PALING ENESIE. Voye^ aux articles CATOP*
t r iq u e , Éc ritu re.
PANACHE E T PANTINS ÉLECTRISÉS.
V oy ei Éle ctricité.
PANTOGRAPHE. Infiniment qui fert à copier
le trait de toutes-fortes de deffins & de tableaux,
& à les réduire, fi Ton v e u t, en grand ou en
petit. Jl eft fort utile : & fur-tout depuis quJil
a été p Jïfeétionné par M. Langlois, pour les per-
fonnes, qui ne fachant point defliner , peuvent
prendre* tous les traits d'un deffin avec la pltfs
grande exaêlitudê.Ceux mêmes qui favent defliner,
peuvent en faire ufage pour réduire un grand
tableauén un p e tit, ou, bien un petit en graivc^wr
cela avec la plus grande préciflon poflible. %
C et inflrum^nt eft compofé de quatre vei
mobiles, ajuftéës enfemble fur quatre pivots, &
qui forment entre elles un parallélogramme. A
l'extrémité d'une dé ces règles prolongées, eft
une pointe qui parcourt tous les traits du tableau,
tandis qu'un crayon fixé à l'extrémité d'une autre
branche femblable , trace légèrement ces -traits
de même grandeur en petit ou en grand, fuivant
- qu'on a difpofé fon pantographe fur le papier
eu un plan quelconque, fur lequel on'veut le
rapporter. Le pantographe, tel qu'il a été rectifié
par M. Langlois ,.eft de la plus grande préciflon
on peut travailler-même avec promptitude. Cet
habile ingénieur dû roi a très-heureufement corrigé
tous les défauts des anciens pantographes,
principalement par le moyen d’un canon de métal,
dans lequel il place un porte-crayon, qui preffant
feulement par fon poids & autant qu'il le faut
tftir le plan fur. lequel on copie , cède aifémènt de
.lui-même, en s’élevant & s'abaiflant aux inégalités
qu’il rencontre fur ce plan. A la tête du porte-
crayon s'attache un fil avec lequel on le foulève
à volonté:, pour quitter un trait & en commencer
un. autre , fans interrompre le mouvement des
règles &,fans les déplacer,. Mais il eft difficile
d'imiter par foi-même des inftrumens amenés à
cette perfection. Un tel panto'graphe eft préférable
à la fenêtre d'Albert Durer, au chaflis d'Ignace
©anti, ap cylindre creux de Balthafar Lancia , &
à l'équerre de Vignole & du Cigoli.
j i PAPIER INCOMBUSTIBLE. On dit que l’on
prépare -en; Angleterre une. eftpèce de papier qui
ne prend feu,:que. très-difficilement, &, qui eft
très-propre, par conféquenr, à. envelopper des
matières: qui prennent feu à la moindre * étin-
•çèlîe î tel,êft la poudre à tirer, La manière dont
«n préparé ce papier; eft’ très-fimple! 5 il fie s 'a git,
que défaire Aiflhudre de l'alun avec trois parties j
JcTeàu ,.| dé, fpà$~r du/'pàpiçr.ordinaire, deux fois j
; daûs çëfte'éau bbuiilahtecfiafgéè' âef)cè fè l, & d è j
*ïë* T a p e ' f é c h e f . JCe Tél J qui ' ffefP p.çhît j
inflaînmible^ ènr recouvrant5toute"ià Ynrf^ce j
ce papier, le rend en quelque forte ificombuf-
tible.
Il ' exifte un papier réellement incombuftible
que l’on fait avec de l'amiante, efpèce de fubftance
foflile qu’on trouve en divers pays dans les .entrailles
de la terre. Ce papier, feroit très-propre
pour tous les aétes publics & particuliers , d'où
dépend la fortune des citoyens. Ces actes bra-
veroient le danger des flammes 5 mais il faudroit
avoirtrouvé une encre qui pût réfifter aux flammes
fans en être détruite.,
Pour faire le papier d'âmiante ou d’asbefte,
on le broyé & on le pile pour l'amener à l'état
d'une matière cotorineufe : les pierres quf-il confient
étant broyées pàflènt à travers le tamis,
^• •ifene refte que l'asbefte ; enfuite on en fait-une
pâte, Sc on le travaille comme le papier ordinaire
mais jufqu'à préfent ce papier, étoit gris
& caftant ; on pourroit peut- être parvenir à le
perfectionner. ..
