
a7* A U G A Ü G
Toutefois S le verbe commence par une muette », p : on traité furie même pied les verbes qui éom*
& une liquide, alors on regarde Y Augment limple mencent par k] , sr7 , «».
comme une voyelle douteufe ; & quelquefois on garde g g L ’Augment temporel fe fait par le change-
cet Augment partout , quelquefois aufli on fait ufage ment de la voyelle ou de la diphthongue qui corndansées
temps convenables de T Augment double mence le thème , en une autre voyelleou diphthonou
triple. On fait que les lettres liquides font a, 8 , gue plus longue ; j& cet Augment eft le même dans
f tous- les temps qui en reçoivent.
% Mais co changement n’a lieu que pour les verbes qui commencent par Tune des voyelles ou des
diphthongues muables qui fuivent ; & elles fe changent comme il eft indiqué.
Muables.• agi Imparfi.
r P r ê t . * ö #-
UKMÖV y
Les voyelles < £ Z y .
«y y* * ( j’achève )r WUX.C6 y & c .
èpuaf ( je tire ) : Hpoov y tjpVKCt y
aptKU y
& c .
l o 1 «. a p syu (je préfente) : a p fy tv y & c .
r «ƒ J y .
Les diphthongues < eut ° km.
ÙtTiU ( je demande) t ’htîou y. HjTtxei y & c .
àjjz,u.ia ( y augmente) t iio^cevoy y ito%etxu & c .
l o t * ( f habite ) : bdKiLpy y uxix.ee. y & c .
Pour les verbes qui commencent par les-voyelles où les diphthongues
la langue commune n’ÿ admet aucun changement à titre d’Augment,
immuables tj > ip M J « J
Immuables. Pref.
C v.
Voyelles < ülB-ùl
- itytvM
f Diphthongues é sm»
tixetCja
éÙSovo>
«wç»
( Je réfenne ) ;
( je pouffe ) ;
( fe chafle aux oifeaux) ;
(' finfùlte ■ ;
( j’aflimile ) ;
( je dirige ) ;
(, je blefte);.
Imparf.
y & C .
àS-'ov- y &c*
l£iuov y &c.
m
u x u ijo v y &c.
tiiêvvoii y &c.
o l% & y & c\
Il y a fur ces règles de 1*Augment quelques exceptions,.
dont l’ufege donnera la connoiflance,. mais
dont le détail ne doit point entrer dans le plan de
cet ouvrage : j’obferveraî feulement que , dans les
verbes composés de tout autre mot que d’une pré-
pofîtion, on.fuit pour l'Augment, foit fyllabique fôit
temporel , lés mêmes* règles que pour les verbes
fimples ; & qu?à l ’égard des verbes composés d’une
prépofîtion , le grand nombre prennent Y Augment
du fifnple après la prépofîtion, plufieurs-avant, &
quelqués-uns avant & après.
On trouve dans quelques verbes latins des traces
de l ’affinité de cette langue avec lagrèque, parles
deux efpèces d’Augment, F'énïo-, dont, la première
eft brève , fait aux prétérits veni y vwtram , vêhe-
ro, venerim, v&iifiem , vënijje-, dojit la première
eft longue; & c’eft un véritable Augment temporel*
Les verbes cado , coedo-y cano , do , de do y
difeo y fallo y tnordeo y pango, pario ypedo, pello ,
pendeo & penda, ppfco yJpondo, (lo , tango , ton-
ï tundo y font au Prétérit indéfini de l’Indicatif,
d’où Ce forment régulièrement tous les autres, ce-
cidiy ceeeidi, cecini, dedi, dedïdi, dichci, fefelli,
montordi , p ep ig i, peperi , pepedi , pepuÜ , pe-
pendi y popofei, fpopondi, Jleti , tetigi , totondi r
tutudi ; & ce font des exemples de Y Augment fy l-
labique.
