
686 jours 23 heures 27 minutes , ou de près de
deux ans. Sa diftance moyenne au foleil eft environ
les | de celle de la terre, o u 3 plus exactement
, de 1 y 2000 parties j dont le rayon de T orbite
terreftre contient 100000.
On apperçoit quelquefois des taches fur le dif-
que de Mars : elles ont fervi à démontrer qu’il
tourne fur un axe à-peu-près perpendiculaire à
fon orbite , 8c que cette révolution s’achève en
24 heures ^.o minutes. AinfîJes jours des habitans
de Mars3 s’ il y en a , font à-peu-près égaux aux
nôtres, 8c il y règne un équinoxe perpétuel , puisque
fon équateur fe confond avec fon orbite.
Quant à la groffeur de Mars , elle eft à-peu-
prés égale à celle de la terre.
§. V I I . De Jupiter.
Après Mars, fuit dans l’ordre des planètes ,
celle de Jupiter. Sa diftance du foleil eft environ
cinq fois plus grande que celle de !a terre à cet
aftre, o u , plus exactement, ces diftances font
entr’elles comme 52 à 10.'La durée de fa révo- |
lution autour du foleil eft de 11 ans 317 jours
12 heures 20 minutes. Son diamètre , comparé à
celui de la terre , eft 10 fois aufli grand , enforte
que fon volume eft 1000 fois aufli confîdérable
que celui de notre g'obe.
Cette maffe n’empêche cependant pas que la
révolution de Jupiter autour de fon axe ne foit
beaucoup p us prompte que celle de là terre. En
effet, les taches obfervées fur le difque de Jupiter
ont appris que cette révolution eft de ÿti $6 ' , en-
forte quelle eft plus de deux fois aufli rapide j
& , comme un point de l’équateur de Jupiter eft
dix fois aufli éloigné de l’axe de cette planete ,
qu’un point de l ’équateur de la terre ne l’eft de
l ’axe terreftre , il fuit de-là que dans Jupitér ce
point fe meut avec une vîteffe environ vingt-quatre
fois aufli grande.
Aufli a-t-on obferyé que le globe du Jupiter
n’eft pas parfaitement fphérique , 8c même qu’il
s’éloigne affez de la fphericité parfaite : il eft un
fphéroïde applati par les pôles 5 8c le diamètre de
fon équateur eft à celui qui va d’un pôle à l’autre
dans le rapport de 14 à 13 , fuivantles obferva-
tions les plus récentes, & faites avec .les inftru-
mens les plus parfaits.
L’axe de Jupiter eft prefque perpendiculaire au
plan de fon orbite, car fon inclinaifon n’eft que
de 3 degrés : ainfi les jours & les nuits doivent,
fur cette planete, être en tout tems prefque égaux
les uns aux autres. : .
La furface de Jupiter eft le plus fouvent parfe-
mee de taches en -forme de bandes, les unesobf-
cures, les autres lumineufes : il y a des temps où ,
l ’on a peine à les apperceyoir, 8c elles ne font pas :
également marquées dans leur étendue, enforte
qu’elles font comme interrompues : leur nombre
varie aufli, & on ne les voit guères qu’ av#c de
fortes lunettes, ou lorfque Jupiter eft le plus voifîti
1 de la terre. L ’année 1773 a été très-propre i
; ces.obfervations, parce, que Jupiter s’ eft trouvé le.
plus près de l’orbite de là terre qu’il eft poflible.
La planete de Jupiter étant environ cinq f0is
’ plus éloignée du foleil que la terre, il eft évident
que le diamètre du foleil doit y paroître cinq fpjs
moindre, ou d’environ 6 minutes feulement : l’éclat
du foleil y fera conféquemment 25 fois moindre
que fur la terre. Mais une lumière 25 fois
moindre que celle du foleil eft encore une lumière
très-vive , 8c plus que.furfifante pour dbnner un
très-beaii jour : ainli les habitans de Jupiter (car
probablement il y en a) ne font pas à cet égard
Fort à plaindre.
