
me a y quczfivi ilium, & non inveni. Invenerunt me
vigiles qui cujlodiunt civitcueni : JVum quem dili-
git anima mea vidijlis ?
L ’époufè dé Salomon auroit-élle dit que (es frères
l ’avoient battue & lui avoient fait garder les vignes.?
Salomon lui-même auroit-il dit qu’on lui prit les
petits renards qui gâtoient les vignes , parce que
là vigne étoit en fleurs ? &c. &c. Ou le livre a u*i
lens myftérièux , ou il n’en a aucun pour nous ; &
fi ce n’eft qu’une Fallô raie, il eil bien évident qu’elle
n’eft pas de Salomon. {A I . M a rm o n t e l .)
C A P A C IT É , HABILETÉ. Synonymes.
Capacité"a plus de rapport-à la çonnoilFance des
préceptes ; & Habileté en a davantage à leur application
: l’une s’acquiert par l’étude ; & l ’autre , par
la pratique. „
Qui a delà Capacité, eft propre à entreprendre.
Qui a de l ’Habileté, eft propre à réuflïr.
Il faut de la Capacité, pour commander en chef;
& de l’Habileté, pour commander à propos. Voye\
H a b i l e , C a p a b l e . Syn. ( V a b b é Gir a r d . )
* CARACTÈRE, Am . ( f Ce mot vient du grec
'XctPuxTvp ( marque imprimés , forme diftinCtive)',
qui eft formé du verbe %cèçâ(rra? ( graver, imprimer
). Ce mot Agnifie , en général, ce qui Gonfhtue
la nature des êtres d’une manière diflindive &
propre à chacun. Mais on s’eft élevé à cette notion
en partant d’abord d’une autre moins générale &
plus matérielle, qui tient plus immédiatement au
fens étymologique : Caractère, marque ou figure
tracée fur chi papier, fur du métal, fur la pierre,
04. fur toute autre matière, avec le cifeau, le burin,
le pinceau, la.plumé , ou autre inftrument, pour
être le ligne diftinCtif de quelque chofe.
On donné fpccialement le nom de Caractères
aux lignes établis de convention pour repréfènter
d’une manière ' fènfîble les objets de la penfee.)
{M . B e a u 'zé é . ) '
On peut réduire les différentes efpecés vde
Caractères % trois principales ; fàvoir les Caractères
littéraux-, les Caractères.numéraux, & les Caractères
£ abréviation.
On entend par Caractère litté ral, [ & il ne
doit être queftion ici que de cette elpece] une
lettre .de Talphabet, propre à indiquer quelque fon
articulé.
Les Caractères, littéraux peuvent le divifer, eu
égard à leur nature & à leur ufage, en nominaux
& en emblém niques.
Les Caractères nominaux, font ce que Fon appelle
proprement des Lettres, qui fervent à écrire les
noms des chofès.
Les Caractères emblématiques ou Symboliques
expriment les choies mêmes, & les personnifient
en quelque forte, & repréfèntent leur forme : tels
font les hiéroglyphes des anciens égyptiens.
( JjrI. d ’A l em b e r t .)
Suivant Hérodote, les égyptiens avoient deux
fortes de Caractères y les uns. (acres , les autres
populaires*: les fàcrés étoient des hiéroglyphes ou
fymboles; ils s’en (èrvoient dans leur Morale, leur
Politique, & fur tout dans les chofès qui avoient
rapport à leur fanatifme & à leur fuperftition. Les
monuments où on voit le plus d’hiéroglyphes, font
les obéiifques. Diodore de Sicile ( Liv. III.) dit
que de^ ces deux fortes de Caractères, les populaires
, & les fàcrés ou hiéroglyphes , ceux-ci
n’étoient entendus que des prêtres. Hoye\ H ié r o g
l y ph e , S ym b o l e . ( M. du M a r s a is . )
Les Caractères littéraux peuvent encore fè
divifer, eu égard aux différentes nations chez lef-
quelles ils ont pris nailTance 8c où ils font enàifàge,
en Caractères grecs , Caractères hébraïques,
Caractères romains , &c. [C’eft vraiment alors
que les lettres doivent être nommées Caractères ,
parce dans chaque nation elles ont une forme &
une figure déterminée , qui les diftingue des lettres
des autres nationsi ]
Le Caractère dont-on fè fèrt aujourdhui communément
par toute l’Europe,' eft le Caractère latin
des anciens.
