
26 A C C A C C
Accord dc feptième diminuée & fes dérivés.
Xefonfondamen- Sa tierce, Sa quinte, Sa feptième,
ta l, au grave , : au grave, an grave, au grave.
Accord de fep- Delixtema- De tierce De.feconde
tième dimi- jeiire & fàuf- mineure fuperflue.
nuée. fe-quinte. & triton. '
Aucun des ions de cet accord ne peut s’altérer.
A c c o r d s p ar s u p p o s i t i o n .
(V o y e z Supposition. )
Accord de neuvième 6» fes dérivés.
Le fon fuppolé» Le fort fon- Sa tierce, Sa feptiè*»
au grave. damental, au grave. me , a»
Accord de neu- De feptiè- De fixte- De feptiè-
vième. me&uxte. ' quarte & me & fe-
'qiiinte., cônde.
Accord de fixte ajoutée & fes dérivés.
fon fondamen- . Sa tierce , Sa quinte, Sa fix te ,
ta l, au grave, au grave. ; au grave, au grave.
Accord de fixte De petite-* De fécondé , D e leptième
ajoutée- fixteajou- ajoutée. ' ajoutée,
• 't é e .
Nous joignons ici par-tout le mot ajouté -pour
diftinguer cet accord oi fes renverfés des productions
femblablès de Y accord de feptième.
Ce dernier fenverfement de feptième ajoutée
afeft pas admis par M. Rameau, parce que ce ren-
verfement formé' un accord de feptième , & que
T accord de feptieme”" eft' fondamental. Cette railon
paroît peu folide. 11 ne faudroit donc pas non plus
admettreda grande-fixte comme un renyerfement ;
puifque, dans les propres principes de M. Rameau,
ce même accord eft fouvent fondamental. Mais la-
pratique . des plus grands muficiens , 8c la fienne
pleine dément Texclufion qu’il voudrait établir.
Accord de fixte fuperfiue.
Cet accord ne le renverfe point, & aucun de
fes fons ne peut s’altérer. Ce n?eft proprement j
qu’un accord de petite-fixte majeure , dièfée par
accident,. ,8c. dans. lequel on .fubftitue quelquefois
laquinte à la quarte. ’ ’ , V, -, , 1
C ’eft un accord de feptième auquel on ajoute un
cinquième fon à la tierce au - défions du fondamental.
On retranche ordinairement la feptième , c’eft-à-
dire , la quinte du fon fondamental, qui eft ici la
note marquée en noir ; dans cet état l'accord de neuvième
peut fe renvèrfer en retranchant encore de
l’accompagnement l’oélave de la note qu’on porte
à la baffe.
Accord de quinte fuperfiue.
.C’eft Y accord fenfible d’un ton mineur, au-def*
fous duquel on fait entendre la médiante : ainfi c’eft:
un véritable accord de neuvième. Mais il ne fe renverfe
point , à caufe de la quarte diminuée que
donnerait avec la note fenfible le. fon ffiippofé
porté * à l’aigu, laquelle quarte eft un intervalie
banni-de l’hannonie.
Accord d’onzième ou quarte.
Le fon fuppofé , Idem.,en te- Le fonda- Sa feptième^
au grave. tranchant mental, au au grave,
deux Tons. graves.
Accord de ,neu- Accord de De feptième De fécondé
vième & quarte, quarte. & quarte. .& .quinte.
C ’eft un accord de feptiè me , au-defibus cîüqufel
on ajoute un cinquième fori à la quinte du fondamental.
On ne frappe guère cet accord plein , à
caufe, de fa dureté : qn en retranche ordinairement
là ’pèiiviêpiq 8ç la feptième-; & pour le renycifer^
ce retf^ncliejnent eft indifpenfablei,
a c c
Accord de feptième fuperfiue.
C ’eft Y accord dominant fous lequel la baffe fait
la tonique.
Accord de feptième fuperflue & fixte mineure.
C ’eft Y accord de feptième diminuée fur la note
fenfible , fous lequel la baffe fait la tonique.
Ces deux derniers accords ne fe renverfent point,
parce que la note fenfible & la tonique s’entendraient
enfemble dans les parties fuperieures ; ce
qui ne peut fe tolérer.
Quoique tous les accords foient pleins 8c complets
dans cette table , comme il le falloitr pour
montrer tous leurs éléments , ce n’eft pas à dire
qu’il faille les employer tels. On ne le peut pas
toujours, 8c on le doit très-rarement. Quant aux
fons qui doivent être préférés felon la placé &
l ’ufage des accords , c ’eft dans ce choix exquis 8c
néèeffaire que confifte le plus grand art du com-
pofiteur;. Voyez Comp@fi.tion , Melodic , Effet, Ex-
prefiion, &c. (Rouffeau.')
