
feepe itaohfcura efi, ut comices , Vous démêlez
ccifu excitataejfe videa- fouvent à quel figue elle
tur ' s’eft élevée ; fouvent autli
la câùfe en eft fi cachée ,
qu’elle lèmble être l’effet du hafârd.
Il eft évident que nous pouvons , abfolument parlant
, nous palier dans"notre langue de ce terme ,
pris dans le Cens qu’on vient d’aflïgney ; quoiqu il
faille convenir qu’il peut fervir à diftinguer avec
plus de précifion les différentes formes, & peut-etre
les différents effets de la Similitude.
Mais il eft bon de le conferver dans un autre fens,
qui a encore de l’analogie avec celui-ci, quoiqu il
s’applique au .difcours d’.une autre, manière. Sous ce
nouvel afpeél, 1 'Antapodofe eft une figure de pen-
fée ou de ftyle par combinaifon , dans laquelle les
parties d’un membre ou d’une -propofition correl-
pondent, ou dans tin ordre .parallèle ou dans un
ordre renverfë, aux parties d un autre membre ou
d’une autre propofition.
Dans l ’Andrienne de Térence ( vj. 43"4 5 *)>
Pamphile dit à JVIysès s
j4 debn’ me ignavum put a s ?
rAdebn porro ingratuîn , aut Inhumanum, aut ferum.
Ut neque me cônluétudo ^ neque amor , neque pudor
Commoveat neque cbnimàneat ut fervent fidem î
7) Me crois-tu donc a'ffezdâche ? Me crois-tu enfin
» ingrat, ou inhumain, ou fauvage, au point que
3> ni familiarité, ni amour, ni honneur ne m infî-
» pire la volonté ni ne me montre ^obligation de
» tenir ma parole ? c< Voila un exemple üAntapo-
doje, où la correfpondance eft dans un ordre ren-
yerfe ; ihi enim, dit Calepin (voc. A po d o sis»)
eonfUetudo feritati, amor inhumanitati , piidor in-
gratitudini refpondet. ■ . |
. Calepin , que je viens de citer, donne a cette
figure .le nom èYApodofe : A pod o sis , f c h em a ju -
sundiffimum , quum proecedemium membrorumfin-
gulis fingulce p a r ticu le refpondent. Je crois qu il
vaut mieux lui donner le nom d’Antapodofe ;
i ° . parce que ce terme exprime plus précifément
la nature de la chofe & la corrélation des^ parties
cor redondantes ; i° . parce qu’il eft peu neceffoire
à notre langue dans un autre (êns ; 30. parce qu il
a encore rapport à la figure dans le cas même ou
Il défigne la partie fousentendue d’une Similitude ;
40. enfin parce que les rhéteurs ont donne au mot
A podofe une autre lignification , néceffaire au langage
grammatical. Voye\ A podose. (M . E eaxj-
z é£ .)
(N.) AN TÉ C ÉDEN T , E. adj. Qui précède. Qui
marche avant. Ce mot, quant au fens général, eft fy-
nonyme de Précèdent; quant a l ’ufoge , il en diffère
, en ce que Préoédent eft du langage ordinaire
& commun , & que Antécédent eft approprié au
langage didadique. D'ailleurs Précédent eft oppofé
à Suivant .* Antécédent eft oppole à Subfequent,
•fi on ne veut défîgner que l’ordre ; & à Conféq tient,
fi on y ajoûte l’idée acceffoire de liaifori necèffaire.
Dans le langage Ordinaire , on dit le volume^re-
cédeht , l’ahnée précédente ; & par oppofîtion , la
trimeftre fuivant, la page fuivante.
Les théologiens difont, Décret antécédent, Volonté
antécédente ; & par oppofition, Décret fub-
fèqutru , Pirédeftination fubféquente.
En Logique on appelle Antécédent ( fi m. J , une
propofition d’où l’on en conclut une autre, a laquelle
on donne le nom de Conféquent ( fi m. )•
» Dieu eft jufte « ( Antécédent ) ; « donc il rendra
» à chacun félon fes oeuvres, ce f Conféquent.)
