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foie un di (cours appris, comme un hymne ; & tel
peut-être (ùppofé , par exemple , le Choeur, B r illant
foLeil ! dans l’a&e des Incas ; le Choeur de
Thétis & Pelée , O défiât quelle puiffance ! le
Choeur de Jephté, Le c ie l, l’enfer, la terre, &
l ’onde y & tout ce qui techante dans des folennités.
Il faut donc diftinguer, dans l’hypothèfethéâtrale,
le Choeur appris , & le Choeur impromptu.. Le
premier peut paroître compote avec art, fans détruire
la vraifèmblance ; mais dans l’autre l’on ne
doit voir que l ’unanimité fortuite & momentanée
des fêntiments dont une multitude eft émue à la
fois. Plus ces fêntiments feront vifs & rapides., plus
l ’expreffion en fera fimple, naturelle, & concifè ;
plus il fera vraitembjable que tout un peuple ait
dit la même choie en même temps.
Cependant une des plus grandes beautés du chant
du Choeur c’ell le deflin : çè. deffin demande quelque
étendue pour te développer, & quelque fuite
pour fè donner de la rondeur & de l’enfèmble : le
moyen de décrire un cercle harmonieux en imitant
des cris , des mots entrecoupés ? Voilà fans doute
la' difficulté ., mais auffi le fecret de l’art ; & ce
fecret fè réduit, du côté du poète , à dialoguer le
Çhoeur , comme j ’ai déjà dit de former, le duo.
Que les différentes parties fè féparent, & fè rejoignent
; que tantôt elles fè contrarient, & que tantôt
elles s’accordent ; que deux, trois voix, une voix
feule, de temps en temps, fè faffe entendre ; qu’une
partie.lui réponde, qu’une autre partie la fbutienne,
& qu’enfin toutes fè ramènent à un fèntiment unanime
ou fè -choquent dans un combat de deux
fêntiments oppofés. : voilà le Choeur qui devient
une (cène étendue & développée , & qui, dans fôn
imitation , a toute la vérité de la nature, avec cette
lèule différence, que d’un tumulte populaire on aura
fait un chant & un concert harmonieux.
J Un yrai modèle dans ce genre, c’eft le Choeur
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de l’Opéra d’Atys, à la defeente de Cihèle : VenC{
reine des dieux, vene\. C ’eft de M. Piccini que
nos jeunes compofiteurs doivent apprendre à faire
des Choeurs mélodieux. )
En critiquant les Choeurs de l ’Opéra françois, on
a cité ce morceau de Poé/îe rhythmique que nous a
confèrvé Lampride, où eft exprimé le cri de fureur
& de joie du peuple romain à la mort de l’empereur
Commode; & on a dit: Que les gens de goût décident
entre ce Choeur 8c les Choeurs d’Opéra. Mais on
n’a mis en comparaifon que deux mauvais Choeurs
de Quinault ; & ces deux exemples ne prouvent pas
que nos Choeurs (oient toujours mauvais. Celui de
Lampride, au flyle près, dont la baiïèffe eft dégoûtante
, fèroit pathétique fans doute; mais rien n’em^
pêche que dans nos Opéra on n’en compote fur ce
modèle. Et pourquoi ne pas rappeler: ceux de
Caftôr , celui d’Alcefte , Alcefie ejl morte ! celui
de Jephté-, celui de Coromis, celui des Incas, SC
nombre d’autres, qui ont leur beauté & qui produites
leur effet ? On auroit encore eu de l’avantage
à leur oppofèr celui de Lampride; maison n’auroit
pas eu le plaifîr de dire que l ’un étoit fùblime, &
que les autres étoient plats. La vérité fimple eft que
l’aétion, le dialogue, le pathétique fèront toujours
très-favorables à la forme du Choeur , & que le
genre de notre Opéra y donne lieu, toutes les fois
que la fîtuafion eft paffionnée & qu’elle intéreflè une
multitude: c’eft au poète à (àifîr le. moment; c’eft
au mufîcien à le féconder. On peut voir dans les
Opéra de M. Gluck & dans ceux de M. Piccini, de
combien de beaux Choeurs ils . ont enrichi notre
fcène. Dans les Choeurs dont l’effet réfulte de l ’har-
moitié , le compofîteur allemand s’eft fîgnalé ; le
compofîteur italien excelle dans les Choeurs où
l’expreffion demande le charme de la .. mélodie.)
F 'o y e i A ir. , C h a n t , D u o , L y r i q u e , R é c i -5
T A T I F . (M . M 4RM 0N T E L .)
( N . ) C H O I S I R ,
C H O C H O
(N.) C H O I S IR , ÉLIRE. Syn. Je ne mets ces deux
mots au rang des fynonymes, que parce que notre Dictionnaire
les a définis l’un par l’autre. Choifir, c eft
fe déterminer, par la comparaifon qu’on fait des cho-
fe s , en faveur de ce qu’on juge être le mieux. E lire,
c’ell nommer à une dignité, a un bénéfice , ou a
quelque choie de lêmblable. Ainfî, le Choix eft un
aâe de difeernement, qui fixe la volonté à ce qui
paroît le meilleur : & Y Élection eft un concours.de
lùffrages, qui donne a un lùjet une place dans 1 Etat
ou dans l’Églilè. T .. . , , .