' Le Car acte re latin fè forma du grec y & celui-ci,
du phénicien que Cadmus apporte en Grèce.
Le Caractère phénicien étoit le même que- celui
de l ’ancien hébreu, qui fub'fîfta jufqù’au temps de
la captivité de Babylorie ;• après quoi l’on fit ufàge
de celui des afîyriens , qui eft l’hébreu dont on f®
fèrt à préfènt, i’ancien ne fè trouvant que fur quelques
médailles hébraïques, appelées communément
Médailles famaritaihès. ‘ ■
Poftel & d’autres prouvent qu’outre le phénicien,
le Caractère chaldeen , le fy r ia q u e , & l’arabe,
étoient pareillement dérivés de l’ancien hébreu.
Les frânçois furent les premiers qui admirent
les Caractères latins, avec l’office latin de S. Grégoire.
L ’ufàge des Caractères gothiques, inventés
par Ulfiias, fut aboli dans un Synode provincial,
qui fe tint en 1091 à Léon, ville d’Efpagne; & l’on
établit en leur place lès Caractères Latins ;
Les Médailliftes obfèrvent que le Caractère grec
qui ne confîfte qu’en lettres màjufcules, a confervé
fôn uniformité fur toutes les médailles jufju’au
temps de Gallien ; on n’y trouve aucune altération
dans le tour ou la figure du Caractère, quoiqu’il
y ait plufieùrs changements çortfîdérables tant da-ns
i’ufàge que dans la prononciation. Depuis le temps
de Gallien , il paroît un peu plus foible & plus
rond. Dans Tefôace de temps qui s’écèula entre le
règne de Conftantin & celui de Michel, qui fut
environ de 506 ans, on ne'trouve que des Caractères
latins. Après Michel, les Car allé res grecs recommencèrent
à être en ufàge ; mais depuis ce" temps »
ils reçurent des altérations * ainfî que le langage ,
qui ne fut alors qu’un n 'lange de grec & de latif).
Hoyer^ Grec.
Les médailles latines confèrvèrent leurs Caractères
8c leur langue jufqu’à la tranflation du fiège
de l’Empire à Conftantinople. Vers le temps de
Décius, le Caractère, commença à s’altérer & a
perdre de fà rondeur & de fà beauté: on la lui
rendit quelque temps après , & i l fubfîfta d’une
manière paflàble jufqu’au temps.de Juftin ; il tomba
enfùite dans la dernière barbarie, dont nous venons
de parler, fous le règne de Michel; enfùite il, alla
toujours de pis en pis, jufqu’à ce qu’enfin il dégénérât
en gothique. Ainfî , plus le Caractère eft
rond & mieux il eft formé, plus l’on peut afïùrer
qu’il eft ancien. {AI. D id e r o t .)
La diverfîté des Caractères dont fè fervent les
différentes nations pour exprimer la même idée,
eft regardée comme un des plus grands obftacles
qu’il y ait au progrès des -Sciences : aufli quelques
auteurs, penfànt affranchir le genre humain de cette
fèrvitude , ont. propofë des: plans de Caractères, qui
puffent être univerfèls & que chaque nation pût lire
dans fà langue. On voit bien qu’en ce cas, ces fortes
de Caractères doivent être réels & non nominaux,
c’eft à dire , exprimer des chofès, & non pas des
fons., comme les Caractères communs.
Aufli chaque 'nation auroit retenu fôn propre
langage, & cependant aurait été en état d’entendre
celui d’une autre fans l ’avoir appris, en voyant
Amplement un Caractère réel ou univerfèl, qui
auroit la même lignification pour tous les peuples ,
quels que puiffent être les fôns dont chaque nation
fe fèrviroit pour l ’exprimer dans fôn langage particulier
: par exemple, en voyant le Caractère def
tiné à lignifier B o ir e ,sun anglois auroit dit to drink y
un frânçois, boire y un latin , bibere y un grec, Trmtvy
un allemand, trincken -, & ainfî des autres ; de même
qu’en voyant un cheval, chaque,nation en exprime
l ’idée à fà manière , mais toutes entendent le même
animal.
Il ne faut pas s’imaginer que c& Caractère réel
fôit une chimère. Les chinois & les japonois ont
déjà, dit-on, quelque chofè de fèmblable : ils ont
un Caractère commun , que chacun de ces peuples
entend de la même manière dans leurs différentes
langues, quoiqu’ils prononcent avec des fôns ou
des mots tellement différents, qu’ils n’entendent
pas la moindre fyllabe les uns des autres quand i s
parlent.
