
befoin de broche au culot pour la charge du
cartouche, r
A régard de la compofition , elle fe, peut faire
en deux manières 5 car fi l’on veut que la fufée,
en brûlant fur l’eau , paroilfe claire comme une
chandelle , la compofition doit être faite de ces
trois matières mêlées enfemble , lavoir , trois
Onces' de poudre piléé & pafiee , une livre de
falpêtre, &r huit onces de foufre. Mais quand vous
voudrez faire paraître ,1a fufée fur l'eau avec une
belle queue 3 employez ces quatre matières au-ffi
mêlées enfemble , favoir , huit onces de poudre
à canon pilée & pafiee 3 une livre de falpêtre 3
huit onces de foufre pilé & paflë, & deux onces
de charbon.
t La compofition étant préparée félon ces proportions,
& la fufée en étant remplie, comme il a
été dit ailleurs, appliquez un faucifion au bout j
enfuite, ayant couvert la fufée de. cire , de poix
noire , ou de poix réfine, ou de quelqu’ autre
chofe qui puifie empêcher le papier de fe gâter
"dans l’eau, attachez à cette fufée une petite baguette
d’ofier blanc, longue d’environ deux pieds,
afin que la fufée puifie commodément flotter fur
l’eau.
‘ fSi on veut que ces. fortes de fjufées fe plongent
& fe relèvent, il faut, en les chargeant, mettre
d’efpace en.efpace un peu de poudre pilée toute
pure, à la hauteur, par exemple x de deux , trois
ou quatre lignes, félon la grofleur du cartouche.
I. On p eu t, fans changer ni le moule, ni la
compofition, faire de feu.blablés fufées, quand
elles font petitès ,. en plufieurs manières aiffé--
rentes, dont nous ne parlerons point i c i , pou*
abréger.
II. On peut aufiî faire une fufée q u i, ayant j
bruîé quelque temps fur l’eau , vomira des étincelles
& des étoiles , qui s’envoleront èn 'l’ air
quand elles auront pris feu. Cela- peut s’exécuter
en réparant la fufée en deux parties par une rotule
de bois percée au milieu > la partie d’en
haut contiendra la compofition ordinaire des
füféès, & la partie d’en bas contiendra les étoiles
i , qui doivent être mêlées de poudre grai-
■ née & battue enfemble , &c.
III. On peut encore faire une fufée qui s’allu-
•mera dans Peau , y brûlera jufqu’à la moitié de
fa durée , & enfuite montera en l ’air avec une
grande vîtefîe, en cette forte.
Prenez une fufée volante , équipée de fa baguette
; attachez-la à une fufée aquatique avec
un peu de colle ,’ feulement par le milieu A , de
maniéré que celle-ci ait la gorge en haut (fig. %
f l . i. Pyrotechnie ) , & la volante en bas > ajustez
à leur extrémité B , un petit canal pour communiquer
le feu de l’une à F autre. Lé tout doit
être bien enduit de poix , de cire, Szc. afin que
l’eau ne puifie les endommager.
Apres cela, attachez à la fufée volante ainfî
collee à l’aquatique , une baguette.
Enfin vous nouerez une ficelle en F , qui fou-
tiendra une balle d’arqüebufe E , arrêtée contre
la baguette par le moyen d’une petite aiguille ou
fil de fer. Toutes ces préparations étant faites, •
vous-mettrez le feu en C , lorfque la fufée fera
dans l’eau.' La - compofition étant confirmée
jufqu’en B , le feu entrera par le petit canal
dans l’autre Tufée , qui montera en l’air , & laifj*
fera la première fufée», qui ne pourra pas la fut-
vre, à caufe du poids qu'elle foutient.
Globes récréatifs qui brûlent fur Peau.
Ces globes ou balles à feu Je font de trois
maniérés différentes, en fphère , en fphéroïde ,
& en cylindre j mais nous nous bornerons, à la
'figure Tphëriquè.
