neuf toifes , j’en tirai une autre de cinq cents trente-deux
toifes ; c’eft la diftance de notre batterie à un village nommé
Pacembole, affis auprès d’une rivière de même nom. fur le
bord de la mer & fur une petite hauteur : ce village appar-
tenoit à Silouloute, ce Chef dont j’ai parlé à l’occafion de
Zanhare; & quoiqu’il ne fut pas vraifêmblablement fon ami,
ni le nôtre, cela ne m’empêcha pas. d’y aller lans aucune crainte
de ma part, pour obferver les angles dont j’avois beioin»
C ’eil avec le fecours' de toutes ces différentes bafes, que
j’ai déterminé la pofition de la méridienne du Barachoua, eu
me fervant des baiifes qu’on entretient ordinairement fur ¿es
pointes des brifans pour guider les Vaiileaux. Les débris du
vaiffeau le Gange,, qui s’y étoit nouvellement perdu, m’ont
aufii fervi, de même que les reftes d’un bateau ou gabarre
nommée la Providence, qui avoit fauvé en 176 1 les reftes,
du naufrage de l’U tile, qui s’étoit perdue en 1 y 6 1 fur file,
de Sable (Voyei Tome /, p. 6 6 3 ) ; & enfin, M. Dennemont,■
¡Officier du Vaifleau de M. de Laval, s’étoit donné là peine,
d ’ailqj; en pirogue faire le contour du Barachoua en-dedans
& d’en faire le trait, dans le même temps que je formois les,
triangles pour le lier à la terre : voici ce qui réfuite de ce
petit travail.
La côte va Nord & Sud, à très-peu de chofe près en face
du Barachoua, dans une étendue de fix à iept cents toifes,
depuis la batterie jufqu’à Pacembole ; car à Pacembole le
méridien fait avec la batterie un angle de 8"1 4 ' feulement à[
l’Oueft de la batterie, & le milieu, du canal ou du Barachoua
n’eft éloigné de l’endroit le plus près de cette côte , que de,
deux cents cinquante à trois cents toiles au plus.
. Pour déterminer les angles à la méridienne,, j’obfervai Je
8 Novembre
S Novembre, à l’horizon, l’angle entre le bord fupérieur du
Soleil & l’alonge des débris du Gange, de z y d 4 8 '; mais
-le Soleil étoit leve & il fortoit d un nuage : ion bord fupérieur,
lorfqu’il parut, étoit élevé au-deffus de l’horizon d’environ
un degré, quantité que je n’ai eftimée que fort imparfaitement,
& qui rend cette obfervation incomplète.
Depuis ce moment, il ne me fut pas poffible de vérifier
cette obfervation jufqu’au 2 1 , parce que le Soleil fut conf-
tamment caché tous les jours à fon lever, par un banc confi-
dérable de 1 o degrés au moins d’élévation au - defTus de
l ’horizon ; à l’égard du coucher, il n’y faut pas penfèr, à caufê
de ce nuage immenfe & épais qui fe forme tous les après-midi
dans l’Oueft, pendant les vents de N ord-eft, & fou vent pen dant
ceux de Sud-eft. ( Voyei p. 4 33. & fuiv.)
Je trouvai donc ce jour;là 2 1 , l’angle entre le bord fupérieur
du Soleil, ■ paffant auffi par fon centre & l’alonge du
Vaiffeau le Gange, de 40e1 32 ' 30" : cette obfervation m’a
donne 6pd ¿ 6 ' 4 " , pour l’angle entre la méridienne qui
pafîoit par mon Obfervatoire & les débris du vaifîèaule Gange;
mais j’ai réduit cet angfe à 6pd 4 5 ', parce que l ’obfervation
jdu 8, le donneroit plus petit d’environ 2 5 minutes : au refte,
ies diftances que je cherchois, font affez petites pour que
-8 à 1 o minutés ne puiffent pas produire ici de différences
■bien fenfibles.
La pointe du Nord-eft du Barachoua & les deux pointés
de 1 entrée, font toutes les trois à peu-près dans le m ême plan,
qui forme avec la côte , un angle d’environ 23 degrés, à le
prendre 330 toifes au Nord de la hauteur de Pacembole. J’ai
rapporte toutes mes diftances à la pointe où étoit établie la
batterie, à 1 extrémité orientale de ma baie, pù prefque tous
Tome II.