Les premiers effais, & même les plus confîdé-
ïables que l’on, ait faits en Europe pour 1’inftitution
d une langue univerfelle ou philosophique , font
ceux de l’évêque Wilkins & de Dalgarme : cependant
ils fîînt demeurés fans aucun effet.
Leibnitz a eu quelques idées fur le même '
fùjet. Il penfè que Wilkins & Dalgarme n’avoient
pas rencontre la vraie méthode, M. Leibnitz conve-
poit que plufîeurs nations pourroient s’entendre avec
les Caractères de ces'deux auteurs: mais, fèloq lu i ,
ils n .avoient pas ^attrapé les véritables Caractères
réels , que ce grand philofôphe regardoit comme
l’inftrument le plus fin dont l ’efprit humain pût fe
fèrvir, & qui devoit, dit-il, extrêmement faciliter,
& le raifônnement, & la mémoire, & i’inventlon
des chofès.
Suivantl’ôpir.ionde M. Leibnitz, ces Caractères
dévoient reflembler à ceux de l’A lgèbre, qui font
effeâivement fort Amples, quoique très-expreffifs ,
fans avoir rien de fuperflu ni d’équivoque, & dont
au refte toutes les variétés font raifônnées.
Le Caractère réel de l’évêque Wilkins fut bien
reçu de quelques lavants. M. Fiook le recommande,
après en avoir pris une ex?.de connoifiànce 8c. en
avoir fait lui-même l’expérience : il en parle comme
du plus excellent plan que l ’on puifîè fe former fur
cette matière ; & pour engager plus efficacement à
cette étude, il a eu la complaifànce de publier en
cette langue quelques-unes de fës découvertes.
M. Leibnitz dit qu’il avoit en vue un Alphabet
des penfées humaines, & même qu’il y travailloit,
afin de parvenir à une langue philofôphique : mais
la mort de ce grand philofôphe empêcha fôn projet
de venir à maturité.
M. Lodwic nous a communiqué , dans les Transactions
philofophiques , un plan d’un Caractère
univerfel d’une autre efpèce. Il devoit contenir une
énumération de tous les fôns ou lettres Amples,
ufîtes dans une langue quelconque ; moyennant-quoi,
on auroit été . en état de prononcer promptement &
exactement toutes fortes de langues, & de décrire,
en les entendant fîmplement prononcer, la prononciation
d’une langue quelconque que l ’on auroit articulée
; de manière que lès perfônnes non accoutumées
à cette langue , quoiqu’elles ne l’eu fient jamais
entendu prononcer par d’autres , auroient pourtant
été en état fur le champ de la prononcer exactement ;
enfin ce Caractère auroit fèrvi comme d’étalon ou
de modèle pour perpétuer les fôns d’une langue
quelconque.
Dans le Journal littéraire de Tannée T72.0, il
y a auffi un projet d’un Caractère univerfel. L ’auteur
, après avoir répondu aux objections que l’on
peut faire contre la- poffibilité de ces plans ou de ces
projets en général , propofè le fîen. Il prend pour
Caractères les chiffres arabes ou les figures numériques
c ommunes : les combinaifôns de ces neufCVz-
peuvent Suffire à i’exprèlfion diftinCte d’une
incroyable quantité de nombres, & par confêqùent
à celle d’un nombre de termes beaucoup plus grand
que nous n?en avons befôin pour lignifier nos aCtions ,
nos biens, nos maux, nos devoirs , nos pallions,
&c. Par là on fauve à la fois la double incommodité
déformer & d’apprendre de nouveaux Caractères,
les figures arabes ou les chiffres de l’Arithmétique
ordinaire ayant déjà i’univeriàiité que l ’on
demande.
Mais ici la difficulté eft bien moins d’inventer les
Caractères les plus Amples, les plus ailes, & les plus
commodes , que ■ d’çngager les différentes nations à
en faire ufage ; elles ne s’accordent, dit M. de Fon-
.tenelle , qu’à re pas entendre leurs intérêts communs.
( M . d ’A l e m b e r t \
CARACTÈRE , (Poéjîe.) Le Caractère dans les
.periônnagc’s qu’un poète .dramatique 'introduit fur la
\