
promptes. Cette obferyation feroit a réitérer
avec plus de loin.
On pourra donc mefurer une diftancé inaccef-
flble au moyen du Ton. Pour cela., qu'on fe iafle
un pendule à demi-fécondes , au moyen d une
balle de plomb d'un démi-pouce de diamètre,
qu'on fufpendra à un f i l , de manière que-, du
centre de la balle au point de fufpenfion, il y
ait précifément 9 pouces 2 lignes du pied-de-roi ;
qu’au moment où l'on appercevra la lumière de
l'explofion d'un canon, ou d'un moufquet , on
laide aller ce pendule , & qu'cn compte les
vibrations jufqu'au moment où l’on entend le
bruit : il eft évident qu’il n’y aura qu'à multiplier
par ce nombre celui de fûo pie a s , & 1 on ;
aura la diftancé où l’én eft de l'origine du
bruit.
On fuppofe le temps calme, ou du moins que
le vent ne loit que tranfverfal. Si le vent fouffloit
du lieu où s'eft faite l'explofion vers l’obferva-
teur , 8c qu'il fût violent 3 il faudroit ajouter a
la diftancé trouvée autant de" fois deux toifes ou
12 pieds, que l’on aura compté de demi-fe-
condes} 8r au contraire il faudra les ôter , fi
le vent fouftle de l'obfervateur vers le lieu où
fe Fait le bruit. On fçait en effet qu'un vent
violent fait parcourir à l'air environ 4 toifes par
fécondé ; ce qui eft à-peu-près un 42e de la viteffe
du fon. Si le vent eft médiocre, on pourroit
ajouter ou ôter un 84e > 8c s’ il étoit foible, quoi-
que fenfible , un 168e : mais je crois , du moins
dans le dernier cas , cette correction fupavflue j
car, peut-on fe flatter de ne pas fe tromper d'un
168 e dans la mefure du temps /
Il fe. préfente chaque Jour dans les rades 8c fur
les côtes , de la mer, l’occafîen de mefurer ainfi
des diftances.
Le moyen qu’on vient de décrire peut fervir,
dans les temps d'orage, à juger de la diftancé
où l'on eft du foyer de l’explofion. Mais comme
im peut n’avoir pas fous fa main un pendule
pareil à celui que nous avons décrit, on pourra
fe fervir, au lieu de pendule, des battemens de
fon pouls, en obfervant que , lorfqu’il eft très-
tranquille ; l’intervalle entre chaque battement
équivaut à-peu-près à une fécondé } mais quand
le pouls eft un peu agité & élevé , chaque battement
ne vaut guère que deux tiers de fécondé.
Comment les fons peuvent fe répandu dans tous les
feus fans confufion.
C e f t un phénomène allez finguljer, que celui
que pré fente la tranfmiffion des fonsj car , que
.plufieurs perfonnes parlent à-la-fois, ou jouent
de quelqu’ inftrument, leurs fons différens le font
entendre à-la-fois, ou à fa même oreille , ou à
plufieurs oreilles, différentes, fans qu'ils fe confondent
en traverfant le même lieu dans des fens
différens,.ou qu'ils s'amertiffent mutuellement.
'i âchons de rendre une railon fenfible de ce
phénomène.
Cette raifonréfide fans doute dans la propriété
des corps élaftiques. Qu’on conçoive une file, ce
globules à refforts égaux, 8c tous appuyés les
uns contre les autres > qu’ un globule vienne
frapper avec une viteffe quelconque le premier
de la file : on fçait q u e , dans un tems très-court,
ie mouvement fe tranfmettra à l’ autre extrémité,
-enforte que le" dernier globule en recevra le
même mouvement que s’ il avoit été choqué immédiatement.
