s’en dégagera de l’air qui occupant
le haut du tuyau 3 y formera par fon élafticite un
petit contre-poids à la pefanteur de l’atmofphère 3
& fera que la colonne fe tiendra plus bas qu’elle
B3 devroit. Cet air , fe.dilatant aufli par la chaleur
, fera contre la colonne de mercure un plus
grand effort 3 enforte que ces mouvements dépendront
à-la-fois & de la chaleur & de la pefanteur
de l’air3 tandis qu’ils ne doivent dépendre
que de la dernière caufe... . ,
Du baroàietre compoféou réduit.
, On a vu.plns haut qu’il falloit une colonne de
mercure: d'e 28’ pouces de hauteur environ pour
contrebalancer .le poids de l’atmofphère y dJoù il
réfulteque le baromètre fimple ne peut avoir moins
de 28 pouces de hauteur 3 à moins qu’au ne trouvât
un fluide plus pefant que le mer cure..Comme
cette longueur a paru incommode 3 on a cherche
à la raccourcir j dans la Yue, à ce qu’il femble 3
de renfermer le baromètre dan« la même-bordurë
que le. thermomètre , auquel on peut ne donner ,
fi l’on veut 3 qu’une dimenfion beaucoup moindre.
Vo ic i comment on y eft parvenu.
Tout le fondement de la conftruétion de ces
fortes de baromètres 3 confifte à oppofer plufieurs
colonnes de mercure contre une d’air , en forte
que ces colonnes 3 prifes enfemble 3 aient environ
les 28 poucés de longueur qu’une feule doit avoir
pour faire équilibre avec le poids de l’ atmofphère.
11 faut confequemment divifer la longueur ordinaire
de la colonne de mercure 3 ou 28 pouces
par la hauteur dont on veut faire le baromètre j le
quotient donne le nombre des colonnes de mercure
qu’il faut oppofer au poids.de l ’air.
Ainfi 3 veut-on avoir un baromètre qui n’ait que
15 a 16 pouces de longueur , on le formera de
trois branches de verre , jointes enfemble par
quatre renflemens cylindriques j deux de ces
tuyaux fêront remplis dè mercure , & communiqueront
enfemble au moyen de la troifième 3 qui
aoit être remplie d’urvs liqueur plus légère. Là
fig. $3 pl. 2 3 Amufemëns de Pkyfique 3 mej: ce méca?.
nifme fous les yeux. On y voit trois branches du
baromètre,:dont la première deD[enF,eft remplie
de mercure j la fécondé de E en F , eft remplie1
moitié d’huile de tartre c.olorée 3 moitié d’ hiiile
île karabe^ enfin , la troifieme de F en G 5 eft
remplie de mercure. Ainfi c’eft la même:ehofè
que fi ces* deux colonnes de mercure étoient mifes
1 une fur l’autre j car on voit âifément que la colonne
FG de mercure pefe, au moyen de la colonne
FE de renvoi, fur Ja première, pfécifément
comme fi elle étoit au-denus. Dans cette efpèce
de baromètre j c’eft la réparation des deux liqueurs
contenues dans la branche E F , qui fert à marquer
les variations du poids de l’air 5 & c ’eft pour cela
qu’ il faut que ces liqueurs foient de deux couleurs
différentes ■ comme aufli de différentes
pefanteurs fpécifiques, afin qu’elles ne fe melent
pas.;
Pour remplir ce baromètré , il faut boucher
l’ouverture À , mettre du mercure dans les deux
branches latérales par l’ouverture B j enfuite ver-
fer les liqueurs dans la branche du milièu par la
même ouverture 5 après quorion la bouchera hermétiquement.
Si l’on vouloit cbnftr'uire ûn baromètre' qui
n’eût que 5):à 19 pouces de hauteur, on diviferoit
28 par 9 -, ce .qui donneroit 3 : ainfi ii faudroit
trois, branches de mercure de à 10 pouces, avec
deux branches de communication^ remplies d’huile
de tartre & de karabé. La fig. ^ 3 mêmept. 2 3 met
ce baromètre à cinq branches fous les yeux. Il eft
bon d’obferyer que la hauteur de chaque branche
ne fe doit eftimer que par la différence du niveau
de la .liqueur dans le refervoir d’en haut & dans
celui d’en bas..
