
une matière. très-inte reliante, convenir-, a v ec le
c o r re lp o n id an td 'e x p r im e r , à chaque m o t , par
des noe u d s , un certain nombre de lettres inutiles
dont on fero it abftraétion dans la ledture.
(D e c r e m p s ) .
Moyen d'apprendre aux enfàns a lire , écrire , def-
fincr,
V o ic i un moyen très-fimple d’e'nfeigner, fans
fra is à fes enfans., à lic e , é c r ir e , deffiner, & c .
O n coupe un quarré de verre de Bohême qu'on
dépolit d'un cô te en le frottant avec une-pierre
plate de grais & du fable bien humeCté. Sous ce
ve r re on place des exemples en g ro s jfc beau caractère
s l'enfant trace avec un crayon ordinaire 5
fur le cô té dépoli les lettres que l'on diftingue
encore parfaitement 3 on efiuiè enfuite les lettres
& il recommence.
A prè s cela , on lui fait effayer de tracer fur le papier
les mêmes lettres avec une plume 8 cde l'en cre.
L'enfant apprend ainfi. en. même-temps à lire &
é c r ire . Il pourra même, apprendre à. deffiner plu-
fieurs objets , une carte de. géographie , 8cc. II.
prendra connoiffance de la fable ,.de l’hiftoire natu
r e lle , 8c c .
O n a prouvé que par ce tte méthode un énfant
pourroit en huit jours de temps fo r t bien connoitre
la.pofition des. principaux états du monde.
Moyen, à!écrire pendant la nuit.
On a imaginé-.depuisquelque temps des tablettes
d’ivoire pour écrire pendant la nuit: ces feuilles
d ivoire entrent fous un cadre, dont les efpaces.
évidés.fervent à diriger la main., de manière que
le crayon en écrivant ne puiffe s'éloigner, de. la
ligne droite.
É CR ITURE EN OR : (w yq ; Encre d’ o r .)
É c r i t u r e s u r v e r r e . Faites enduire un verre;
a vec des couleurs fondantes^ par un peintre fur
verre 3 quand il aura. été.ainfi préparé, vous pourr
e z éc rire deffus avec une. plume, f in e , comme
vous fe r ie z fur du parchemin 5 mette z enfuite
v o tre ve.rre.au feu., l'éc riture y reftera pour toujo
u r s , fans que l’eau ni le feu puiffent y faire la
moindre altération.
É c r i t u r e b l a n c h e e t d u r a e l e s u r d u
v e r r e . Prenez une. dragme de. blanc de cérufe
que v o is délayerez dans de l ’eau claire 5 formez
avec ce tte pâte de petites tablettes que vous ferez
féchei; au foleil 3 mettez-les enfuite fur une pierre.;
ajoutez de bonne huile de l in , 8c trois gouttes
de vernis 3 b ro y ez le tou t de. manière que l'on
puiffe s'en fervir pour éc rire ; formez des caractères
autour d’ un verre 0 0 d'un autre v a iffe au ,
ro u g e s , bleus ou 4e toute autre couleur 3 çette
éc riture durcira, avec le temps, au point que 1 W
ne pourra point l ’effacer.
E n c r e a v e c la q u e lle o n p e u t éc r ir e f u r un verre p a r le
m oy en d e s r a y o n s du f o l e i l .
| D iffolve z de la craie dans l'eau forte jufqn'i
jconfiftance de. lait j v e r fe z -y une bonne diffo-
ludon d’argent î gardez le tou t dans une bouteille
d e v e r r e blanc qui foit bien bouchée 3 louf.
que vous, voudrez vous en fervir 3 découpez des
lettres à jour fur un morceau de papier, & le
co lle z fur un des côtés de ce tte b outeille 3 expofez
la au fo le i l , de manière que fes rayons puiffent
palier au travers de l’ouverture des lettres fur U
furface de ce tte liqueur 3 alors l’ endroit éclairé
où fe trouvera la. liqueur fe moircera , & le relie
demeurera blanc. O b fe rv e z de ne point remuer
la bouteille pendant le temps que dure cette opération.
C ra y o n fym p a tk iq u e p o u r éc r ir e f u r l e verre.
