
p P E O L
Encres Jympatkiques de,différentes couleurs,
'Nous avons dit que la diflolution d’or formoit
•une encre fympatnique purpurine ,* que la miné
de cobalt préparée avec le fel marin , le nitr.é >
ou le Tel de tartre donnoit une encre verte 3 rofe 3
purpurine ; qu’on tiroit du fafre utie,encre verte-,
8 c que la aiffolution de vitriol vivifiée par une
liqueur faturée de bleu de Prufle, donnoit ;une
encre bleue ; que. la diflolution d’argent fourr
nit une couleur d’ardoifeii mais, [tous ees procédés
font difpendieux > peux qui fui vent, y, ont
l ’avantage d’être peu coûteux & de fournir des
couleurs très vives. Le développement des couleurs
fe fait par le moyen du fuc végétal tiré
par infufion 3 trituration & expreflion des violettes
, des penfées ou des [reines marguerites.
Par exemple , veut-on que d’écriture paroifîe
verte 3 on fait diffoudre dans une petite quantité
fuffifante d’eau de , riviere ,; du fel de tartre bien
blanc & le plus fec que P,on .peut fe procurer j
on écrit avec cette diflolution ; 8 c l’eau de violette
ci-delfus donne à l’écriture une couleur
yérte.: de même fi l’on veut que les lettrés paroif-
l'ent rouges ; on prend 3 pour écrire 3 de l’efprit-
de-vitnol pur , ou bien de l’efprit-de-^nitre noyé
dans huit à dix- fois autant d'eau. Pour écrire
en violet., on exprime le jus de citron que l’on
eonferve dans une bouteille bien bouchée. L’encre
fympathique jaune- fe fait avec des feuilles
de la fleur qu’ on nomme communément foucy t
qu’on met tremper fept a huitjours au moins
dans de bon vinaigre blanc diftillé 5 on preflfe
le tout s & l’eau claire qu’on en tire fe garde
dans une. bouteille bien bouchée. Pour donner
au jaune une couleur plus pâle 3 on y met plus
ou moins d’eau lorfqu’on en fait ufage. Tout
ce que l’on aura écrit ou peint fur dii papier 3
de la toile ou de la foie avec ces differentes
encres j prendra, comme nous l'avons'dit plus
haut , la couleur défignëe 3 lorfqu’on aura pafie
deflus l’écriture ou le deflin la liqueur de violette
, de penfées ou de feihe-marguerité ; cette
liqueur n’eft pas difficile à faire. On prend une
fuffifante quantité de ces fleurs y fin les pile dans
un mortier ; en y'mettant de l’eauy '& on en
exprime le jus en les paffant à^trâvèrs une iingéi
Cette liqueur confervée dans une bouteille ,
fert non-feulement pour l’ éfcritüre^ mais à différentes
recréations. Voye^entre autres B o u q u e t
m a g i q u e .
L ’ infufîon de tournefol ( drogue qui fe trouvé
chez tous les marchands de couleurs ) , produit le
même effet que la liqueur de v iolette, & c . .
EOLIPYLE.
L’éolipyle eft une poire creufe.de métal , dont
la queue eft un canal fort étroit. On la met vuide
e y u
furie feu y l’air qu’elle contenoit fè raréfie Von
plonge le-bec de Héolipyle.dans de l’eau froide,
atl’ïnftant l ’eau y- entre t par^Ia prefiion- de l’aiî
extérieur-, avec-d’autant plus' de. facilité qu’on a
formé dans l’éolypile une efpèce de vuide. On la
remplit ainfî aux deux tiers de fa* capacité ; on la
place enfuite , comme une cafetière, fur des
charbons ardents ; ~on pouffe' le feu jufqu’à ce
qu’ellefouffle violemment parle petit canal.de
fa, queue, Qn r^pyerfe enfuite réolipylej'ên continuant
de la chauffer avec .le réchaud qu’on incline'un
peu j à l’inftanf 1*eau s’élance ëri un jet
d’eau de la hauteur 4e vingt-cinq pieds. .Si' au
lieu d’éâu 3 on met dans Téolipylè de l’eau-de-
vie^ on jouit du fpeétacle .le plus agréable 3 en
préfentant un flambeau a la naifîance dü jet ; l’eau-
de-vies’enflammè., 8c forme un jet de feu de la
plus grande beauté. Lorfqu’avec un tamis bien
fin on femé fur ces jets de feii déla.limaille d’acier
3 elle s’enflamme, & imite parfaitement l’effet
8ç le brillant des feux d’ artifice. :
Qn conftruit aufli de petits é o lip y le s à. recul3
qui font .très-jolis. C ’eft une petite boulé dé métal
ronde , avec un bec 5 on la r em p lit d’eau aux
deux tièfSj de la même manière que l’éolipylé
en p o i r e rJ dont nous yerions de parler. On;la
place fu r u n ê petite monture formée d’une petite
lampe à efprit-de-vin 3 8c montée fur trois roues;
le tout de cuivre. On allumé là lampe , on place
l’éplypile entre d e u x pinces au-défïus de cette
lampe : l’eau s’échauffe , fe réduit ëri vapeur j a
l’ inftant' où la vapeur eft arrivée à un certain
degré de dilatation , elle fort avec impétuofïté >
chaffe en dehors un petit bouchon qui bouchoit
le bec de l’éolipyle. L’air,, frappé avec trop de
rapidité par la vapeur qni s’échappe de l ’é olipyle ,
fait.réfiftancè , devient point d appui, & l’éolipyle
reculé tres-lpin avec une rapidité prodi-
giëufe. 'C ’eft ainfî'qu’on explique le recul des
armes à feu.
