
tateuque copte, qui eft une tradudion d’une ver-
fion grèque.^i •'
On a dans plufîéurs bibliothèques la tradudion :
copte de prefque tous les autres livres du V . T.
& de quelques ouvrages des premiers pères. On
a plufîeurs Didionnaires copies , grecs & arabes , j
quelques liturgies, & des ouvrages myftîques. Tous j
ces manufcrits peuvent pëut-être être de quelque j
petite utilité pour l ’Hiftoiré eçcléfiàftiqùe ', & feront •
certainement d’un grand fècours pour là connoif- j
iârice de la langue & de : l’antiquité égyptienne, j
\M. d e S c h m id t d e R o s&a n )
(N.) COPULATIF, VE , adj. Qui fort à lier en- j
fèmblê des chofès homogènes. C ’eft le Véritable fèris
de ce mot en Grammaire. Les conjondionscopu- j
latives font celles qui défîgnerit, entre des’ pro- |
pondons fèmblables, une lialfbn d’unité>,: fondée
fur leur lîmilitude. Nous avons en françois une
conjondion copulative pour l’affirmation , & ; nous
en avons une pour la négation, ni. Exemples : Cicéron
& Quintilien font les écrivains les plus judicieux
de VAntiquité ; On ne doit imiter le Jlyle ni de
Pline ni de Sénèque.
On dit néanmoins , f i vous le voule^ & que je
le puijfe ; le premier verbe à l ’indicatif, & le
fécond au ïûbjondif ,'fèmblent indiquer que la con-
jondion copulative n’exige pas une lîmilitude bien
rigoureufè. Je réponds que tout verbe au fiibjondif
( Voye\ S u b jo n c t if ) conftitue une propofîtion .
lûbordonnée à une autre qui eft principale & di-
rede ; le verbe de celle-ci doit donc être à l’indicatif;
& li on ne le voit pas , c’eft qu’il y a une
■ elliplêj qui eft alors indiquée par le fiibjondif même :
jétablifîèz la plénitude de la phrafè, & tout devient
régulier ;^ vous le voule\ & ( fi la choie eft de
panière ) que je le puijfe.
Les conjondions copulatives (ont ainfi nommées
du latin Copulare ( accoupler ) ; & on ne peut accoupler
que des choies homogènes & fèmblables.
( M . B e a u z é e . )
(N.) CO Q U E T T ER IE , GALANTERIE. Syn.
Chacun de ces deux termes exprime un vice
qui a pour bafè l’appétit machinal d’un fèxe pour
l ’autre.
La Coquetterie cherche a faire naître des défirs ;
la Galanteriey à fàtisfaire les liens. ( M. B e a u z é e . )
La Coquetterie eft toujours un honteux dérégler
ment de l’efprit. L a Galanterie eft d’ordinaire un
vice de complexion.
Une femme galante veut qu’on l’aime & qu’on
réponde à lès défirs : il fuffit à' une coquette d’être
trouvée aimable & de pafîèr pour belle. La première
va fùcceflîvemenî d’un engagement à un autre ;
la féconde, fans vouloir s’engager,, cherchant fans
cefîè à vous féduire, a plufieurs amufèments à la
fois: ce qui domine dans l’une, eft la pafîion, le .
plaifir, ou l’intérêt; & dans l ’autre, c’eft la yanité ,1a
légèreté, la faufîeté* f
Les fe'mmes ne ’ travaillent guère à cacher’ leur
Coquetterie \ elles font plus rélérvées pour leurs
Galanteries^ pa'r’ce qu’il lénible au vulgaire que
la 'Galanterie dans une femme ajoute à la Coquetterie
: maïs il eft certain qu’un homme coquet
,a quelque choie de pis qu’un homme galant.
La Coquetterie eft un travail perpétuel de l’art
de plaire, pour tromper enlûite ; & la Galanterie
eft un ‘ perpétuel menfonge de l ’amour.
Fondée lu? le tempérament, la Galanterie s’ocr
cüpe moins' du -Coeur que des 'lèns ; au lieu que la
Coquetterie, rie connoillant point les fèns ; rie cherche
que l’occupation d’une.- intrigue par un tillii
de fâufîètés. Conféquerament c’eft un vice des plus
méprilàbles dans une femme; & des plus indignes
d’un homme. ( LÀ B ruyère & le- chevalier de
J aucourt. ) k: i
COR RECT, E. adj. Littérat. Ce terme défîgne
une des qualités du ftyle. La Correction conlîfte
dans l’oblervation lcrupuleulé des règles de la Grammaire.
