
tombe fur lesjprémifTes, parce cjue le faux ne peut
aVç\r avec Ie vrai aucune iiaiibn nécefïàire.
, . 1 M Ç0T\fe<luent' eftéquivoque, de manière que
dans 1 un des fêns. il foit bien déduit des jpremiiles
& quil y tienne, 8e que dans l’autre fêrts il en toit
nj^.^dédui^'faute . d^:liailon ; c'eft le cas , jen termes
C l I w S ï | | djftinguer le . Cônféq.uent ':, [dans le
j^rèmierL luefn’pre de: I* diftin&on ,. on ''détermine
le lens' félon lequel" la Conclufion eft liée avec les
priniifTes0,&ca|ors. on, accorde le Conféquent;dans
le “fécond membre de la diftm&ion , on ..Détermine,
lë fêns. félon lequel la Çonclujïon n’a .avfc ips -pré;-!
ipiflès aucune, hairon ,-&'alors on nie le Cùtitéquem
CM. ~J2è'aûzéê.) y
. . . Ce que je. vais
r .1re fur pe-ipot, «St cë que je dis ailleurs fur. quel-,
que? ^^rÇS-^nteiné^e^èçe^ ,ri’e,â que pour ies nèr-r.
■?:r,ei .P^dr-qui ces mots ont'été,^faits , & qui ont a
en. ®n- *** £ £bdier,,la valeur,& i ’ulàge;, lès
autjes fëro.n^mieu^de palier à quelque article plus*
mterefiaiit._Que ' n ,. malgré cet;,avis , ils veulent s’a-
mùfer à lire ce quf l y g p g la
ies.prie ^de. fpngër.qu’on parlé en anatomlfte à faint
ǰme ép juriicoqfùlte aux ^écoles de "droit &. que
je dpil parler èn ^r^nimairien,, quand- j’explique
quelque terme de Grammaire. /
Pôur .^ie^ entendre le mot de Concordance . il
faut obfêryej.que félon le fyftême commun des g ram,
mairien^,. la Syntaxe fè divifê en d,eux ordres ; l’un.
de convenance, l’autre <3 e régime', meiho.de de l>. R. I
la te te du traitéde da Syntaxe^p* Xî^ 'Syrir
ta*ê > c'eft l ’unifbrnijté :ou reffem^
blancé qui doit Ce trouver, dans la meme proportion,
dans la meifie: enonciation, entre-,ce que les gram-
fna*rf®^. appellent les accidents des mots, dlclio-
num 'accidentici y tels font le genre , le c a s , .(dans
les langues* qui ont des cas) le nombre, Â% per-
ronrieyp eil.a dire qu e , fî ,unfuhiîantif-&:,un adjeâiffôh't
un lens partiel dans une propofitiqn., ,& qu’ils
concourent enfêmble ,a. former le, fêns total de, cette
piropofmon , ils , doivent, etre au même genre -, au
même nombre , & au même q£.. Ç’ëft ce que.j’ap-
FfIIe Uniformité- d'accidents , & .c’eft ce qu’on appelle
Concordance ou Accord.
• Les grammairiens diftinguent, plusieurs fortes, de Concordances. , .
i ° . La Concordance ou convenance de TadjecSif
avec fbn- fùbftantif ;: B eus fondus , Dieu .faim
fàncla Ma,ria jùùnte Marte," b ",
z°. La conyenançe du relatif avec, Pantecêdetit
J)eus quem adoramus, le Dieu que nous adorons.
3®. La contenance du nomip^rifayec ion verbe
P.etrus .le g itPierre lit ; Parus & Pauluslegunt\
Pieyre SçPàuflifènt.... , 5 7
. ^ i l y ^ Æ w â refponfifavec Tinterroga-
t if , Vefïà dire, de la reponfe avec la - demande :
B, Quis te redemit j R. Chriftus., , |
• \°m ^ ces C°nc(>rdances , la métnodè de F*. R. en
ajoute encore une autre , qui eft celle de i’accuûtif
avec 1 infinitif, Petrum e(Jè doclum ; ce qui faif un
fens qui eft , ou le fujet de la prppolîtion , ou le
terme de 1 aélion d un verbe. On en trouvera des
exemples au mot C onstruc-tion.\
A 1 égard de la Syntaxe de régime, Régir, difênt
les grammairien?, c efllorfqdun mot en oblige un
autre a occuper {elle ou ,telle place dans le dih
coup ^ ou quil lui impofe la loiyde prendre [une
telle termmaijon w & non une. autre. C’efl ainfi que
amoxégit, gouverne l’açcufatif, & ,que les prépofi-
tions de, ex , pro , &c. gouvernent l’ablatif.
ç Ce qu’on dît cçmmunémetlffur ces deux fôrtés de
Syntaxes, ne me paroit .qü’un langage métapho--
n cclaire pas l’elpriÉ^des jeunesgeos , &.