Il peut très-aifément arriver que le C h o ix n ait
nulle part dans Y É l e c t i o n . ( U a b b é G i r a r d . ' )
Cela eft vrai, fàns doute; mais il faut ajouter,
que toute Élection devroit être faite en confequence
d’un Choix ; parce que toute place exige des qualités
y & qu’il eft jufte d’élire le fujet qui paroît_ en
être le mieux pourvu., ce qui lùppofe comparaifon
& Choix. Le mot S Étire renferme dans là lignification
l’idée du C ho ix , & c’ell ce qui le rend en
effet lÿnonyme de Choifir : ce qui l ’en diflingue ,
c’efl l’idée acceflbire de la deftination à une place.
- Telle eft la différence des termes Choix & .Election,
en tant qu’il marquent l’adion de lè*determi-
ner pour un fujet plus tôt que pour un autre. Quelquefois
iis le rapportent au lùjet liir qui eft tombée
la détermination. Ce qui les diftingue alors, félon
le P. Bouhours [Rem. nomr. Tom. I.) , c’ell que
Y Élection fe dit d’ordinaire dans une lignification
paffive; & C hoix, dans une lignification adive :
YEleciion d’un tel, marque celui qui a été élu; le
Choix d’un t e l, marque celui qui choifit.
h'Élection en quelque [forte miraculeujè de S.
Ambroife, pour le gouvernement de l’Églife de
Milan , juftifia le Choix que le prince en avoit fait
pour gouverner la province, ( M. E eaüzée.)
(N.) CHOISIR , FAIRE CHO IX . Syn.
Choifir le dit ordinairement des choies dont on
veut faire ufage. Faire choix fe dit proprement des
perlônnes qu’on veut élever à quelque dignité, charge^
bu emploi,
Louis X IV choific Verlàilles pour le lieu de là
rcfidence ordinaire ; & il f i t choix du maréchal de
Villeroi pour être gouverneur de Ibn petit - fils
Louis X V .
Le mot de Choifir marque plus particulièrement
la comparaifon qu’on fait de tout ce qui fè prélènte ,
pour connoître ce qui vaut le mieux & le prendre..
Le mot Faire choix marque plus précisément la
fimple diftindion qu’on fait d’un fujet préférablement
aux autres.
Les princes ne chofijfent pas toujours leurs mi-
niflres ; on n’a pas fiait choix en tous temps d’un
Colbert pour les finances, ni d’un Louvois pour la
guerre, [L'abbé Girard. )
L it t ê r a t . rt Gramm. Tome I. Partie I I .
(N.) CHO IS IR, PRÉFÉRER. Syn.
On ne choifit pas toujours ce qu’on préfère ; maïs
pn préfère toujours ce q.u’on choifit.
Choifir y c’ eft fe déterminer en faveur de la chote,
par le mérite qu’elle a ou par l ’eftime qu’on en
fait. Préférer y c’eft fe déterminer en là faveur, pat
quelque motif que ce (bit ; mérite, affeétion , com-i
plaifancè , ou politique , n’importe.
L ’elprit fait le Choix ; le coeur donne la Préfèrent
ce, C ’eft par cette raifon qu’on choifit ordinairement
ce que l’on connoît , & qu’on préfère ce qu’on
aime. ' T _, v
La (àgeffè nous défend quelquefois'de choifir ce
qui paroît le plus brillant à nos yeux ; & leu vent la
juftice ne nous permet pas de préférer nos amis à
d’autres.
Lorlqu’il eft queftion de choifir un état de v ie ,
'je ne crois pas qu’on faffè mal de préférer celui
, où l’inclination porte ; ç’eft le moyen de réuffir plus
facilement, & de trouver là (àtisfadion dans fon
devoir.
On choifit l’étoffe, on préfère le marchand.
Le Choix eft bon ou mauvais , felon le goût & la
connôiffance qu’on a des chofes. L a Préférence^ eft
jufte ou injufte , félon qu’elle eft didée par la raifon
; ou qu’elle eft infpirée par la paffion.
Les P références de pure faveur (ont quelquefois
permîtes aux princes , dans la diftribution des grâces ;
mais ils ne doivent jamais agir que par Choix , dans
la diftribution des charges & des^ emplois publics.
L ’amour préfère & ne choifit point : par conséquent
il n’y a ni applaudiffements à donner [ni reproches
à faire aux amants, (ur le bon ou le mauvais Choix ;
le mérite ne doit pas non plus te flatter d’y obtenir
la Préférence ni te piquer de ce qu’on la lui réfute :
cette paffion , uniquement produite & .guidée par un
goût tenfitif, eft toute pour le plaifîr & rien pour
l’honneur. (L ’abbe Girard»)
(N.) CHORAÏQUE. adj. On fpécifie ainfî une
efpèce particulière de vers, où le pied appelé Chorée
occupe des places marquées. Il y a deux fortes de
vers ckordiqU.es : les premiers ont trois pieds; &les
autres, trois pieds & demi.
I. Les vers chordiques de trois pieds font com-j
pofés d’un dadyle & de deux chorées ;
| Sanguine | vïpe- ; | rzno. |
II. Les vers chordiques de trois pieds & demi font
de deux efpèces ; le choraïque exad, & le chordi-
que libre.
Le choraïque exaét contient trois chorées & une
fyllabe de plus ;
I Trüdi- 1 tür dt- I es dï- j c. j
1 ‘ D d d