
léger que l'eau, ne contenant fans doute que très- it
peu de matière, fous un volume fort étendu : il. eft
tranfparent malgré fon épaiffeur, parce que toutes
ces parties, qui font dans un mouvement continuel,
lui procurent la faculté de donner accès de
tous côtés aux rayons de lumière qui émanent des
corps lumineux.
L'a'ir fe condënfe pu fe refferre lorfque ces
parties font renfermées dans un corps qui le
preife & le réduit par là en u.û moindre volume ( i) .
Il fe dilate au contraire aufli-tôt qu’on levé l’ obf-
tacle qui le tenoit ainli renferme , & cette dilatation
fe fait avec un effort d’autant plus grand,
qu’ il avoit été réduit en, un moindre volume.
Cette dilatation de l’air eft; caufe qu’ il refte conf-
tamment fluide ; s’il étoit compreffible., fans être
élaftique, fes parties pouvant être extrêmement
rapprochées formeroient un corps dur.
L’ air eft fans contredit le plus léger de tous les
corps, fi on en excepte le feu j mais il ri’en eft
pas moins affujetti à la loi commune qui les
oblige tous à tendre vers le centre de la terre (2).
. Quelque fluide que foit l’air, il ne peut cependant
pénétrer certains corps au travers defquels
l’eau palïe facilement. Il ne pàlfe point au travers
du papier & de quelqu’ autres matières propres
à filtrer l’eau, fans doute parce que ces parties
font d’une figure fort différente, ou qu’elles font ;
peut-être plus groflières & moins fubtiles que
l ’eau.
C ’eft par le moyen de l’air que le bruit par- :
vient jufqu’ à nos oreilles. L’agitation ou le choc
des corps étrangers occafionne dans l’air un mouvement
de vibration femblable en quelque forte
aux ondulations que l’on voit fe former dans une
eau tranquille , lorfqu’on y jette une pierre : fi
l’ oreille eft éloignée du corps fonore, le bruit fe
fait entendre avec moins de fo r c e ,c e s vibrations
ayant alors plus d’ étendue à raifon de l’éloi-
gnement où elles font du centre de leur mouvement
: c’eft auffi par cette même caufe que le
bruit eft plus ou moins de temps à parvenir jufqu’à'
nous.
Si les vibrations de l’air font promptes & viyes,
elles produifent un fon clair & aigu 5 fi elles font
peu fréquentes dans un mêibe efpace de temps ,
c ’eft au contraire un fon grave : d’où il fuit que la
différente longueur, ou le dégré de tenfion de tous
les corps fonores ,font varier leurs fons en formant
(1) L’air fe condenfe auffi par le froid, & fe raréfie
par la chaleur.
( i) Les expériences qu’on fait fur l’air parle moyen
de la pompe pneumatique , prouvent que fa pefanteur
eft neuf cents fois moindre que celle de l’eau ; d’où
il fuit qu’un pied-cube d’eau pefant environ 70 livres,
la pefanteur d'un pied-cube d’air eft à-peu-près une
once deux gros.
tous les tons par la.différence des vibrations , l’air
étant alors différemment modifié. Les autres propriétés
de l’air appartiennent entièrement à la phyfique
expérimentale, & ne font pas nëceflaires
pour l’ intelligence des récréations qui fuivent.
De la machine Pneumatique.
La machine pneumatique [ figure première ,
flanche cinquième Amufemens de phyjique~\ eft compo
fée d’un corps de pompe A , dont l’ouverture juf-
qu’en B , a environ deux pouces de diamètre 5 la
partie fupérieure C eft percée d’ un trou d’un quart j
de pouce de diamètre, & elle fe termine au-deffus
de la platine D fur laquelle elle eft ioudée [3] ; j
cette partie excédente eft taraudée pour pouvoir y
viffer les. différentes pièces aveclefquclles on. veut
faire le vuide. La partie C eft'garnie d’ un robinet
fermant très-exaCtemènt ; ce robinet eft percé de
deux trous dont l’un qui le traverfe fe trouve
dans la direction du corps de pompe, & l’autre
communique à un trou fait au centre' & fur la
longueur du robinet, le pifton H eft ajufte fur
une branche de fer I , dont l’extrémité inférieure
L eft terminée en forme d’étrier, afin de pouvoir
l’abaiffer avec lé pied : une autre branché M ajuftéé
für celle' I , & recourbée en montant , eft ter-
| minée par une main N qui fert à relever le pifton.