Je fuppofe maintenant que deux
globules vinffent à-la-fois choquer , avec des
viteffes inégales,les deux extrémités de la file ,
[voyez fig. I , pl. I . Amufemens d'Acoujiiaue , tome
8 dés gravures]. Le globule a , l’extrémité A .,
8c le globule b , l’extrémité B > il eft certain^
par les propriétés connues des corps élaftiques |
que les'globules a 8c b, après un inftant de r-^pos,
feront repouffés en arrière, en faifant échange,
de viteffe, comme s’il fe fuffent choqués immédiatement.
Soit à préfent une fécondé file de globules,
qui coupe la première tranlverfalement } les mou-
vemens, de cette fécondé fe tranfmettrqn't, au
moyen du globule commun , aux deux file s ,ils
fe tranfmettront dis-je , d un bout à l’autre de
cette file , tout comme fi elle étoit unique, ainfi
uedans la première : il en feroit de même, fi
eux, trois, quatre ou plus de files fe croifoient
avec la première, ou dans le rtiême point, ou
dans des points différens. Les mouvemens particuliers
imprimés au commencement de chaque
file , fe tranfmettroient à l’autre bout, tout
comme fi elle étoit ifolée.
Cette comparai fon me paroît propr e^ à faire
fentir comment plufieurs fons fe tranfmettent
dans tous les fens, à l’aide du même milieu :
il y a cependant quelques petites différences que
nous ne devons pas cmïimuler.
Car premièrement on ne doit pas concevoir
l’air, qui eft le véhicule du fon comme compofé
de files élaftiques, diipofées aufli régul cr;ment
que nous l’avons fuppofe } chaque particule de
l'air eft fans, doute appuyée fur plufiîurs autres
à-la-fois, 8c fon mouvement fe communique par-
là en tout fens ; de-là vient aufii le. fo n , qui
parviendrait à une diftancé très-grande, prelque
fans aucune diminution, s’il fe communient oit
comme onia fuppofé, en éprouve une conlidé-
rable à mefure qu’il s’éloigne du corps qui le
produit. Il y a cependant apparence que, quoique
le mouvement par lequel le tranfmet le fon loit
plus complique, il fe réduit, en dernière ana-
îy fe , à quelque chofe de femblable à celui qu’on
a décrit plus haut»
La fécondé différence confifte, en ce que les
particules de l air, qui affe&ent immédiatement
fe fens de l’ouïe , nont pas un mouvement de
tranfiation comme le dernier globule de la file ,
qui part avec une viteffe plus ou moins^ grande,
a l’occafion du choc fait à l’autre extrémité de
la file : il n’eft queftion dans l’air que d’un mouvement
de frémiffement 8c de vibration, q u i,
en vertu de l’élafticité des particules aériennes,
fe tranfmet à l’«xtrémité de la file , tel qu’il a
été reçu à l’autre extrémité. Il faut concevoir que
le corps fonore imprimé aux particules de l’ air
qu’il touche, des vibrations ifochrones à celles
qu’il éprouve lui-même} 8c ce font les^ mêmes
vibrations qui fe tranfmettent de l’ un à l’autre
bout de la file , toujours d’ailleurs avec la même
yîteffe ; car l'expérience a appris qu'un fon grave
n'emploie pas, toutes chofes d’ailleurs égales,
plus de temps qu’ un fon aigu à parcourir un
efpace déterminé.
Des échos s leur production : kîjtoire des échos les
plus célèbres : de quelques a., t 'es phénomènes
analogues.
Rien de fi connu que l’écho. Il faut cependant
convenir que, quelque commun que foit ce phénomène
, la manière dont il eft produit ne laiffe
pas d’être enveloppée de beaucoup d'obfcurité,
& que l’explication qu’on en donne lie rend pas
entièrement raifon de toutes les circonftances
qui l’accompagnfent.
Prefque tous les phyficiens ont attribué la formation
de l’ écho à une réflexion du fon , femblable
à celle qu’éprouve la lumière quand èlle
tombe fur un corps p o li} mais, comme l’ a ob-
fervé M. d’Alen.bert dans l’article Echo de Y Encyclopédie
y cette explication n’eft pas fondée 5
car fi elle l’é t c it , if faudrait, pour la production
de l’écho , une furface p o lie } ce quj n’eft
pas conforme à l ’expérience. En effet, on entend
chaque jour des écnos en face ^l'un vieyx mur
qui n’eft rien moins que p o li, d’une maffe de
rocher, d’une forêr, d’un nuage même» Cette
réflexion du fon n’ eft donc point de la même
nature que celle de la lumière.