On fait aufli avec cette amiante une toile incombuftible.
Voyeç Amiante.
PAPIER PRÉPARÉ. Voye^ Écriture.
PARATONNERRE.
Un phyflcien a imaginé une machine, appellée
par lui paratonnerre , & qu'il Tegarde; comme un
préfervatif affuré contre le tonnerre. Ce paratonnerre,
ne diffère prefque d'un pârafoî, que par
quelques .petits accefîoires qui s'y adaptent aifé-
ment. La partie principale de cette machine comprend
j i ° . un taffetas bombé "à Tordinaire en
forme de dôme , mais -dont l ’une des coutures
eft recouverte en-deffus d'une trefte ou petit galon
d'argent ; 2°. un bâton ou manche d’un bois
léger, d'environ deux pieds de long 5.30. une
tringle de f e r , d'environ un demi-pouce de diamètre
& de huit'à dix pouces de long > placée
en-deflus' à I'oppofite du manche , & terminée
fupérieurement par un écrou ; .4 ° . un anneau,
des baguettes & un reffort également placés en-
deffus. Cet anneau , . glifîant fur la fringle de fer,
peut fervir tanta plier qu'à déplier les baleines,
& par leur moyen étaler lè taffetas ou le refermer
’y yQ, neuf à,dix baleines, chacune de deux
pièces , arcboutées à l'ordinaire , mais placées au-
aefîiis du taffetas, l'une de ces baleines attenant
le galon d’argent, armé d’un,bout de cuivre,
terminé par un écrou.
■ -Les acceflbires comprennent i ° . une verge de
cuivre mince,, longue d’un pied y.: terminée fu-
périeqrement par, une pointe fine, & inférieure-
méfit par une Vis qui s'adapte aifément, quand
on v eu t, à ,l'ecroù de la tringlë de fe r ; 2^. un
gros* fil de, laiton d’un pied & demi de long, terminé
pâf uqë 'petitè vis- qui; peut'1 s'adapter f au
befoih-y a’I'éëifbu 'du ^out-dè -cuivre 7 -dçnt noirs
avons dit que l’une des baleines étoit .'àrnféeV &
pointant obliquement de-là en bas >3P- trn cor-
donnet d'argent pendant au bout inférieur de ce J
fil de laiton, & terminé par une petite houppe
de frange de la même- matière, traînant un peu
à terre..
Avec ce paratonnerre bien monte , M. Barbeu
Dubourg prétend qu'on peut paffer fans crainte
fous des nuées orageufes, ou fous des cucurbites
éleélrifées. Dès,qu'on approchera de la diltance
du choc, la pointe .fapérieafe àë la verge ^attirera'fur
elle tous les feux , qui feront conduits
de là innocemment tout le long de la tringle,
du galon, du bout de cuivre, du fil de laiton,
du cordonnet & de la. houppe, tous excellens
conduéleurs métalliques, jufqu'à la terre qui eit
le réfervoir commun du feu éleélrique, dont Jl
ne paflèra pas la moindre étincelle au travers du
taffetas qui n'a aucun attrait pour lui. Cette
çnachine lè monte & démonte en un inftant,_&
en moins d'une minute l'on peut convertir ion
parafol en paratonnerre , ou fon paratonnerre en
parafol.
. : Quand il ne s’ agira que-de charger un appareil^
éleélrique j ici le moyen eft proportionne à la
caufe mais les effets / que peut produire la_ plus -
forte machine éleélrique, n’entreront jamais en
comparaifon avec l'aétivité de 1 eleélr.icite naturelle..
N’eû il pas à craindre que le courant électrique,
déterminé par la pointe du paratonnerre 3
n’enveloppe dans fon volume celui qui le porté
& ne le rafte périr. Vpye^ a Varticle É l e c t r i c i t é .
PASSE-VIN. Les loix de l’EIydroftatique nous
apprennent que le vin de Bourgogne eft à 1 eau
de pluie , prife dans une température moyenne,
comme 95 3 eft à mille , ou à 1 ; & que la
différence de péfanteur' fpécifique , ou de densité
entre deux liqueurs hétérogènes, fuffit pour
d’inégales pefanteurs. lien eft de même fi > au
de remplir cette bouteille de vin , on la remplit
d'eau, & qu’on la plonge dans un verre plein de
vin rouge, le vin monte dans la bouteille, 8c
l'eau defcend, & va fe placer au fond du verre.