Mais s’ils font à cet égard traités moins favora-
1 blement que ceux de la terre, ils font à d’autres
égards bien mieux partagés} car, tandis que la
terre n’a qu’une lune poiir la ^dédommager de
l’abfence du foleil, la planete de Jupiter en a
quatreGalilée en fit le premier la découverte, &
elle lui fervit à répondre à ceux qui obje&Oient
contre le mouvement de la terre Timpoflibilits
de concevoir comment la lune pouvoit accompagner
la terre dans fa révolution. La découverte de
Galilée leur ferma la bouche.
Les Satellites de Jupiter tournent autour de lui,
dans des temps 8c à des'éloignemens indiqués par
la table fui vante -
Ordre des Diftance en demi- Temps period.
Satellites. . diam. de Jupiter. J. H. M.
Ier . * f 5 y;. ; * . . . . I . 18 27’
2e * > - [M .•*' '* /• * IJ : H
3e •- • • H Ü - > • - 7 3 -43
4 e * • • • • ! v t i6 16 32
Les habitans de Jupiter ont donc, à cet égard,
de grands avantages fur ceux de la terre 5 car,
avec leurs quatre lunes , il 'eft bien difficile qu’il
n’y en ait pas toujours quelqu’une fur l’horizon
qui n’eft pas éclairé du foleil : ils les auront quelquefois
toutes quatre, l’une èn. croiffant, l’autre
pleine, l’autre demi-pleine : ils les verronts’éclip-
f e rcomme nous voyons de temps en temps la
lune perdre fa lumière en entrant dans l’ombre
projetée par la terre , mais avec cette différence,
que beaucoup plus près de Jupiter, eu égard à fa
maffe , elles ne fçauroient paffér derrière lu i , à
l ’égard du foleil,.fans fouffrir d’éclipfes.
Les aftronomesne fe font pas bornés à conftater
l’exiftence de ces lunes attachées à Jupiter ; ils
©Dt plus fait-, 8c ont prédit leurs é.eiipfes avec ai\,
moins autant d’exa&itude que celles de notre
lune. Les éphémérides aftronomiques présentent
; à chaque jour du mois l’afpeét des fatellites de
[Jupiter, l’heure à laquelle leurs éclipfes doivent
■ ^ v e r , 8c h elles font vifibles ounon fur l’horizon
du lieu : on y trouve aufli le moment ou quelqu un
| de ces fatellites doit fe cacher derrière le difque
de Jupiter, ou difparoître en paffant au-devant.
Ces prédirions, au refte, né font pas de pures
curiolités } on en tir© une grande utilité pour la
I détermination des longitudes fur terre.
§. V I I I . De Saturne.
Cette planète eft de toutes la plus éloignée du
j foleil, 8c celle qui préfente le fpe&acle le plus
[ fingulier par fes cinq lunes 8c l’anneau qui f environne.
Elle fait fa révolution autour du foleil en
ïiç) ans 174 jours 6 heures 36 minutes} 8cfadif-
! tance moyenne à cet aftre eft neuf fois 8c demi
plus grande que celle de la terre au fo le il, o u ,
plus exadement, comme 954 à 100} enforte ,
1 ue file demi-diametre de l’oroite de la terre eft
s 32 millions 400 mille lieues, celui de l’orbite
de Saturne fera ae 305) millions 96000 lieues.
A une diftance aufli immenfe, le diamètre apparent
du foleir, pour un fpe&ateur placé fur
Saturfie, n’eft plus que le s -fÿ de ce qu’il eft pour
nous, c’eft-à-dire d’environ x' £18c fa lumière doit
être 90 fois moindre, ainfi que fa chaleur. Un
habitant de Saturne , tranfporté dans la Laponie ,
que dis-je ? fur les glaces des pôles de la terre,
y éprouveroit une chaleur infupportable} il y pé-
riroit, ce fèmble 3 plus vite qu’un homme plongé
dans l’eau bouillante, tandis qu’un habitant de
Mercure géleroit dans les climats les plus ardens de
notre zone torride.