L’ éolipyle peut fervir à démontrer une expérience
cufieiifé’ fur la'ràréfàétion de l’air. Si on
le tire quand il a rougi à un grand feu jufqu’à in-
cànàéfçenc'e, il r e ç o it, aJo rs treize onces d’eau,
au lieu que quand il eft froid , ou dans'Ton état
naturel, il en ç o r itie n t treize 8c une $emi dragme.
Cette partie qui contient la demi-dragme eft la
différence dès deux efpaces, ce qui fait prefqufi
là ' • 70/ partie dè l’e p lip y lè . ( Voye£ a C article
Àiài' 1 ;
. ÉPOQUES-& ERES, CELEBRES; H K \
l'article AsTR'ONQMIE.) ■ :
- ÉQUILIBRE ,• (divers tours d‘.<) 2>
. - M. Miller tenant horifontalementune baguette
dont; il appuyoit un bout fur. un chambranle-, J?
fou tenant-l'autre, bout* avec fa main, nousadreW
E Q U
rès mots-: c ro y e z -vo u sm e ffiew s , qife e t tt.e
baguette conferveroit fa pofition >a<3:u,elle fi : je
ceflois de la foutenir avec, ma mpo L.elle-feçoit
infailliblement la culbute , lui répliqua-t-oii
d'une commune voix. Croyez-vous ,. continua
M. Miller, qii'ejjé fe foutiendfoir mieux , fi le
bout que je tiens devenoit plus. ,ÿefant par _ I’ad-
ditioh" d’uii corps .gjrave ‘ j . rie'' ÿ’appuiérôiè
nulle part, qu’au bout de la M'gü'étte où_;if férôit
fufpendU /‘alors ori lui répondit' 'Que ' la bàguètte
ne poiiyanf pas' fè foutenir elle-fhême, ne poiit-J
roit pas à plus forte raifon foutenir un poids qui lui
feroit furajputé ;,dé cette mànjèrë. Vous allez
bientotvoir le contraire , dit M. Miller en attachant
une chaife au bout dé la bagüette dans la
pofition que repréfente la fig. 1. pi. 4. de magie
blanche. T om .Ylil. des-gravures.-.
Alors on viC '-urië ■‘èxjénê’ncë; toât#j^hirp'lé £
contre laquelle', ün inftânt .âu^.i'aydnt^’.èbjauf
ioit accepté déVpatisybnfîdérabies, fi M. Miller
avoitéte homme' àdes p^ropofet. il n’eft pa's ëtoh-:
hànt,.dit-on a M. Milléf , que la chai'fè'fë fou^
tiènne. ainfî , puifqiie faifant un feul corps avec
la^agüètte, 'elle reflemble à 3ühe:’cuiller' à pot
fufpendue' à Ain clou par fon" drocher.'M. Hill
nous dit alors* que" cêttè''èxprérientë ;étoit? 'explï-^
•qiiée dans .différens ouvrages, de, .phyfiqfte-, y &
qu’on voyoit.même quelquefois ides- gens du. .peu1
ple la : pfopofer- • dans, lès tavernes., de Londres ,
foit pour gagner de la bière y io it. pour faire
preuve de favoir.
La Ample annoncé de cette expériepcë dit
M. Miller, eft un efpèce de paradoxe phyfîqiië
pour nous ceux qui n’en ont jamais» vii l’exécution;;
mais aüffirtot qài’on la voit ,; un fait qpi.y
dans l’expreflion ,> fembloit contredire les lois:
de la nature;.3 y paroît au contraire très-cppforrùë;3
& chacun àhy i'em ferois bien amant. C ’eft pour
rendte cette expérience plus frappante & . beaucoup
plus myftérieufe ; aux yeux de ceux «pleine
qui en font les témoins , que j’y. ai fait quelques
changemens.
