Fondre du fe r dans un in fiant , & le faire couler en
gouttes.
Il faut faire chauffer à blanc une barre de fe r ,
8c enfuite lui préfenter une bille de foufre j le fer
fe mettra tout de fuite en fufion , 8c coulera en
gouttes. Il fera à propos d'expofer au-deffous une
terrine pleine d'eau , dans laquelle les gouttes qui
couleront s'éteindront auffi-tôt. On les trouvera
réduites en une efpèce de fer de fonte.
On fe’ fert de ce procédé pour faire la grenaille
de fer pour la chafie> car ces grains de fer fondu
tombant dans l'eau , s'y arrondiffent allez bien.
Voici encose deux petites expériences que nous
ne donnons*ici 3 que parce qu'on a coutume de
leur donner place dans les récréations phyfiques.
‘ Faire fondre du métal dans une coquille de noix.
Prenez une pièce de monnoie très - mince ,
comme une pièce de 18 deniers ,. 8c même plus
mince encore j mettez-la, après l'avoir pliée en un
rouleau 3 dans une demi-coquille de noix , où elle
lo it environnée d'une poudre compofée de trois
parties de falpêtre broyé fin 8c bien defféché 3
deux parties de fleur de foufre 8c une de rapùre de
quelque bois tendre j mettez enfuite le feu à cette
poudre avec une allumette : la pièce de métal
fondra , fans que la coquille foit plus que fuperfi-
ciellement brûlée.
Cela vient fans doute de l'aétivité.de ce feu ,
aidé de l’acide vitriolique contenu dans le foufre ,
8c qui agit avec une telle promptitude , qu'il n'a
pas le temps de brûler la coquille de noix.
Partager une pièce de monnoie en deux dans fon
épaiffeur.
Fiçhez dans une table trois épingles , fur lef-
quelles vous placerez la pièce de monnoie *, mettez
au-deffus 8c au-deffous un tas de fleurs de foufre ,
auxquelles vous mettrez le feu : lorfqu'il fera
éteint , vous trouverez^ fur la patrie fupérieure
une fuperfiçie du métal qui fera détachée de la
pièce.
- On a obfervé que fur une pièce d’or 3 comme
un louis 3 on enleveroit pour 12 fous d'or 3 en dé-
penfant pour 30 à 40 fous de foufre ; ce qui fuffit
pour rendre cette expérience nullement dange-
reufe pour la sûreté publique. D'ailleurs la pièce
de monnoie perd en grande partie la netteté de
Ton empreinte 5 ainfi celui qui entreprendroit de
rogner ainfi la monnoie , feroit la vi&ime 4e fa
mauvaife volonté.
JFoye^ C O U L E U R S ( changeaient de ) Encre 3
Or f u l m i n a n t 3 Or p o t a b l e , P a l i n g e n e s i E j
P i e r r e p h i l o s o p h a l e , 8 c c .
Couleur que Von peut faire paroître ou difparoitre.
Prenez un flacon, _mettez-y de l'alkali volatil
dans lequel vous aurez fait dilioudre de la limaille
de cuivre j cela vous produira une couleur bleue.
Vous préfenterez le flacon à quelqu'un à boucher,
en lui faifant quelques plaifanteries j 8c au grand
étonnement de la compagnie, on verra la couleur
difparoitre , fitôt que le flacon fera bouché. Vous
la ferez reparoître aiiement en ôtant le bouchon,
ce qui ne paroîtra pas moins furprenant. "On voit
que. c'eft l'aétion de l'air qui fait tout le merveilleux
de ce changement. ( P i n e t t i . )
Champignon philofophique.
Parmi les phénomènes futprenans 8c nombreux
réfultans des divers procédés chymiques ,. un des
plus curieux fans doute eft celui de l'inflammation
des huiles effentielles par le mélange de l'acide
nitreux. Il eft *enN effet étonnant de voir une li-
. queur froide prendre feu lorfque l'on verfe deffus
une autre liqueur froide :_têl eft le procédé par le
moyen duquel on parvient à former en trois minutes
le champignon, nommé champignon philofo-
phique.
