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ièra facile à déméler dans les exemples fuîvants. ^
Avoir faim ,foif\ dejjein, honte, coutumepitié,
compajjion , fr o id , chaud, ma/, befoin , £ zzzz
gâteau, envie.
Chercher fortune, malkeur.
Courir fortune , rifque.
Demander raifon , vengeance.
L’Amour en courroux
Demande vengeance.
( Quinault. )
g r a a , pardon, jufiice. '
D ire v ra i, fa u x , matines, -vêpres , 81c.
Donner/mi/è à fe s ennemis, part d'une nouvelle,
parole , zzv/j- , caution , ’ quittance , leçon,
atteinte à un acte , à un privilège, valeur , cours ,
courage, rende\-vous aux Tuileries, &c. conge,
fecours , beau jeu , prîfe , audience.
Échapper. 7/ 3® échappé 7d//e , c’eft à dire, peu .
eJl f i l in qu’ il ne lui foie arrive quelque mal- |
ƒ}£«/'. - - .
Entendre raifon-, raillerie , malice , vêpres,
S x .’ . " - -
Faire vie z/zire , bonne chère , e7zyze , ( il vaut
mieux faire chv/c qiie^zVzY), corps neuf ( par le réta- •
blifïèment de-la fan té ), réflexion , honte, honneur,
peur i plaifir, choix , bonne mine & mauvais jeu ,
ezu de quelqu’un , alliance , marche , argent de
tout j provifion , femblant, route , banqueroute ,
front , fa c e , difficulté ( je ne fais pas difficulté.
Cédoyn.)
Gagner pays ,gros.
Meure o/v/re ÿ ƒ/*. ,
Parler vazz , ràïfon, £o?2 f n s , /zz/z’/z , français
y SiC.
Porter envie témoignage, coup, bonheur y malheur
y compajjion.
Prendre garde y patience, féance, medecine , ^rage'
, zi ce fzzi arrive à qudqiiun , confeil,
terre y langue y jour y leçon.
Rendreyê rvice, amour pour amour, vijite, bord,
£ terme de Marine , arriver ) gorge.
Savoir /ire , vivre , chanter.
Tenir parole y prifon faute de payement y bon y
fermé y adjeftifs pris adverbialement. _
Noms confiruits avec une prépofîtion fans A r t icle.
Les noms d’efpèces qui font pris félon leur nm-
ple lignification fpécifique , fe conftruifènt avec une
prépofition fans Articles. _ ’ -
Change\ ces pierres en pains ; Véducation quf le
père d'Horace donna à fon fils efl digne d etre
prife pour modèle j à Rome , zz Athènes •> a bras
ouverts ; i/ ejl arrivé à bon p ort, a minuit, z/
e/? à jeun ; à Dimanche , zz vêpres ; & tout ce que
VEfpagne ançurri de vaillants ; vivre fans pain;
une livre de pain ; i l n a pas de pain ; un peu de
pain-, beaucoup de pain ; une grande quantité de
P “ j ’ai un coquin dt.fière, c’efl à dite, qui eft de
l ’eipèce de frère, comme on d it , quelle efpèc3
A R i
d’homme êtes-vous ? Térence a dit : Quid kontinis ?
(Eun. 111. jv. viïj. & jx . 8c encore , ne?. V .J c .j .
vers 17.) Quid monfiri ? fiTèr. Eun. IV.Je. iij. x .
& x jv .)
Remarquez que, dans ces exemples, le qui ne te
rapporte point au nom lpécifique , mais au nom
-individuel qui précède : C ’ejl un bon homme de père
qui i le qui fe rapporte au bon homme.
Se conduite par fe aiment ; parler avec efprit,
OT-âce , avec facilité ;avec grace 'facilite j angoiirr ppaatr dileéppii.t , par
colère, oar amour, par foiblejfe.
En fa it de Phyfique, on donne fouvent des mots
pour des chojes ; fhyfique eft pris dans un fens fpé-
cifique qualificatif de /ù/r.
A l’égard' de on dorme des mots , c’eft le fens
individuel partitif, ily a ellipfe ;le régime ou complément
immédiat du verbe donner eft ici foufenten-
du ; ce que l’on entendra-mieux par les exemples
Clivants.