Pour faire donc une balle à feu fphérique, faites
fabriquer un globe de bois , de telle grandeur
qu’il vous plaira, creux , bien rqnd tant par
le dedans que par le. dehors , {fis, 1Q, pi- i»
Pyrotechnie ) en forte que Ton. épaifieur A Ç ou
B D , foit égale envirôn à la neuvième partie du
diamètre AB. Ajoutez au deffus un cylindre cour
cave droit E E CH , dont la largeur EF foit égalé
environ à la cinquième partie du même diamètre
A B , & dont l’ouverture LM , ou N O , foit
égale à l’épaiffeur AC ou BD , c’efhà-dire à là
neuvième partie du diamètre ABf C’efi par cettè
ouverture' que l’ori'amorcera lé globe ou .balle à
feu , quand on l’aura rempli de compofition par
l’ouverture d’en bas IK. On fera paifer par cette
même ouverture d’en bas IK, le pétard de métal
chargé,, de bonne poudre grain,ée , & couché en
travers, comme vous voyez en la figure.
Cela étant fait, on bouchera avec un tampon
imbibé de poix chaude cette ouverture IK , qui
eft à-peu-près égalé à 'l’épaifleur EF ou GH du
cylindre EFGH & l’on coulera par deffus 'dû
plomb , èn telle quantité que fa pefanteur puifie
faire enfoncer entièrement le globe dans l’eau, en
forte qu’il n’y ait que la partie GH qui paroijfe
hors de l’eau ; ce qui arrivera fi la pefanteur de ce
plomb avec celle du globe & de fa compofition ,
eft égale à-la pefanteur d’un égal volume d’eau. Si
donc on met ce globe dans l’eau 3 le plomb , par
! fa pefanteur, fera tendre l’ouverture IK droit en
j bas, & tiendra à plomb lè-cylindre EFGH, ou lé
feu doit, avoir été-mis auparavant.
Four connoître fi le .plomb qu’on a ajouté au
globe rend Ton poids égal à celui d’un égal volume
d’eàu, il faut frotter ce globe de poix ou de
graifle , & en faire l’épreuve en le mettant dans
J’eau.
La compofition dont on doit charger ce globe,
eft celle-ci.
A une livre de poudre grainée, ajoutez 31 li
vres de falpêtre réduit en farine fort déliée, 8
livres de foufre, une once de raclure d’ivoire, &
8 livres de fciure de bois , bouillie auparavant
dans l’eau de falpêtre , &: féchée à Tomwre ou au _
fojeil.
Ou bien encore , ajoutez à 2 livres de poudre
battue , 1 2 livres de falpêtre, 6 livres de foufre,
4 livres de limaille de fer , & une livre de poix
grecque.
Il n’eft pas néceffaire que cette compofition foit
battue fi fubtilement que pour les fufées : elle ris *
doit .être ni pulvérifée, ni tamifée ; il fufiit qu’elle
foit bien mêlée & bien incorporée. Mais, de peur
qu’elle ne devienne trop lèche , il fera bon de
l’arrofer tant foit peu d’huile, ou de quelqu’autre
liquide fufceptible d’inflammation.
Globes récréatifs , fautans ou roulans fur la terre.
I. Ayant fait un globe de bois A , avec un cylindre
C , femblable à celui que nous venons de
décrire, & l’ayant chargé d’unefemblable compofition
, faites entrer dedans quatre pétards, ou
davantage j chargés de bonne poudre grainée jufqu’à
leurs orifices, comme A B, (fig. 1 , pi. 1.
Pyrotechnie. ) que. vous boucherez fortement avec
du papier ou de l’étoupe bien ferrée ; 8è vous aurez
un globe qui, étant allumé par le moyen de l’amorce
qui eft en C , fautera en brûlant fur un plan
horifontal & uni, à mefure que le feu prendra à
fes pétards.
