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quelles foient tracées les dix lettres ci-deiTus ,
eu égard aux différentes directions 3 que les barreaux
aimantés contenus dans les tablettes 3 peu^
vent donner à l’aiguille qui y eft contenue , iorf-
qu’eile fe trouve placée au-deffus de chacune des
tablettes j ayez aulli attention de marquer fur ce
cadran3 par une petite flé ch é , la pofition- dans
laquelle vous devez tenir cette lunette, afin que
l ’aiguille qui y eft contenue, fe dirige exactement
.fur l’indication de chacune de ces dix
lettres.
Lorfque vous poferez la lunette magnétique
au - deflus de la boité“, à l’endroit au - deffous
duquel eft placée une des tablettes , de manière
que la flèche qui y a été tracée , fe
trouve exactement tournée , du côté de la charnière
de cette boîte, l'aiguille aimantée qui eft
contenue en cette lunette, indiquera la même
lettre que celle qui a été tran fente fur cette tablette
5 ce même effet aura auffi lieu quoiqu’ on
ait retourni cette tablette, ce qu'il eft tres-aifé de
comprendre par laconftru&iorienfeignee ci devant,
On donnera à une perfonne la boîte & les cinq
tablettes, en lui obfervant qu’elle a la liberté de
former avec les dix lettres qui y font tranferites ,
une grande quantité de mots entre lefquels elle en
peut choifîr un à fon gré 3 lorfqu’elie aura formé
fecrettement un mot à fa volonté, & qu’ elle aura
rendu la boîte bien fermée’, on regardera fuccef-
.fivement avec la lunette, & par-delfus le couvercle
de cette boîte, quelles font celles qu’indique
l’aiguiile fur le cadran qui y eft renfermé ,
& on lui nommera le mot qu’elle y a fecrette-
ment forme. '
, Nota. On peut, fi l’on veut, pour varier cette
récréation, avoir une autrè boite , où on ne
puiffe mettre que quatre de ces lettres, & donner
néanmoins les cinq tablettes, afin que la perfonne.
puiffe former ua mot de quatre lettres, en ré-
fervant fecretternent par deyèrs elle une des tablettes
, & on fera de même cette récréation,
en fe fervànt de la même lunette 5 fi on ne veut
pas fe fervir d’une fécondé b oîte, on partagera
celle qui contient les tablettes, en cinq parties,
par des petits reglets de bois , afin qu’ on ne
puiffe pas , en en plaçant quatre , déranger la
pofition des tablettes.
Différens mots qui peuvent être formés par ces cinq
tablettes.
Hymen. A Nime, En Mai.
Amour. Océan. . En ami.
Chien. Roche. Caire.,
Manie. Icare. O cher !
Carie. Aimer. Acier.
A Rome. Marié. Hémoti.,
■ Chine.- Amien. Maire*
Différens mots qui peuvent être formés par quatre-
table&tes.
* Mien. Meri. Orme.
Mine. . Cône. Nime.
Amer* Emir. More. - '■
- Cire. ■ Nemo. Raie.
Rome. Rime. Amen.
,Amor. Roma. ■ O ram.
Aime. Mare. Cher. -
Les dix chiffres.-
Cette récréation peut être conftruite fur %
même principe que la précédente, excepté qu’au
lieu de dix lettres, on doit porter fur lés deux
faces, des tablettes , les dix chiffres; 1 , 2 , 3 ,
4 j J 3/ 6 ‘y 7 y 8., 9 , 0 , en obfervant l’ ordre
indique fur les figures 8 & 9., -pi. 1, Nombres magiques
, où le tout êft fuffifammènt détaillé.'
