
dans la fuite: des fiècles , qn aura nue autre étoile
polaire , & metne d’autres fucceffivement.
Nous avons disque -l’ax-e de la'terré'eft aftuel-
lement inc.me de 2.3° 28' Sç que'ques fécondés
furie plande I ec rptaque ; ■ ce qui caufe l’incli-
naifon de 1 ediptique à l’équateur, & produit la
variété des faifons. Cette inelinaifon ejt auffi va-
riab e , Bz félon les obfervations modernés , el'e
diminue d environ une minute par Cède : l'écliptique
s approche cbnféquemment avec lenteur de
I equateur, ou plutôt l'équateur--de lecliptique;
■ m m° uYement fê &it toujours avec la meme
viteiie & dans le même fens , l'équateur le confondra
avec l’écliptique dans environ 140 mi le
ans , K a ors il régnera fur la. terre un équinoxe
« un printemps perpétuel. ■ ■
§• V . De la lune.
De tous les corps céleftes qui nous‘environ-
Uent & qui nous éclairent , !e pus intéreflant,
apres le foled eft la lune. Fidè le compagne de
notre g obe dans fon immenfe révolution , elle
J1011?,tlent fouvent lieu du folei! , &r , par fa foible
lumière: elle nous confole de la privation de celle
de-eet aftre. C eft elle qui , .foulevant deux fois
par jour les eaux de l’Océan, leur caufe ce mouvementde
reciprdcatiori g fi connu fins le nom de
aux & reflux , mouvement peut-être naceffairé
dans 1 économie de ce globe.
La diftance moyenne de la lune à la terre , eft
d environ 60 demi - diamètres terreftres , ou 90
mille lieues. Son diamètre eft à celui d elà terre' -
a-peu-près comme 133 à yoo ; enforteque Û
mafle , ou plutôt; fon volume , eft à celui de' là
terre, comme î: à environ J2.
lune eft un corps opaque. Nous ne. çrovons
pas avoir befoin de le prouver ici. Ce n’eft point
un corps poli comme un miroir j car , fi cela étoi t
il ne nous renverroit poefque aucune lumière ■
puirqu un miroir convexe difperfe les rayons de
maniéré qu’ un oeil tant foit peu éloigné ne voit
qu un point de la furface qui foit éclairé./au lieu
que la lune nous renvoie de tout fon difque une 1
lumière fenfiblement égale.
D ailleurs 1 obfervation fait voir dans le corps
de la lune des afoerités plus grandes encore i fo n
egard,, que celles; dont la terre eft couverte.
Qu on confideiq en effet la lune quelques jxmrs
apres fa conjonction , oji vqit la limite de l’ombre j
comme dentelée } ce qui ne . peut être que l'effet
J J\n.me^a ifes’ * y a p^us -» on apperçok à peu '
de diftance de cette limiteg dans la partie qui i
11 elt P°.Int encore éclairée , des points lumi- -l
neux qui croiffant par degrés>à mefure que la !
partie eclaireeçen approche, ;fê confondent enfin !
avec elle J & forment les; dentelures, dont on a
parie : on voit enfin l’ombr^^çes,, parties., lorf- |
qu’elles font entièrement éclairées ,ffe porter p]lls
QU moins loin * & changer depofition à mefure
qu, elles font plus ou moins obliquement éclairées
; of'd un coté ou d’ un autre. G’eft ainfî que , fur
notre terre , le fommet des montagnes eft éclairé
tandis .que les vallons & les plaines voifines font
encore dans l’ombre, & qu’elles jettent leur om-1
j btageplus ou moins loin ,A 4 fo fte ou à gauche
: fuivant l’élévation du foîeil & fa P.ofcdpn. Ga*
lilée , le premier auteur de cette decouverte, a
! meluré géométriquement la hauteur d’une de ces
montagnes, & a trouvé qu’elle étoit d’ environ I
trois de nos lieues\ ce qui e ft, à peu de chofe
près., le double d.e la hauteur des pics les plus élevés
des Cordillières , les plus hautes montagnes
connues.,de la terré.
Nous avons parlé ailleurs des noms que les
aftronomes ont donnés à ces taches , & de leur
ulàge dans i’ aftronomie ; ainfî nous ne le répéterons
point i c i , nous pafièrons à quelque chofe
de plus intéreftant.