Tèlle a été l'origine du pajfe-vht petit in h u ment
les déplacer l’une par l’autre , ou lés féparer
Tune de l’autre. Joignons l’expérience à la théorie.
T renez une petite boutelBe , dont le goulot très
étroit n’ait pas plus de deux lignes de diamètre ,
Zc un vafe de verre qui excède la hauteur de
cette bouteille d'un pouce ou deux ; ayez aufti
un petit entonnoir avec lequel vous puiffiez y
verfer du vin. La bouteille ainfi_remplie, pofez-
Ta dans le vafe également plein d’eau, de manière
qu'il y en ait par defîiis le goulot de la bouteille ;
©n vérra auffi-tôt le vin fortir par ce goulot .
1k s’élever, en forme d’une petite colonne ,. fur
la furface de l’eau. On appercevra en même-temps
l’eau , qui fe plaçant au fond de la bouteille ,,
prend la place du vin. C ê déplacement vient de
ce que les parties de l’eau / plus pefan.tes_ que
celles- du vin , s’ inflnuant dans la bouteille ,
-élèvent alors, & déplacent celles^ du vin , qui
font plus légères , & les forcent à remonter naturellement
au defttis de la furface de l'eau. Gè
même effet a lieu avec plufîeurs1 autres liqueurs
de phyfîque aflez curieux, par l efpece d il-
lufion qu'il peut'préfenter aux yeux des per tonnes
qui ne font point inftruites fur çes matières
de phyfîque'; il reftemble aftèz a une cleplidre
de v e r re , c ’eft-à-dire que ce font deux petites
bouteilles de verre jointes enfemble par un col
commun étroit ; on entoure la partie inferieure
de quelques ornements qui cachent la petite bouteille
inférieure , fans que perfonne en foit înf-
truite ; on l’emplit de vin ,N on verfe enfuite
de l’eau dans la petite bouteille fupérieure, oC
l’on voit l’eau fe changer en quelque forte err
vin ; parce que l’eau , plus pefante, preflant lu t
le v in , c e lui-c i, plus le g e r , s’ é lè v e , & on voit-
le vin fe filtrer en Quelque forte à,travers de 1 eaiï
comme une efpèce de fumée.
. On prétend que fi l’on met un.mélange d'eau'
& de vin dans un vafe fait d’un tronc de lie r r e ,
l’eau fe filtre à travers les pores de ce vafe & qu îlî
n’y refte que le vin,parce que les corpufcules du
vin n’ont point la forme convenable pour par-
fer à travers les pores du bois , tandis que
de l’eau y pafîènt facilement ; mais ce qui paroïc
plus fingulier c’eft que le vin & 1 eau parviennent;
à‘ fe féparer.
PASTEL.
Secret pour fixer le pafiel.
La peinture en paftel eft fupénèure à la peinture
: : en huile , pour la vivacité1, la fraîcheur , l’éclat
du côl'oris & la fidélité de l’imitation. Elle a
: en outre f avantage de n’être point fujette à cés
reflets de lumière, qui ne permettent devoir la
beauté d'un tableau quë fous un certain point dè
vue. Ces précieufes qualités lui auroient fans contredit
fait donner la préférence , fi la durée &
la folidité étoient égales dans les deux manières.
Mais elle a le defagrément de fe détruire par le
moindre frottement. L'on v o it , au bout de quelques
années , cés chefs-d'oeuvres de l'art périr ,
parce que la pouftière du paftel fe détache ou fe
moifît , fur-tout fi l'on n’apporte point tous les
foins poffibles.pôur les garantir de, l'humidité &
dë la trop grande ardeur du foleil.. Or voici un
procédé dont une perfonne curieufe a fait l'é preuve
avec fuccès pour fixer le paftel. G'eft une
liqueur peu coûteufe , ...dans laquelle on ne fait
que plonger le tableau en paftel, l'efpace d'un
clin d'oeil. Cette liqueur fe prépare en faifant
fondre du bel alun en poudre dans deux verres
: d'eau bien claire : lorfque cette eau s'eft chargée
i de la quantité d'alun quelle peut diftoudre a ii
L X TT o A P A r