
D E S
JJ automate dejfînateür
g p ô D E S
fine la partie contenue dans le quarré correfpon-
dant du petit chaffis\ ( Voye^ la fig. 1 5 , it>:d ).
Par exemple, je deffine l’oeil près de la colonne
G 3 un peu au-deffous de la ligne tranfverfale 3 ,
Scc. Il eft clair que, par un procédé femblable,
on peut réduire en petit un portrait en grand, Sc
que les quartés1 -faits fur le papier 3 doivent être
defllnés' de manière qu’ on puifïè les effacer quand
l’ouvragé eft fini.
JJefçamoteur peintre , ou Vart de faire les portraits
impromptu.
On a vu 3 fur certains théâtres 3 des efeamo-
teurs qui * fans être‘peintres ou deffinateurs * &
fans employer.les moyens dont nous venons de
parler , fe flattpient dêrdeiliner en un inftant le
portrait d’une perfonne. quelconque. On a même
vu à Rouen, un charlatan qui, avant de commencer
cetté opération 3 promettoit au public de^ faire
voir le portrait" de trois diables défîmes d après
nature, & q u i, lorfqu’on le fommoit de tenir fa
parole , ne montroit autre chofe que les portraits
d ’un Normand, d’ un Parifien & d un Gafcon. Le -
premier , difoit-il, eft un méchant diable, le fécond
eft un bon diable , mais le dernier eft un pauvre
idiable , &ç.
Vo ic i en quoi çonfiftoit la fupercherie } ils ■
s’étoient d’ abord exercés pendant quelques heures .
à efquiffer des profils , & avoient acquis , par ce (
moyen, la facilité de tracer, en un inftant, quelques
têtes de fantaifie quime reffembloient à perfonne,
mais qu’oh difôit être le portrait de tels
ou tels perfonnages $ les originaux qu’on citoit
étant inconnus dans le pays, perfonne ne pouvoit
trouver dans ces - portraits le. défaut de reffern-
blançe , <£c quoique ces deffins fuffent le chef-
d’oeuvre du prétendu deffinateur, -la compagnie
ne les règardoit'que comme de petits effais ; de ce
que l’ artifte âvoit fait ces portraits; en une minute
, on epnçliioit qu’ il ppurroit faire jrpis ou
quatre fois mieux', en employant trois' Q u quatre
minutes de plus.
Les efpr'its étant ainfi prévenus, il s’agîffoit de
donner une preuve de.talens qui fût fans réplique
, & de faite èn! détix PU1 trois minutés ,1e
vrai portrait d’une pèr Formé de la compagnie.
Alors im compère fe ' préfenéoit poiur fervir, de
modèle 3 fon portrait étoit bien Facile à 'faire, car
il étoit deffiné Â’ayanÊefa-vec du çpypn rouge fur
du papier bleu 5' la ppudre. bleue, .qui cou-vroit le
papier cachoit le deffin aux yeux .-du fpeéfateur,
mais le . prétendu peintre- qui vpypit le papier
«de plus près, pouvoit voir à travers la poudre,
tous les traits .déjà deffinés: il n’aycit, donc qu’à
’fecouér cetfé-pouffière, Sc à 'deffiher.lîés traits
tin' peu plus fo item lç iitb o ïjr ’ ÿ n ; 'éôf&ait,-
}pipromptu^
On a vu à Londres un portrait du roi d'Angleterre
fait par un automate 5 cette figure écri-.
voit auffi toutes les phrafes qu’ on lui di&oit ; elle
étoit trop petite pour qu’on pût penfer .qu’il y -
avoit un homme caché dans fon corps pour lui
conduire le bras, &. en même temps, elle pa-
roiiïbit trop détachée de la table fur laquelle elle
deffinoit, pour qu’on ofàt fuppofér que fes bras
étoierit guidés par un agent extérieur. Cependant
! il y avoit une communication réelle entre le bras
droit de l’automate & celui d’un peintre caché
dans la table. La figure fembloit ifoiée, parce
qu’on la po.rtoit d’ un coin de là .table à l’autre,
fans que perfonne put voir traîner;aucun fil;mais
lorfque ll automate étoit une fois pofé à fa place,
la communication,étoit bientôt établie, (..vqyer
fig . 16g pi. 8 3 tome V I I I des'gravures':) car on
n* avoit qu’à pouffer dans la table l’aiguille AB, à
travers le tapis E F , pour la faire etitrer dans le
cylindre C D , caché fous les jupons de la figure,
A lo r s , la partie A B , cachée dans le vtiroir, ne
formait qu’une fe.uîé & même pièce-avec la partie
C D , cachée dans l’automate ; & , ces deux parties
jointes enfemble , formoient le bout d’un
papto graphe qui n’étoit pas bien différent de celui
qu'e nous avons décrit fig. 13 ihïd.
