
une termmaifôn: françoiiè , qui n’empêche pas de
reconnoître leur origine latine ; tels font révérendij-
fime , illufirijfime, excelleniijjîme, éminendjfime.
Il y a bien de l'apparence, que, fi le Comparatif 8t
le Superlatif des latins n'avoient pas été diftinguésdu
Pofitif par des terminaUôns particulières, comme le
rapport d’égalité ne l’eft point ; il y a , dis-je, bien
de l’apparence que les termes de Comparatif 8c de
Superlatif nous (croient inconnus.
Les grammairiens ont obfèrvé qu’en latin le Comparatif
8t le Superlatif (è forment du cas en i du Pofitif
en ajoutant or, pour le maiculin & pour le féminin,
& us pour le genre neutre. On ajoute ffimus
au cas en i pour former le Superlatif : ainfi , l.on dit
fanclus y fancïi ; fancîior, fanctius, fancli (Jîmus :
jortis, forti ; fortior , fortius , fbrtijjimus.
Les adjedifs dont le Pofitif eft terminé en er \ forment
aufli leur Comparatif du cas en i : pulcher y
pïilchrii pulchrior, pulchrius : mais le Superlatif (è
forme en ajoutant rimus au nominatif mafculin du
Pofitif; pulcher, pulcherrimus.
Les adjedifs en lis fuivent la règle générale pour
le Comparatif ; ficilis, facilior; humihs , humilior,
JïmiliSy fimilior; mais au Superlatif on dit,facillimus,
humillimus , fimillimus : d’autres (uivent la règle
générale , utilis, utilior , utiliffimus.
Plusieurs noms adjedifs n’ont ni Comparatif, ni
Superlatif; tels (ont, romanus, patrius , duplex y
legitimuSy claudus, unicus, difpar, egenus , &c.
Quand on veut exprimer un degré de comparaifôn,
& <|îiè le Pofitif n’a ni Comparatifni Superlatif, on
fè l'èrt de; magis pour marquer le Comparatif y 8c
de valdè ou demax/Wpour le Superlatif;ainfi, l’on
dit, magis pius, ou maxime, pi us.
On peut aufli (è (èrvir des adverbes magis & m i
ximè y avec les adjedifs qui ont un Comparatif '86
un Superlatif : on dit fort bien , magis dodus 8c
valdè ou maxime dodus.
Les noms adj edifs qui ont au Pofitif une voyelle
devant us y comme arduus y-pius , n’ont point ordi-*
nairement de Comparut/'y ni de (uperlatjf On évite
ainfi le bâillement que feroit la rencontre de plufieurs
voyelles de fuite, fi on diloit arduior, piior ; on dit
plus tôt magis arduus , magis pius : cependant on
dit piijjimus, qui n’eft pas li rare que piior. Ce mot
piijjimus étoit nouveau du temps de Cicéron. Marcn
Antoine l'ayant hafàrdé, Cicéron le lui reprocha en
plein fénat ( Philip. XIII, xjx , 42 ) : Piiffi-1
mos qüærïs ; & quod verhum omnino nullum
in linguâ latinii ejl , id propter tuam divinant
pietatem novum inducis. On trouve ce mot dans les
anciennes infcriptions, & dans les meilleurs auteurs
poftérieurs à Cicéron. Ainfi, ce mot, qui commençait
à s’introduire dans le temps de Cicéron , fut enfixite
autorifé par l’Ufàge.
Il ne fera pas inutile d’oblèrver les quatre adjedifs
(ùivants, bonus, malus , magnus yparvus : ils n'ont
ni Comparatif ni Superlatif qui dérivent d’eux-
mêmes ; on y (ùpplée par d’autres mots qui ont
chacun une origine particulière.
Positif. Compara ti f . Su P B R LA T 1 F.
Bonus y . . . . bon.
Melior ; IM . . . . . . . . meilleur.
Optimus y
Malus y . . mauvais.
Pejor' ; . . . . 1. pire, plus mauvais.
Pejjimus,
Magnus , . . grand.
Major ; plus grand, & de là majeur.
Maximus
Parvus y. . • • petit.
Minor; ............... plus petit, mineur.
Minimus,
. • fort bon.
très-mauvais.
. très-grand.
. . fort petit.
Voffius croit que melior vient de magis velim ou
malim ; Martinius & Faber le font venir de ti, ,
qui veuf dire curee ejl , gratum ejl ; , cura.