Fin de la table des accords.
Le refpeét que nous devons avoir pour tout ce
qui eft forti de la plume de Rouffeau, nous a obligés
de donner en entier cet article , malgré les erreurs
dont il eft rempli : nous allons y revenir pour
détruire ce qu’il contient de faux, 8c fuppléer à ce
qu’il a d’infuffifant.
• “ On divife les accords en parfaits & en impar-
>5 faits 8cc. >j. Cette divifion ; n’exifte plus au jour-,
d’hui. Les accords ne fe divifent qu’en çonfon- *
riants 8c en diffonnants. L’oppofé de Y accord parfait
eft un accord diffonnant.
“ Cet accord (Yaccord parfait, dit Rouffeau au
a» commencement de fa table ) conftitue le ton 8c
9? ne fe fait que fur la tonique, 8cc. si.
L accord parfait fe fait fur toutes les notes de
la gamme , excepté fur la feptième , parce que
c^ te fepfiéme n a point fa quinte jufte ; condition
effentielle pour qu un accord foit parfait. Il fe fait
particulièrement für la tonique , fur la quatrième
©c iur la cinquième du ton. Il ne conftitue donc pas
ton effentieileraent, a moins qu’on ne prétende
A C C 17
que l’on module toutes les fois qu’on fait entendre
, un accord parfait. Toutes les notes qui portent cet
açcord dans le cours d’un moreeau , fans qu’il foit
amené par une cadence parfaite, font appellées
par Bethify , notes cenfées toniques. 11 fentoit que
ce ne pouvoir pas être des toniques véritables ;
mais, imbu de ce préjugé que toute note qui porte
j Y accord nzxfàu doit être une tonique , il n’ofoit pas
’ les dépouiller tout-à-fait de cette qualité. U accord
parfait ne conftitue donc lë ton qu’au commencement
d’un morceau ,’ 8c lôrfqu’enfuite il eft amené •
. par une cadence parfaite. Voyez Cadence.
; c< Accord defeptième 8c fes. dérivés. La tierce,
! 53 la quinte 8c la feptième peuvent s’altérer dans
[35 cet accorda.
Ce précepte a befoin d’explication. Cette feptième
que l’on fait fur toutes Jes notes de la gamme,
excepté fur la cinquième, pour être diftinguée de
celle qui fe fait fur cette cinquième, c’eft-à-dire,
fur la dominante, doit être compofée différemment.
Le caraâère fp'éoiàl de la feptième de déminante,
eft d’avoir la tierce majeure 8c la feptième mineure.
Ainfi, lorfque la tierce d’une feptième fimple
eft majeure , fa feptième doit être auftl majeure ,
lorfque cette feptième ëft mineure, il faut que fa
tierce foit également mineure. La quinte eft fauffe
lorfque cette feptième fe fait fur la fécondé du ton
dans le mode mineur, 8c fur la feptième dans lç
mode majeur.
« Accord de fixte ajoutée 8cc. >3 Cet accord, que
Rartieau' 8c d’autres auteurs' ont préfenté commec
un accord fondamental , /a donné lieu à beaucoup
de difctifîions de querelles même , 8c lui a
! caufe particulièrement beaucoup d’embarras , pour'
le concilier avec celui de la feptième fimple , qui
fe fait fur la fécondé note du ton , 8c dont il n’eft
que le reiiverfement ; il lui a fait imaginer le doublé’
emploi ( voyez ce mot ) qu’on a long-tems tourné
en ridicule 8c qu’ôii a nni par oublier. Aujourd’hui
cet accord paroît n’être plus admis comme fondamental
, au moins dans la pratique ; il n’eft plus
guère employé , par les meilleurs auteurs , que
comme renverfementde Y accord de feptième. V o yez
aux mots Sixte ajoutée , Soudomtnante , les raifons
qu’on a eues de n’en parfaire de diftinétion. Nous
dirons feulement ici qu’elle eft abfolument inur
tile , 8c qu’eri confiderant que tous les accords
dans leur ordre direét, font formés de tiercés
? ajoutées les unes fur les autres ; on ne peut
s’accoutumer à regarder , comme direéi, un accord
■ dont le quatrième fon fait fécondé avec le
troifième, 8c fixte avec le fon donné pour fondamental.
Ce prétendu accord^ de fixte ajoutée n’a fait
qu’embrouiller exceflivement l’harmonie fans aucun
avantge ; 8c nous renvoyons, pour le pratiquer
, à Yaccord .de feptième fimple 8c à fes dérivés.
« Accord de sixte superflue : cet accord
»3 ne fe renverfe point, dit Rouffeau ; ce n’eft pro^
» prement qu’un accord de petite fixte majeure >
P i i