
Epoques des Evénements & An. delà Apres
des Eres les plus célébrés. P. Jul. J. c.
Le comm. de l'ere Chrétienne. ■ 4714 0
Le comm. de l’ere de l'Hégyre. • m<> 622
La prife de Conftantinople par
les T u r c s . ..................... • 6i 7 S 1461
La découverte de l ’Amérique. . . 62.06 1492
L’année courante 1778. . . . . . 6492 1778
Ainfî il refte encore 1488 ans pour achever la
première période julienne.
Nous dirons enfin, pour réfumer tout ce qu'on
a diïjufqu'à préfent fur cette matière, que l'année
courante 1778 eft ,
Depuis la- création du monde , félon le calcul
vulgaire , la 5728e.
De la période julienne , la 6492e.
De l'ère des. olympiades,. la 2e. de la 639e.
olympiade^
De l'ère de nabonalfar , la 2524e.
De l'ère de l'hégyre la 1 192e.
( Ozanam.)
A T T R A C T IO N ÉLECTRIQUE. L'attra&ion
eledtrique n'eft pas moins connue par fes effets
que l'attraélion magnétique. Le verre, le jais,
la c ir e ,le s gommes réfineufes, le diamant, le fa-
phir , les rubis, l'opale, l'améthyfte, l'aigue mar
in e , les bélemnites, le foufre, le maftic, la
gomme laque , l'arfenic , le fel gemme, l'ambre ,
le talc & l'alun de roche, o n t, comme l'on fait,
la fmgulière propriété d'attirer avec des degrés
d'aâivité plus ou moins fenfibles , après avoir
été échauffés un peu par le frottement, les corps
légers qu'on leur prefente. Ayez, un flacon de
.verre : frottez-le rapidement pendant une minute
ou deux fur un morceau de drap ou de flanelle.
Jetez un très-petit morceau de papier ou
une petale de fleur dans un baflïn, ou plat dans
lequel l’eau fort fort tranquille. Si on prefente ce
flacon à un. objet léger nageant fur l'eau , il l'attirera
fur-le-champ. ( Voye^ Electricité.)
AU RO R E BORÉALE. Electricité.)
AVEUGLES : leurs moyens de calculer. ( Voyez
Arithmétique. >
AUTOM A TE S. Voici comme M. Deeremps
expofe dans fà magie blanche dévoilée y plufîeurs
automates, avec l'explication de leur méeha-
nifme.
« M. Van-Eflin nous fît voir fon cabinet de
r machines : nous entrâmes dans une falle bien
I éclairée par de grandes fenêtres , pratiquées dans
le dôme qui la couvroit. Vousvoyez , dit M. Van,
Eftin, tout ce que j’ai puralfembler de plus piquant
& de plus curieux en méchanique 5 cependant
nous n'appercevions de tous côtés que des tapif,
fériés fur iefquelles étoient repréfentées des machines
utiles , telles que des horloges, des. pompes
afpirantes ou foulantes , des pompes à feu, des
cabeftans, des preffoirs, des moulins à vent, des
vis d'Archimède. »
cc Toutes ces pièces ont affiirément beaucoup
de valeur , dit en riant le curieux M . Hill ; elles
peuvent récréer un inftant la vue 5 mais il paroit
qu’elles ne produiront jamais de grands effets par
leur mouvement, & qu'elles prouvent plutôt ici
l'art du peintre que du méchanicien. »
«« M. Van-Eflin répondit par un coup de filflet :
auflitôt les quatre tapifferies fe lèvent & difpa-
roiflent, la falle s'agrandit, Sc nos yeux éblouis^
voient ce que l'induftrie humaine a inventé de
plus étonnant > d'un c ô te , nous voyons des fer-
pens qui rampent,des fleurs qui s’épanouiffent,
des oifeaux qui chantent ; de l'autre, ce font des
cygnes qui nagent, des canards qui mangent &
qui digèrent, des orgues jouant d'eux-mêmes, des
automates jouant du clavecin. *»
« M. Van-Eftin donna un fécond coup de fifflet.,
& tous les moûvemens furent fufpendus : il vaut
mipnx , dit-il, que je vous faffe voir quelques machines
en particulier; car vouloir tout obferver
dans le même inftant, ce feroit le moyen de ne
