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fondamentale, fes faces ou renverfements , fa préparation
6c fa réfohmon ( i) .
• Table des Accords•
Celle qu’à donnée Roufleau dans fon diâion-
naîre de mufique a plufieurs inexaâitudes qui m’ont
déterminé à en donner une plus exa&e.
î ° . Sa divifion des accords en fondamentaux &
en accojds par fuppofition efl défeâueufe ; il falloit
encore y joindre les accords par retranchement.
X accord de feptième diminuée ni celui de fixte fu-
perflue ne peuvent être regardés comme fondamentaux
, n’étant, comme je viens de le faire vo ir , que
des dérivés dû accords fenfibles , dont on a retranché
la fondamentale. O r , comment un accord qui n’a
point de fondamentale peut-il être appelle fondamental
?
Il falloit donc, pour être exaéï dans fa divifion ,
çonfidérer le s accords dans leur état naturel, dans
leurs retranchements & dans leurs additions ; dans
la première claffe eulfent été les accords fondamentaux
dans la fécondé , les accords dérivés ; dans la
troiflême , les accords par fuppofition.
2°. La relation des modes majeurs & mineurs n’y
eft pas obfervée. Ce défaut remarquable fait qu’il
efl impoflibie de connoître à quelle corde du mode
appartient tel ou tel accord. Par exemple, ayant
pris pour formule du mode majeur le mode d'u t ,
il cft clair qu’il a dû prendre celui de la pour
fon relatif mineur. L ’accord de feptième diminuée ,
ne fe pratiquant de fon aveu ( voyez fon art. Septième
) que fur la note fenfible, & étant particulier
au mode mineur il auroit dû le placer fur la fenfible
du mode de la. Cependant il l ’a placé fur
celle du mode de ré ; c'efl-à-dire , qu’il a ■ pris
pour type désaccord de feptième diminuée ut S mi
fo l 7? b au lieu de fo l S f i ré fa.
D ’ailleurs , Raccord de fepdème fuperflue & fixte
mineure e f l , de l’aveu de Roufleau , « un accord
» de feptième diminuée fur la note fenfible, fous
» lequel la baffe fait la tonique ». Ayant pris pour
Y accord de feptième diminuée. . . . ut S mi fo l f i b 9
Yacôord de feptième fuperflue & fixte mineure devoir
donc être.
ré. ut^s. mi fo l fih , & non pas
la. fols, f i ré fa . Comment expliquer cette
inconféquence ?
La meme inexactitude fe trouve dans la difpofi-
tion qu’il a faite des accords de neuvième & des accords
de onzième. Car les fuppofitions, fuivant lui-
même , ne font que des fufpenfions. ( Voyez fon
art. Suppofition. ) La fufpenfion efl employée en
harmonie, pour faire defirer Y accord qui doit fuivre.
O r , on ne çlefire poinc un accord diffonarit. La fuf-
( t ) Voyez plus bas la table des rapports des
fyftême moderne, comparés avec ceux des
niques du çorps fçnore , A a , fig. j , 2 ,
&
fons du
Harmo-
3 » 4 j 5
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penfion fie convient donc qu’à une note portant
Y accord parfait ; c’eft-à-dire , à la tonique , & non
pas à la fécondé note ni à la quatrième. L\ac-
cord de neuvième efl donc mal placé dans f$
table fur le fa , & Y accord de neuvième 6c quarte
fur le ré.
3P. Il n’afligne pas toujours exaâement à chaque
accord fa véritable fondamentale. On ne voit pas
pourquoi il a pris Y accord de Ample feptième pour
fondamental de celui de grande fixte , 6c pourquoi
chacun d’eux ne pourroit pas être regardé
comme fondamental. Voyez l’art. Sous-dominante.
Mais l’erreur éfl beaucoup plus fenfible dans
Y accord de neuvième & quarte. Fout accord de onzième
efl primitivement un accord de feptième fous
lequel on fuppofe la tonique. Lorfque cette tonique
fait la quinte fous la fondamentale d’un accord de
feptième , il efl évident que cette fondamentale efl
dominante. Donc elle doit néceffairement porter
Y accord parfait majeur. L’accord la ut mi fo l ne
peut donc être regardé comme accord de dominante.