Il faut, pour faire cette opération fingulière, &
récréative, fe fervir d'un verre à patte un peu
grand , 8c dont la bafe fe termine en pointe,
comme 00 le voit dans la fig. 8. pl. IL. de la magie
blanche, tome VIII des gravures.
Vous mettrez dans votre verre une once d’ef-
prit de nitre bien raréfié > puis vous verferez deffus
une once d'huile effentielle- de Gayac. Ce
mélange produira une fermentation très-eonfi-
dérable, accompagnée de fumée , du milieu de
laquellè les fpeétateurs verront s'élever dans f ef-
pace de trois minutes un corps fpongieux tout-à-
fait femblable au champignon ordinaire.
Cette fubftance fpongieufe, formée de parties
grades 8c huileufes du bois de Gayac , étant fou-
levée par l'a ir , s'enveloppe d’une couche très-
mince de la matière dont eft compofée l’huile de
Gayac. ( P i n e t t i . )
CIGNE. Voyez une autre defcription du cigne
magique , à l’article M é c h A N I Q U E .
CLEPSYDRE HYDRAULIQUE. Parmi les
différentes manières de mefurer le temps, il n’en
eft pas de plus Amples que les fabliers ou clepfy-
dres > cependant on ne peut difconvenir que pour
peu que l'humidité s'introduife entré les capfules
de verre qui les compofent, les grains de fable
s'amoncèlent 8c ne peuvent plus paffer d'un vafe
dans l'autre ; cet inconvénient engagea le père
Dobrerizki, profeffeur de mathématiques, on
l'univerfité de Prague, de fubftituer au fable
dont nous venons de parler, deux liqueurs differentes
s
rentes, telles que le vin & l’eau. Par exemple, le
temps pendant lequel la liqueur la plus legere
pénètre la plus pefante que l’on met toujours
au-dèffus pour en prendre la place, eft 1 efface de
temps que cette clepfydre hydraulique mefuue.
Pour peu que l'on fe rappelle que l-eau relie colorée
par le vin qu'on y a faille filtrer dans un verre
à demi-plein , a moins qu’on ne verfe de vin très-
lentement te fiilla tim 3 8c même qu'on ne mette
un petit morceau de pain à la furface de l'eau , on
doit voir que la clepfydre qu'on vient de propo-
fer doit être fujette au même inconvénient. On
■ remédie à ce défaut en employant de l'huile
de ben 8c de l'efprit-de-vin coloré, au lieu de
vin 8c d'eau 5 fi on veut que l'efprit-de-vin foit
teint en rouge, on y met de l'ofeille ; du fafran,
fi on le defire jaune 5 de i'orcanette , fi on le
veut brun j enfin de l’indigo , fi on le veut bleu
Il faut avoir* la precaution de fouder un petit
tuyau de cuivre, qui déborde de quelques lignes
les deux côtés de la plaque de cuivre qui fe
place entré lès deux vafés qui forment la clepfydre.
On monte ce dernier comme les fabliers
ordinaires: on ne doit pas craindre que fon opération
foit jamais retardée ,,fur-tout fi 1 on employe
de l’efprit-de-vin que le grand froid ne fait
jamais geler dans nos climats-.
On donne le nom de clepfydre aux horloges"
mifes en mouvement par le moyen de l'eau.