Noms confiruits avec /’Article ou prénom Jans
prépofition. Ce que j ’aime le mieux, c’efl le pain.
' individu lpécifique ) , apportsq le pain ; voilà le
min, qui eft le complément ou régime naturel du
verbe : ce qui fait voir que , quand on dit apporteq
ou donnez-moi du pain , alors il y a ellipfe * don-
nex-moi une portion, quelque chofe du pain , c’eft
le lens individuel, partitif.
Tous les pains du marche', ou colleâivement,
,our le pain du marché ne fuffiroit pas pour, & c.
Donnez-moi un pain ; emportons quelques pains
pour le voyage. .
Noms confiruits avec ta prepojttion b /'Article.
Donnez-moi du pain , c’eft à dire, de le pain : encore
un coup, il y a ellipfe dans les phralès pareilles,
car la chofe donnée fè joint au verbe donner fans
le fecours d’une prépofition ; ainli, donnez-moi du
pain, c’eft donnez-moi quelque chofe de lé pain ,
de ce Tout fpécifique individuel qu’on appelle pain ;
le nombre des pains que vous avez apportés n’efi
pas fujfifanc. . . . . . . .
Voilà bien des pains , de les pains, individuellement
c’eft à dite , confidérés comme faifant chacun
un être à part, . , „ ,
Remarques fur l ufiige le l Article, quand l ad-
ieB if précède U fubftantif, ou quand il .ejl après
le fubftantif. Si un nom fubftantif eft employe dans
le difeours avec un adjeftif, il arrive, ou que l’ad-
jeâ if précède le fubftantif, ou qu’il le fuit.
' i f adjectif n’eft féparé de fon fubftantif que lorf-
que le fubftantif eft le fujet de.la prépofition , &
que l’adjeftif en eft affirmé dans l'attribut. Dieu eft
tout - puijjanf, Dieu eftlè fujet : Tout-puifUni,
qui eft dans l’attribut, en eft féparé par le verbe
efl qui , felon notre manière d’expliquer la proportion
, felt partie de l’attribut ; car ce n’eft pas
feulement Touupuiffnnt que je juge de Dieu, j’en
juge qu’il eft, qu’il exifte tel.
• Loriqu’une phrafe commence par un adjectif feu!,
par exemple , favant en l'arc de régner, ce prince
fe f it aimer de fes Jujets , & craindre de Jes voifins,
il eft évident qu’alors on foufentend ce prince
qui était J.avant, Sec. ainli -,/avant en l’art de régner
, eft une propofition incidente , implicite ; je
veux dire dont tous les mots ne fent pas exprimes ;
en réduifant ces propofitions à la conftruâion Ample
, on voit qu’il n’y a rien contre les règles ; &
que , fi dans la conftruâion ufuelle on préfère la façon
de parler elliptique,_ c’eft que l’expreflion en
eft plus ferrée & plus vive.
Quand le fubftantif & l’adjeâtf font enfemble le
fujet de la propofition , ils forment un Tout mlepa-
rable ; alors les prépofitifs fe mettent avant celui des
deux qui commence la phrafè : ainfi , on dit.
1 Dans les propofitions univerfelles ; tout homme,
chaque homme , tous les hommes , nul homme, au-
cun homme. . , .
2,0. Dans les propofitions indefinies , les turcs,
les perfans, les hommes J avants , les Javants phi-
lofophes. . - ‘ ! ;, ■ - , i..