rien voir. Donnez, ajouta-t-il,toute votre attention
à cet orgue, aufli grand, beaucoup plus parfa
it, & plus harmonieux que ceux qu'on voit
ordinairement dans les églifes.. Auflitôt nous entendons
une mufîque militaire , ou dominent les
hautbois , les tym-bales & les trompettes. Bientôt
après nous entendons trois voix humaines-,.auxquelles
fuccèdent des. cors de chaffe, enfuite des
airs de flû te , de fifre & de flageolet. Sur la fin,,
un grand nombre de ces inflrumens jouant en-
femble , formèrent un orcheftre complet ; dans le-
même inftant, on voyoit à droite & à gauche ,'les
portraits: d'Archimède & de Rameau tout rayon-
nans de gloire > des flots de lumière fèmbloient
fortir de leur tête. *>
cc Savez-vous, nous dit M. Van-Eflin ,, pourquoi
dans ce concert, il y a plus de précifion dans-
la mefure, que dans les concerts ordinaires,: exécutés
par-des muficrens ? c'eft queçes inflrumens
réforment par une feule & même caufe qui les-
anime. Derrière les. tuyaux de montre , eft un
cylindre, énorme,,, garni comme celui d'une feri-
nette, de clous , q ui, paffant fucceffivement fur
le clavier ,fo n t baiffer a chaque inftant un certain
nombre de t ouches plus ou moins grand , fuivant
le befbin , & produifent fur elles le. même effet
nue les doigts d ’un habile organifte. Le cylindre
?nnrne toujours uniformément, parce q u il eft
,Alvté à un gros tournebtoche, dont les rouages
narSbement réguliers, font mis en mouvement,
par l’aftion toujours égale d'un poids de 800 livres.
! ?)eux roues de ce même tournebroche font em
j ployées à ouvrir, ou à fermer des regiftres | tandis
que deux autres font aller les foufflets. „
I » Quant à la lumière qui paroît fortir des por-
I traits d'Archimède 8c de Rameau , C eft une îliu-
| r,on ; de petits morceaux de verre cylindriques,
fur lefquels font marqués des- pas-de-vis, foqt
appuyés, d'un côté , fur un petit cercle, W
dePca7dre au portrait, 8c de B #
aboutir, comme vous voyez en divergeant, a un
: autre grand cercle concentrique, femblahles en
( cela, aux raies d’une roue qui divergent en allant
du moyeu à la jante. Ces petits cylindres de verte
I ont à leurs extrémités, des pivots fur.lefqu.ls us
I peuvent pirouettet, 8c dans la parue qui touche
I au petit cercle, ils portent chacun un petit pignon
f de fix ailes: une feule roue dentee a couronne
[ engrainant dans tous ces pignons, fait mouvoir
I dans le même inftant tous les morceaux de verre,
I qui, tournés-en vis comme des colonne? torfes,
I ne peuvent rouler fur leurs pivots , fans que leur
» partie la plus lumineufe change a tout, mitant de
I pofition, refpe&ivement aux yeux du fpectateur.
I C'eft pour cela que la lumière fernble les t par-
I courir, en allant au petit cercle au grand, ou du
« Un inftant après nous vîmes un canard, nageant
& barbo'ttant dans un vafe au milieu duquel
étoit un arbre chargé de feuilles Sc de fruits. Un
Jerpeht fortant du vafe , rampqit au tour du tronc ,
pour monter en ligne fpirale jufqti aux branches ,
©ù il fe cachoit dans les feuilles, il étoit fuivi
d'un fécond , d'un troifième , & de pliifieuts
autres ,qui parcouroient toujours le même efpace ,
& fe cachoient tous dans le même lieu. Ne croyez
pas, dit M. Van-Eftin, que les ferpens , fiaient en
grand nombre, dans le fond du vafe , il n'y en a
que deux en tout : tandis que l'un monte au-de-
hors, l’autre defeend dans l'intérieur, & c'eft
ainfi, qu'ils paroiffent tour-à tour, pour repré-
fenter à vós yeux.une vipérière inépuifable.