Le tout eft fupporté fur un bâtis de bois triangulaire
, comme le défigne cette figure.
Lorfqu’on veut faire le vuide d’un récipient,
on couvre la platine D avec un cuir mouillé &
percé à fon centre > on jpofe au-deffus le récipient
G , & le robinet étant dans une pofition
convenable , on abaiffe le pif)* *>n «ivec le pied ; on
tourne enfuite le robinet un quart de tour [^],afin
que la fécondé ouverture fe .trouvant placée vers
la partie A du corps de pompe, on puiffe, en remontant
le pifton , faire échapper en dehors 1.air
qui a été pompé & qui fe trouve dans la partie A.
On remet enfuite le robinet dans fa première direction
> on pompe de nouveau, & ainfi de fuite,
jufqu’à ce que par la réfiftance du pifton, on juge
que le vuide eft bien fait.
Soulever un poids confidérable potir la raréfaction de
Vair (y).
A ( figure deuxieme , planche cinquième , amufemens
de phyfique) eft un globe de cuivre creux
de trois à quatre pouces de diamètre furmonté
(3) Cette platine eft foutenue par trois branches
de cuivre en forme d’ornement, & elle a un rebord
de 3 à 4 lignes.
• (4). La communication de la partie A du corps delà
pompe avec le récipient fe trouve alors fermée.
(j) Cette machine eft femblable aux deux hémii-
phèce.s de Magdebouigexcepté que la furcharge dtt
poids occafionne un bruit Confidérable.
K a-un cylindre de cuivre B qui a la forme d'un étui
I dont la partie C eft le couvercle. La part e de la
S gorge DPde cet é tu i, fur laquelle appuie le cou-
1 v e r d e , eft garnie d'un cercle de cuir qu on
I mouille, lorfquxffl fait cette 1 expérience le tou 7 vercle C de cet ètui eft garni en ded Ss d une
■1 •peaufort mince, & .il entre bien mfte & avec un peu de frottement dans la gorge de cet etui. La
pièce E eft un anneau pour le foutemr : E_eft un
■ robinet qui fert à empêcher l'entree de 1 air ex-
« té r ie u r lorfqu’on a fait le vuide ; a cet eftet, il y a
I une virolle vers G qui entre à vis dans 1 ouver-
» ture-du récipient de la machine pneumatique. H
S è f t un autre anneau ou anfe mobile., auquel on
B'fufpend le poids I , lorfqu’on a fait le vuide.
K Si ayant fait le vuide dans cet inftrument, on
J le tient par l’anneau E , & qu’on y fufpende le
| j poids H (qui peut être plus ou moins fo r t , ei*
S égard à fa capacité intérieure, ou fuivant le degre
9 de raréfaCtion de l’air), ce poids reftera fufpendu;.
3 le couvercle de cet étui ne pourra s elever, il
■ le poids de l’air extérieur fait pour y entrer un H-effort plus puiffantque ce poids. Mais fi pour
■ Vaincre cette réfiftance, on ajoute un poids fuffi-
« -famment pefant, cet étui s’ ouvrira aufli-tôt, &
J l’ air extérieur y entrant avec violence , occafion-
I nera un bruit affez confidérable.
I- Nota. Pour éviter la dépenfe, on peut faire
« tourner cette pièce d’un bois fort dur , & y
SE .adapter un rouinet de cuivre qui entrant a vis
« dans la partie inférieure du globe A ,fe ferme bien
« exactement.
Jet d’eau formé par la raréfaction de l ’air.
[ Cimentez, au goulot d’une pëtite bouteille de
I verre blanc A (fig. 3 , pi- 5 j Amufemens de phy-
« f i que ) un tuyau B dé même matière, qui fe.ter-
: Jj mine en pointe très-fine du côté C , & que de
;1K fon autre extrémité D , il touche prefque le fonds
| * de cette bouteille. Empliffez cette bouteille juf-'
a qu’à moitié ( 1 ) , & placez-la fous le récipient de
9 la machine pneumatique.
