Il
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• .^r3nunairien..célè^iç:, quh.vjVpit à là fût
T v * : » dit que ; comme il y a dans l'écriture
^ ejr?*J°n de l’arrangement des lettres pour en faire
également une raifon a e l’prdredes
° ? PPur former lesbiens particuliers du difëours, &
que c’eft s égarer étrangement que d’avoir, une autre
penfée. „
Siciit recià ratio fcriptiirae docet litterarum con-
gruarnjunaturam^ fie etiarn-recfam orationis cômpo-
° r4lPati°fis°fi$ndit. Sqlet queer i eau-
ja ordinis elementorum , fie eùam de ordinatione
cafuum& ïpj'arum pqriium orationis Jolet queer i.
Quidam, fuee folatiumimperitiee queerentés., aïurit
1l9n oportere de hujufcemodi rebup queerere , Jufpi- ,
c^ tes.J^rtlll}af e]fe ordinatiânis pofitiones ; qiiùd
exijtimare penitàs fiultum efi. Si autem, in quibuf- ,
dqrri c once dune ejfe, ordinationem , necejfe efi etiam
in omnibus earn concedere. ( Prifcianus de confiruct. ' Lib. XVII , Jitb initio. )
• « ^ autorité de cet ancien , je me contenterai d’a-
j ° u te r celle d’uncélèbre grammairien du X V . fîêcle,
qui avoir ete pendant plus de 39 ans principal d’un
collège d’Allemagne.
8 rdVrfi$Çt 'l>Çfi. dictionum Syntaxi,, puerorum
plurirnum inter efi ut inter exponendum non modo
pluribus verbis ut cliniqueac confusV cûa-
cervatis reddant, fed digérant eùam or dine gram-
mQ(lcPK vpcès alicujusperiodi , quee alioqui, apud
auto res açri aurkim judicio corpulentes , rhetoricâ
compofitione commifieefunt. Hune verborum ordi-
tteiji d pueris in interpretando ad unguem exigere
qùidnapi militâtis afferat. ego ipfe , qui duos &
triginta.jam anno s magifierii-forées , molefiias;
ac curas pertuli, non femelexpertus fum : iili enim
haçviâ, fixis , ut aiunt, oculis intuentur accu-.
ratiüfque anirnadvehunt quot voces (enfum abjol-
vant , quo pacio dictionum firuétura cohoereat ,
quot modis finguüs omnibus fingula verba refpon-
deant ; quod 'quidem fieri nequit , preecipuè in
longiusculâ periodo , nifi hoc ordine, veluti per \
fcalarum gradus , per fingulas perjodi partes pro- \
gre'diantur. (Çrammatictz artis infiitutio per Joan-
nem Sufenibrotum , RavefpurgiiLudi magifirum ,
jam denuo accurate confignata. Bafileae, an. 1 ftpi)
C’eft ce qui fait qu’on trouve fi You vent-* dans les
anciens commentateurs, tels que Cornutus, Servius,
Donat, ordo efi y 8cc. G’eft auffi, le coniëil que le
P. Jouvenci donne aux maîtres qui expliquent des
auteurs latins aux jeunes; gens : le point le plus important;,
dit-il , eft ; de s’attacher à bien, faire la
conftrudioç. Explanatio in duobus maximé con- ,
fiftit j io. in exponendo verborum ordine ac firuc-
turq orationis | xo% in vocum pbfzpriorum expofi-
lione. ( Ratio difcendi & docendi J of Jouvenci,
S. J. Parifiis , 1 7 1 5 .) Peut-être fêiroît-il plus à
propos de commencer par expliquer la valeur des !
mots, avant que d’en faire la conftru&ion. M. Rollin,
Traite des Études t infifte aufiï en plus d’un endroit
fiir l’importance de cette pratique , & für futilité
quç les jeunes gens en retirent. ' J
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Get uiâge efi fi bien fondé en raifon, qu’il efi r&*
| commandé & fiiivi par tous les grands maîtres; Je
voudrois feulement qu’au lieu de^fë borner au pur
lèntiment, on s’élevât peu à peu à la connoifîànce de
lapropofîtion & de la période , puilque cette connoil-
fànce efi la railôn de la confirudion. du
M a r s ai s . )
h -CONCORDANT., adj. Rhétor. Vers concor-i
’ dants ; ce font certains vers qui ont quelques mots
communs, .& qui renferment un féns oppofé ou différent
, formé par d’autres mots ; tels que ceux!-ci : •
■r? canis
lapu, in filyâ renatury
-nutritur, & amnia fervat.
vijldt.