Le cadran , ( fig. 10 , même planche ) , eft celui
qui doit être placé dans la lunette, afin de pourvoir
découvrir le nombre qui a été fecrettement
renfermé eh la boîte. : ,
On rémet à une perfonne les cinq tablettes &
la b o ite , en lui laiffant la liberté de former fecrettement
avec, elles le nombre qu’elle' defire,
& en regardant avec la lunette magnétique au
travers de la boite, on lui nomme le nombre
qu’elle a renfermé-
Nota. Cette récréation étant, quant à- la difi
pofition des tablettes & de leurs barreaux, fem-
blable a la précédente, on n’a pas cru qu’ il fût
neceffaire d’en donner ici de plus, ample deferip-
tion ^3 les figures 8 , 9 , & 10 , de la planche
1 , étant fufnfantes pour la bien concevoir , on
ajoutera feulément que l’on peut former , avec.
les dix chiffres indiqués, fur les deux furfaces
de ces cinq tablettes, 7440 nombres différens.
Nombre deviné.
Les tours par lefquels on paroît deviner la pen-
fee d une perfonne , viennent fort à propos dans
une fociété où quelqu’un prétend que" tous les
tours fe font par l’adreffe des mains. £n voici un
qu’on trouve **ans Ozanam, mais auxquels on
Ajoutera quelques circonftarices 5 i°.. On prie une
perfonne de penfer un nombre ( pour ne pas parler
d’une manière abftraite, il eft bon de fixer les
idées en priant cette perfonne de pénfex, par
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exemple, un certain nombre de louis) ; i ° . On
dit à cette perfonne que quelqu’ un de la compagnie
lui en prête autant, & on la prie d’ajouter
ensemble les deux quantités pour en connoître la
fomme , ( il eft'à propos de nommer la perfonne
qui par la fuppofition , prête un nombre égal au
nombre penfé , de prier celui qui fait le calcul
d’employer toute fon attention 3 l’erreur y eft
facile pour celui qui le fait pour la première
fois, à caufe q-uji eft fouvent dilirait par des
quolibets , & c . ) 3 30. On dit à la. perfonne : Je
-ne vous en.prête point, mais je vous en donru^
dix, ajoutez-les à la fomme précédente 3 40. On
continue de cette manière : Donnez-eri- la moitié
aux pauvres, & ne rappeliez dans votre efpjit que
l ’autre moitié 3 5°. On ajoute : Rendez à moniteur.
( ou à madame ) ce que vous lui avez emprunte
, & fôuvenez-voüs qu’on vous en a prêté
p.récifément autant que vous en aviez perde 3 6°.
On demande à la perfonne qui a fait le calcul, fi
elle fait bien ce qui lui'refte 3 elle répond qu’ oui 3
& on lui répond : Et moi aujfi je le fa is , i l vous
refit précifément le. même nombre que j e vais-cac 1er
dans ma main 3 70.’ On prend dans fa "main cinq
pièces d’argent, & on dit à la perforine : Nommez
ce qui vous refte 3 elle répond cinq , .& auffi-tôt
on ouvre la main pour lui montrer cinq pièces 5
là-deffùs on ajoute-finement : Je favois. bien que
votre réfultat étoit cinq 5 mais fi vous aviez penfe
un très-grand nombre , par exemple, deux ou
trois millions, le réfultat auroit été beaucoup
plus grand, & je n’aurois pas eu aîiez de pièces
pour en mettre dans ma main un nombre égal à
votre refte. Alors la perfonne croyant que le réfultat
de ce calcul doit être différent félon la différence
du nombre penfé, s’imagine qu’il faut
connoître ce dernier nombre pour deviner le réfultat
,; mais cetfé idée eft fauffe 3 c a r , dans le
cas que nous venohs de fuppofer, quel que foit le
nombre penfé , il ne-peut jamais refier que cinq 3
en voici la raifon : La fomme dont on donne la
moitié aux pauvres n’eft que de deux fois le nombre
penfé plus dix 3 donc, quand les pauvres ont
reçu leur part, il ne refte qu’une fois le nombre
penfé plus cinq ) ‘or , ce nombre penfé fe trouve
retranché, quand on rénd ce qui étoit emprunté ;
donc il ne doit refier que cinq.