Il ne peut donc recevoir le ré par fuppofition.
Delà il s’enfuit encore que Y accord ré. la ut mi
fo l n’efl pas Y accord direél des accords de quarte ,
de feptième & quarte, ni de fécondé & quinte
que Roufleau lui affigne pour faces ou renverfe-
ments.
4°. On ne trouve dans cette table ni Y accord
que quelques harmonifles appellent de grande fop-
tième f i ré fa la , ni Y accord de fixte en mineur
ré fa la f i , lefquels font des accords dérivés de
différentes fondamentales. Voyez Impair.
50. Enfin , les accords par fuppofition n’y font
pas diflingués des accords par lufpenfion. On a
déjà vu que les accords qu’il a déduits de celui dé
neuvième & de celui de neuvième & quarte font
des accords par fufpenfion , & non par fuppofition.
Voyez ma Carte des accords-, fia;. 1 , cafes. II
& III. 9 o
La carte des accords que je propofe (voyez ibid. ,
fig. i ) efl compofée de fept portées ; une pour
chaque chorde du mode. v
Toutes les portées font divides en fix cafes ;
la première contient Y accord parfait fur chaque
note du ton. Tous les fons de cet accord devant être
pris dans l’échelle du mode, il s’enfuit que l’on a
çette fuite d’accords :
ut mi fol ; re fa la ; mi fol f i ; fa la ut ; fo l f i ré;
la ut mi ; f i ré fa dont ie dernier porte la raufi«
quinte.
Les cafés 2 & 3 contiennent les accords par
fufpenfions, lefquels, comme je l’ai dit plps haut,
ne conviennent qu’à la tonique.
L'accord de fécondé , tierce & qubite de la fécondé
cafe ut ré mi f o l , donne , par fes ren-
verfements :
Vaccord de feptième & fécondé ré mi fol
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■ X!accord de feptième & fixte . i mi fo l ut ré ;
. Et Y accord de fixte-quarte 6t quinte fo l ut ré mi.
L’accord de tierce-quarte & quinte de la troi-
fième café donne par fes renverfemens :
L1accord de quarte. . , . ut fa fo l ut ;
Xaccord de fécondé & quinte , fa fo l ut ;
Vaccord de quarte - quinte & . fo l m f ou
feptieme. . . . . . f a ut fa_
On verra à l’article particulier de cet accord la
raifon de l’introcluélion du ré qui ne fe trouve point
dans Vaccord direél ut mi fa fol.
La quatrième café contient les accords de fixte &
leurs renverfements. On a déjà vu que la médiante
& la fixième note ne comportent point cette diffo-
nance , non plus que la dominante ni la fenfible.
Toutes les cordes du mode peuvent porter la
feptième. La raifon en efl bien fimple. La réfon-
riance du coips fonore fait entendre cette feptième
comme confonnance au-deflus des accords parfaits
majeurs. O11 peut donc aiiffi la faire entendre fur
les mineurs comme confonnance.
' Mais on a déjà dit que les diflonances pouvoient
être placées au-deflus de la tonique, de la tierce ,
de la quinte & de la fixte confirmante d’un accord
parfait. La feptième peut donc être regardée comme
confonnance ou comme diflbnance fur un accord.
Comme confonnance , lorfqu’elle efl mineure fur
un accord parfait majeur y 6c comme diflbnance
fur les accords parfaits mineurs , lorfqu’elle efl
majeure. Je prouverai à l’article Septième que toute
feptième efl diffonante au-deflus d’un accord parfait
mineur.
La fixième. café contient les accords impairs.
( .Voyez Impairs. ) Le derniers de ces accords . . .
f i fa la ut fi fa la ut
15 i l 17 33 °U 5 7 9 11 appartient au mo-
de de fol. On en verra la raifort dans l’article
Impair.