Il eft cependant évident que la formation de
l’écho ne peut être attribuée qu’à une répereuf-
fion du fon ; car un écho nev fe fait jamais entendre
qu’au moyen d'un ou de plufieurs obftacles
qui interceptent le fon, 8c le font rebrouffer en
arriéré1. Voici la manière la plus probable de
concevoir comme cela fe fait.
Nous reprendrons pour cela notre comparaifon
des fibres aériennes, avec nne file de globules
élaftiques. Si donc une file de globes élaftiques
eft infinie, on fent aifément que les vibrations
imprimées à un bout fe propageront toujours du
même c ô té , en s’éloignant fans ceffe j mais fi cette
file eft appuyée par une de fes extiémités, le dernier
glopule réagira contre toute la file , 8c lui
imprimera en fens contraire le même mouvement
qu il eût imprimé au refte de la file , fi elle n’eût
pas été appuyée : cela doit même arriver, foit
que l’ obftacle foit perpendiculaire à la file, foit
qu’il foit oblique, pourvu que le dernier globule
loit contenu par fes veifins.: il y aura feulement
cette différence v que le mouvement rétrograde
fera plus fort dans le premier cas, 8c d’autant plus
fo r t, que l'obliquité fera moindre. Si donc les
fibres aériennes 8c fonores font appuyées par une
de leurs extrémités, 8c que l’ obuacle foit allez
éloigné de l'origine du mouvement, pour que le
mouvement dire# 8c le mouvement répercuté ne
fe faffent pas fentir dans le même inftant perceptible
, l’oreille les diftinguera l’un de l’autre, 8c
il y aura écho.
Or on fait pir l’expérience, que l’oreille ne
diftingue point la fucceffion de deux fons, à
.moins qu’il n’ y ait entr’eux un intervalle au moins
u'un 12e de fécondé j car, dans le mouvement
h plus rapide de la mufique inftrumentale, dans
lequel on ne fauroit, je crois, apprécier chaque
mefure à moins d'une fécondé, douze notes
feroient tout au plus ce qu’ il feroit polïible de
comprendre dans une mefure , pour qu’on pùt
diftinguer un fon après l’autre : cojïféquemment
il faut que l’obftacle qui répercute le fon foit
afiez éloigné , pour que le fon répercuté ne
fuccède pas au fon direél avant un 12e de fécondé
} 8c comme le fon parcourt dans une fécondé
environ 1120 pieds, 8c conféquemment
environ 93 dans un 12e de fécondé} il s'enfuit
que l'obftacle ne doit être éloigné tout au plus
que de 45 à jo pieds, pour qu'on puiffe diftinguer
le fon répercuté du fon direû.
Il y a des échos fimples 8c des échos com-
pofés. Dans les premiers, on entend une feule
répétition du fo n } dans les autres, on les
entend deux, trois, quatre fo is , 8c davantage »
on parle même d’échos où l’on entend le même
.mot répété jufqu’ à .40 8c yo fois. Les échos
fimples font ceux où il n’y a qu’un féal obftacle ;
car le fon répercuté en arrière, continuera fa
route dans la même direction , fans revenir de
nouveau fur fes pas.
Mais un écho double, triple, quadruple, peut
être produit de plufieurs manières. Qu’on fuppofe
, par exemple, plufieurs murailles les unes
derrière les autres, les plus éloignées étant les
plus élevées : fi elles font chacune diipofées à
produire un écho, on entendra autant de répétitions
du même fon qu’il y aura de ces obftacles.
L’autre manière dont peuvent être produites
ces répétitions nombreuies, eft celle-ci. Qu’ on