Quand Une cho(è eft meilleure qu'une autre, on en a
plus de loin, elle nous eft plus chère ; mea cura, (è
diloit en latin de ce qu’on aimoit. Perrotus dit que
melior eft une contradion de mellitior, plus doux
que le miel, comme on a dit Neronior y plus^cruel
que Néron. Plàute a dit Poeniory plus carthaginois ,
c’eft à dire, plus fourbe qu’un carthaginois ; &
c'eft ainfi que Malherbe d it, plus Mars que Mars
de la Thrace.
Ifidore le fait venir de mollior, non dur , plus
tendre. M. Dacier croit qu’il vient du grec oepj$v3y\
qui fignifie meilleur. C'eft le (èntiment de Scaliger
Çc de l ’auteur du Novitiut.
Optimus y vient de optatijjimus , maxime opta•
tus y très-(buhaité, défirable ; & par extenfion, très-
bon , le meilleur.
A -l’égard de pejor, Martinius dit qu’en (àxon
beus veut dire malus ; qu’ainfi, on pourroit bien
avoir dit autrefois en latin peus pour malus ; on (ait
je rapport qu'il y a entre le b 8cp : ainfi 9peus, génitif,
peï y comparatif, péior, &pour plus de facï-i
lité pejor» . ; . :
Pejjimus vient de peJJum, en bas, fous les pieds *
qui doit être foulé aux pieds ; ou bien de pejor y on a
fait peïjjimusy & enfiiite pejjimus par contradion.
MajoKWient naturellement de magnus, prononce
en mouillant le gn -à* la manière des italiens , & comme
nous le prononçons en magnifique , feigneur,
enfeigner, &c. Ainfi, on a dit ma-ignior, major.
Maximus vient aufli de magnus ; car le x eft une
lettre double qui vaut autant que es, & (ouvent gs :
a infi,au lieu de magnijfimusy on a écrit par la lettre
double maximus.
Minor vient du grec g.mj'oç parvus.
Minimus vient de minor ; on trouve meme darts
Arnobe minijfimus digitus, le plus petit doigt. Les
mots qui reviennent (ouvent dans l’ufâge (ont (ùjets
à être abrégés. : /
Au refte , les adverbes ont aufli des degres do
lignification , bien, mieux, fort bien ; benèy meliùs *
optimè.
Les Anglois , dans la formation de la plupart de
leurs Comparatifs 8c de leurs Superlatifs, ont fait
coima#
eotnme le s latins ; Us ajoutent er au Pofitif päur
ormer le Comparatif, St Us ajoutent e /p ou r le Su-
perlatif. Rich., riche ; richery plus riche ; the nchejty
Je plus riche. / •
Ils (e fervent aufli, à notre manière , de more qui
veut dire plus , & de mofi , qui fignifie très y fort,
le plus j Honefi , honnête ; more honefi, plus honnête;
mofihonefty très-honnête, le plus honnête.
Les italiens ajoutent au Pofitif più y plus , ou
meno, moins, (èlon que la cho(è doit être ou èlevee
pu abaiffée. Ils Ce fervent aufli de molto pour le Superlatif
, quoiqu’ils ayent des Superlatifs à la manière
des latins : belliffimo, très-beau , belliffima, très-
belle ; buonijfimo, très - bon, buonijjima , tres-
bonne. . - '-r
Chaque langue a (ùr ces points fes u(ages, qui
font expliqués dans les Grammaires particulières.
( M. du Mars ai s. )
( ^ Il y auroit bien des oblêrvations à faire fur cet
article : mais pour ne pas multiplier inutilement les
objets , il (iiffira de lire tout de (uite 1 article S uperl
a t if , où je crois avoir expofé des vues plus étendues
& des principes plus sûrs, non feulement fur le
C om p a r a t if , mais encore (hr tous les autres degrés
de lignification. ) ( M. Beauzée. ) î
. (N.) COMPLAIRE, PLAIRE. Synonymes.^
Ces deux verbes expriment tous deux des aftions
agréables à ceux qui en (ont 1 objet. Complaire, c’eft s’accommoder au (èntiment, au
g o û t, à l’humeur de quelqu’un , acquiefcer a ce
qu’il fouhaite , da@s la vue de lui être, agréable.
Plaire, c'eft effectivement être agréable à force de
déférence & d’attention.
