que ceite affaire occafionna à Manille en 1767 , lorfque j’y
étois encore.
A r t i c l e d i x i è m e .
Des Tribunaux eccléfiajliques établis à Manille.
C e s Tribunaux font au nombre de trois ; celui de l’Archevêque,
celui de i’Inquiiition & celui de la S.ainte-Croiiàde.
Le Tribunal de J uflice de l’Archevêque eft compofé d’un
Vicaire général, d’un Notaire & de deux Fifcaux ; l’Archevêque
a fa prifon, où il y a des logemens pour des femmes
débauchées.
II n’y a point, à proprement parler, de Tribunal d’in-
quifition a Manilfe, mais leulement un Commiifaire du
faint Office, pourvu à cette place par le Tribunal dé Mexico;
il eft le C h e f ou Supérieur de tous les autres Commiflaires
répandus dans les provinces. Il eft bon de remarquer que
les P. P. de la Compagnie avoient un Commiifaire privé
& particulier, qui étoit toujours un Prêtre féculier.
La place de Commiflaire-furintendant a toujours été dans le
couvent des Jacobins; il n’y a eu qu’une interruption de fept
ans, pendant leiquels un Père du couvent des Auguftins eut la
commiffion, parce que le Père Jacobin alors Commilîàire fut
dépofé, comme nous avons dit, pour avoir injuftement fait
le procès au Gouverneur de Manille, & l’avoir fait arrêter.
Aujourd’hui, ces Commiiïàires n’ont aucun droit de faire
le procès à qui que ce fo it, ni même de le faire arrêter; ils
font obligés d’écrire à Mexico, d’informer le Tribunal des
charges & des accufations ; là-deflùs, le Tribunal rend une
fentence qu’il envoie au Commiifaire qui la fait exécuter;
cette fentence porte prilè-de-corps : le Commiifaire fait donc
D A N S LES M E R S D E L ’ I N D E . 173
arrêter en conféquence la perfonne accufée, la fait embarquer
pour le Mexique ; là, 011 lui fait fon procès, & on la renvoyé
à Manille pour l’exécution s’il y a lieu.
Le Tribunal de la Sainte-Croifade n’a rien de particulier
qui mérite que je m’y arrête.
A r t i c l e o n z i è m e .
Qui contient des détails fu r les Eglifes ir Collèges
de Manille.
A p r è s la Cathédrale dont je viens Je parler, ôn doit
compter la Chapelle royale ; elle fert pour toutes les fêtes &
les cérémonies de l’Audiênce royale; elle a l’adminiftration
ipirituelle de l’Hôpital royal des Soldats de Sa Majefté, elle
eft leur paroiflè, & ils y font enterrés; cette Chapelle a un
Chapelain qui; en eft comme le Curé; il a fous lui cinq
autres Chapelains, des Sacriftains & des Miniftres ; l’Office
divin s’y fait avec beaucoup de dignité. La Chapelle royale
fournit des Aumôniers aux Galions. L ’hôpital royal qui eft
tout auprès a fon Chapelain, fon Adminiftrateur, fon Médecin,
fon Chirurgien, fon Apothicaire & toutes les chofes
néceflaires.
- Il y avoit jadis à Manille le Séminaire royal de Saint-
Philippe, compofé de huit Séminariftes & d’un Reéleur;
on y enfeignoit la Théologie & les Arts ; ces deux chaires
ont été fupprimées, & ceux qui veulent l'uivre les bancs des
Écoles vont à l’Univerfité de Saint-Thomas.
Depuis la guerre, ce Séminaire n’exifte plus , c’eft-à-dire,
quon ne 1 entretient plus, ce qui revient au même; fa
depenfe annuelle fo prenoit fur la caillé royale, de forte
que fon entretien dépendoit abfolument de la bonne volonté,