.Au lieu démettre ces pétards en dedans, vous
les pouvez attacher en dehors fur la fuperficie
du globe, qu’ils feront rouler & fauter à mefure ’
qu’ils prendront feu. Ils s’appliquent indifféremment
fur la furface du globe, comme l’on voit
dans la figure, qu’il fùffit de regarder pour la 1
comprendre,
II. Ôn peut encore faire un femblable globe
qui roulera ça 8z là fur un plan horizontal , par un
mouvement fort prompt. Faites deux demi-globes
ou hémifphères égaux de carton ; ajuftez dans l’un
des deux , comme AB, (fig. 12, ibid. J trois fufées
communes, chargées &. percées comme les
fufées yolante's ordinaires qui n’ont point de pétard
, en forte:que ces fufées C , D , E , ne furpaf-
fent pas la largeur intérieure de l’hémifphère.
Vous les difpofez de telle forte que la queue de
1'une réponde à la tête de T autre.
Çes fufées C , D , E , étant ainfi ajuftées, joignez
l’autre hémifphère à celui-ci, en les collant enfiembîe
bien proprement avec de bon papier, tn
forte qu’ils ne fe réparent point quand le globe
tournera ik courra dans le temps que les fufees
feront leur effet. Pour faire prendre feu à la première
, on fera vis-à-vis de fa queue un trou au
globe pour' mettre une amorce qui , étant allumée
3 portera le feu dans cette fufee qui, ayant
été confumée , le communiquera par le moyen
d’une étoupille à la fécondé, & la fécondé a la
troifième 5 ce qui donnera un mouvement continuel
au globe, quand il fera pofé fur un plan horizontal
bien égal & uni.
Remarquez qu’il faut faire quelques autres trous
à ce globe., car il ne manqueroit point de crever
s’il n’y en av.oit plufieurs.
Les deux hémifphères de carton fe feront en
cette forte. Faites faire un globe de bois maflif &
bien rond ; enduifez-le de cire fondue , en forte
que toute Ta furface en foit couverte j collez deffus
plufieurs, bandes de gros papier, larges de deux
ou trois doigts j collez aufïi de ces bandes les unes
fur les autres, jufqu’à l’épaifleur d’environ deux
lignes. Ou bien, ce qui me fembie meilleur &
plus facile, faites difloudre avec de l’eau de
colle, cette mafie ou pâte de papier dont on fe
fert ordinairement dans les papeteries pour faire
le papier} couvrez.-en la furface du globe qui,
après avoir été féché peu-à-peu à un petit feu ,
doit-être coupé par le milieu, pour en faire deux
hémifphères folides. Vous retirerez aifément le
globe de. bois qui eft dedans, en forte qu’il ne demeure
que le carton, en approchant ces deux hémifphères
d’un, feu bien chaud , qui fera fondre
la cire, & laiflera le globe de bois féparé du
carton. Au lieu de cette cire fondue, on peut fe
fervir d@ favon.
Globes aériens, appelés Bombes.
Ces globes font appelés a é r i e n s parce qu’on
les envoie en l’air avec le mortier, qui eft une
pièce courte d’artillerie , renforcée' & de gros
calibre.
Quoique ces globesToient de bois, & qu’ils
aient une épaifieur convenable, faVoir, la douzième
partie de leur diamètre, néanmoins fi dans
le mortier on mettoit trop de poudre, ils ne pourraient
réfifter à la forces de cette trop grande
quantité c.c’eft pourquoi'il faut proportionner la
charge de-poudre à la pefanteur du baIon qu’on
veut jeter. L’on a coutume de mettre dans le mot-
tier une once de poudre fi Je globe à feu pèfe 4
livrés, où deux onces s’il pèfe 8 livres 5 & ainfi de
fuite dans la même proportion.
Comme il peut arriver que la chambre du mortier
foit trop grande pour contenir exactement la
poudre fuffifahte pour le globe à feu, qui doit
être mis immédiatement fur cette poiidre, afitt
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