Alors il nous préfenta ; un luftre, à quatre
branches 3 portant au haut de fa, tige une boule.,
au milieu de laquelle étoit une ouverture cylindrique
dans une direction horifontale j| i l . nous
dit qu’en faifant entrer un bout de la baguette
-dans cette o u v e r t u r e , e n appuyant l’ autre b o u t
fur le chambranle , comme auparavant,; le lu fT
tre refteroit fufpendu comme la chaife, mais que
cette-expériencé ne réufliroit qu’entre fes mains.
En effet y M. Hill ne put point parvenir à fuf-
pendre le > luftre, parce qu’une feule branche s’a-
vançoit fous le point d’appui, tandis que des trois
autres au dehors poulîees par un'e‘ plus- grande
xorce^ & s’approchant du centre de la terre , en
«écrivant- un arc, faifoit incliner & enfuite
Ehffer la baguette fur le^bordt du chambranle.
E Q ü 4 7 p
Nous fûmes fûrpris de (Voir que ce même obfta-
cle n’avoir, pay lieu, entre les mains de M. Miller,
.•(y%. a.: memepL 4 ) ,-mais nous le fumes encore
davantage quand il nous dit que fi nous voulions
elfayer.,iiousrmêmes encore, une fo is , il feroit
réufiir ou manquer l’èxpéfiencè à fa volonté fans
toucher à rien. Je pris alors le luftre que je^ tâchai
de fufpendre, mais ce fut envaïn. Deux'minutes
' après, M. Miller me ffit ,x .ejfaye% .encore
une,fois je ; veux maintenant que le luftre 8 c la
baguette fe ioutiennent,en l’ air , pourvu ; tpute-
fo is , . ajo,uta:t-il .;en riant , que vous ayez e,tÿ
fage depuis vingt-quatre heures’ 3 8 c 3 dès.çè
moment, je fis réufiir l’expérience aufii bien que
lui.
Je penfe,, .s’ écria M. Hill , que le luftre n’eft
point copipofé de matière homogène. Vous avez
raifon j dit M. Miller ; 8c enfuite , pour rie pas
nouS;tenâr plus lpng-tëms en fufpens, il nous .donna
l’explication que voici : .
'•Quand -je mets -le luftre entre vos mains , k
Bi'anchè.^, qui pafie'fousle chambranle , eft 4u
même-poids que chacune des autres, & cede à
l’ effort réuni que les trois autres font pour s’approcher
du centre de la terre 5:elle s’élève donc
en décrivant un are -, à mefure que les autres
descendent-, <& la ‘baguette qui; fe baifie dans la
même5 proportion y glifie fur le chambranle 8c
tombe à terre;; mais lorfque ’je veux faire moi-
mêmé l’ expérience y je mets fecrettement dans la
bobeche, au bout de la- branche^, une -balle de
plomb , q u i , tendant vers la terre, avec autant
de force que les trois autres branches, les empêche
d’ avancer fous le point d’appui; La baguette
rie peut donc alors cefier d’être parallèle à l’ho-
rifon, 8c par coriféquent .elle ne peut defeendre.
Quand je vqux faire manquer ou ,réufiir l’expé-
rieiace,.en.tre vos main.s ,.fans toucher au luftre ,
j’en fubftitue.un fécond au premier ; les branches
de ce nouveau luftre ' font èntr’elles du même
poids comme celle du précédent : l’expérience
nê peut donc avoir lieu fans ajouter un certain
poids à celle qui s’ avance foas le chambranle.
Voici lé moyen que j’emploie pour: rendre cette
branche plus,pefante fans y toucher. Çfig.'p. mime
planche 4).
Tandis que vouseffayez de faire 1?expérience „
une certaine quantité de mëtcure , qui remplit la
boule A , pafie dans la boule B , dans l’efpace
d’ environ trois ou quatre minutes. Aufli-tôt que
le mercure eft ; monté dans cette fécondé boule
jufqu’au point C , il s’écoule tout entier félon les
loix'de rhydroftatique par le fyphon B C D , 8 c
pafie en un mftant dans la boule E , où il produit
le meme effet que’ la balle de plomb dans le premier,
luftre ;. par .ce, moyep l’ expérience réuflit
alors , qupiqu elle' n’ait pas pu avoir lieu 2 ou 3
minutes auparavant;- 8 c comme j’ ordonne en con>