Un écrivain très ^correct eft prefque nécef-
fàirement froid ; il me fèmble du moins qu’il y a
un grand nombre' d’occafions où l ’on n’a de la chaleur
qu’aux dépens des règles- rainutieufes de la
Syntaxe; règles-qu’il faut bien fè garder de mé-
prilér par cètee raifon -, car elles font .ordinairement
fondéés lùr une dialedique très-fine & très-folide;
& pour un- endroit qui fèroit gâté par leur obfèr-
vation -rigoüreufè, &^où l’auteur qui a du goût
lent bien qu’il faut les négliger, il y en a mille
où cette obférvation diftingue celui qui fait écrire
& penfèr, de celui qui croit le favoir. En un mot,
on ne doit pafîèr à un auteur de pécher contre la
Correction du ftyle, que lorfqtf’il y a plus â gagner
qu’à perdre. L ’exadicude tombe fur les faits
& les chofès ; la Correction, fur les mots. Ce qui
eft écrit exactement dans une langue, rendu fidèlement,
eft exad dans toutes les langues. Il n’en
eft pas de même de ce qùi eft correct ; l ’auteur
qui a écrit le plu s correctement, pourroit être tresî-
incorred traduit mot à mot de fa langue dans une
autre. L ’exaditude naît de la -vérité, qui eft une
& abfolue; la Correction f dès règles de convention
& variables. ( M. D iderot. ) •
* CORRECTIF, IV E , adj. Qui fért à corriger,
à rendre plus corFeâ:.-Ce mot fé prend plus çrdi-
nairement comme <fubftantif; & il fè dit alors de
ce qui réduit un' mot à' (bn (ens précis , unepenfée
à fort féns Vr-ai, une aéfion à l’équité- ou à l’honnêteté
, Une fûbftafice à un effèt -plds modéré ; d’oit
l’on vôit-que mut a fbn Corjeélif. On ôte de. la
force aux mots* par d’autres qu’on leur aflocie ; &
ceux-éi -fônt oü des prépofîtions, ou des adverbes,
ou des épithètes qui modifient & tempèrent l’acception
: rôri ramène à la Yérité fcrupuleufe lespenfées
ou les -prôpofitidns, le plus fôuvent en en reftrei-
gnant Fétendue ; on rend une aftion jufte ou décente,
par quelque compenfation ; on ôte à une fùbftance
fà violence , en la mêlant avec une'fùbftance d’une
nature oppofée. Celui donc qui ignoré entièrement
.l’art des^Correctifs j eft expofë en une infinité d’oc-
cafions à pécher contre la langue, la Logique , la
Morale , & la Phyfique. ( M. D id e r o t . ) -
^ On appelle fpécialement Correctifs, certains
.addoucifleménts qu’on, employé dans le difeours ,
.pour faire pafîèr favorablement quelque proposition
hardie , quelque, expreflîon trop forte , quelque métaphore
trop élevée ou trop rabajflée , quelque mot
nouveau , quelque tournure infolite & extraordinaire
: par exemple èn quelque façon ; s’il faut
ainfi dire ç pour ainfi dire ; s’il eft permis d ’ufer
de ce moi, de parler ainfi ; &c.
Virgile, après avoir décrit (Georg. IV. I 7° ‘J
les diverfès fondions des CyclopesJ dans les forges
,de Vulcain , leur compare les différentes occupations
des Abeilles. Non aliter, dit-il, & il ajoute
un Correclif'çom autorifèr fa comparaifon, f i par va
licet componere magnis. ) (M. B eauzée.) .
(N.) CORRECTION, f f. I.L’une des principales
qualités de l ’Oraifèn, laquelle confifte dans l’obfèr-
vation rigoureufè" des règles de la Grammaire &
des ufàges de la langue ; ce qui bannit de l ’Orailon
le fôlécifme & le barbarifme. ( Voye\ O r a i s o n ,
S o l é c ism e , B a r b a r ism e .) -
Toutefois un écrivain intelligent ne pouflè pas
toujours fès forupules, jufqu’à facrifier la vivacité
du ftyle , l’énergie de l’expreflîon , le feu de la
pafîion, aux procédés minutieux & froids qu’exige
la Correction : mais ce fâcrifice , il ne le fait, jamais
fans un befoin urgent, (ans être sûr d’avoir plus
-à gagner qu’à , perdre-; & même alors il s écarté le
moins qu’il eft poflible de la rigueur des règles,
& leur rend encore cet hommage en les tranf-
grefîant. ■ ■
C’eft ainfi que Racine met dans la bouche d’Her-
mione. ce beau, vers , fi noblement & fi heureufè-
ment incorred : 4 Androm. IV . 5 • )
Je ç’airaoîs, inconftant ; -qü’aurois-je fait, fidele? .
