
En voici la traduction en vers français.
A mars t juillet > oftobre & mai.
Six Nones les gens ont donné;
Aux autres mois quatre gardé j
Huit Ides a tous accordé*
Le fens de ces vers eft, que le premier jour de
chaque mois eft toujours dénommé calendes5
Que dans les mois de mars, mai, juillet & octobre,
lés nones font au feptième jo u r , & dans
tous les autres au cinquième.
Enfin, que les ides font huit jours après les nones
, favoir, les quinzièmes de mars, mai, juillet
îk octobre, 8c les treizièmes jours des autres
mois.
Il faut préfentement remarquer que les romains
comptoient les autres jours à rebours, allant toujours
en diminuant ; f f ils donnoient le nom de
nones d'un mois 3 aux jours qui font entre les calendes
8c les nones de ce mois 5 le nom des ides
d ’un mois, aux jours qui font entre les nones &
les ides de ce mois 5 8c le nom de calendes d'un
mois 3 aux jours qui relient depuis les ides jufqu'à
la fin du mois précédent.
Ainfi dans les quatre mois, par exemple, mars,
mai, juillet 8c octobre, où les nones o n t6 jours,
le deuxième jour du mois s'appelle VI° nonas,
c'eft-à-dire le fixième jour avant les nones ,1a pre-
pofition ante étant fous-entendue. De même le
troifième jour fe nomme V ° nonas3 pour dire le
cinquième jour des nones , ou avant les nones > 8c
ainii des autres. Mais au lieu d'appeller le fixième
jour du mois IIe* nonas , on ait pridie nonas,
c'eil-à-dire la veille des nones. On dit auffi pof- j
tridie calendas, le jour d'après les calendes y pof- .
trïdie nonas , le jour d'après les nones ; pofiridie
idus 3 le jour d’après les ides.
P ROB L EME X V I I I .
Connaître quel quantième des Calendes, des Nones
■ & des Ides répond a un certain quantième d'un
mois donné. .
Il faut faire attention à la remarque qu'on vient
de faire, qui eft que' tous les jours qui font entre
les calendes 8c les nones, appartiennent aux noues
> les jours qui font entre les nones 8c les ides,
portent le nom des ides ; 8c que ceux qui font
entre les ides & les calendes du mois fuivant,
portent le nom des calendes de çe même mois.
C ela fuppofé.
i° . Si le quantième du mois appartient aux calendes
ajoutez 2 au nombre des jours du mois-.
8 c de la femme retranchez le nombre donné. Le
relie fera le quantième des calendes.
, Si vous voulez favoir, par exemple, à quel
quantième des calendes le 25 mai répond : ce
jour appartient aux calendes , puifqu'il eft entre
les ides de mai 8 c les calendes de juin. Le mois
de mai a 31 jours, auquel nombre ajoutez 2 5 de
la'fomme 33 retranchez 2 5 , il reliera 8 , qui
marque que le 25 de mai répond au 8e des calendes
de juin, c'ell-à-dire que le 25 mai étoit
appellé chez les romains V I11V calendas Junii.
20. Si le quantième du mois appartenoit aux
ides ou aux nones., ajoutez 1 au nombre des jours
écoulés depuis le premier du mois jufqu'aux ides
ou aux nones inclufîvement ; de cette fomme retranchez
le nombre donné, qui eft le quantième
du mois : le relie fera précisément le quantième
des nones 8 c des ides.
Je fuppofe, par exemple, que le quantième dit
mois foit le 9 mai. Ce jour appartient aux ides,
parce qu'il fe trouve entre le feptième jour des
nones & le quinzième jour des ides. Si on ajoute
1 à i j y & que de la fomme 16 on retranche 9,
le relie 7 marque que le 9e de mai répond au 7«
des ides de ce mois j c'eft-à-dire que |Ie 9e du
mois de mai étoit appellé chez les latins Vil*
idusMaii.
De même, lî le quantième du mois étoit le j e
de mai, ce jour appartient aux nones , parce qu il
eft entre le 'i 8 c le 7. Ajoutant donc 1 3 7 , 8 c de
la fomme 8 ôtant ƒ , qui eft le quantième du mois,
le relie 3 montre que le 5 e mai répond au 3 e des
nones; c'eft à-dire que ce jour-la étoit appelle
chez les romains 111° nonat Mail\
P r o b l è m e X I X .
Le quantième des Calendes , des Ides , ou des Nones,
étant donné , trouver quel quantième du mois doil
y répondre.
On fatisfera à cette queftion par une méthode
toute femblable à celle qu'on vient de donner dans
le problème précédent. Il y a néanmoins/cettç
différence, qu'au lieu de fouftrairë le quantième
du mois pour avoir le quantième dés calendes,
8 cc. on fouftraît le quantième des calendes pour
avoir celui du mois.