• S ^ â ^Llr furface de la lune des tachés dé
différentesefpèces,les unes lumineufës, les autres i
en quelque forte obfciires. On a regardé pendant
long-temps ‘comme fuffifamment conftaté , que
les taches les plus lumineufes étaient des portions
de terre , & les parties ohfcures des mers ; car ,
dit-on, l’eau abforbant une partie de la.lumière ,
doit renvoyer un éclat plus fôible que des terres,
qui la .réfléehiflent fortement.^ Mais cela n’ eft pas
fondé j car fi ces taches obfcures, refpeéHyement
au refte de la lune, étpisnt de l’eau, larfqu’elles
feroi'ent éclairées obliquement, comme ëllës le i
font a notre égard dans les premiers jours après
là conjonction, elles -devroient nous1 renvoyer !a
lumière la plus vive. C ’eft ainfî qu’ un miroir, qui
paroît noir quand on n’eft pas au point où il réfléchit'
les rayons du foJêil, paroît au contraire
tres^éclatant quand on eft a ce point.
Cela a fait penfer à d’autres.., que ces parties)
obfcures. étoient de vaftes forets } & cela- feroit
plus probable. Nous ne doutons nullement mil
qui .confidéreroit d’orne grande diftanc.e les vanes
forêts qu’il y a encore en Europe ,. celles:de l’Amérique
, ne les vît plus brunes que le refte de la
furface terreftre.
Mais ces taches font-èlîés pour cela'dès forêts?
Cela n?eft guères plus fondé , & en voici les rai-
fons.
# 11 eft comme démontré que la lune n’a point
d atmofphèjre, car, .fi elle en avoir une j elle produit
oit les effets de la nôtre. Une étoile dont ia
lune approcheroit, ehangeroit de couleur ; & fes
rayons , rompus par cette atmefphèrev îud don-
neroient un mouvement irrégulier:, à;une.diftance
même affez-grande de la lune. Or on n’spperçoit
rien de femblable. Une étoile cachée par le bord
le1 foleil paroîtra faire dans un mois; fa révolution}
obfcor de lalunê', difparoît fubiteroent fanvcKm-
l eer de couleur > ni éprouver aucune reftaûion,
fenfible. Il c-fi: vrai que quelques agronomes ont
cru voir , dans des'écbpfes -totales du, foleil
éclairer & tonner dans la ltine j mais c eft. fans
doute une illufion de leurs .yeux, M H »
confidéré trop1,attentivement, le lo le il.p aiUeuns.y
s’il V avoit dans la lune une évaporation • de , ya-
peurs, s’il y avoit des nuages comme fur la %ene ,. •
i an lés auroit quelquefois apperçus cachant des
parties connues- de la lune; comme, certainement
un obfervatèur placé dans la lune , verrait cpiel-
| quêfois des. portions |
comme des provinces enuepes de là France;; « -
I chéès pendant des jours .pendant des lemames
K. entières par les nuages qui.les couvrent quelque, ,
fois auffi lbng-temps.. M. de la Hire a démontré
I qu’une étendue grande comme Paris feroit perceptible
à un obfervateur fitué fur la lune , au
I moyen d’un téleicope d’ environ z ; pieds, ou
( grolfiffant les objets d’ environ 100 fois. , ;
i O t ï .s’ il n y a fut, la fur'&ce dê. la. lu fe di air
denfe, ni élévation des vapyurs , il eft difficile de
I concevoir qu’ily ait aucunelefpèce de végétation ;
conféquemment des plantes, des arbres , des ro-
| rets} enfin il n’eft pas, poffible qu’ il y ait des ani-
i maux. Aihfi il y a grande apparence que la lune
I n’eft pas habitée. : d’ ailleurs , û elle 1 ë to it , du
I moins par des aiiimaux à-peu-pres femblab)es a
l ' l’homme , ' ou doués de quelque raifori, il feroit
bien difficile quils ne fiflêni pas des changemens
f;u- là furface de ce globe. Or , depuis l’invention
du télefcope jufqu’à préfent, on ri y a pas appércu
la moindre altération.