Il n’y a donc , dans le latin, que les Prétérits qur
fcîent fufceptibles d’Augment : c’eft un jufie fondement
pour en conclure que Y Augment eft, dans cette
langue, un ligne d’antériorité. Mais une langue dérivée
d’une autre n’a pas d’autres vues à Cbn origine
que celles de la langue dont elle delcend, &
donc elle ne diffère d’abord que par des altérations
légères dans le matériel de quelques mots : les verbes
latins, par exemple , qui ont des Prétérits fans
Augment, font de l’èlpëce*altérée ; mais ceux qui
ont des Augmenta, font les reftes de la première
langue , & les témoins de l ’identité de la fource &
des vîtes communes. L ’Augment eft donc auffi en
grec un- caFadère d’antériorité. C’eft tout ce qü’ii
en faut conduire : car il y a- auffi une idée d’antériorité
dans les Préfon ts antérieurs , amabam, emmy
& c ;8c ces temps ne font pas des Prétérits, quoiqu’on.-
les ait nommés Prétérits. Voye\ T emps.
En grec, l’Augmentfimple du» Prélènt antérieur
femble marquer uniquement l’antériorité de l’époque
Y puilqu’il n’y a d’antérieur que l’époque :
’stvttIm , verberabam.
L ’Augment double lêmble indiquer l’antériorité
de l’exiftence à l’égard de l’époque : TtruÇu, verbe
ravi..
VAugment triple marque la double- antériorité ,
celle de i’exiftence & celle de l’époque mTifee/y,
verberaveram.
Remarquez qu’à Y Augment double, qui marque
l’antériorité d’exiftence, on ne fait qu’afouter YAugr
ment fimple pour marquer l’antériorité de l’époque,
de même qu’au préfent antérieur î'c e t Augment
fimple ne marque donc en effet, dans les Agriffés
que l’antériorité de l’époque ; & les grammairiens
ont eu tort de les traduire comme des Prétérits»
Voye\ A o r iste , {M * Me a u z ê e . )
A Ü R
(N.) A u g m e n t a t i f , v e . adj. Quife« s
augmenter. L ’Ufage a introduit dans plulieurs lan-
gués une manière de transformer certains noms|
par l’addition de quelques lettres ou de quelques
lÿllabes , qui ajoutent à l’idée primitive du nom une
idée aceeflôire d’augmentation : ces noms ainfi métamorphosés
(ont appelés noms augmentatifs , parce
qu’ils fervent à augmenter l’idee primitive. Les
italiens & les efpagnols en font grand ufege.
I. Les italiens ont trois terminailbns augmenta--
tives ; otto , one , & accio : les deux premières font
prendre le nom en bonne part, ot/odans le moral,
ont dans le phyfique ; & la dernière , accio 3 indique
ordinairement une idee accefïoire de mépris :
toutes trois fe mettent à la place de la dernière voyelle
du nom primitif. Ainfi , de vecchio ( vieillard ) on
forme vechiotto (vieillard vénérable ) , vecchione
(grand vieillard), & vecChictccio (vieillard meprila-
bie, méchant vieillard).
Ces trois terminailbns n’ont pas lieu à l’égard
des noms qui ne prêtent pas au fens moral. * La
terminaifon one fait des noms mafeuiins , quoique
le primitif Ibit féminin j mais l ’autre terminaiibn
eft accio ou accia, 'èlon le genre du primitif. Ainfi,
de Cappello, n. m. chapeau , on forme cappelloney
n. m.- ( gros ou grand chapeau; cappellaccio , n. m.
( grand vilain chapeau ) : de Caméra, n. £ ( chambre
) , on forme camerone, n. m. ( grande chambre
) ; cameraccia, n. f. ( grande vilaine chambre. )
II. Les efpagnols ont quatre terminailbns augrnen-
tatives \ lavoir a"{0\ acho, afco, & on pour le mal-
culin, ona pour le féminin. Ainfi , de AJno ( âne ) ,
vient afna\o (grand âne, au propre & au figuré) ;
de Hombre ( homme ) vient hombra\o ou hombron
( grand homme) , hombracho. ( gros homme ) ; de
Mugere (femme), vient mugerona ( grande femme ;
de Peha ( roche ) , vient penafeo grande rpche ,
rocher.) ; de Beço ( lèvre d’en bas ) , vient be-
çucho ( grande lèvre. )
Lancelot regarde comme des Augmentatifs les
mots grecs & latins %ttÀoevcts, labrones ( qui ont de
groffes lèvres ) , /3AÉ<p*p«y«? filones (qui ont de grands
lburciis ) , &c. Ce ne font que des adje&ifs pris lùb-
ftantivement, & dérivés des noms /3As<petpov, labrum
( lèvre ) , xiïxoç, cilium ( poil de paupières), &cy
comme fi nous difions en françois lévreux, pau-
pie'reux ; & comme nous dilbns effectivement ner-
'veux (qui a de bons nerfs), membru (qui a de
gros membres ) , pierreux (où il y a beaucoup de
pierres ) ; poreux ( qui a beaucoup de pores ) , &c.