Cette cohftruélien', qui eft due à M. A montons
, a , il eft vrai 3 l’avantage de diminuer la hauteur
embarraffante du baromètre., & de le rendre
plus propre à figurer dans certaines cîrcbnftanceé
comme ornement j mais il faut'remarquer que
c’eft aux .dépens de fon exactitude. M. de L u c ,
l’homme qui a le plus étudié lès baromètres &
qui. en a le mieux traité 3 nous afîure qu’il n’â
jamais pu avoir un infiniment femblabîe qui fût
médiocrement bon. Jria Colonne intermédiaire agit
, en effet comme thermomètre j & ceux qui ont
entrepris de prouver que cela ne nuifoit pas à
l’exactitude 3 ne faifoient pas attention que leur
raifonnement n’eft vrai qu’autànt que la'ligne de
: féparation des deux couleurs eft dans le milieu de
; la hauteur du tube.
De VArquebufe a vent.. .
Cet infiniment 3 dont l’invention eft due à
Gtton Guerike , bourgmeftre de Magdebourg 3 fi
célèbre 3 yers le milieu du dernier fiècle 3 par fès
expériences pneumatiques , électriques, &c. eft
une machine dans laquelle le reffort de l’ air 3 violemment
comprimé, eft employé à pouffer une
. balle Nde plomb, .comme fait la poudre à canon.
L’arquebufe ou fufil à vent eft corqpbfé d’un ré-
, fervoir cLàir. formé du vùide qui refté.qntre deux
tayaux cylmdriques'ôç concentriques F un & l’autre
l’un intérieur, l’autre extérieur : le fond de
cè Vuide communique à un corps de pompe caché
dans la croffe du fufil,' &: dans1 lequel agit un pif-
ton quiféft à^y ffaHre entrer r8s condenfer-l’air, au
moyen des: fbupàpès placées' de <la manière convenable.
Au fond du tuyau intérieur oirife pla'ce la
balle,-en la.retenant avec un peu de'bourre, il y
a-aufli une ouverture fermée^ar une foupape>
ui ne peut s’ouvrir que lorfqu’on fait agir une
étente.
On conçoit maintenant qu’ayant comprijné dans
lê réferv«ijr l’air autant qu’il eft poflible, ayant
plà,cé la t>affè au fond du tuyau intérieur, fi l’on
fait agir la détente qui doit ouvrir la foupape qui
eft derrière la balle, l’air, violemment comprimé
dans le réfer v o ir , agira fur e lle , & la pouffera.
aWc une viteffe plus ou moins grande, fuivant
le temps qu’il aura eu pour exercer, fur elle fon
aÇtion. -
î-,Pour que le fiifif à vent faffe donc bien fon
effet, il faut, i ° . que;l'ouverture de la foupape
dure exactement autant de temps que la Dallé en
rhet à parcourir là longueur du tuyau, car,' péri-,
dant tout ce temps , l’air èq accélérera le mouvement
,; fon expanfion étant'beaucoup plus rapide
que le mouvement de la balle. Si le réfèrvoir ref-'
toit plus long-temps ouvert, ce feroit en pure
perte ; i Q. il faut que la bâllê foit ronde & bièn
calibrée, afin que l’air ne s’échappe point par les
côtés. Comme les balles de plomb ne -font pas tou-\
jpufs fort-régulières, on y fupplée en les enveloppant
d’ un peu; de filaffe.
. Quand- toutes) ces attentions font bien obfer-
-vées ,,un fufil à vent -fert très-bien à percer une
planche de 2 pouces d’épaiffeur, à '50 & même
100 pas de diftance. Le refervoir d’ air étant une
fois piefn , il peut fervir à huit ou dix balles fuc-
ceflàvement. Un artifte anglois a même imaginé un
moyen pour y mettre ces dix balles en réferve
dans; un .petit canal courbe ; d’où , :à mefure que
le coup eft parti , il en fort une qui vient occuper
la place convenable,5 en forte qu’on peut tirer dix
coups de fuite ,- dans bien moins de temps que le
foldat Pruffien le plus exercé n’en tireroit la' moitié.