^ l.^ s accoutume-à prendre_des.mots pour desiqho1-'
les. Jlpii vrai .que V.adje/Si^dpit pop veniFjen genre >
ei? n.°/yyr.e î ^ en Ç?^^Ypc fiinlbbfiantifîiinais pourquoi
. Voici ce me fêmble ce qui pouFroit être, u tiles.
ment iubflicué au langage; conypun des grammairiens.
. . ..
Il faut d abord établir comme ùn: principe1 certain , t
que.les mpljs; ti ont e titre, eux 'de rapport, g ranima—
tieal,- que.pour, concourir à former un fens dans la--
meme proportion, & .félon l<i conüruftion pleine;
car enfin les-fermin.a-ifeniv^s ^mots & les- autres fi- :
gnes que la Grammairep;trouvés .établis en chaque--
langue , ne font que des -figpes ,du rapport que l’ef-
prit conçoit entre les mots „félon le. fêns particulier
qu pn veut lui faire expnnaeri: Or V ,dès que\ l’enfem-
ble des mots .énonce un fens, il fait .une proppfition
OU; une enon Clarion.
_ Ainfi, celui qui veut faire entendre la raifim gram* -
maticale de quelque phrafê, doit commencer par
; r?Ug.Or, les mots félon l ’ordre , fjcceffif de leUçs japr'
sports , par ielquels feuls on apperçoit , .après que la
•phrafê efl finie, comment chaque mot concourt #
(former le ,fêns-: total.
I En fuite on -doit exprimer tous les nfotsf fousenteif-
ydus* Ces mots font la caufê pourquoi, un mot énon'cé
?a une telle .termmaifôn ou .une telle pofitian plus tôt
iqu’une autre.- A d Cafards : il efi évidem, que la
caufê de ce génitif Ca fo r is n’ e& pas a d , c’ejŸcecLm
qui eft fousentendu ; ad oedem .Caftons , au temple
de Caflor. ^ r
i __ Voilà ce que j ’entends par.Fftre la conftruclion $
fc’efi ranget les mots félon l ’ordre par lequel fêul ifs
font un fêns.
J Je conviens que, félon là confiruâion nfuelle , cet
brdre efl , fbpvent interrompu-,-;- mais p-bfêr-vez; *que
rarrangement j e plus élégant' pe ^formerok'aucun ‘
fêns,^ h après, que .la phrafê efi. finie l’efprit n’apper. :
cevoif l’ordre dont nous parlons; Serpentemvidi : la
termiriaifim àe ferpentem annonce l’objet que je dis
avoir vu ; au lieu qu’enfrançois la pofition de ce mot,
qui efi après le :verbe, efi le fîgne qui indique ce que
j ai, v u . ....
j Obfervez qu’il n’y a que deux fortes de rapports
entre cés mots , relativement à la conftruâion.' '
I;Rapport,you raifon. d’identitê:(R. idenifte même.).
II, Rapport de détennination.
I. A l ’égard du rapport d’identité, il efl évident
«ue Je qualificatif ou adjeâif, aufîi bien que le verbe,
ne font au fond que le Jfubftantif même confidéré
avec la qualité que i’adje&if énonce , ou avec la
manière d’être que le verbe attribue au fîibftantif:
ainfî, l’adjedif & le verbe doivent énoncer les mêmes
accidents de Grammaire , que le fiibflantif énonce
d’abord ; c’efl à dire que, fi le fiibflantif eft au fin -
g.ulier , l’adje&if Sf.le verbe doivent être au fîrigu-
lier , puifqu’ils ne font que le fùbftantif même
confidéré .fous telle ou,telle vue de l’efprit.
Il en eft de même du genre, de la. perfbnne , & du
cas, dans les langues qui ont des cas. Tel eft l’effet
du rapport d’identité, &c’eft cequ’on. appt lie Concordance.
i . A l’égard du rapport de détermination, comme
nous ne pouvons pas communément énoncer notre
penfée tout d’un coup en une feule parole, la nécefi-
fité de l’Élocution nous fait recourir à plufîeurs mots,
dont l’un ajoute à la lignification de l’autre ,1 où la
reftrëint & là modifie ; enforte qu’alors c’eft l’enfêm-
ble qui forme le fêns-que nous voulons énoncer. Le
rapport d’identité n’exclut pas le rapport de détermination;
Quand je dis Vhomme ftivant, ou le fa-
■vànt homme, favant modifie & détermine homme ;
cependant il y a un rapport d.’identité entre homme
&;favant, puifqué ces deux mots if énoncent qu’un
meme individu qui pourroit être exprimé en un fêul
mot, docïor.
