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ment 3 jufqu'à ce qu’elle foit prelque toute cour
fumée.
J’oubliois d’avertir le le&eur , que dans le
commencement de l’inflammation, le moindre
courant cf ai r, ou la refpiration de la perfonne
qui a forti la bougie du tube, ou qui y eft pré-
fente, peut faire éteindre la flamme qui eft très-
foible dans ce moment , parce que la force du
phofphore s'eft évanouie avec la flamme dans
un inftant ; alors la bougie ne pourroit plus
s'allumer : ainfi il ne faut point refpirer dans le
moment qu'on voit paroitre un peu de flamme ,
& la défendre du courant d'air avec un chapeau
, ou avec quelqu'autre chofe.
L'extrémité du tube qui contient la mèche
phofphorijee, doit être obtufe , 8c non pas pointue,
afin que les fils de la mèche puillent bien
s'imprégner du phofphore, ce qui ne pourroit
pas fe faire fi 1 intérieur du tube n'étoit pas
plan, car il né s’en imbiberoit pas entièrement
avant de fortir du tube.
L'effet de ces bougies eft beaucoup plus prompt,
fi au lieu de s'en fervir tout de fuite après les
avoir finies, l'on attend trois ou quatre jours.
On pourroit les faire durer plus long-tems ,
en les faifant plus groffes & plus longues ; mais
étant d’ un plus grand volume, elles donneraient
plus d'embarras dans la poche, & s'y cafteraient
plus facilement quoique renfermées dans un étui 5
celles-oi paroiffent être plus commodes,tant pour
la groffeur, que pour la longueur. Elles durent
afiTez de tems pour pouvoir s'éclairer dans un
befoin preffant, & allumer même plufieurs chandelles.
J'ai perfe&ionné ces bougies ; je m’occupe à
préfent à en faire de la même forte, mais qui
feront beaucoup plus commodes 8c plus avanta-
geufes, puifqu’on pourra les allumer dans un inftant
à fa volonté, toutes 8 c quantes fois on le
voudra, même dans les tems les plus froids, &
leur vertu durera plufieurs années ;. mais la com-
pofition en eft beaucoup plus difficile., Dès que
j'aurai rédigé *à mon gré la manière 'dé les com-
pofer , je me ferai un devoir de la communiquer,
comme je le fais de çelle-ci.
Je me crois obligé d’avertir ceux qui ne con-
noiffent pas affez le phofphore, qu'il faut bien
prendre garde en s'en fervant, parce que fi par
malheur un petit morceau allumé tomboit fur
la main, ou fur quelqu’autre partie du corps ,
il brûle dans un moment jufqifà l'os. Le meilleur
& l'unique remède dans ce cas , eft de
mouiller plufieurs fois la partie avec du linge imbibé
d’urine, laquelle a la vertu d’arrêter le ;
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progrès, de cette brûlure. Cependant dès quJ01.
a lait ces bougies avec foin , il n’y a plus à
craindre de fe brûler ; il fuffit de faire attention
que le phofphore ne s’allume pas & ne tombe'
pas fur les mains lorfqu’on l'introduit dans le
tube : cet accident ne m’eft jamais arrivé.
Ori aura de l’huile de c ire , en diftillant plu_
heurs fois avec de la chaux le beurre de cire..
Celle du levant eft très propre pour cet effet*.
Dans les diftillations de la cire , de cinq parties
environ quatre fe convertiffent en eau, & une
en huile, ce qui eft biën furprenant. J’ai eifay@
toutes fortes d’huiles & d’eifences , & je n’ai'
rien trouvé qui falfe mieux délayer 8 c incorporer
-le foufre avec le phofphore , 8 c qui faffe
prendre feu plus promptement à la mèche, lorf-
‘ïjl ° n a t*re .tu^e > P^x d’ailleurs n’en
y* P^auffi exorbitant, ni fi exceffif que celui
de 1 eflence de canelle , ou de girofle dont quelques
amateurs fe fervent : ce qu’ils peuvent fans
doute faire, puifqu’ ils ont de l’argent à dépenfer.
Pour marquer les tubes, il n’y a rien de mieux
qu une bande de cuivre jaune , faite comme uns
lame de couteau un peu mince, qu’on mouillera
avec un pinceau d’émeri très-fin détrempé avec
un peu d eau. L’on fera entrer lé tube dans des
pincettes de b o is , que l’on arrêtera avec une
virole dans l’endroit ou il faudra le ronger cir-
cnîairement. On les fera au tour avec quelque,
bois dur. Elles feront longues de fix pouces &
auront un trou de la même longueur a if milieu,
lequel fera d une ligne de largeur. Un bout aura
hx lignes de diamètre, & ira en diminuant juf-
qu a 1 autre extrémité , qui fera de quatre lignes
. demie; & par celui-ci, elle entrera dans la
virole de fer-blanc. Elles feront fendues parla
longueur de quatre pouces du côté le plus gros,
avec une fcie mince qui aura les dents fines. Ces
Pincettes , par leur bout plus gros qui ferrera
1e vers fon milieu , affujettiront la bande
pendant qu’elle rongera le verre un peu profondément,
tout autour de l’endroit où il faudra
le caffer. On le lavera avec de l’eau pour lui
emporter l’éméri, 8 c on l’effuyera bien dans l’en*
taiflure ; on paffera avec une plume à écrire >
de 1 encre un peu chargée de gomme arabique.
Cette marque noire indiquera de jour où l’on
devra le rompre; 8 c 1 entaillure le fera connoître
de nuit à tâtons.