D i â . d e T r é y . ;
; g (N.), ÇONCRET, E , adj, C’efi l’oppofé & le cor-
1 relatif à'Abfirait.f Voye^, A b s t r a c t i o n , A b s t
r a i r e , A b s j r a i t ; : ) ■'
, Abfirait lignifie, Confîdéré hors de fon fiiiet
-feparé durfujet par la penfée: Concret, au contraire
lignifie , Confidéré dans le .vlûjet & avec
le fiijet. Difons mieux , ce font les . termes qui.font
abfiraits ou concrets : un terme ,efi abfirait j .quand
al exprime quelque qualité , quelque manière d’être
confidérée en elle-même & hors de tout fujet ; un
terme efi concret, quand il exprime un fujet quel-
! conque revêtu dë fes qualités / de fes manières
d être. Tel efi for cela le .langage ordinaire, qui
efi fufoeptible , je crois , de quelque amélioration#
( Voyei Abstractif.> ( ',J /. Eeauzée.)
(N ) CONCUPISCENCE , CUPIDITÉ, AVID
IT É , CONVOITISE. Synonyine-s.
La Concupifcence efi la difpofïtion habituelle de
1 ame à défîrer les biens & les plaifirs fenfibles r
la Cupidité en efi le défir violent: VAvidité en
efr un défir infâtiable : la Convoitife en efi un défir
illicite.
La Concupifcence efi une fuite du péché originel
ï. le renoncement a- foi »même efi le remède cm e
propofo l ’Évangile contre cette maladie dé l ’ame<
Ce|renoncement ^auffi-inconnu à la Phiîofophie humaine
que l’origine & la nature du mal dont il
efi le remède, difpofo heureufoment le chrétien à
réprimer les emportements de la Cupidité, à prescrire
des bornes raifonnabies à i’Avidité, à detefier
toutes les injuftices de la Convoitife. (M. Beauzée.)
(N .) CONDITION , ÉTAT. Synonymes.
La Condition à plus de rapport au rang qu’on
rient dans les divers ordres qui fqrment l’économie
de la république. L ’État en a davantage à l’occupation
ou augenre de vie dont on fait profèflion.
Les richefles nous font aifément oublier le degré
de notre Condition , & nous détournent quelquefois
des devoirs de notre État.
Il efi difficile de décider for la différence des
Conditions, & d’accorder là-deffus les prétention
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des ;divérs États ; il y à beaucoup1 dé gens qui n’éh
-jugent qiïe par-lë brillant de là dépeftfo.
Quelques perfonnes font valoir leur'Condition ,
faute de bien cônnoître le jufie mérite de leur Etat,
{ L ’abbé G ir a r d .)
(N.) CONDITION ( d e ) / D E QUALITÉ.
.Synonymes.
La première dè ces exprëffions a beaucoup gagné
for l ’aütre ; mais quoique fouvent irès-fyno-
Tiymes dans la bouche de ceux qui s’én forvënt,
'elles rëriennent toujours dans leur propre lignification
le càradère qui les diftingue , auquel, on efi obligé d’avoir égard en certaines occafions pour
s’exprimer d’une ‘manière convenable. De Qualité
enchérit for de Condition ; car on fofèrt de cette
dernière expreffion dans l’ordre de la Bourgeoifîe ,
& Ton ne peut fè forvir de l’autre que dans Perdre
de la Noblefie. Un homme né roturier ne fut
jamais un homme de Qualité ; un homme né dans
la robe, quoique roturier, fo dit homme de Condition.
Il fomble que de tous les citoyens partagés en deux
portions, les gens de Condition en fafient une , &
le peuple l’autre , difiingüéës entre relîês_par la na-
turë des occupations civiles ; les uns s'attachant aux
emplois nobles, l’es autres aüx emplois luciàtifs :
& que, parmi lés p’érfonnes qui compôfent la première
portion, celles qui font illuftrées parlànaifo
fonce, foient les gens de Qualité.
Les perfonnes de Condition joignent, à des moeurs
cultivées , des maniérés polies ; & les gens de Qualité
ont ordinairement des fëntiments élevés.
Il arrivé fouvent que les perfonnes nouvellement
devenues' de Condition donnent dans la hauteur
des manières, croyant en prendre de belles ;
c’efl par là qu’elles fo trahiiïent, & font for l’efprit
4es autres un effet tout contraire ■ à leur intention.
Quelques gens de Qualité confondent l ’élévation des
fëntiments, avèC l’énormité des idées qu’ils fe font
for le mérité' de la naiffance , affedant conrinuel-
lement de^s’en targuer & de prodiguer les airs de
mépris pour tout cé qui efi Bourgeoifîe ; c’efl un
défaut qui leur fût beaucoup pius perdre que
gagner dans l’eftime des hommes, foit pour leur
perionne foit pour leur famille. ( V a b b é G ir a r d . )
(N .) CONDITIONNELLE (C onjonction).