En Mathématique, on appelle Antécédent dura
rapport, le premier des deux termes entre le (quels
eft ce rapport ; & l’on donne au fécond terme le
nom de Conféquent : dans le rappprt de 11 à 4 , 14
eft Y Antécédent, 4 eft le Conféquent» ^
La Grammaire emploie auflï le terme ^ Antécédent
y & il faut nommer ainfi tout mot qui, dans
l’ordre analytique , en précède un autre qui eft fon
complément néceffaire. Mémoire defiine à détruire
les prétentions des héritiers : dans cette phrafo ,
Mémoire eft Antécédent .de l’adjedif deftine, _ qui
l’eft de la prépofîtion à ; cette prépofîtion eftl’^ ï -
técédent de détruire, qui l’eft à fon tour de les
prétentions ; les prétentions , c’ eft 1 Antécédent de
la prépofîtion de, qui eft elle-même Antécédent de
les héritiers» - '
Dans un fens plus étroit, les grammairiens ne
donnent guères le nom à!Antécédent qu a un mot
qui précède un autre mot déterminatif- cenjonélif.
( Voye\ R e l a t if . ) En voici des exemples.
Il faut réparer le temps que les plaifîrs ont dérobé
: aux affaires.
UIons , avec la reconnoïffance qui convient , des
biens dont le Ciel nous comble.
Vous vous expofez. à un danger fans lequel vous
pouvez, périr. ' f w
J’ignore la caufe pour quoi on l’a arrête , & les
lieux par oit ^il a paffé.
Qualesftm u s , taies ejfe videamuri ( Cic. )
Videre mihi videor tantam dimicationem , quanta
nunquam fu it, ( Cic.
D e nulLo opérépublico tot Senatûs confîilta , quot
de meâ domo. ( Cic. )
Ut jilvczfoliis pronos mutanturin annos ,
Prima cadunt; ica yerborum v£tus interit estas.
( Ho rat. )
Vultu adeô venujlo ut mhil fupra» (T e r .)
( M . D eauzée. )
(N.) AN TÉO C CU PA T IO N , fi f. C’eft le nom
que quelques rhéteurs modernes donnent à la figure
que nous nommons Prolepfe. Voye\ Prolepse.
D’aurres la nomment encore Anticipation y Occupation
, Préoccupation. Mais , fous quelque nom
[ qu’on l’ait défîgnée , il. n’y a eu quel auteur an*-
ftyme de l’article A n t éo ccu pat ïo n dans le ïù p -
plémenf du Dtâionnaire univerfèl & raifônné des
feiènees, &c. qui ait dit qu’elle confifte à s’exprimer
de manière , que la perfônne qu’on inftruit de
quelque fait paroiflë en être déjà convaincue; & je
ne vois rien de figuré dans l ’exemple qu’il cite de
Banlecque. ( M* D e a u z é e , )
(N.) ANTÉRIEUR, E. adj. Qui eft avant en or-
'Sre de temps. Qui eft par devant en fait de fîtuation.
Védition dont je parle efi antérieure à celle que
vous citt{. L a façade antérieure de ce palais.
L a partie antérieure■ de la te te. ^ ^
Antérieur z y pour oppofé ou corrélatif, l’ad-
ïed if Pofiérieur, dont le fens eft aifé par là à
déterminer. L ’édition poftérieuse à celle que vous-
ave\. La façade pojlérieure du château. La partie
pojlérieure de la tête.
Précèdent & Antérieur, marquent tous deux la
priorité en ordre de temps, & en cela ils font
lynonymes ; cependant ils ne peuvent jamais Ce
mettre l’un pour l’autre, à caufè des caradères
effenciels qui les différencient, Antérieur marque
Amplement la priorité , Précédent marque une prior
ité immédiate. Ainfi , les dixjêpt fiècles depuis
J ésus- C h r ist font tous antérieurs à celui où nous
vivons : mais il n’y a que le dix-fèptieme , que
nous puifïions nommer le fiècle précédent ; a moins
que nous ne les priftions tous colleâivement comme
une portion unique de temps , auquel cas on pour-
roit dire, les fiècles précédents.
Dans mon fÿftême des temps , j’ai fait de l’adjedif
'Antérieur & de fon corrélatif Pofiérieur ^ des termes
techniques ; parce qu’ils étoient néceffaires pour
donner, aux différentes parties d e cefy ftêm e , une
nomenclature exade , précifè , & diftindive.
Les temps font des formes qui ajoutent, à l’idée
fondamentale de la lignification au verbe, l’idée
acceffoire d’un rapport d’exiftence à une époque.
IL’exiftence peut être fimultanée avec l’époque, &
fc’eft le caradère des Préfonts ; ou antérieure ,à l ’époque,
& c’eft le caradère des Prétérits; oupof-
térieure à l’époque, & c’eft le caradère des futurs.
