
une s' fate fumet, pour dire, un sr fait, feu, une
s i faite fume’e , c’eft ä dire, un pareil feu , une
pareille "fumée , un feu fait ainfi y une fumée faite
ainfi, fie. , .
Je ne parlerai point ici de ßnon ; j’analyfè cette
Çonjondion en parlant des disjonélives ( foye^
D is jo n c t if parmi lefquelles quelques grammairiens
ont voulu la placer* ( iW. B e a u z é e . )
(N.) CONDUIRE, GUIDER , MENER. Syn.
Les . deux premiers de ces mots fiippofont dans
leur propre valeur une fîipériorité de lumières que
Je dernier n’exprime pas ; mais en récompentê,
celui-ci enferme une. idée de crédit & d’afoendant
tout a fait étrangère aux deux autres. On continu &
l ’on guide ceux qui ne lavent pas les chemins;
on piêné ceux qui ne peuvent pas aller lèuls.
Dans le fens littéral, c’eft proprement la tête qui
•conduit , l’oeil qui guide, & Ja main qui mène.
-, On conduit un procès. On guide un voyageur.
On mène un enfant.
L ’intelligence doit conduire dans les affaires. La
politefîè doit guider dans les procédés. Le goût
peut' mener dans les plaifirs.
On nous conduit dans les démarches , afin que
nous faflionç prççifément ce qu’il convient de faire.
On nous guide dans les routes, pour nous empêcher
de nous égarer. On nous mène chez les gens,
pour nous en procurer la connoifîànce.
Lefàge ne fè conduit par les lumières d’autrui,
qu’aytarit qu’il fè les eft rendues propres. Une lecture
'attentive de l ’Evangile fùffit pour nous guider
dans la voie du fàlüt. Il ÿ a de l’imbécilite à fè
laiffèr mener dans toutes les actions par la volonté
d un autre ; les perfonnes fènfees fè contentent de
confulter dans le doute , & prennent leurs réfolu-
tions.par elles-mêmes. ( Vqbbf Giraud.,) .
(N .) CONFÉRER, DÉFÉRER. Synonymes.
On dit l’un & l’autre en parlant des dignités Bi
d,.es honneurs qup l ’on donne. Conférer eft un afte
d’autorité,; c’eft l’exercice, du droit dont on jouît.
Déférer eft un aêté d’honnêteté; e’eft une préférence
que l’on accorde au mérité.
Quand la conjuration de Catilina fut éventée ,
les romains, convaincus du mérite de Cicéron &
du befôin qu’ils avoient alors de fes lumières & de
fön zèle , lui déférèrent unanimement le confûlat: ils
lie firent que Je conférer à Antoipe, (M. Beavzée.)
: (N.) CONFISEUR, CONFITURIER. Syn,
Tous deux ont rapport zutl .confitures : Je Can-
fifeur les fa it, le Confiturier les vend.
Un homme néceffàire dans, i’offipe d’une grande
maifon eft un habile Confifeur ; il ne fêroit, ni bien-
feant, ni sur, ni bien enten dude recourir fàn$ ceffe
à un Confiturier. {M. Bea^ ée.)
CONFIDENT , TE , fubfT Poéfie dramatique
Dans la Tragédie ancienne il y avoit deux, forte?
! de Confidents ; les uns publics', les autres intimés.
! Par la nature de l’aéfion théâtrale, qui étoit com-
! munément une calamité ou quelque évènement politique
, une foule de témoins y pouvoient être mis
en (cène; fouvent même la fimplicité de la fable,
la pompe du fpe&acle, & , comme je l’ai dit, la
néceflité de remplir un théâtre immenfè qui fans
cela auroft paru défèrt, fbllicitoient ce concours
de témoins ; c’eft ce qui formo'iï le choeur. Mais
le choeur n’étoit pas feulement- occupé à remplir
l’intervalle des aêtes par fes chants &,fa pantomime ;
il étoit Confident de la fçène,, & alors un feul de
fès perfbnnages partait au nom «de tous.
