Les marées de la baie de Saint-Auguflin , que je fais
monter à vingt pieds, m’ont été atteftées par M. de Joannis,
qui a fait plufieurs voyages à la côte de l’Oueft de Mada-
gafcar, & dans un Mémoire fort curieux qu’ii m’a communiqué
fur cette partie de Madagafcar ; il enfeigne qu’il faut avoir
attention quand on mouille à la baie de Saint- Auguflin,
de laiifer tomber l’ancre par neuf braifes quand la mer eft
haute, parce que de mer baife, on n’eft plus que par cinq
braifes.
Le long de la côte d’Afrique , depuis le cap de Bonne-
elpérance jufqu’au cap de Gardafui à l’entrée de la mer
Rouge, la mer monte de 7 à 8 pieds ; & le long de la
côte de l’Oueft de Madagafcar à la baie de Saint - Auguflin,
comme j’ai dit; à Morondava, autrement les Seclaves, Ôc à
la baie de Manghaëli, elle marne de 1 5 à 19 pieds ; les
marées de la côte de l’Efl de cette Iile , qui ne montent
qu’à 2 pieds ÿ à 3 pieds, font donc un phénomène aifez
fmgulier.
A Pondichéry, j’ai trouvé les marées plus grandes que je
ne les avois jugées d’abord en arrivant, fur la feulé inlpeélion
de la mer le long du rivage; & fans les obfcrvations que je
fis fur un puits qui étoit au pied de l’efcalier de mon Obfer-
vatoire ( Voyeç Tome I , à là fln ), je ferois revenu perlùadé
que la mer ne montait pas plus haut à Pondichéry quelle
ne fait à Madagafcar ; mais il y a apparence que le golfe de
Bengale eft caufè que la mer marne de près de 8 pieds à
Pondichéry, à peu-près comme elle monte à Maiaça (félon
M* d’Après ) dans le détroit de ce nom.
É T A T
É T A T de la mer au Fort - dauphin R depuis le 2 Odobre
jufqu’au 11 Novembre 17 f i .
É T A T D E L A M E R .
O C T O B R E .
Le 2 , à 5 heures du foir, mer baffe |
je fuis allé à fec fur les reftifs , jufqu’au
bord du précipice ou rempart : la mer étoit
horrible & déployoit avec une force étonnante
fur le bord du rempart.
Le 3 , la mer eft reftée haute pendant
toute la journée, fans qu’elle eût encore
perdu à 6 heures ; il y avoit 2 pieds d’eau
fur le baifin : au large, la mer étoit monf-
trueufe, & c’eft ce qui l’a fans doute entretenue
dans le baifin pendant toute la journée,
c’eft-à-dire depuis 1 o heures du matin.
Le 4., la mer a été haute pendant toute
la journée 3 elle avoit un peu perdu à 5
heures.
Le 5 , la mer haute pendant tQute la
journée.
Le 6 , la mer de même que dans i’ob-
fervation précédente.
Le y t la mer dans le même état que
(dans l’obfervation précédante,
Tome 11.
É T A T DES VENTS.
La brife a foufïïé du Nord- eft
pendant ces deux jours , avec une
violence étonnante.
La brife a été extraordinairement
forte, femblable à un coup de vent;
elle a foufïïé du Nord-eft-quart-eft.
Pendant la matinée , calme ou
foible brife du Sud-oueft; elle paffe
à i’Eft par le Sud, très-foiblc.
Calme pendant ia nuit ; la matinée,
foible vent de Sud - oueft : deux
couches dans l’air; l’une, du Nord-eft,
va avec lenteur; i’autre, du Sud-eft,
chaffe avec vîtefTe.
Bon frais du Sud-eft, qui commence
à 6 heures du matin.
Pluie abondante & grand frais de
Sud-fud-eft : trois courans dans l’air;
l’inférieur, du Sud-fud-eft, va avec
grande vîtefte ; celui de deifus ou le
P h a s e s
de
la L u n e .
1 .er Quartier
à 6 heures du
matin: la Lune
apogée,