Formez un crayon avec de la craie d’Efpagne
ou du v itr io l de Chypre 5 fe rve z vous-en pour
•écrire fur une glace ou morceau de verre , &
effacez l’écriture a vec un linge ; lorfque vous voudre
z la faire p a ro ître , il fuffira d’ haleter deffus
ce tte g la c e , ce tte écritnre p a ro îr 8c difparoît à
plufieurs reprifes. On peut en faire ufage pour
différentes récréationsi
M o y e n d e f a i r e r e v iv r e la v i e i l l e , é c r itu r e .
Il eft de v ieu x titres , de v ieu x a& e s , des chart
e s , des manuferits de plufieurs f iè c le s , qu’on,
v eu t çonfulter , foit par çu r io f îté , foit pour s’éclaircir
fur des affaires importantes, mais, l’ écriture
en eft quelquefois prefque tou t-à-fa it effac
é e , il y a fouvent des lignes entières-qu'on ne
peut parvenir à, lire . U n ’bénédictin a imaginé une
liqueur qui fait revivre ces-anciens manuferits,
redonne aux caraétères prefque entièrement effacés
leur forme*, & le.s fait reparoïtre fous leur
première fraîcheur. C e tte liqueur eft des plus fa*
cile s à faire 8c à.appliquer fur l’éc riture.
On choifît un pot qui puiffe tenir trois çhopines
d'eau» on prend des oignons blancs dont on enlè
v e l'en veloppe la plus épaiffe 5 on les coupe en
morceaux m in c es , on en.emplit environ les trois-
uarts du p o t , que j ’ on achève de remplir avec
e l’eau 5 on y met trois noix de galle conçaffées}
on fait bouillir le tout pendant une heure 8c de*
m ie , & on y ajoute environ gros comme une
noiîette d'alun, de glace 5 enfuite on.paffe le tout
dans un lin g e , en exprimant fortement tout le
fuc des oignons , 8c on réferve ce tte liqueur
q u i , lo ffq u 'e llç eft froide 9 a Je çQup-çTççfi de
J’ orgeaç,
L ’orfqu'on v e u t en faire u la g e , un la fart chauffer
& elle devient claire ; or y trempe un li^ge
ou un papier que l’on applique fu r la îeui-lie dont
on veut taire revivre l’écriture 3 on approche-en-
fuite l’écriture du feu pour que la liqueur pén étre
mieux la première em p re in te , 8c l'o n a le
plaifir de vo it rev iv re les caractères avec tout
leur éclat. Si on n’ a que quelques mots d’effacés,
on fait chauffer un peu d e liqueur dans une o reiller
d’aTgent, & on l’applique de la manière qu’on
vient d'expliquer.
Voici un autre procédé encore plus fimple 3 il
confifte à mettre dans un demi-poiffon -d’efprit-
de-vin , y ou 6 petites n o ix de galles réduites en
poudre ; on préfente enfuite :le parchemin ou le
papier dont on veut faire revivre l’é c r itu re à la
vapeur d'eiprit-de-vin -que l’on fait ch auffer, &
enfuite on paife fur l'éc riture un pinceau ou du
coton que l’ on a trempé dans le mélange d ’ef-
prit-de-vin & de noix de galle. On peut encore
fi l’ on a de vieux papiers ou parchemins dont on
ne puiffe pas lire 1 écriture -du to u t , ©u fans beaucoup
de peine, les tremper totalement dans l’eau
où l’on aura fait diffoudre de la couperofè , âc on
les laifîera fiéçher 3 la couperofe en fera reparoïtre
l’écriture avec, un air neuf.
Il arriveroit la même ch o fe fi on les trempait
dans de l’eau où l’ on auroit fait in fu fe rd e la noix
de galle 3 l ’ une 8c l ’autre de ces drogues ont le
même effet pour faire reffortir l’écriture : mais il
faut bien fe donner de garde -de tremper le papier
ou le parchemin dans l’ une 8c l’autre enfemble ;
car alors il deviendrait tou t n o i r , & il feroit ab-
folumënt. perdu., parce que c ’eft le mélange des
efprits de ces deux matières qui fait la bafe de
l’encre à éc rire , & qui en forme la couleur.