On v o it , par-la y qu’il efl,facile de connoître
d’avance le réfultat , puifqu’il eft la moitié du
»ombre donné dans la troifième partie de l’opération
3 par exemple , quelque fôit ; le nombre
penfé, le refte .fera 3.6 ou 25 , félon qu’on aura
donné 72 ou yo.
Nota. i Q. Que fi oh fait le tour plufieurs fois
de fuite ,-il faût-que le nombre y donné-dans la-
troifième partie du calcul, foit toujours différent;
car, fans cela, le réfultat féroit plufieurs fois le.
fiiême, ce qui pourroit être remarqué par la com-
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pagnie, & lui montrer 3 par là , la marche qu’on
a fuivie.
Nota. z Q. Quand on a .fini les cinq premières
parties du calcul pour avoir un réfultat, il convient
de ne pas lé nommer d’abord , mais de continuer
l’opération pour la compliquer, en difant,
par exemple : doublez ce refte, retranchez deux ,
ajoutez trois, prenez le quart, &c. On peut fui-
vre mentalement le calcul pour favoir de cdmbiea
le premier réfultat augmente ou diminue. Cette
marche irrégulière ne manque guère de dérouter
les efprits pénétrans qui voudroient la fuivre.
Deviner le nombre de jetons qu une perfonne a caché
' dans fa main , & cela , fans lui faire aucune
•' qutfiion..
Jedifoisun jour à quelqu’un : Monfieur , mettez
dan^une main trois pièces dé monnoie & fix
dans l’autre , je devinerai dans quelle main vous
en aurez mis fix : Je vous entends, me dit cette
perfonne, vous me ferez peut-être doubler ou
tripler le nombre que1 j’aurai dans ma main droite;
après ce-ia , vous me'ferez augmenter ou diminuer
ce double ou ce triple, en me faifânt ajouter
ou fouitraire quelque, nombre 3 vous me demanderez
le relie ou la fomme , & vous conaoî-
trez par-là le nombre primitif : Vous n’y êtes
pas , lui répondis-je , vous ferez le, calcul tout
bas, & je ne vous ferai aucune queftion : Mais ,
më répliqua-r-il, fi je fais le calcul tout bas , c e
fera, pour vous ,. comme fi je n’en faifois point ,
& ce calcul ne pourra pas vous fervir à 'deviner':
Que vous importe ? lui dis-je donnez-vous
un peu de patience , & vous verrez que j’ai raifon.
Alors il mit trois pièces dans .une main de
fix dans l’autre , & je commençai à faire le calcul
de cette manière : i° . Doublez le nombre qui
eft dans votre main droite 3 z ° . triplez celui qui
eft dans la gauche 3 30; ajoutez ce double avec ce
triple pour en connoître la fomme ; 40. partagez
cette fomme en deux parties égales 3 50. d’une,
des moitiés retranchez onze ; 6°. doublez le
relie '3 70. àjoutez-y le nombre trois, &c. &c.
A chaque article il ne répondoit que par ces
mots: Cêft fait ; & cependant, je devinai qu’ il
y avoit trois pièces dans la main droite & fix
dans la gauche ; il crut.que j’avois deviné par cas
•fortuit 3 mais je lui obfervai que fi , pour faire
;ce to.ur- je n’avois eu d’autre moyen qu’un heù-
rè|ix hafard, je n’aurois pas pu'être affuré,comme
j e l ’étois yd'ë ne jamais le manquer.
Pour faire ce tour , il faut obferver , i° . qu’ il
n’y a que les cinq premières -parties du calcul
iqui foient néceffaires , les deux dernières étant
Surajoutées poiir détourner un pêu les perfohnes
.qui voudraient deviner ; . 1 ° . que la .quatrième &
Ja cinquième parties de l’opération ne font direc