A la vérité les coups de fufil à vent vont en
clés, le fufil à vent perfectionné, ne deviendra
pas l’inftrument dont les hommes raffemblés en
corps d’armée, fe fervirontpou-r s’entre-détruire
glorieufement & fans remords ? .
La fig. 5 3 pl. 1 3 Amufemens de Pkyfique, repré-
;fénte une arquebufe à vent. On y reconnaîtra ai-
lément la, Coupe des deux cylindres, dont l’intervalle
diminuant de fo rc e , à mefure que le refervoir fe
décharge,
,, On fÿnt âifément que fi cet inftrument paffoit
des cabinets des phyfïciens dans les mains ae certaines,
gens , il feroit une arme très-redoutable-,
& d’autant plus dangereufe, que le coup ne fait
prefque .aucun bruit. Mais qui fç a itfi, de même
que la poudre à canon, après avoir été pendant
long-temps un fimple ingrédient de.-feu d’artifice,
e f t , devenue l’ame de l’inftrument le plus meurtrier
, qui fa it , & s - je , fi, dans la fu iç e je s fe - |
fert de réfèrvoir à l'air » MN le pifton qui
fert à introduire l ’air dans ce réfèrvoir i T L U
foupape qui fert à ouvrir la communication du
I réfèrvoir avec le cylindre intérieur, ou l'ame
du fufil ; O la détente fe.rvant à cet objet. Tout
I cela s’entend de foi-même, par la feule infpeêtion
de la figure. ( Voyei Fusil a v en t . )
; Conflraélion de quelques petites figures qui nagent
j entre deux eaux , & quon fa it danfer , kaujfer &
' baijfer, en appuyant feulement le doigt fur l'orifice
de la bouteille qui les contient.
Il faut faire fabriquer de petites figures d’émail,
creufes 5 mais dans la partie inférieure, comme
dans- Ies pieds , on laifle un petit trou par lequel
on puiffe introduire une goutte d’eau, ou bien à
la partie poftérieure on ménage une appendice en
forme de queue percée par le bout , en forte
j qu’on puiffe faire entrer dans ce tuyau plus ou
moins d’eau. \ Voyeç fig. 6 , p l . 1 . Àntufemcns de
Pkyfique.}. Après“ ce 'a, on équilibre la figure , eft
forte qu’avec cette petite goutte d’eau elle fe
tienne bien debout, & nage bien entre deux eaux.-
On remplit le vafe d’eau jufqu’à fon orifice, & on
le couvre d’un parchemin bien lié au cou de la
bouteille.
Cela f a i t , veut-on donner du mouvement ï
cette petite figure, il fufîît de preffer avec le doigt
le parchemin qui couvre l’orifice , la petite figure
descendra j en retirant le d oigt, vous la verrez
monter j enfin, en appliquant & retirant le doigt
alternativement, vous l’agiterez au milieu de la
liqueur, de manière à exciter l’étonnement dé
ceux qui ignoreront la caufe de ce jeu.
‘ Cette caufe n’eft autre que celle-ci. Lorfqu'au
travers du parchemin qui couvre l'orifice de la
bouteille on preffe l’eau, comme elle eft incom-
( preflible, elle cqndenfe l’air contenu dans la petite
figure, en ÿ faifant entrer un peu plus d’eau, qu’elle
n’en contenôitV La figure devenue la plus pefante
devra donc aller au fond. Mais quand on retire
1 leT doigt, cet air comprimé reprend fon volume ,
chaffe l’eau qui avoit été introduite par la com-
preffion i ainfi la petite figure, devenue plus légère
, devra remonter.
1 Confiruciion d’un baromètre ou les variations de l ’a ir
f e démontrent par une petite figure qui haujfe & qui
baijfe dans l ’ eau.
‘Nous aVon? jeté dans le problème précédent^
l i i i i z