Son emploi le plus important étoit de former
l’intermède. Frappé de ce qu’il avoit vu-, il entre-
tenoit,par fès réflexions & par fès chants paftîonnés,
l’émotion des fpedateurs; il réfiimoit la moralité de
l’adion théâtrale , & la gravoit dans les efprits
ami des bons, ennemi des. méchants, il confoloit
les malheureux , viétimes de leur imprudence ou
jouets de la deftinée. Le choeur avoit donc fort
avantage, comme témoin, ou néceffàire ou Vrai-
fèmblable ; mais-comme Confident intime, il étoit
fouvent déplacé. Il eft dans les moeurs de tous les
pays & de tous les temps, d’avoir un ami ou un
homme affidé, à qui l ’on fe confie; mais il ne fèra
jamais vraifèmblable qu’on prenne un peuple pour
Confident de fès fècrets les plus intimes , de fès
crimes les plus cachés, comme dans l’Qrefte 8c la
Phèdre. Il n’eft pas plus naturel de voir une troupe
, de gens, témoins des complots les plus noirs & des
crimes les plus atroces , ne jamais s’oppofèr à rien
& fè lamenter fans agir.
Le partage étoit fait naturellement, & de lui**
. même, fi Euripide eût voulu l’obfèrver, entre la
: nourrice de Phèdre & le choeur des femmes de
Trézène : celles-ci dévoient être Confidentes de l’égarement
, de la douleur , 8C des remords-de Phèdre,
fàns en fâvoir la caufè; mais la honte de fâ paffion,
la noirceur de fon impofture, ne dévoient être rêvé?
Içes qu’à fà nourriçe : ç ’eft une diftin&ion que les
grecs n’ont jamais faîte avec aftez de foin.
Notre Théâtre , en renonçant à l’ufâge du choeur,
4 confèrv« les - Confidents intjmes ; mais il en a
porté l’abus jufqu’à un excès ridicule,
On aura dpla peine à croire que, jufqu’aux premières
pièces de Corneille, les nourrices dans le tragique,
conqmelesfèryantes , 4ans le comique, étoienttoujours
le même perfonnage, fous le nom d'Alïfon ,
& qu’Alifon étoit un hpmme, avec uji mafque & des
habits de femme.
Depujs Corneille, le perfonnage des Confidentes,
comme celui des Confidents , a été décemment
rempli ; mais fi les grands poètes ont fia y attacher
de l’importance & de l’intérêt, comme au perfon-
nage de Néarque dans Polieuçte, d’Exuppre dans
Hé radius, de Pylade dans Andromaque, d’Acomat '
dans Baja\et , de Narcifie dans Britannicus,
d’CEnone dans Phèdre, d’Omar dans Mahomet, &c*
ils ont. atiffi quelquefois eux-mêmes trop négligé ces
rôles
rôles ffibalternes ; & cette négligence eft de tous |
leurs exemples le. plus fidèlement fuivi.
Dans la Tragédie, somme dans les vieux romans,
prelque pas un héros ne paroît fans un Confident à
fa fuite , & ce Confident eft communément auffi
dénué d’efprit que d’intérêt: il ne fait prefque jamais
que penfer , ni que dire ; rien de plus froid que fes
réflexions , rien de plus mal reçu que fès avis.
Comme le héros doit toujours avoir raifon, le Confident
a toujours tort, & l’un brille aux dépens de
l ’autre. Le plus fouvent le Confident ne hafârde
quelques mots que pour donner lieu à la répliqué,
& pour empêcher que la fcène ne foit un trop long
monologue : tantôt il fait d’avance tout ce qu on
lui apprend, tantôt il n’a aucun intérêt à le lavoir ;
fans pallions & fans influence, il écoute pour écouter
; & l’on n’a d’autre raifbn de l’inftruire de ce
qui fè paile, que le befôin d’en inftruire le fpe«fta^
teur. A
Mais c’eft bien p is, lorfque le Confident fè mele
de fe paffionner : fès furprifes , fès alarmes , fès
exclamations , Quoi Seigneur î ... Mais Seigneur!...
O Ciel! efi-il pojfiblel .... deviennent encore -plus
ridicules par le ton faux & l’aélion gauche qu il y
met. En général plus une adion eft v ive & pleine,
moins elle admet de Confidents. J^oye^ C hoeur.
( M. M armontel.)
(N.) CONFRÈRE, COLLÈGUE, ASSOCIÉ.
Synonymes.
L’idée d’union eft commune à ces trois.termes ;
mais elle y eft préfèntée fous des afpeds differents.
Les Confrères font membres d’un même corps,
religieux ou politique ; les Collègues travaillent ^
conjointement â une même opération , fôit volontairement
(bit par quelque ordre fupérieur ; les
Ajjocies ont un objet commun d’intérêt.
Le fondement ncceffaire de l’union entre des
Confrères , c’eft „l’eftime réciproque ; entre des
Collègues, c’eft l’intelligence; entre ftes Ajfociés,
c’eft l’équité.
