
il fu{fit de la porter fur foi, pendant 24 heurèS , î
pour détruire la vermine de la tête & les vers
qui font dans le corps ; ce font.ces vers , meffieurs
5c dames , qui engendrent en nous, toute forte de
maladies , telles que la diffenterie & la fciatique j
ma poudre eft à l'épreuve ,-rar elle a guéri de là
péripneumonie, M-T Empeigne 3 maître cordonnier,
à Mons : & as la diarrhée, M. Couturé,
marchand tailleur, rue de la Madeleine, à Bruxelles.
Ne croyez point, au refte, que je veuillè vousda
vendre 5 non meffieurs; je ne la vends point, mais
je la donne j je fuis penfîonné de plufieurs puif-
fances de l’ Europe pour en faire la diftribution
gratis 3 & j’en -ferai préfènt à tous ceux qui achèteront
ma chanfon.
On a vu de ces grenouilles vivre trois 'ans ehtierl
fans qu’on leur ait donné aucune nourriture.
On a vu de ces baromètres particuliers èn Champagne
, fur les confins de la Lorraine, auprès de
Bourbonnedes-bains, & on ;én a apporte un de
cette province à Paris, -qui à fort bien foutenti le
voyage dans une voiture de pofte.
On tient la carafe fur une fenêtre , mais dans
les temps de gelée on. la met dans l'appartement
pour que l’eaq ne gèle pas ; il ne faut pas la mettre
fur une cheminée, ni dans un endroit trop chaud.
B I J O U X .
Après ce beau difcours, je me mis à chanter
avèc un air d’indifférence, comme fi j’euffe été là
pour leurs menus plaifîrs , & fans aucun intérêt ;
mais auflîtôt, chacun me tendit les bras en me
donnant deux fous. Ceux qui arrivoient dans ce
moment fur la place, voyant tant de monde s’em-
preffer autour de moi , venoient augmenter la
foule par Curiofité , .& quand ils avotent appris le
fujet de cet empreffement, ils fendoient eux-mêmes
la prefle pour être fervis à leur tour. On fe battoit
pour arriver jufqu’à moi , parce qu’ on craignoit
que bientôt il ne reftât plus rien dans ma cadette,
& què chacun vouloit profiter de ma libéralité.
Quand j eus donné toute ma poudre,. & vendu
ines chanfons, il refta plus de c e n t payfans qui'
n ayant pu fe procurer de ma drogue, me fuivirent
jùfqu à ma porte , & je fus obligé d’aller bien vite
puer quelques vieilles affiettes pour avoir de quoi
lés fatisfaire.
BANQUJSTE. ( Voyei aux
Charlatan, Escamotage,
articles CARTES ,
GIBECIERE, & C .) .
BAROMETRE ANIMAL. Prenez une petite
grenouille v e r tè , de celles qü*dn troüvé fous lès
haies ou les charmilles 5 intr-oduîfez-la dans une
carafe de verre blanc , dans laquelle vous mettrez
auparavant de l’eau-à la hauteur-de quatre doigts
a-peü-près, & un peu de terre; vous placerez
auffi dans cette bouteille une petite échelle de bois
qui va du fond jufqu’à la naiffance du col de
Ja carafe.
Tour des trois Bijoux.
Ce tour confifte à faire prendre, à notre infu,
par trois perfonnes différentes, trois bijoux qu’on
a mis fur une table, & à deviner enfuite ce que
chacun a pris.
Voici d’abord le moyen dé faire ce tour tel
! qu’on la vu jufqu’ à préfènt.
i \M e t t e z fur une table une montre, une
- tabatière & un é tu i , que vous appellerez: en
. vous-même premier, fécond & troiueme bijoux.
: 9 n Peut évidemment prendre d’autres bijoux fi
|1 on v e u t , en ayant égard à la dénomination
numérique que nous venons d’annoncer.
, 20, Diftinguez également les perfonnes par 1,
2 & 5 , en donnant à là première une carte, à
la féconde deux cartes , & trois cartes à la
troifième.
5®. Quand chacun a pris un bijou fans être
apperçu par vous, biffez dix-huit cartes fur la
table, & demandez que chaque 'perforine prenne
également, fans être apperçue par 'vous , un
certain nombre de cartes'5 favoir , la perfonne
qui a la montre , autant de cartes qu’elle en a;
celle qui a la tabatière , deux fois autant qu’elle
en^ a 5 & celle qui a l’é tu i, quatre fois autant
qu’elle en a.
Vous couvrirez la carafe avec un parchemin
que vous piquerez avec une grolfe épingle peur y
donner de l’air-
La grenouille fe tient en haut du col de la carafe,
tant que le temps eft au beau, & elle dèf-
c^nd le long de 1 échelle dans l’eau pour, annoncer
Ja pluie.
. B b u t de temps en temps, comme tous les huit
cii quinze jours, changer l’eau. ■
40. ’Demandez combien il refte de caftes fur
la table; ( i l peut en refte r , félon les circonstances
, une , 2 , 5 , f , 6 & 7 } î Enfuite faites
ufage des fix mots que v o ic i, & des chiffres
qui leur correfpondent.
P arfer Céfar jadis devint . fgrand Prince.
1 1 M S '7
J°. Remarquez que la première fyllabe de
chaque mot exprime la première perfonne à qui
vous avez donné une carte, & que la fécondé
perfonne-, à qui vous avez donné deux cartes ,
eft toujours exprimée par la fécondé fyllabe.
6 e. Remarquez auffi que les lettres a , e , i 3
première , fécondé & troifième voyelles , qui
entrent dans ces mots, défignentle premier, le
fécond & le troifième bijoux.