Avant que l'horlogerie fût aufli parfaite , 8c d'un
ufage aufli commun qu'elle l'eft préfentement,
on mefuroit le temps par l'écoulement de quelque
liqueur. Chez les anciens, la clepfydre etoit
une machine fort groflière te peu jufte, dont
toute l'induftrie confiftoit à faire nager fur l’eau
un petit vaiffeau en forme de bateau garni d'une
verge , qui matquoit en montant, à mefure que
l’eau tomboit d'un autre grand vaiffeau, les efpa-
ces des heures fur une régie qui lui étoient oppo-
fées j leur exactitude alloit encore à faire .couler
l'eau par le trou d'une perle ou d'une canullé
d'or très-fine, qui étoient des matières qui ne
fouffroient point, difoient-ils, de craffe qui pût
boucher le trou, te qui, d'ailleurs, étoientfi pures
qu'elles ne fe cavoient point par l’eau. Depuis
on a beaucoup perfectionné ces machines , auxquelles
même on a appliqué des fonneries ,8c des
mouvemens méchaniques mis en jeu par la chûte
de l'eau plus ou moins précipitée. On leur donne
telle forme 8c figure que l’on v e u t, comme de
navire, de tour, de croix, de bête à quatre pieds,
. Sec* j cela-eft indifférent, pourvu'que l’on çonferve
les pièces effentielles qui font les tambours d'un
mouvement lent, prompt te mixte; ôn peut aufli
a la place du timbre faire chanter un coucou ou
autre oifèau, en y ajuftant un petit foufflet qui
• 1® levé à la place du marteau } mais il faut avouer
qu'elles ne font pas d'une précifion fi jufte 8c fi
Arfkufemens des Sciences».
réglée que Dos pendules , parce qu’en général la
vïteffe des écoulemens dépend non-feulement de
la hauteur perpendiculaire du fluide qu’on peut
aifément mefurer, mais encore de la quantité
des frottemens, du degré de fluidité 8c de
denfitê qui font variables , 8c qu’il eft difficile
d'évaluer. La liqueur paffe plus vite en été
qu'en hiver. Ces inégalités 8c ces incertitudes
doivent faire regarder les clepfydres comme
des machines, de curiofité plus que d'utilité. Il
en faut dire autant des horloges de fable , de feu
te d'air.
Nous donnerons feulement ici" la defcription
d'une petite clepfydre affez fimple, 8c qu’ il eft
très-aifé de fe procurer. Ayez un bocal de verra
ou feulement un vafe cylindrique de fayenée
d'environ un pied de haut fur quatre pouces
de diamètre, percez ce vafe par le bas , 8c
maftiquez-y un petit tuyau de verre de quatre
à cinq lignes de diamètre, 8c dont, le bout ait*
été diminué de groffeut à la lampe, d'un émail-
leur, de manière qu'il ne laiffe échapper l'eau
contenue dans le vafe que goutte à goutte t e très-
lentement.
C e vafe ainfi préparé fera couvert d'un cercle
de bois , au centre duquel on ménagera une
ouverture Circulaire de cinq à fix lignes de
diamètre.
Ayez un tube de verre d'un pied de hauteur 8c
de trois lignes de diamètre, ayant à une de fes
extrémités un petit globe de même matière ,
au-deffous-duquel vous mettrez un petit poids
qui le mette en équilibre fur l'eau , ou bien
inférez-y par l'ouverture fupérieure du tube un
peu de vif-argent. On colle un papier le long d®
ce tu b e , afin de le graduer.
C et appareil. étant fa i t , on remplit le vafe
d’eau i on y meule tube, te on place le cerclé de
boîs j l’eau doit s'écouler infenfiblement du vafe
par le petit tuyau dans un autre vafe au-deffus
duquel il eft pofé. On tient une montre bien
réglée fur l'heure de midi : on marque un trait
fur le pied du tube , à l'endroit où il touche Je-
bord Supérieur du couvercle ; à chaque heure on'
fait une pareille marque , jufqu à-ce qu'on ait indiqué
fur ce papier douze ou vingt-quatre heures ,
félon la groffeur qu'on aura donnée au vafe , ou
éu égard à la petiteffe de l’ouverture par laquelle
l'eau s'échappe ; ce qui forme.une horloge a eau
affez exa&e , t e qui fera d'un ufage continuel ,
en ayant foin tous les jours de la remplir deau
jufqu'à la hauteur néceffaire , pour que le tube
ainfi divifé indique l'heure à laquelle^ on la mon-
tera en cette forte , ce que cette même horloge
enseignera.
On ne doit pas , ayant réglé la diftançe d'une
heure fur le tu b e , fe Servir de ceue naêiRe
A a a