A uffi-tôt qu’ on pompera l’air du récipient,
1 celui qui occupe une partie de la bouteille, le
!raréfiera pour le mettre en équilibre avec celui qui eft relié dans le récipient, & preffant con-
Lféquemment fur la furface de l’eau , il la forcera
de fortir avec* rapidité par l’orifice extér
ie u r du tuyau de verre B , cette eau en fortant
« formera un jet d’eau qui s’élèvera d’autant plus,
I: (1) Pour emplir cette bouteille d’eau, on face fo.r-
B tem en tle bout C de ce tuyau pour en faire fortir
B Pair , & on le plonge auffi-tôt dans un verre d’eau";
B «u fi on veut éviter ce petit embarras , Ton peut
B : adapter à cette bouteille un bouchon de cuivre qui
_[ -entre à vis dans une virole de matière , & cimenter
le petit tuyau de verre fur ce bouchon.
qu'il trouvera moins de réfiftance dans la capacité
du récipient (2), è
Nota. Cet amufement peut s’appliquer à faire
une expérience fort curieufe fur la raréfaction
de l’air. En employant au,lieu de la bouteille
ci-deffus, un vafe ou un tube de verre fort long
& cylindrique en dehors duquel on appliquer oit
■ fur fa longueur une bande de papier divifee en
un affez grand nombre de parties, (par exemple
300. ) on empliroit ce cylindre d’eau jufqu a un
certain degré; & comparant la différence de la
hauteur de l’e a u , après-avoir fait le vuide le
' plus parfait, on pourroit connoître de combien
fon volume a été raréfié, ou fa denfite diminuée«
C ’eft au phyficien à décider fi cette expérience
eft auffi exaéte que celle qui fe fait en. intrô-
duifant un bar omette dans le vuide.
Jet d’eau formé par la compreffton de l ’air.
Faites faire un vafe.de cuivre A , ou.de fort
fer blanc bien foudé {figure quatrième 9 planche
cinquième , Amufemens de phyfique ) d’une grandeur
à contenir environ deux pintes d’eau, &
l ’en rempliffez jufqu’aux deux tiers environ de
fa capacité > ajuftez-y un tuyau B de même matière
dont, l’extrémité inférieure qui doit être
ouverte, ne touche pas précifément le fonds de ce
vafe. Que la partie fuperieiire qui excède le vafe,
foi garnie d’un robinet D qui entre à vis dans
ce vafe, de manière à le fermer bien exactement;
qu’on puiffe en outre y adapter un ajutage E perce
d’un trou , ou de plufieurs trous de tres-petitr
diamètre.
Ayez de plus une petite pompe foulante
{figure cinquième , meme planche ) avec laquelle vous
puiffiez y faire entrer avec force , & à diverfes
.reprifes, beaucoup d’ air ; & afin qu’à chaque re-
prife vous' puiffiez y introduire dp l’a ir , fans que
celui qui eft entré en puiffe fo r tir , ajuftez une
foupape en dehors & à l’extrémité A de cette
pompe, & vers celle B du pifton 5 ménagez auffi
un trou vers le haut C de la pompe, pour y
introduire à chaque fois le nouvel air ^u’on doit
faire entrer à force dans ce vafe; que l’extrémité
de cette pompe ferme exactement l’orifice de ce
tuyau.
S i, au moyen de cette pompe, on introduit à
plufieurs reprifes de l’air dans ce vafe, & qu ayant
fermé le robinet D , ( figure quatrième ) on y vifle
l ’ajuftage E , l’air qui a été comprime preffera
avec force fur l’eau, & la fem fortir de ce vafe
avec affez de violence , pour 1 elever jufqu a la
hauteur de vingt-cinq a trente pieds ; fi la com-
prefiion a été confidérable, ce jet baiffera peu a
" (1) Pour faire cette expérience convenablement, il
faut fe- fervir d’un récipient fort élevé.