Je cherche, par exemple, à quel quantième du
mois doit répondre V I0 calendas Junii, le 6 des
calendes de juin. Puifque les calendes fe comptent
en rétrogradant depuis le 1« juin vers les ides de
mai , il eft clair que le 6 des- calendes de juin répond
à uti des jours du mois de mai. Et comme
ce mois a 31 jours ^ j'àjoiite 2 à 3;i ; de la fomme
33 je retranche 6 ^ qui eft le quantieme des calënfomme
par 1 f ; ce qui reliera indiquera le nombre
de l’indi&ion courante.
S o it , par exemple, propofée l'année 178p.
Ajoutez 3 , vous aurez 1783 ; divifez par 15 , le
relie fera 13 : ainfi en 1780, on comptoir 13 d’ in-
didtion.
On trouvera de même qu'en 1769 on comp" 1
toit 2.
Lorfqu'il n'y aura aucun refte, alors on aura 1 ƒ
d’indidlion.
De la Période julienne , & de quelques autres Périodes .
de ce genre.
La période julienne eft une période formée par
la combinaifon des trois cycles, favoir : le lunaire
de 19 ans', le folaire de 2 8 , 8c celui d’indïéiicm
de 1 y. La première année eft cénfée avoir été celle .
•où l'on eut 1 de cycle lunaire, 1 de cycle folâtre ,
On l’appelle aulïi indiftion pontificale, parce que
la cour de Rome s'en fert dans fes bulles 8c dans
toutes fes expéditions. Voici l’origine qu on attribue
à cet ufage. L'empereur Conftantin donna ,
en 312 j un édit par lequel il autorifoit dans
l’empire l'exercice de la religion, chrétienne.
Quelques années après, le concile de Nicee rut
affemblé, & condamna l'héréfîe d'Arius , ce qui
arriva en 328 : ainfi, dans l’efpace de quinze ans ,
le chriftianifme triompha de là perfécution 8c de
ï’héréfie. Cette durée de quinze années fut regardée
comme une période mémorable ; 8c, pour
en coaferver la mémoire, on établit lé cicle d m-
diâion, dont le commencement fut fixe au premier
janvier de l'année' 313, pour le commencer
avec l’année folaire , quoique , félon 1 inftitution
de Conftantin , l’époque de ce cycle eut été
fixée au mois de feptembre de l’an 312, date
de fon édit en faveur des chrétiens. Ce ne fut
cependant que l’ empereur Juftinien qüi ordonna
de compter par années d’indiétion dans les adles
publics»
Quoi qu’il en foit de ces origines, que le P . Petau
trouve fort douteufes } il eft certain que la première
année de l'mdi&ion eft la 313e. de J. C .
Ainfi l'an 312 auroit eu quinze d’ indiétion , fi dès-
lors on eût compté ainfi ; 8cen divifant ? 12 par 15,
on trouve que le refte ell J2 , ce qui fait voir que
la douzième année de J. C . ayoit 15 d'indidtion t
par conféquent, ce cycle eût commencé trois
ans avant J. C . , ou autrement la première année
de r 'ère chrétienne eût eu 4 d’indiêtion , ce qui
donne la folucion du problème fuivant.
P r o b l è m e X X .
Trouver U nombre de tIndibtîon romaine qui répond
à une année donnée.
Ajoute* 3 au nombre de l’année
Amufemens des Sciences.
8c 1 d'indiftion.
Si l’on multiplie enfemble les nombres
8c x y , le produit 7980 eft le nombre des années
comprifes dans la période julienne ; & par les.
lô ix des combinaifons, on eft alluré qu’ il, né
lauroit y avoir dans une révolution^ deux de
ces années qui aient à-la-fois les mêmes nombres.
Cette période , au refte, n’eft qu’une période
feinte ; mais elle eft commode, à caufe de fon
étendue, pour y rapporter les commencemens de
toutes les ères connues, même celle de la créa ■
tion du monde, fi l ’époque en étoit certaine j car ,
fuivant la chronologie commune , cette époque
devance feulement I’ ère chrétienne de 395.0 ans.
D’ailleurs., le commencement de la période
julienne devance cette même ère ans,
d’où il fuit que la création du monde répond à l’ an
1764 de la période julienne.
On demandera comment l’on a trouvé.' que
l'année de la naiffance de J. C. eft la 47x4'«'de
cette période. Le voici : On. démontre par un
calcul rétrograde , que fi les trois cycles., favoir:
le f la ir e , le lunaire > Scceluid’indiaion, avoient
eu cours lors de la naiffance de I ..C ., l’année où il.
naquit auroit eu 1 de cycb lunaire, iô de cycle
folaire, & 4 d’ indiétion. Or ces"caraâères font
propres à l'an 4714 de la période comme on le.
verra dans le problème fuivant. Jî faut donc adap-
' ter cette année à celle de la naiffance de J. C . ,
d’où , en remontant & calculant les intervalles
! des évèhemens anterieurs dans les ^ hiftoriens
profanes, & enfuite les livres faints, l’on trouve
entre cette année & la création d Adam, 39fG»
Si donc on ôte 3950 de 43:14 , on trouvera764.
Le commencernent de la période devance donc 1»