Il eft probable que Saturne a un mouvement de
rotation fur fon axe } mais lès meilleures lunettes
n’ont encore fait voir fur fa furface aucun point
remarquable, au moyen duquel ou puiffe apperce-
cevoir 8c déterminer cette rotation.
La nature femble avoir voulu dédommager Saturne
de fon éloignement du fole il, en lui donnant
cinq lunes , qu’on appelle fes- fatellites. La
table fuivante préfente leurs diftances du centre
de Saturne en demi-diametres de cette planete, 8c
la durée de leurs révolutions.
Satellites i Diftances.
i er . . I m f 15.
2e f . -, 2 f .
r ■ ■ ViVjiir
4 e • . . . . S .
r : . . . . 1 4 .
Nous ne nous étendrons pas fur les avantages
que tant de lunes doivent procurer à cette pis v
nète : ce que nous avons dit de Jupiter eft , à plus
forte raifon, applicable à Saturne.
Mais quelque chofe de plus fingulier que ce'*
cinq lunes, c ’eft l’anneau qui environne Saturne.
Qu’on fe repréfente un globe placé au milieu d’ un
corps circulaire } plat, mince, 8c évuidé concentriquement,
enfin, quel’oeil foit à l’extrémité d’une -
ligne oblique au plan de cet anneau circulaire }
tel eft l’afpeél que préfente Saturne confidéré avec
un excellent telefcope, 8c telle eft la pofîtion du
fpeélateur terreftre. Le diamètre de Saturne eft à
celui du vuide de l’anneau , comme 3 à j , 8c la
largeur de l’anneau eft environ égale à l’intervalle
entre l’anneau 8c Saturne. On eft affuré que cet
intervalle eft vuid e , car on a vu une fois une
étoile fixe entre l’anneau 8c le corps de cette pla-,
nete : ainfi cet anneau fe foutient autour de Saturne,
comme feroit un pont concentrique à la
terre, 8c par-tout également pefant.
Ce corps d’une conformation fi fîngulière, eft
alternativement éclairé par le foleil d’ un côté Sc
de l’ autre} car il fa it, avec le plan de l’orbite de
Saturne, un angle confiant 8c d’environ 31? 201 ,
en reliant toujours parallèle à lui-même } ce qui
fait qu’il préfente au foleil tantôt .une face, tantôt
l’oppofée : ainfi les habitans de deux hémifphères
ôppofés de Saturne, enjouiffent alternativement.
Quelques obfervations femblent prouver qu’il a un
' mouvement de rotation autour d’un axe perpendiculaire
à fon plan , mais cela n’ eft pas encore
abfolument démontré.
On voit quelquefois, de la terre, la planète de
Saturne fans anneau. C ’eft un phénomène aifé à»
expliquer.
Trois , caufes font difparoître l’anneau de Sa-
' turne. i p II difparoît lorfque fon plan prolongé
paffe par le fo le il, car alors fa furface eft dans
l’ombre , ou trop foiblement éclairée par le foleil
pour fe faire appercevoir de fi loin } 8c fon tranchant
eft aufli trop mince pour que , quoique
éclairé , on puiffe le voir d’une pareille diftance.
Cela lui arrive lorfqu’il eft vers le 19e degré 45
minutes de la V ierge 8c des Poiffons.
20 On doit encore perdre de vue l’anneau de
Saturne, lorfque fon plan prolongé paffe par la
terre} car alors le lpeaateur terreftre n’en apper-
çoit que le tranchant, qui eft, comme nous l’avons
d it , trop mince pour pouvoir affeéler de fi loin
l’oeil du fpeélateur terreftre} en effet ce a’ eft alors
qu’ un filet de lumière de quelques fécondés de largeur.
30 Enfin l’anneau de Saturne difparoît, lorfque
fon plan prolongé paffe entre' la terre 8c le foleil 5
j car alors le plat de l’anneau, tourné vers la terre ,
I n’eft pas celui que le foleil éclaire. On ne fçau-
Revolutions.
1. H. M.
1 21 18
2 17 4i
4 12
22 41
7 9 7 48