Le premier eft donc un moyen pour parvenir au
fécond ; & l’on peut dire que quiconque (ait complaire
avec dignité , peut hardiment efpérer de
plaire. ( M. Beauzée. ) .,
* COMPLÉMENT,. C m. Quoique M, du Mariais
ait employé le terme de Complementsdans u-n.
autre (ens que celui de Régime, il n'en a^ pourtant
pas fait un article exprès dans l’Encyclopedie, tout
important qu’il pouvoit-'être. Je vais le (ùppleer ici*
On doit regarder comme Complément d'un mot,
ce qu’on ajoute à ce mot pour en déterminer la
lignification, de quelque manière que ce puifle être.
Or il y a deux fortes de mots dont la lignification
peut être déterminée par des Compléments : i°. tous
ceux qui ont une lignification générale lulceptible,
de différents degrés ; i° . ceux qui ont une fignifica-
tion relative à un terme quelconque. ;
Les mots dont la lignification générale eftyfiif-,
ceptible de différents degrés , exigent néceflâire-
ment un Complément, dès qu’il faut afligner quelque
degré déterminé: & tels font les noms, appella-,
tifs ; les adjeétifs & les adverbes qui , renfermant
dans leur fignification une idée fufceptible de quantité
, font eux-mêmes fufceptibles de ce qu’on ap-
C ramm. et L ittéràt. Tome I. Partie II.
pelle Degrés de lignification; & enfi'rt fbhs les verbes
dont l’idée individuelle peut,aufli recevoir ces diflen
rents degrés, Voici des exemples. .
Livre efl un nom appellatif : la fignification
générale en eft reftreinte quand.ion d it, un livre
nouveau, le livre de Pierre , un livré de. Grammaire
, un livre qui peut être.utile i & dans .ces
phrafes, nouveau, de.JHerre,fle Grammaire, qui
peut être, utile lont autant de Compléments du nom
Livre, , , , Savant eft un adjefllf : la figmficauon generale
en eft reftreinte quand on d it, par exemple, qu un
homme eft peu fuyant, fort favant, plus Javant
que fage, moins f avant qu’un autre , aujji Javant
dans les langues que dans les faïences exactes,
Javant en droit, &c, dans toutes ces phrales , les
différents Compléments de l’adjeâif favant (ont
peu y fort y plus que fage , moins qu un autre,
aujji dans Us langues que dans les fciences exac-
tes y endroit. -,
C’eft la même chofe , par exemple , du verbe
aimer .* on aime Amplement & (ans détermination
de degré ; on aime peu, on aime beaucoup , on
aime ardemment, on aime plus, ou moins ou aujji
fincèrement quun autre, on aime en apparence y
on aime avec une confiance que rien ne peut altérer
; voilà autant’ de manières de déterminer le
degré de fignification du verbe aimer , & come-
quemment autant de Compléments de ce verbe.
L'adverbe fagement peut recevoir aufli divers
Compléments : on peut dire, peu fagement y bien
fagement y plus fagement que jamais , aujji fage*
ment qu heureufement , fagement fans affecta-
tiony &c. . ; . .
Les. mots qui ont une fignification relative,
exigent de même un Complément , dès qu’il faut
déterminer l’idée générale de la relation par celle
d’un terme conféquent : & tels (ont plufieurs noms
appellatifs, plufieurs adjedifs, quelques adverbes,
tous les v.erbes adifs relatifs , ainfi que quelques
autres, & toutes les prépofitions. Exemples de noms
relatifs: le fondateur de Rome y V.auteur du livre
des Tropes y le père de Cicéron, la mère des G r a-
i jués y le frère de Romulus, le mari de Lucrèce, & c.
I Éxemples d'adjedifs relatifs : néceffairè à la vie %
facile à concevoir y bon pour la fauté, digne de
1 louange, &c. Exemples de verbes relatifs: aimer
Dieu , craindre fa jujliqe , aller à la ville , revenir
de l’armée , pajfer par le jardin , reffembler a
! lin autre , Je. repentir de fa faute , commencer a
; écrire,, ijftrer d'êire riche , Scc : quand on d it,
\ donner, quelque chofe à quelqu’un, recevoir un
1 prefent dé fin ami „ lés verbes donner & recevoir
ont chacun deux Compléments déterminatifs de
l’idée de la relation qu'ils expriment. Exemples
d’adverbes relatifs : relativement a vos interets^,
indépendamment des çirconfiances , quant, a moi,
conformément à la nature. Quant aux prépofitions,.
il eft de leur eflence d’exiger un Complément, JW
eft un nom, un pronom, ou un infinitif ; 6c il
Kkk