Par conféquent ,■ tout ce quç le compère défié
noit dans le tiroir au point B fe trouvoit également
deftiné fur le tapis au point IC ; or, le
pantographe étant caché dans Feftomac, & mettant
en mouvement le bras de l’automate, il fem*
■ bloit-.que l’automate, deâinoit de. lui-même , &
cela paroiffoit d’autant plus probable, qu’onigno-
roit- la communication établie entre le bras de la
figure & celui du peintre caché..
Nota.: Que.l’aiguille À B , & le cylindre CD,
quand ils font joints enfemble ,. forment une efi
pèçe de levier qui a un point d'appui fous le tapis;
que, par conféquent, tous les mouvemens. donnes
au point B , fe répètent d’abord en petit au point
C , en fens oppofé & .puis, en grand au peint K.
1 I • /, • . .. ( D e ç r e m p s .)
Machine a cfiejfiner;"
Voici une machine fimple Sc d’un ufage très-
étendu, que l’auteur dit êtrede fruit d’un voyage
Sc d’une méditation de vingt ans, & de l'infp£er
tion des inftrumens les plus rares '&■ les pluV’CU’
rieux qu’ il a vus dans les çabinetsles plus célèbres
de l ’Europe.
' Cette machine confifte en une table & une
règle mobile , . auxquelles pn peut donner toutes
les polirions.imaginables,; & à l’aide de laquey.
ô n petit exécuter toutes fortes, de deftins av.ee ;
‘ptjîs‘ grande '^çijiçé' $ç la plus' 'pjréà»0^-
D E S | |
Te papier fur lequel on travaille eft affermi fur
e.ette table comme,s’il y étoit co llé , & on donne
à chaque ligne fa jufte mefure jufqu a un millième
de ligne : on peut , à l’aide de cette machine
tracer toutes fortes de figures , des paraboles,
des- hiperbôles , des ellipfes, réfoudre les
problèmes delà géométrie élémentaire: elle peut
lervir à lever fur-le^champ la perfpeètive d’une
ville d’un village.ou d’ une campagne, fans tirer
une ligne inutile. En méchanique, fon ufage s’étend
a* divifer des lanternes,, roues, tambours &
autres pièces , en autant de parties égales ou
inégales qu’on veut leur donner de dents ou de
rayons. \
Cette machine peut être mife en ufage même fur
le terrein : on peut d’abord en lever la fituation,
& en opérant, on deffine en même-temps le plan
au net'., A l’aide de cc-t infiriimerit, on mefure
toutes les hauteurs, acceffibles & inacceffibles ; on
trouvé tout-à7C.Q.up le nivellement d’ une rivière^
fes hauteurs & fes profondeurs : les ingénieurs
peuvent s’en fervir -en campagne, pour lever
promptement & fans peine toutes fortes de:
plans avec tous leurs details,-fon ufage, s’ étend
jufqu’à la géographie-mathématique*.. Cette, machine
étoit propofée en 1759; par foufoription 3'
& on s’adrefioit à. M. Julien, géographe. La table
de bois avec le, pied d’un quart de- feuille de pe-.
tit .royal, étoient du prix de cent vingt livres ;
elles augmentoient à raifon dé la grandeur du
papier ; il y en a,voit même: de cuivre gravq avec
un niveau & un compas du prix de douze cens
livrés, k ; :
Une perfonne qui commence à. deffiner ou qui
eft bien aife de copier un cfoffin, quoiqu’elle
n’ait jamais appris jf deffinerl, peut fe procurer,
çet agrément 3 en conftruifant un petit pupitre à
jour, fur lequel elle affujettit un verre blanc. Elle
applique defius , le deffin qu’ elle veut copier 3
& par-deffus une feuille de papier blanc , de la
meme manière que lorfqu’on veut calquer à la'
vitre. Ce pupitre , recevant le jour par-deftbus, à
1 avantage de difpofer le deffin d’une manière plus
commode , que.lorfqü’on le pofé contre une vitre
dans une attitude verticale où la main eft gênée.