La lune prêfente toujours, à fort peu de chofe
[ près, la meme face à la terre j | faut pour cela
E qu’ellè ait du un mouvement de révolution autour
I d’un axe à-peu-prè^ perpendiculaire à l’écliptique,
f & dont la duree foit celle du mois lunaire , ou
f qu’il y ait dans un de fes hemifphères une caiife
f qui le faflfe pencher ver la terre. Cette derniere
I cohje&ure eft la plus probable : car pourquoi la
| révolution de la lune fur fon axe feroit-elle ainfi
| précifément de 29 jours I2h 44/ ? Quoi qu il 'en,
lo it , la lune préfentant toujours la même race a
I la terre, il s’enfuit que toute fa fur.faceçft éclairée
pat le foleil dans le courant d’un mois lunaire :
ainfî les jours font, dans la lune , égaux à èriviron
1,5 des nôtres, & les nuits de pareille duréè. ,
Feignons, nonobftant ce que nous avons dit ,
qu’il y ait des habitans dans la lune ; ils jouiront
d’un fpeêtacle affez fingulier. Un obfervateur y. par
exemple, placé vers le milieu.de fon difque , verra
toujours la terre immobile vers fon zénith , ou
ayant, feulement un mouvement de balancement 3
par les fâîforis qtié nous dirons plus bas : chaque
Habitant enfin dëce'théri\ifphère,la verra toujours
dàns un même point de fon horizon, tandis que
au contraire, les habitans de ^ 1 hemifphère
oppofé ne la verront jamais} & s il y avoit des
aftronomes, fans, doute il yen auroit qui fer oient
le voyage de ï'hémifphère.tournéi-la terre,pour
voir cette èfp,èce de lune immobile , fufpendue
aü ciel côfnme 'ù'ne lampe, d’ atitant plus remarquable.,
qu’elle' préferite aux habitans lunaires un
diamètre pirefque quadruple de •■ celui que nous
offre, la lüné , avec une grande variété de taches
faifant leurs résolutions dans l’ intervalle de 24
hétires : car on ne fçauroit prefque douter que
notrè terre , coupée, de vaftes vriers , de très-
grands coritiriens,d’immeftfes forets commecellcs
de l’Amérique, rie présente a la lurie un difque
varié de beaucoup de tuches” plus oit moins liîmi-
neufes.
Nous avons dit que la lune prefente toujours
fenfiblemènt le meme difquë a la terre. En effet ,
cela n’ eft pas rigoureufement vrai. On reconnoît
dans la lune un mouvement qu’on appelle de
libration, en vertu duquel les parties voifines du
: bord- du difque vifible- à la terre , s’approchent
ou s’éloignent alternativement de ce bord par une
: efpèee de balancement. On diftingue principalement
deux efpèçes de librations , 1 une qu on appelle
de latitude, par laquelle des parties près du
pôle auftral ou boréal de la lune, femblent fe
balancer du nord au fùd & du fud au nord , par
un arc qui peut aller jufqû’à 5 degrés. C eft un
fimple effet optique, produit par lé parrallelifme'
de l’ axe de rotatiori defe lune, qui eft incline de
2 degrés & demi à l’édiptique.'
L’autre libration eft celle en longitude,, qui fe
fait autour dé cet axe par un angle qui peut monter
jufqu’à y 0 & demi}; comme elles fe com-
; pliquent toutes deux , il n’ êft 'pas étonnant qüe.ce
phénomène ait occupe pendant long-temps in-
Früêtüéufement les philofophés. Les caufés de la
dernière fie fr.nc même pas 'encore'entièrement,
hors de contradiélion. Quoi qu’ il en foit , il eft
évident que les habitans de la lune j s’ il y en a ,
qui font ntués près du'bord du dilqae tourné vers
la terré , doivent voir notrè globe alternativement
fe lever & fe coucher, en décrivant un atc
feulement de quelques degrés.
$. V î . De Mans*
La planète de Mars, qui fe fait reconnoître
aifemèht par fon éclat rougeâtre y eft la quatrième
dans l’ ordre dès. planètes principales. Son orbite
environne celle de Mercure , dé Vénus & de là
terré ; aihfi lés ffiolivémeris dé ces planètes doi-
"vent préfenter aux habitans de Mars j lé s mêmes
phénomènes que MercureSc*Venus préfèntentaux
habitans de notre globe.
La révolution de Mars autour du foleil eft de
G g 2