La Correction exigeoit je taimois, quoique tu
fufîes inconftant ; qu aurois-jt fa i t , fi tu avois^ été
fidèle ? Mais que fèroient devenues la vivacité &
l’énergie, fi nécefîàires dans une conjoncture où
une pafîion violente maitrife toutes les facultés d Her-
mione? a Dans fon transport, dit l’abbe d’Olivet,
» elle voudroit pouvoir dire plus de chofès qu elle
.n’ articule de fyllabes. »
Hors ces cas rares, où le génie, planant au
defîus des règles , v o it, avec une certitude qui
pour n’être qu’à lui n’en eft pas moins entière , ce
qu’il peut ofor au-delà de ce qu’elles preforivent;
la Correction eft d’une néceflité indifpenfable &
pour i’intèrêt de la matière qu’on traite, & pour
l ’honneur de l’écrivain j & pour la . fàtisfadion des
Jeâeurs.
i. II* | ;On- donne auffi aflèz communément le nom
de Correction à une figuré de penfée par fiction,,
connue: encore des rhéteurs fous le nom d’Epa-
northofev Cette dernière dénomination me paraît
préférable, parce qu’elle eft fans équivoque ; au lieu
que le terme . de Correction a déjà un fèris tout
différent, même.dans le langage grammatical, ainfi
qu’on vient de le voir, outre les autres acceptions
reçues -dans le langage national. Voye\ doncÉi’A-
n o r t h o s e . ( M* B eauzée,.): .
(N.) COR R E CT IO N , EXACTITUDE. Syn.
Ces deux termes-, également relatifs à la manière
de parler ou d’écrire , y défignent également
quelque chofo de foîgné & de régulier.
La Correction confifte dans l’obfèrvation .• foru-
puleufo des règles de la Grammaire & des ufàgçs
de la langue. U Exactitude dépend de l’expofitiqn
fidèle de toutes les idées accelFoir.es au but -que
l’on fè propofo. J^oye^ ci-devant C o r r e c t . ( KL.
B eauzée.)
(N.) CORRIGER, REPRENDRE , RÉKU -
MANDER. Synonymes..
Celui qui corrige montre , ou-veut montrer la
manière de reélifier le défaut. Celui qui reprend,
ne fait qu’indiquer ou relever la faute. Celui qui
réprimande, prétend punir ou mortifier le’ coupable.
Corriger regarde toutes fortes de fautes, foit en
fait de moeurs, foit en fait d’efprit & de langage.
Reprendre ne fè dit guère que pour les fautes d’efo-
prit & de langage. Réprimander né convient qu’à
l’égard des moeurs & de la conduite. ^
II faut favoir mieux faire pour,corriger..On peut
reprendre plus habile que foi. Il n y a que les fiipe-
rieurs qui foient en droit de réprimander. ^
Peu de gens forent,corriger: beaucoup Ce mêlent
de reprendre : quelques-uns s avifênt de réprimander
fans autorité. ( L ’abbé Girard.)
Il faut corriger avec intelligence , reprendre avec
honnêteté réprimander avec bonté & fans aigreur,
{M . B eauzée. )
* COSMOGONIE , COSMOGRAPHIE ,
COSMOLOGIE , Synonymes.
( ^ Ces trois mots ont pour racine commune
le mot grec »ocy««? , le monde : ajoutez.-y ^ yovo$,
génération y pour le premier ; ypecÇA , defcription ,
pour le fécond ; & Aoy«?, r a ifo n n em e n cpour le
troifième ; vous aurez les trois étymologies com-
plettes. .v
Si l’exaÀitude dans les fcîences eft de première
céçeffité ; on; doit regarder du même, oeil la préci-
fiori dans les termes qui leur font propres, & la
juftefîè dans le langage didadique. Cette remarque
fuffiroit pour juûifier la diftindion que l’on place
ici de ces trois fynonymes. Mais fi Ion penfo que
l’efprit philpfophique , qui gagne de jour,en jour,
met le langage commun dans Ie- cas d.emprunter
des lex-prefîrons, de celui des foiences & -des arts ; . fi
l’on prend garde que l’un des plus sûrs moyens de