Retrouve-t-on dans tous ces mots l’idée qui caraété-
rife les Augmentatifs l ( M. B eauzée. )
(N.) AURICULAIRE , adj. Relatif à l’oreîlle.
Médecines auriculaires. Artère auriculaire. Témoin
auriculaire. Confeffion auriculaire.
Ce mot depuis quelque temps s’eft introduit dans
le langage grammatical. L ’imperfection de notre
alphabet nous ayant mis dans la néceffité d’adopter
des combinaifeiis de voyelles pour repréfenter des
A U S Ifgf
Voix fimpîés ; ces çcmbinailbns , fi femblables à celles
qui repréfentent des diphthongues , ont aufli été
nommées diphthongues. Mais les efprits, devenus
plus difficiles depuis que la Philofophie fermente
dans les têtes , ont fenti le faux de cette dénomination
: ces composés ne préfentent qu’aux yeux une
fauffe apparence de diphthongues, & n,offrent à
l’oreille que des voix fimples; aulieu que les vraies
diphthongues font entendre à l’oreille deux fens dif-
.tinêts & consécutifs en une feule émiftion. On a
donc diftingué les vraies diphthongues, comme dans
Dieu, bien , Guife ( ville ) , bois , par i’épithète
ü Auriculaires ; & les fauffes, comme dans trait,
coeur, guife (mode) yfou , maux , par l’épithète
à! Oculaires.
L ’abbé Girard appelle encore les premières ,
Syllabiques ; & les dernières , Orthographiques.
( M . M e a u z é e . )
| AUSTÈRE , SÉVÈRE , RUDE. Synonymes*
IfAufiérité eft dans les moeurs ; la Sévérité,
dans les principes; & la Rudejfe , dans la conduite.
La vie des anciens anachorètes étoit aufiére ; la
Morale des apôtres étoit févère , mais leur abord
n’avoit rien été rude. La Mollejfe eft oppofee à Y Austérité
; le Relâchement, à la Sévérité ; & Y Affabi-
bilité, à la Rudejfe. (M . D id e r o t .)
(<|* On eft aufiére y par la manière de vivre \févèreY
par la manière de penfer; rude, par la manière d’agir.
La molleffe eft l’oppofé de l’Aufiérité : il eft rare
de palier immédiatement de l’une à l’autre ; une vie
ordinaire & réglée tient le milieu entre elles. L è
relâchement & la Sévérité font deux extremes, dans
l’un defquels on donne prefque toujours ; peu de
perfonnes lavent diftinguer le jufte milieu, qui eon-
fîfte dans une connoiflance exaéfce & précifè de la.
loi. Les fades complaifances font l’excès oppose aux
manières rudes ; ies gens nés groffiers & d’ane ame
vile fe dédommagent de l’un de ces excès , où leur
intérêt les plonge envers ceux dont ils elpèrent quelque
avantage, par l’autre excès,. où leur naturel le$
porte envers tous ceux dont ils croyent n’avoir pas
befoin : mais la poiitefle à l’égard de tout le monde
eft le point de la bonne éducation.
Ce n’eft que pour foi qu’on eft aufiére ;. & l’on
n’eft rude que pour les autres; mais on peut être
févère pour foi & pour les autres.
. Les feints fe plaifent dans les exercices dtY A u f -
térîté ; elle étoit autrefois le partage des cloîtres.
Quelques cafùiftes affedent de fe diftinguer par »ne-
morale févère ; e’eft une mode qu’on fuivra jufqn’à
ce que le goût en foit usé. Il y a des gens aflez.
brutes pour confondre les moeurs rud s avec lano-
bleflè des fentiments, & s’imaginer qu’une honnêteté
: foit une baffefle.
La vie aufiére confiffe dans la privation des plat-
firs & des commodités ; on l’embrafle quelquefois
par un goût de fingularité-, qu’on Ce repréfente comme
un principe de Religion, La» Morale trou f é v è t e peut 7