Mais l’époque elle-même , n’étant qu’un point dans
la durée, a befoîn d’être déterminée d’une manière
préeifo ; cette détermination ne peut fe faire,
qu’en fixant le rapport de cette époque à un point
précis de la durée; & ce point précis eft , dans
toutes les langues, l’inftant même où l’on parle:
or ce font encore les mêmes rapports, qui déterminent
l’époque à être acluelle, fi elle coincide
avec le moment de la parole ; antérieure, fi elle
précède cé moment; & pojlérieure , f î elle le fuit.
De là la diftindion , de chacune des trois efpèces
générales de temps , en trois efpèces fubalternes,
qui ne peuvent être mieux caradérifées que par
les dénominations mêmes d’actuel, d’antérieur ; &
de pofiérieur, tirées de la pofîtion même de l’époque
déterminée qui conftitue le genre. Voye\
T emps. ( M* D e a u z ê e . )
' mm
(N.) ANTÉRIORITÉ , î. f. Priorité en ordre de
temps. C ’eft le nom abftradif tiré de l’adjedif A n -
térieur\ & fon corrélatif eft Pofiériorité, tiré de
même de l’adjedif Pofiérieur. J’ai fait ufàge de
ces deux noms dans mon fyftême des temps ; &
c’eftf pour cela que j’en fais mention ici. Antériorité
d’exiftence eft le caradère des Prétérits ; la
Pofiériorité d’exiftence, celui des futurs ; comme
la Jimultanéite d’exiftence , celui des Préfonts,
( M, Beauzêe. )
(N.) ANTH RO PO LO G IE fi f. Ce nom a aujour-
dhui trois fons très-différents, qui doivent être obr-
forvés.
i° . C’eft un terme de Médecine ; & il fignifie,
Traité de toute l’économie animale de l’homme.
î °. C ’eft un terme de Philofophie; & il fignifie,
Traité de toute l’économie morale de l’homme. Ce
focond fons n’a été attaché que depuis peu à ce
mot, & aucun Didionnaire n’en a tenu compte
jufqu’à préfont : mais il y a lieu de croire qu’il fora
fixé par le fiiccès mérité de l’ouvrage intitulé en
italien L ’ Uomo , & qui en 1761 parut en françois
fous le titre d’Anthropologie ; traité métaphyfiquey
par M. le Marquis de Gorini Corio.
30. Anthropologie eft auffi un terme introduit par
les théologiens dans le langage de la Grammaire.
On entend par là ce££e efpece de Profopopce, par
laquelle les hommes, fons en excepter même le*
écrivains focrés, font obligés, en parlant de Dieu ,
de lui attribuer des parties corporelles , un langage,
des goûts, des affedions, des pallions , des actions
, qui ne peuvent convenir qu’aux hommes.
En voici des exemples,
Moïfo, dans la Genèfo, parlant d’Adam & d’E y e,
s’exprime ainfi:
E t quum audiffent
vocem Domini Dei de-
ambulantis in paradifo9
ad auram, poft meridiem
; abfcondit fe A -
dam , & uxór ejus , d
facie Domini Dei in
medio ligni paradifi.
Vocavitqut Dominus
Deus Adam, & dixit
ei : Ubi es ? ( iij 8.9 .)
Vïdens autem Deus
quod malta malitia ho-
minum ejfet in terra, &
euneïa cogitatio cordis
interna ejfet ad malum
Omni tempore ; poeni-
tuit eum quod hominem
fecijfet in terra : & tac-
tus dolore cordis intrin-
feciis, & c ..(vj. 5.6. )
Recordatus autem
Deus Noé, ( viij. i . )
Et lorsqu’ils eurent entendu
la voix du Seigneur
Dieu quifepromenoit dans
le paradis, au grand air ,
après midi ; Adam fo cacha,
ainfi que fon époufo
de devant la face du Seigneur
Dieu parmi les arbres
du paradis. Et le Seigneur
Dieu appela Adam,
& lui dit : Oit es-tu ?
Mais Dieu voyant que
la malice des hommes lue
la terre étoit à fon comble ,
& que toutes les penfées de
leur coeur étoient tournées
au mal en tout temps ; i l fe
repentit d’avoir fait l’homme
fur la terre : & touché
intérieurement d’une dou-,
leur de coeur 9 & c.
Mais Dieu s'étant fou«s
venu de Noé.
R b *