30. Dans les propofitions particulières, quelques
hommes , certaines perfonnes fouùennent, &c.^ un
favant m’ a d it , &c. on ma d it, des/avants m’ont
dit, en foufèn'tendant quelques-uns , aucuns , ou
des /avants philofophes , en foufèn tendant un cer-
tain nombre ou quelqu’autre mot.^
4°. Dans les propofitions fîngulières , le foleil ejl
lev é , la lune ejl dans fon plein , cet homme, cette
femme ce livre. , . _
Ce que nous venons de dire des noms qui font
fujets d’une propofition, fe doit auffi entendre de
ceux qui font le complément immédiat de quelque
verbe ou de quelque prépofition : Detefions toits
les vices, pratiquons toutes les vertus, &c. dans
le ciel , fur la terre, &c. j V
J’ai dit le complément immédiat ; j entends par la
tout fubflantif qui fait un fens avec un verbe ou une
prépofition, fans qu’il y ait aucun mot fôufêntendu
entre l’un & l’autre : car quand on d it, vous aime-{
des ingrats , des ingrats n’eft pas. le complément
immédiat de aime\ ; la conftruâion entière eft , vous
aime\ certaines perfonnes qui font du nombre des
ingrats , ou quelques-uns des ingrats , de les ingratsj
quofdam e x , ou de ingratis : ainfi, desingt ats
énoncé une partition , c’eft un (ens partitif’, nous en
avons (buvent parlé.
Mais dans l ’une ou dans l’autre de ces deux occa-
fions, c’eft à dire , i°. quand l’adjeâif & le (ùbftan-
tif font le fujet de la propofition 5 a°. ou qu’ils font
le complément d’un verbe ou de quelque prepofi-
tion : en quelles oeeafions faut-il n’employer que
cette fimple prépofition , & en quelles oeeafions faut-
il y joindre 1 Article & dire du ou de le & des , c’eft
à dire , le les ? . }
La Grammaire générale dit ( pag. ^4. ) qn avant.
les fubflantif s on dit des , de f animaux , & qu’on
dit de quand i adjectif'précédé, de beaux lits. Mais
cette règle n’eft pas générale ï car dans le fens qualificatif
indéfini on fe fert de la fimple prépofition
de , même devant le (ûbftantif, furtout quand le
nom qualifié eft précédé du prepofitif un, & on
fe fert de des ou de le s , quand le mot qui quali
fis eft pris, dans un fens individuel ; Les lumières
des philofophes anciens, ou des anciens p hilofophes.
. .
Voici une lifte d’exemples dont le lecteur judicieux
pourra faire ufàge ,
nous avons établis.
Noms avec /’Article com-
poféy c’ efl à dire, avec
la prépofition & /’A rticle.
Les ouvrages de Cicéron
font pleins des idées
les plus faines. ( De les
idées. )
Voilà Ideesàam le fens
individuel.
Faites-vous des principes.
(C ’eft le fens individuel.
)
Défaites-vous des préjugés
de l’enfance.
Cet arbre porte des
fruits excellents.
Les efpèces différentes
des animaux qui font fur
la terre. (Sens individuel
univerfèl. ) ^ ,
& juger des principes que
Entrez dans le détail
des règles d’une faine
Dialedique.
Ces raifôns font des
conjectures bien foibles.
Faire des mots nouveaux.
Choifir des fiuits excellents.
Chercher des détours.
Se fèrvir des termes
établis par V Ufage t
Evitez l’air de l'affectation.
( Sens individuel
Noms avec la feule pre-
métaphyfique ).
Charger fa mémoire
des phrafes de Cicéron.
pofiùon.
Les ouvrages de Cicéron
font pleins Æidées
faines.
Idées faines eft. dans le
fens fpécifique indéfini,
général „ de forte.
Nos connoiffances doivent
être tirées de principes
évidents. (Sens fpécifique
où vous voyez que
le (ûbftantif précède. ;
N ’avez-vous point de
préjugé fur cette question
?
Cet arbre porte à!excellents
fruits ( fens de
forte.
Il y a différentes efpèces
<Tanimaux fur la
terre
Différentes fortes de
poiffons , &c.
Il entre dans un grand
détail de règles frivoles
(Voilà le fubftantif qui
précède, c’eft le fens fpécifique
indéfini ; on ne
parle d'aucune règle particulière
, c’eft le fens
de forte. )
Ces raifôns font de fo ibles
conjectures.
Faire de nouveaux
mots.
Choifir d’excellents
fruits.
Chercher de longs détours
, pour exprimer les
chofes les plus aifées.
Ces exemples peuvent
(èrvir de modèles. R i
Évitez tout ce qui a un
air d’affectation.
Charger (à mémoire
de phrafes.