Avec ces règles, accompagnées d'un peu de
patience, d adreffe & de pratique, tout le monde
pourra faire des bougies phofphoriques , qui feront
probablement goûtees du public, à çaufe
de leur commodité & de leur utilité,
A T urin, ce 17 Juillet 1782,
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Autre procédé pour obtenir les bougies inflammables
par le contàft de l'air.
Prenez deux tiers de benjoin 8 c un tiers de
foufre en bille, réduifèz-les en poudre très-fine,
întrodùifez-les dans un tube foudé à l’une de
fes extrémités, ajoutez un douzième de grain
de phofphore, & faites fondre le tout à une
chaleur de douze à quinze degrés ; mêlez exac- '
tement les matières avec un fil de laiton ; lorf-
j qu’elles auront pris une couleur xouge , jaunâtre,
faites entrer une bougie dont la mèche
aura été imbibée d’eflfence de canelle très-pure ;
[roulez-la dans le tube jufqu’ à ce qu’elle foit
'bien imprégnée de la compofition phofphorique,
, au point de voir le fond très-net ; fondez l'autre
extrémité de ce tube , & la bougie fera achevée.
B O U Q U E T L U M I N E U X .
■ Voye1 Électricité.
B O U Q U E T M A C I Q ï y & .
Les effets les plus extraordinaires ne paroilfent
plus que des jeux d'enfants lorfqu’on en connoit
la caufe. Tous ceux qui ont quelques notions de
la phyfique 8 c de la chimie, fa vent qu'une ligueur
très-claire eft fufceptible de fe colorer par
[1 addition d'une autre liqueur auffi limpide. On
[donne à ces liqueurs le nom d’encres de fympa-
uhie. On trouvera fous ce mot la manière d’en>:!
paire de différentes efpèces 8 c couleurs.. Nous 1
y renvoyons le letteur pour l’intelligence du
petit phénomène dont il s'agit ici.
I ficielles, une certaine quantité de feuilles faites
lavée du parchemin blanc 8 c des petites fleurettes
I de toile ou coton blanc, telles oue des rofes
Ides jonquilles, des oeillets H & autres qu’on jugera P£°P°S- - Lorfqu'on aura ces différentes fleurs
1 « teuilles , on trempera les rofes dans l'encre
Sympathique rouge., les jonqulies dans l'encre
Pynipathique jaune, les oeillets, dans celle qui
le . vjolctte, & les feuilles dans l’encre fympa-
I >fqi^ verte. On laiffe fécher.le tou t, & on
■ 1 s aiiemble enfuite,pour en former plufieurs pe-
l i s ouquets, lefquels paraîtront tous blancs,
■ ^feront en état de fervir, foit le même jou r,
■ o:t p.ufteurs jours après avoir été ainfi préparés.
1. !. °p ^empe un de ces bouquets dans un vafe
I j - . P 1 a eîju faite avec le jus exprimé de vio-
Irenr! °s 1 Penfées J toutes ces fleurs diffé-
1 *es feuilles de ces bouquets , fe coa.
uffi"tôt eu égard aux différentes ef-
ICFIpc , Loueurs fympathiques dans lefquelles
Ide rpçUk°nt ete trempées. On prendra donc un
I bouquets; & . après avoir fait remarquer
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que toutes les fleurs dont il eft cô'mpofé font
parfaitement blanches , on le trempera dans le
vafe qui.contient la liqueur vivifiante; 8 c onAe
retirera auffi-tôt, en faifant dbfervé'r que chacune
des differentes fleurs, ainfi que les feuilles,
ont pris -a i inftant la nuafice des couleurs qui
leur font analogues.
B O U Q U E T M A G I Q U E ,
gui s'épanouit au commandement.
E x p l i c a t i o n .
Les branches de ce bouquet peuvent être de
papier roulé, de fer-blanc , ou de toute autre
matière, pourvu qu’elles foient creufes 8 c vuides.
Il faut : i ° . les percer dans différens points,
pour y appliquer de petites maffes de c ire , re-
préfentant des fleurs & des fruits : 2°. envelopper
cette cire de taffetas gommé , ou d’ une
peau bien fine : 30. coller proprement ces enveloppes
aux branches , de manière qu’elles fem-
blent en faire partie, ou qu’elles paroilfent en
être une prolongation ; 40. leur donner la couleur
des fleurs & des fruits qu’elles repréfentent;
50. faire chauffer la cire pour la fondre, & la
faire couler dans les branches par la queue du
bouquet.
Après cette préparation, fi on pompe l’air
par la queue du bouquet, les enveloppes doivent
fe rider , fé flétrir, comme une veille- qu’on
vient de crever; fi on y fouffle, au contraire,
le vent qui fe porte dans les ramifications des
branches, enfle les enveloppes comme de petits
ballons aéroftatiques , & leur donne par-la leur
première forme.
Pour faire ce tou r , il faut commencer par
tordre & prefler légèrement toutes ces enveloppes
, & les rendre prefque invifibles , en les
faifant entrer dans les branches du bouquet ;
enfuite , il faut pofer le bouquet fur une ef-
pèce de bouteille qui contient un petit foufflet,
& dont le fonds mobile, mis en mouvement par
les bafcules de la tab le, purffe enfler ces enveloppes
à l’ inftant defiré.
Nota i ° . Qu’ il ferok facile de mettre dans
la bouteille un fécond foufflet, qui, en pompant
l’air donné pfr le premier , feroit difparoître
les fleurs & les fruits.
1 ° . Qu’on a donné à ce tour le nom de Pa-
lingencfle, mot dérivé du grec, qui exprime une
fécondé génération, parce qu’il çonfifte à créer,
pour ainfi dire , de nouveaux êtres aux yeux du
fpeélateur.