Les Conjondions conditionnelles font celles qui
défîgnent, entre lés propofîtions, une liaifon conditionnelle
d’exiftence, fondée for ce que la féconde
efi une fuite dè la foppofîtio'h delà première. Elles
font ainfî riomirfées, parce qu’elles fervent à énoncer
conditionne!lenrehr , & non pofitivément, la première
dès deux propdfîliions.
Les latins ont trois Conjondions conditionnelles
bien reconnues ; f i, nifi, & fin : nous n’en avons
que dèüx en françois ; fi & finon. Le J? latin étojt
une Conjondion conditionnelle pofîtive ; nifi étoit
négative. Poux nous, nous nous foryons de fi dans
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lés deux cas : Il viendra, s i fes affaires le pér-
'mettènt, s i fùn devoir 'ne le retient pas.
C’eft encore -le même Si conditiànnel que nous
employons dans les phrafés où les latins fo fètvoiént
à'an, Cutrum, ou de l’enclitique ne; convie Je
ne fais Si cela efi vrài. Les grammairiens ont coutume
de dire que , dans de cas, c’feft u'n‘e particule
dubitative ; 8c le Didionnaire de l’Académie le dit
de même. Mais le doute & l’incertitude des phrafés
où fi ëfl employé dans ce ’féns , font toujours marques
par le verbe qui précède cette Conjondion.:
je ne fais Si ,/*<? doute s i , on defnahde si , dites-
moi s i; & la Conjôndiohëft toujours cà/iditionnellé.
Je ne fais , je doiite, on demande , dites-moi Sj.
cela efi: Vrai ; c’eft à dire, s i célà efi vrai $ je rie
le fdis pas , j ’en doute , on le démànde , dites-le
moi : & nous employons même âflez. foùvent ce
focond tour fen. françoîs, Cè qui a trompé nos gràm-
mairiens, c’ëfi qu’en effet ah efi uné Conjondion
conditionnelle y qui renferme en Outré l’idée àccef*
foire du doute ; & ç’eft pour cela qu’èlle s’emploie
à la tête des phrafés intèrrogativçs ; an auÜis ) Sc
dans les dùbitSarivfes yneféio, ou dübitoKdh véritürus
fit. Mais d’ailleurs elle aVOit le même fons qiie
1®. Il efi évident que c’ëft Xz conditionnelle grèque
■ Ht, 2°. Elle ne différé, que paV une hàfolë diffé-
rente à la fin , de l'a Conditionnelle hébraïque
(dm) y qui même efi (K {'an) en fyriaqü'e, en chal-
déen, & en fomaritain. ,3°. Il y à apparence que
les latins empïoÿoient fans fèrupüle f i pour an ,• &
en voici là preuve'dans le diiccfürs que Virgile fait
tenir à Vênus .( Æn. ' jv. 1 i’o. ;) :
S e d f a t i s in c e r ta f e r o r S I J u p it e r im am . .
E j f e v e l i t t y r i i s u r b e n ï T r o jâ q u e p n o fe c lis
M i f c e r iv e p r o b e t p o p u lo s a u t faédera ju n g i .
‘ Ce tour n’étoit pas extraordinaire ën latin : car
Servius.ne fait for cela aucune remarque; ce qu’il
auroit fait fans doute, fî c’eût été une licence'contre
: le génie ou feulement contre l ’üfàge Ordinaire de
fo langue. Ne trouve- t -o n p a s ‘ dans Cicérôn
( T o p ic . xxij. 8 4 ) , Q u oe r h u r . . . fi e xpetendæ.
d i v i t ioe , fi fu g ïe n d a p aiepertas ? & ailleurs ( V .
V e r r . xxjx. 66 ) , Tum m i t ti t a d i f iu f t i , fî f i b i
v id e a tu r lit reddàt.
Mais nous avons en françois un autre f i , qui
n’eft pas Conjondion, qui efi un véritable adverbe,
& qui répond à peu près à Yadéo des latins ; comme'
dans ces phrafés : Il efi si fàvaJii que tout le monde
l’admire, Je ne connus jamais, un s i ƒ'avant homme.
Il n’eji pas si f avant qu’on le penfe. Cet adverbe ,
quoique matériellement fémblabîe à là Conjondion
conditionnelle,, n’a pàs la même origine : ce féroit,
dans la géhératidn des mots, un véritable monfirë ;
.& l’Ufage n’en admet dans aucune langue. L e s i
ponditionnèPefi le fi même des latins ; & le fi adverbe
vient du fie latin, dont nous avons retranche
le c final, afin d’adoucir la prononciation : nous
:dHon's si fait, comme on diroit en latin s ic fiictum;
l & l’on dit dans le patois de Verdun , hn s’ fat fcuy