Nomenclature des accords. Ufage de la table des
accords, pl, Ab. Tous ceux d’une même cafe portent
le même nom; ainfi que leurs différentes faces.
Mais celles-ci font diffinguées- entr’elles par les
voyelles a e , i , 0. Exemple : le deuxième accord
de la troifiéme cafe fe défigne ainfi : accord de
quarte i ; le quatrième de la cinquième café de
cette manière : accord de feptième o.
Le s'accords par fuppofition portent le nom de
Vaccord fondamental fans fuppofirion. Seulement
on défigne l’intervalle que fait avec la ; baffe la
note par fuppofition. Par exemple , la feptième fuperflue
fe défigne ainfi : a-scord de feptième avec
quinté fuppofée.lX efl inutile de défigner dans un
accord, la qualité de la fixte ni de la feptième ;
puifque tous les accords, excepté les impairs &
ceux par fubflitution étant formés de notes prifes
dans la gammç dg mode a la çoufloiffaoçe du ton
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fuffit pour déterminer les fons que l’oit doit employer
dans un accord fur une chorde donnée.
a On peut obferver, dit M. l’abbé Rouflier, traité
» des accords, page 36 , que dans les accords par
>j fuppofition , la note qui efl au-deffous de Yac-
» cord fondamental, étant comme furnuméraire
» ( d’où elle efl appellée note par fuppofition ) , ne
» peut jamais , ni elle , ni fon oélave, être tranf-
- » portée au-deffus du fon fondamental ; c’efl-à-
» dire, parmi ce qu’on appelle les parties ». Delà
il s’enfuit que la fuppofition n’augmente point le
nombre des faces d’un accord. A l ’égard des rapports
que produifertt avec la note par fuppofition
les renverfements de Vaccord fondamental ; il eft
/inutile de leur donner d’autres dénominations que
’ celles de l'accord fondamental. On peut même
s’épargner la peine de les chiffrer, en marquant au-
denus ou au-deflbus de la note par fuppofition ,
le fon fondamental de Yaccord avec un petit guidon
, & le chiffrer enfùite à l’ordinaire, ce De cette
manière, dit M. Mercadier de Belefla nouveau f y f
tême de mufique n°. 391 , tout feroit clair , on écar-
teroit les difficultés fans priver l’oreille du jjlaifir
que peuvent lui donner ces fortes de paflageè ,
C les points d’orgue. ) L’on pourroit même foula-
ger la mémoire par ce moyen , de tous les accords
par fuppofition , en obfervant feulement que îorfi-
qu’on mettroit plufieurs guidons fucceffifs fur une
même n ote , ou que le guidon ne devroit en bc-«
cuper qu’une partie , il faudroit divifer cette note
en parties égales aux valeurs que devroient avoir
les guidons correfpondants , & les lier enfuite avec
le chapeau ».
Il étoit donc inutile de faire , comme Roufleau ÿ
une cîafle particulière des accords par fuppofition.
Àuflime fuis-je contenté, dans ma carte des accords ,
de placer la note par fuppofition fous les accords
fondamentaux, en la repréfentant fous la forme
d’une, blanche.
J’ai fait de la même manière pour les accords
par fùbflitution : & dans l’ufage on feroit
très-bien de les regarder comme de fimples accords
par fuppofition. Alors u n s ou un b à côté du
guidon , indiqueroit l’altération accidentelle de la
tierce de Vaccord fondamental. Ainfi Vaccord de
feptieme fuperflue & fixte mineure fur le U , la .
yb/S f i ré fa , dans le mode majeur d’ut . feroit
défigné de cette manière V s ; je fuppofe que le
la
guidon fe trouve à la place du fol 8.
Les accords dela feptième cafenè font pasfiif»
ceptibles de renverfement, pour les raifons que
j’expoferai au mot impair. Je leur donne donc la
dénomination dimvairs , & je les défigne par un
u. On les nommera dans l’ufage , accord impair de
telle.corde. Par exemple:
| | marque Vaccord impair de la fécondé notej