L’eau fimple quelquefois fait affez reparoïtre
l’écriture pour la pouvoir lire. Mettez le parchemin
effacé par le temps dans un fçeau d'eau dë
puits fraîchement tirée > au bout d'un inftant
retirez le titre 3 mettez-le fous preffe entre d,eux
papiers, pour l'empêcher de fe. raccornir en fêla
n t ; lorfqu'il fera bien fe c , s'il n’ eft pas encore
bien lifible , recommencez l'opération jufqu'à
trois fois, l'encre revient dans fon premier état,
le parchemin ne change point de couleur, & en
acquiert une uniforme. Ce fecret eft inféré dans
le fupplément à la diplomatique pratique de le
Moine.
*jfage d'un oignon coupé par le milieu ,-ck trempé
dans le vinaigre 3 on ne fa it qu'en imbiber lé g è rement
ce que l'on veu t lire.
maniéré de f a i r e d ifp a r o it r e V é c r itu r e f u r le p a p ie r &
p a r c h em in .
Un prétend q u'il faut prendre deux dragmes
de chair de lièvre b rû lé e 8c p u lv é r ifé e , a vec 4
dragmes'de chaux v iv e auffi p u lv é r ifé e , mêler le
tout en fem b le , le mettre fur le papier ou parch
em in , Sc l'y laiffer pendant un jour 8c une
nuit 3 toutes les lettres fe trouveront effacées. Il
y a lieu de croire que la chaux v iv e tou te f e u le ,
où-peut-être mêlée avec une cendre animale quel-,
conque ou des os calcinés réduits en p ou d re , produira
le même effet. On fait auffi que les acides
légèrement affoiblis, diffolvant les par tic aies métalliques
du f e ï qui donnent la couleur noiré -à
l'e n c r e , ont la propriété de faire difparonre l 'é criture.
Il faut p ren d re , dit ICunkel, une demi-
once d'ambre jaune ou g r is , la b royer dans une
once d'huile de v itrio l o ù d'eau fo r te ; paffer
enfuite avec un pinceau de c e mélange fur chaque
lettre -qui fera auffi-tôt emportée : mais il faut
enfuite y m ettre un peu d’e a u ,fan s q u o i le papier
deviendroit jaune.
ELE C TRICITE .
Si les merveilles de Y é le c t r i c i t é ont pccupé
depuis plus, de cinquante années les plus habiles
phy fic iens, elles ont é té auffi pour -quantité d'autres
perfonnes un o bjet d'amufement auffi curieux
qu'agréable & inftruétif. En e f f e t , le fpec-
tacle étonnant d e éé-s- nouveaux phénomènes ne
pourroit qu 'ex citer dans les uns le défit d'en pénétrer
les cau fes, •& dans ces derniers , celu i d ’en
connoître les effets. Q u o i q u 'il en fo it, on ne peut-
difeonvenir que fi c e tte partie intéreilante de la
■ phyfique do it beaucoup aux recherchés approfondies
& aux expériences multipliées des fa-
vans qui nous ont précédé , & qui exiftertt aétuel-
fement 3 il n’eft pas moins conitant que ceux qui
ont voulu feulement s’ en récréer , ont contribué
à la découverte de plufieurs effets qui ont conduit
ces premiers à fonder plus avant dans des
myftères qui fembloient paffer l ’étendue de leurs
connoiffances ( 1 ) .
L'expérience la plus célèbre ( z ) , qui jettant un
jour nouveau fur la caufe de ces phénomènes^ a
pour ainfi dire fait fortir Y é le c t r i c i t é de l ’obfcu-
ritéd on t elle e to it encore enveloppée , n'a-t-elle
pas é té l'effet du hazard 8c ne peut-on pas en conclure
que ceux qui cherchent à varier les effets
de Y é l e c t r i c i t é , en les appliquant à des objets d'a-
mufemens,.pourront procurer ( par les expériences
qu'on leur v o it journellement tenter ) quei-
. (1) Peut-être n’y a-t-il pas une feule branche de
icicrice où on ait fi peu dû. au génie & plus au ha-
fard ; de forte que ceux qui donneront un peu d’attention
à cette fçicnce ne doivent pas défefpèrer d’ajouter
quelque chofe de nouveau au fond des découvertes
électriques.
(i 'I L’expérience de Leyde , découverte par M»
de M u feh em b r o e ck .