à Manille, comme je i’ai d it, ayant vu qu’au centre de deux
Univerfités on ne parloit point de navigation, quoique ces
Univerfités fulient dans une viiie maritime & commerçante,
fonda en 1750 une Chaire de Mathématiques, pour futilité
& le progrès de la navigation ; il eft mort en 1 7 5 4 , & ion
école eft tombée avec lui; tant qu’il a vécu il a maintenu
l’émulation, après lui elle s’eft perdue; en 1 7 6 7 , on ne
fréquentait plus cette école ; Manille, pour fes galions, tire
fes pilotes de la nouvelle Efpagne.
Les Dominicains puisèrent à Manille en 1 5 8 7 , pour y
fonder une maifon ; ils y ont un couvent fuperbe, qui renferme
environ trente Religieux ; fon Univerfité eft de 1 6 1 o :
les Dominicains n’ont qu’une douzaine de Cures dans l’archevêché
de Manille.
Le Collège de Saint Jean-de-Latran doit lôn inftitution
àunEfpagnol, de vie fingulièrement exemplaire, qui prenoit
à fa charge des enfans orphelins des Efpagnols, & ceux
dont les père & mère étaient pauvres ; il lés entretenoit &
les enfeignoit aux dépens de fon propre revenu, & lorfqu’il
n’en avoit point allez, il ramaiToit des aumônes pour fub-
venir au défaut de fes revenus ; le R o i, pour le mettre plus
à portée d’exercer fes a clés d’humanité, lui donna une
Commiffion dans la province d’Ilocos : lorfqu’il fut vieux, il
fe retira chez les Dominicains, dans leur infirmerie, avec
la permilfion de l’Archevêque; il y mourut religieux; il
renonça en forme à la Commiffion, à la maifon, & à tout
ce qu’il pouvoit avoir, il en difpofa en faveur des Dominicains,
à condition qu'ils prendraient foin d’élever fes
orphelins: félon l’acte qui en fut pafle le 18 Juin 1640,
la maifon fut érigée en Collège fous l’invocation de Saint
Jean-de-Latran; le Roi y annexa quelques rentes prifes fur
la Chapelle royale, & les fiijets qui fortoient de ce Collège
appartenoient au Ro i, & devoient entrer à lôn fervice, foit
dans le-militaire, foit autrement.
Les Dominicains ont peu-à-peu changé ces dilpolitions ;
les fujets de ce Collège, au nombre de cinquante qu’on y
entretient annuellement, font tous, ou prefque tous, deftinés
pour le Sacerdoce, & en conféquence ils étudient dans
l’Univerfité de Saint-Thomas en Philolophie & en Théologie.
Vis-à-vis Saint Jean-de-Latran, de l’autre côté de la rue,
eft la Commuhauté royale de Sainte-Catherine; elle a fubi
différens changemens depuis 1695 , année dans laquelle elle
fut fondée : les Dominicains en eurent d’abord le foin ,
aujourd’hui elles ont une Supérieure, elles fuivent néanmoins
le Tiers-ordre de Saint-Dominique ; elles n’ont point
d’églife particulière, le Collège de Saint Jean-de-Latran leur
en lert, làns y célébrer aucun Office, elles y vont à la
Meflè, n’en étant lèparées que par la largeur de la rue où
elles ont une galerie qui communique de .leurs cellules à
l’égliiè de Saint Jean-de-Latran.
Les Récolets arrivèrent à Manille en 1606; ils y ont
fait bâtir un fuperbe couvent, & fi vafte que deux cents
Religieux pourraient y être fort à leur aife; il n’y en a cependant
jamais plus de quarante : ils ont une douzaine de Cures dans
l’archevêché de Manille.
L Ordre holpitalier de Saint Jean-de-Dieu eut permiffion
du Roi, en 16 2 7 , d envoyer dix Religieux à Manille; en
16¿6 , la Table de la Miféricorde fit prélent à ces Pères
de fon ancien Hôpital, & le Roi approuva cette donation,
mais il eft tombe bien des fois. En 1 7 2 6 , l ’Archèvêque
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