Veut-on prendre le. deffin de qùelque plante, de
quelque fëuille, on la place fous le papier ,. & on
en faifit les traits facilement.
Manière de dejfiner promptement toutes fortes de
plantes & de feuilles.
Ï1 faut avoir deux balles & de l’ encre dont fe
lervent les imprimeurs : tenez-en une de la main
gàuchç j & mettez - defius la feuille, ou la plante
dont Vous voudrez avoir l ’empreinte ; frappez-
a ?Vef Fautre balle, que vous tiendrez de la
main droite 3. d’un ou deux'coups fans la déran-
^cr i Y°ws ôterez la feuille ou la plante ;lëgèremént
, Sz vous la placerez au milieu d’une
feuille de papier pliée en deux ; après quoi vous
l’étendrez fur une table couverte d’un tapis , 82
avec un rouleau de bois enveloppé d’ un mouchoir
ou d’un linge uni. Vous le panerez une ou deux
fois affez fortement deffus : vous ouvrirez le papier
j & alors vous aurez fur l’un & fur l’autre
côté l ’empreinte exaéfce du deffus &' dtr deffous
de la feuille ou plante , & qui, outre la parfaite
refiemblance avec là nature, furpaffera même les
plus belles gravures , fur-tout quand ce procédé
fera fait avec dextérité.
Un botanifte Anglois a fait inférer dans l’An-
nual Regifter le procédé fuivant, pour contre-
tirer dans l’ inftant les nervures & les contours
d’une feuille quelconque. 11 la frotte par derrière
avec un morceau d’ivoire 5 & l’enduit légèrement
d’huile de lin avec une broffe très-douce : il met
enfuitè la feuille en prefie entre deux feuilles de
papier blanc. L ’impréffion des nervures & des plus
petites ramifications y refte empreinte. On peut
fe fervir de ces contours pour peindre cette feuille
à l’huile. , ,
Manière de calquer,
Le plus difficile du deffin eft d e , fâifir exa<fte>
ment les formes. Calquer, c’eft prendre mécha-
niquement I’efquifie exaéte d’un tableau ou d’un
deffin. Eft - ce un deffin que l’on veut calquer *
on peut appliquer le papier du deffein fur le carreau
d’une .vitre;, fur ce deffin Fon applique une
autre feuille de papier^la lumière paffant à travers
la v it r e , Sc un peu à travers le papier , fait voir
tous les traits fur un papier blanc fur lequel on
veut deffiner, & on les trace alors avec un crayon
avec' toute l’exaéritude poffible , & il ne refte
plus qu’ à bien ombrer le deffin.
Veut-on prendre exactement fe trait d’un tableau
, on pafie avec un pinceau pointu Sc de la
laque- ou autres couleurs très-liquides , & 'qui
aient peu de corps, Fur toutes les lignes ou contours
des objets de ce tableau f on applique en-
fuite deffus un papier qu’on fait tenir par q u e lqu’un
vers Fes extrémités pour' qu’il né varie"
point puis on frotte fur ce papier avec un corps
p o li, tel' qu’ un morceau de çr-iftal, d’ivoire , oit
une dent de fanglier 3 au moyen de quoi'ce que Je
pinceau a tracé s’imprime fur lé côté du papier-’
qui touché au tableau. Il faut avoir attention!
à ne pas laifler Fécher ce qui peut refter de cou--
leur fut'le tableau,. 8c le frotter fur-le--champ*
avec la mie dé pain. Lorfqu’un tableau eft nouvellement
peint, & qu'on craint qu’ il ne- fôit pas*
affez foc, pour qu’on puiffe préndre ainfi lé trait y
on appliqué deffus une glace , fur laquelle oit
paffe un blanc d’oeuf battu , & lorfqu’ il eft bieiï
fée ,, on tracé fur la glace avec un crayon de fan-
guine tous les contours des objets qui s’apper-
çoiyent facilement à travers la glace > puis os»