70. Remarquez encore que les chiffres 1 , 2 ,
^ 3 y , 6 , & 7 , qui font fous chacun de ces
mots, indiquent le mot qu’ il faut prendre félon
le diffèrent nombre de cartes qui peuvent
rèfter fur la table, c’eft-à-dire, par e x ., que, s’ il
refte une .carte , i l faut prendre le mot parfer,
qui répond au chiffre 1 ; mais s’ il en refte trois ,
il faut prendre le mot jadis , qui répond au
chiffre 3.
Quand, par le nombre des cartes qui refilent,
on tient une fois le mot dont on a bé-
.foin, il eft facile de dire ce que chacun a pris ,
en affignant à la première perfonne le bijou exprimé
par la voyelle de la première fyllabe; à
la fécondé perfonne, le bijou exprimé par la
voyelle de la fécondé fyllabe ; & a la troifième
perfonne , celui des bijoux que les deux premières
n’ont, point. Ceci va s’éclaircir par un
exemple : je fuppofe qu’après avoir fait prendre
des cartes, comme ci-defliis, il en refte deux
fur la table-; je prends alors le mot Céfar, qui
répond au chiffre 2; & comme dans ce mot la
première fyllabe , ( qui exprime la première perfonne),
contient: la voyelle e , ( qui ,. comme
nous l’avons d it, répond au fécond bijou ) , je
conclus de-là que la première perfonne, (à qui
j’ai donné une feule carte) , tient la tabatière,
qui eft le fécond bijou. Voyant enfuite que la
lettre a , qui exprime le premier bijou, fe trouve
dans la fécondé fyllabe , je conclus de-là que
la montre (premier bijou) ,eft entre les, mains
de la ‘ fécondé perfonne à qui j’ ai donné deux
cartes \ par la même raifon, s’ il refte cinq cartes,
le mot devint, qui répond au chiffre y ,
fera voir que la première perfonne doit avoir
le fécond bijou, exprimé par la lettre e , & que
la fécondé doit avoir le troifième, exprimé par
la lettre i.
Autre maniéré d'exécuter ce. ta$r.
■ ISfe-lM bchant que ce tou r , quoique très-
wgenieux, ne devojt pas produire un grand effet,
parce qu’il étoit connu de plufieurs perfonnes,
& expliqué par plufieurs auteurs moderqes, qui
1 pnt copié dans les anciens, l’exécuta avec des
circonftances qui le rendent plus fimple &* beaucoup
plus frappant ; plus fimple,- en ce qu’ on
n emploie que hliit cartes au Heu de dix-huit, &
plus frappant pour deux raifons ; i ° . parce
quon devine ce qu’a pris une des trois perfonnes,,
fans luf faire tirer aucune carte; 2«. paç-
çe qu’on fait dire ce que chacun a pris-,, par une
quatrième perfpnne, cachée dans un appartement
voifin, à qui on a parlé fecrettement avant
de commencer le tour : circonftance remarquable
qui fait croire à tous les fpeêtateurs qu'on
connoiffoit d’avance les bijoux que chacun d§-
voit prendre , & qu’on n’eft point conduit à
cette connoiftance par les cartes qui reftent- fur
la table, |
Pour produire cet effet, il faut fuivre les règles
fuivantes :
10. Paffez dans une chambre particulière avec
une perfonne de la compagnie, & de préférence
avec un homme peu. pénétrant, afin qu’il ne
divine pas vos moyens, ou avec un de vos amis,
afin qu’il ne révèle pas. votre fecret s’il, vient
à le découvrir. Tâchez de lui faire croire que
vous prévoyez ce qui doit arriver, & faites-lui
une prédiction obfcure & équivoque , en lui di-,
font que la montre eft le premier bijou que l’on
doit prendre, & que quand la première perfonne
viendra demander ce qu’elle a pris, il doit répondre
tout Amplement la montre. Ajoutez à cela
que la tabatière fera prife en fécond lieu , & que
la fécondé perfonne qui viendra demander ce
qu’elle a pris, doit obtenir pour toute réponfe
la tabatière. Ajoutez enfin que la troifième perfonne
aura l ’etui. Les perfonnes n’étant point
défignéés dans cette efpece de prédiction , on
conferve la liberté d’ envoyer en premier lieu
celle qui aura pris la montre; & en. fécond lieu
celle qui aura pris la tabatière; d’un autre cô té ,
l’afiurance avec laquelle on dit que tel bijou fera
pris le premier ou le fécond , fait croire qu’on
fait quelque chofe d’avance, & cependant cette
circonftance ne peut faire manquer le tour, parce
que dans la fuite il ne s’agit pas de favoir fî
tel bijou a été pris le premier ou le fécond ,
mais feulement s’il eft entre les mains- de telle
ou telle autre perfonne.
2°. Lorfque les trois perfonnes auront pris
fecrettement les trois bijoux, donnez feulement
une carte à une de ces trois perfonnes, & trois
à une autre. Il ne faut pas en donner ici à la
troifième pour deyiner ce qu’ e le a pris.
3°. Lai {fez huit cartes fur la table , & demandez
que la perfonne qui a pris la montre prenne
fecrettement autant de cartes qu’elle en a , &r
que celle qui a pris la tabatière en prenne deux
fois autant qu’elle en a. Celle qui n’ a point de
cartes ne prendra rien, quoiqu’elle ait la montré
ou la tabatière.
40. Après ce préambule, jetez rapidement un
coup-d’oeil fur.la table ; & fi. par un hafard fà-
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