Il importe à notre tranquillité perfbnnelle , de
bien vivre avec nos Confrères ; de captiver leur
eftime ; de. leur accorder la nôtre ; &, s’ils nous
forcent de la leur refufèr, de garder au moins les
bienféances.
Il importe au fiiccès des opérations ou nous
femmes chargés de concourir , de nous entendre
avec nos Collègues ; de leur communiquer toujours
nos vues ; de déférer fouvent*aux leurs ; &, fi nous
fbmmes forcés de les contredire ou de leur réfifter,
de le faire-avec les plus grands ménagements : la
conduite de Cicéron à l’égard d’Antoine, fon Collègue
dans le confûlat, eft un modèle de conduite
en ce genre.
H importe à nos propres intérêts, de refpeffer ceux
de nos Ajfociés ; de leur infpirer de la confiance
par nos principes ; de la confirmer par notre équité;
& , fi la perte n’eft pas exceffjve, défaire même quelques
fâcrifices à leurs prétentions, (M : B e a u z é e .)
Gramm. et L ittârat. Tome î. Partie 11,
C O N FU S , adj.' Gramm. II defigne toujours Ie
vice,d’un arrangement, fbit naturel fôit artificiel
de plufîeurs objets, & il fè prend au fimple 8c au
figuré: ainfi, il y a de la Confufion dans ce cabinet
d'Hifioire naturelle ; il y a de la Confufion dans
fes penfées. De l’adjedif confus, on a fait le fub-
ftantif Confufion. La Confufion n’eft quelquefois
relative qu’à nos facultés ; il en eft de même de
prefque toutes les autres qualités & vices de cette
nature. Tout ce qui eft fîifceptible de plus ou de
moins, fbit- au moral , fbit au pbyfique , n’eft ce
que nous en aflurons que félon ce que nous fbmmes
nous-mêmes. ( M- D id e r o t .)
CO N FU TA T IO N , fi f. Rhétoriq. Partie du
difeours q u i, félon la divifîon des anciens, confifte
à répondre aux objections dé fon adverfàire & à
réfoudre fès difficultés.
On réfute les objeétions, fbit en attaquant &
détruifànt les principes fur lefqüels l’adverfaire a
fondé fès preuves , fbit en montrant que de principes
vrais en eux-mêmes il a tire de fauflès con-
féquences. On découvre les faux raifonnemems de
fon adverfaire , en fàifànt v oir, tantôt qu’il a prouve
autre chofè que ce qui-étoit en queftion, tantôt qu il
a abufé de l’ambiguïté des termes, bu qu’il a- tiré
une conclufîon abfoîue & fans reftriétion de ce qui
n’étoit vrai que par accident , ou à quelques
égards, &c. ■ -...
On peut de même développer les faux raifonne-?_
ments dans lefqüels l’intérêt, la paffion , l’entete
ment, &c, l’ont jeté ; relever avec adreflé tout ce
que l’animofité & la mauvaifè foi lui- ont fait hafàr-
der : quelquefois il eft de l’art de l’orateur de tourner
les objections de forte qu’elles paroiffent ou ridicules
, ou incroyables , ou contradiffoires entre elles,
ou étrangères à la queftion. Il y a auffi. des occasions
où le ridicule qu’on répand fur les preuves de l’ad-
verfâire produit un meilleur effet, que fi l ’on s atta-
choit à les combattre férieufement. Cette partie dû
difccairs comporte la plaifànterie , pourvu qu elle
foît fine, délicate, Sc ménagée à propos. (£ ’abbé
M a l l e t . ) -
(N.) CONGLOBATION , fi f.-Figure de pen.
fee par développement, qui, s. la place d une idee
fimple, fùbftitue une énumération rapide, ou des
propriétés différentes qui la caracférifent-, du des
parties qui la conflituent, ou des effets qu’elle pror
duit, &c* . ■
Cette figure eft une de-celles qui ont le plus
d’effet dans l’Éloquence & dans la Poéfie : le détail
où elle entré eft comme une grande lumière , qui
jette de la fplendeùr fur les chéfes les plus obfcures;
là rapidité qu’elle, amène dans l’Élocution, y répand
en même temps une chaleur, qui fè -communique
à ceux à qui l’on parle; & le ton de confiance qui
„-naît de cette rapidité , & de ce qu’on paroît ferré &
emporté par l’abondance des ma-tieres qu on accumule
, fait paffer la perfuafion dans les âmes 3 .qu»
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