temps leur bec Sc leurs ailes, par le moyen de
quelques fils d’archal cachés dans leurs pieds. »
« Telles étoient les idées de M. H ill, lorfque
les deux feriris quittèrent la baguette fur laquelle
ils'étoient pèrehés, pour fauter fur une autre, Sc
lui prouvèrent pat-la, qu’ils étoient parfaitement
détachés.du fond de la cag e , & que par confisquent
ilsne1 pouvoient fe remuer, que par des
reflfofts cachés dans leur propre corps. Cependaht
la petiteffe extrême de leur taillé, la variété & U
multitude dê leurs moûvemens, qui ne pouvoient
être produit« que par une caufe fort compliquée ,
permettoient pas de croire que le principe de
wrtmrompnt fur rpnfèrmfi dans un fi DStlC
« M. Van-Eftin nous tira de l’embarras, en nous,
difant qu’il y avoit encore ici une petite illufion, :
elle ne confiée pas, dit M. Van-Eftin, à vous
perfuader, que ces oifeaux font vivans j car pour
obtenir cet e ffe t, il auroit fallu les couvrir de
plumes } mais à vous faire croire qu'ils font parfaitement
détachés du fond de la cage, quoiqu'ils
y foient réellement attachés par des fils de communication
, que vous ne voyez p o in t, & que
vous ne devez pas voir. »
ce Les deux baguettes fur lefquelles ils paroiffent
alternativement perchés, fe touchent, comme
vous v o y e z , par une de leurs extrémités, & forment
un angle d'environ 45 degrés. Les ferins
font détachés de ces deux baguettes, & tiennent
à une troifième , que vous ne diftinguez point ,
parce qu'elle femble toujours faire partie de l’une
des deux autres ; elle pafle rapidement de la première
à la fécondé, une de fes extrémités reftant
continuellement attachée au Commet de l’angle ,
tandis que l’autre décrit un arc de 45 degrés. C'eft
dans cette troifième baguette fixe fur un point,
& mobile dans toutes fes autres parties , que font
cachés les fils qui mettent le bec & les ailes en
mouvement : h baguette mobile pafle à l'impro-
yifte d'une pofitiori à l’autre , dans un inftant où
vous êtes occupé de quelqu'autre objet; & quand
même votrè ;arttehfiôù né fèrôit pas abforbé'e
toute entière par lè chant dès oifeaux, ou par le
trémouffément de leurà ailes , cette baguette fe
meut avec tint de rapidité , que vous ne fauriez
l'appereeyoir dans fon paffage. »
*« Dans une cage voifine , étoiënt deux ferins,
dont l'un chantoit une fanfare, tandis que l'autre »
failoit l'accompagnement : on les auroit pris facilement
pour des oifeaux naturels, s’ ils avoient été
couverts de plumes; mais l’artifte, q ui, fur ce:
point, n'avoit pas voulu faire illufion, avoit formé
leur corps avec des coquillages ', & leurs yeux
avec des pierres précieufes ; ce qui fit croire à
M. Hill, qu'une ferinette cachée dans le fond de
h cage chantoit pour eux & que le mouvement
d'horlogerie qui la faifoit jouer, remuoit en même
ce Bientôt après on monta un automate jouant
aux échecs ; il étoit femblable à celui qu'un mécha-
nieien Allemand a fait v oir , pendant quelque
temps à Paris & à Vienne en Autriche, fur lequel
un auteur a compofé un gros vôlurrie, & dont
quelques journaliftes étrangers ont fait un éloge
emphatique. »
ce Nous vîmes d'abord une figure d'homme, de
1 grandeur naturelle, habillée à la Turque, & aflîfe
[ derrière une commode, fur laquelle étoit plaçé