continuelle aux Mathématiques & â la conftruélion des
Maiffeaux. Nous fîmes enfemble, à bord du Bon-Confeil,
pluiieurs obfervations aftronomiques , principalement celles
qu’enfefone M. Pitot, pour trouver la latitude par le moyen
de quelques hauteurs du Soleil, prifes avant ou après midi.
( Voyez Tm e I , p. 1 8 , & ci - après l’article des obfervations
faites à Manille fur la Latitude ),
Ç e font 'les Pilotes du galion, qui dirigent fa route.
Autrefois., les voyages de Manille à Acapulco n’étoient
guère moins que de huit à dix mois : un pilote François
les a nouvellement abrégés ;' il a appris aux Manillois à fe
fervir de leurs voiles qu’ils redoutoient auparavant; & à ne
pas aller chercher une fi grande latitude, comme on faifoit
avant lui : il ne paifoit jamais 31 ou 32 degrés ; rarement
alloit-il 3 3 3 degrés. (Voyez Tome I , page y )■
Get homme a été fort utile à la navigation d’Acapulco ;
il étoitifort eftimé, & tous les Efpagnols m’en ont parié
avec,les plus grands éloges : ce Pilote, dont le nom mérite
d’être placé i c i , sappeloit Frajlïn ; fon dernier voyage lui
coûta la vie. Le Général, mal intentionné & bourru , le
changea dans la route, & par caprice fe mit en ièeond ; il
en conçut tant de chagrin qu’il en mourut; , ce,fut en 1 y 6 6 :
aéiueiiement on le regrette. Le Père Don Eftevan Roxas y
M e lo , mon ami, en faifoit le plus grand cas, & m’en a
bien fouvent parlé, avec éloges.
Cette même année 17 6 6 , mourut auffi à Manille un
autre*François , qui faifoit auifî les, voyages d’Acapulco,, en
qualité de premier Pilote, en forte qu’ils n’avoient plus de
Pilotes à Manille; ils en étoient fi dépourvus lorfque je
partis en J768 , que pour conduire le galion qui devoit
aller cette année à la nouvelle Elpagne , ils venoient de
nommer pour premier Pilote, un jeune homme qui n’avoit
jamais fait ces voyages, & qui, pour coup d’eifai, avoit
perdu en i y 66 une petite Frégate qu’il conduifoit de
Manille aux îles Mariannes , & fur laquelle je penfai
m’embarquer.
A fon retour de cette belle expédition, tous les Pilotes
furent confultés pour donner leur avis fur la conftruélion
de ce petit Bâtiment ; car le Pilote ■ préténdoit que fon
Vaiifeau ne s’étoit perdu que par fon défaut de conftruélion:
je ne lais ce que répondit le Confeil des Pilotes ; mais
comme je vis que ce Pilote fut nommé pour le voyage
de 1768 , je jugeai qu’il avoit gagné fon procès. Le vaiifeau
le Saint-Charles qu’il conduifoit, manqua fon voyage.
( Voyez ci devant, page 2 2 .2 ).
' D ans ces derniers temps, le Commerce de Manille avoit
repréfenté'à la Cour d’Elpagne, l’impolîibilité où il étoit
de continuer le commerce fur le pied ancien de 500,000
piaïlres, vu 1 augmentation de prix de tous les effets de
Chine & de l’Inde. Le Commerce demanda en outre au
Ro i, de lui permettre que tout l’argent de la vente des
effets du Galion à Acapulco, pût retourner à Manille en
payant les droits Royaux : la Cour n’avoit pas encore
répondu en iy6y. ■
Je n’ai pas examiné fi ce que dit George An fon , au
fujet de ce commerce, eft vra i; s’il nuit,véritablement à
celui que l’Efpagne fait au Mexique, en ce que les Mexicains;
ont par la voie du galion de Manille, les foies à
meilleur compte, &c. tout ce que je lais, eft que le marquis
dOvando, qui mourut en 1754. à Manille, avoit été d’avis
F f ij