;Mais lè rapport de détermination fe trouve fou-
vent, fans celui d’identité. Liane e'toit foeur d'Apollon
; il y a ün rapport d’identité entre Diane. &
foeur : ces deux mots ne font qu’un fêul & même
individu; & ç’eft pour cette fèùlê* raifbn qu’en- latin
ils font au même cas, &c. Diana erat foror. Mais
il n’y a qu’un rapport de détermination' entre foeur
& Apollon i ce rapport eft marqué én latin par la
terminaifbn du génitif deftinée à déterminer un nom
d’efpèqe ; foror Jpollinis ,* au lieu qu’en françois
le mot d Apollon eft mis en rapport avec foeur par
la prépofiùion de, c’eft à dire que cette prépofîtion
fait eonnoître que le mot qui la fuit détermine le
nom qui la précédé.,
Pierre aime la vertu : il y a Concordance ou rapport
d’identité entre Pierre 8t aime ; & il y a rapport
de détermination entre aime & vertu. En françois ,
ce rapport eft marqué par la place ou pofition du
mot,:-ainfi, vertu eft après aime : au lieu qu’en latin
ce rapport eft indiqué par la terminaifbn virtutem ,
& il eft indifférent de placer le mot avant ou après
le verbe ; cela dépend ou du caprice & du goût particulier
de l’écrivain, ou de l’harmonie, ou du concours
plus ou moins agréable des fÿllabes des mots
qui. précèdent ou fuivent.
Il y a autant de fortes de rapports de détermination,
qu’il y a de queftions qu’un mot à déterminer donne
lieu de faire : par exemple , le roi a donné, hé quoi ?
une penfion ; voilà la détermination de la chofê donnée
; mais comme penfion eft un nom appellatif ou
d’elpèce , on le détermine encore plus préyifëmer.t
en ajoutant , une penfion dé cent piftoles : c’eft la
détermination du nom appellatif ou d’efpèce; On
demande encore , à qui ? on répond j à N. c’eft la
détermination de la perfbnne à qui, c’eft le rapport'
d’attribution. Ces trois fortes de déterminatioiis font
auffi directes l’une que l’autre.
Un mot détermine i°. un nom d’èfp.èce , foror
Apolliiïis.
z°.. Un nom détermine un vërbe, amo Deum. H
3 °i Enfin un nom détermine une prépbfîtion; à
morte Coefaris, depuis la mort de Céfar,
Pour faire voir que ces principes font plus féconds,
plus lumineux , & même plus aifés à fàifîr que ce.
qu’on dit communément, faifons-en la çomparaifou
& l’application à la règle commune de Concordance
entre l’interrogatif & le refponfîf.
Le refponfîf, dit-on , doit être au même cas que
Tinterrogatifi D. Quis te redemit ? R. Chrifius t
Chriftus eft au nominatif, dit-on , parce que' Tinter-'
rogatif qiiis eft au nominatif.
D- Cujus eft liber! R. Pétri ; Pétri eft au génitif,
" parce que cujus eft au génitif!•' 9
Cette règle , ajoûte-t-on , a deux exceptions, i®.
Si vous répondez par un pronom, ce pronom doit
être au nominatif. D . Cùjiis eft liber ? R, Meus.
z<s. Si le refponfîf eft un nom 'de prix , on le met à
l’ablatif. D. Quanti emifti? R. Decem aftibus. ' '
Selon nos principes, ces trois mots quis te rede- :
met font un fens particulier, avec- lequel les rh'ors
de la réponfê n’ont aucun rapport grammatical. Si
l ’on 'répond Chriftus , c’eft que le répondant a dans
l’efprit Chriftus redemit me : ainû Chriftus. eft au
nominatif, non à caufê de quis ,' màis'p'arce que
Chriftus eft le fîijet de la propofition-du répondant,
qui auroit pu s'énoncer par la vêix paflive, ou donner
quelque autre tour à fâ réponfê fans en altérer
le fens.
D . Cujus eft liber ! R. Pétri , c’eft à dire , hic
liber eft liber Pétri.
D. Cujus eft liber ! R. Meus , c’eft: à dire, hic
h liber eft liber meus.
D. Quanti emifti ? R. Decerii afjîbus.. Voici la
conftru&iôn de là demande & celle de la réponfê.
D. Pro proetio quanti ce ris emifti ! R. Pmi
pro decem ajjibus.
Les mots étant une fois trouvés'& leur valeur aufU
bien que leur deftination^, & leur emploi étant déterminé
par l’ufàge , l’arrangement que l’on en fait
dans la propofîtion félon l’ordre fùccefïif ,de leurs
relations , eft la manière la plus fînipie d’anàîyfêrla
penfée.
Je fais bien qu’il y a des grammairiens dont l’el-
prit eft aftêz peu phÿofbphique pour défàpprouver Ja
pratique dont je parle , comme fi cette pratique avoit
d’autre but que d’éclairer le bon ufàge, 8c de lé
faire fùivre avec plus de lumière, & parconféquent
avec plus de goût : au lieu que fans les connoitTances
dont je parle , on n’a que des obfêrvations mëchani-
ques qui ne produifênt qu’une routine aveugle , '&
dont il ne réfulte aucun gain pour l’efprit. ' •