D e midi à 3 heures & demie, on fit en co re ,. , , 3 1 ' 20»
D o n c , longitude à 3 heures & demie..................... 6 ° d 3 1 ' 40”
Longitude de R o d r j g u e s 6 ° - 32. o.
Différence. , jBj ap. 20,
Ce qui répond à fix lieues : donc mes obfervations doqnoient
ekatftement ia longitude ; fur quoi il eft bon d’obferver que du 2
au 7, on courut différentes bordées ; on fut même au plus près
avec un très-rgros temps, une très-greffe mer, ne pouvant porter
que îa mifaine & les huniers avec les ris pris ; le Vaiffeau ne pouvant
qu’avec peine fe tenir en route, donnant continuellement des lans
dans le vent, n’arrivant qu’avec bien de la peine, étant très longtemps
à le faire : dans de telles & pareilles circonftances, il eft fort
difficile d’eftimer exactement la route. II ne ferait pas étonnant que
fur une diftance de foixante-dix-huit ïieues environ, que nous fîmes
du 2 au 7, il ne fe fut gliffé de l’erreur dans i’eftime,
Au refte, cette exaâitude eft bien fuffifailte au bout de trois a
quatre mille fieues d’une eftimp de chemin douteiffe incertaine;
quand on n’auroit que ce feul moyen de vérifier fon point , on
pourroit aflurément biep s’en contenter : ce feroit un grand pas de
fait dans ia fcience des Longitudes, fi on étoit affuré de fon point,
par des moyens purement aftronomiques ; à onze fieues près, après
un voyage ou une traverfée comme ia nôtre , pendant laquelle on
n’a point vu de terre, n’ayant point fondé au banc-des Aiguilles,
& au bout de laquelle on pouvoit par conféquent craindre une
erreur de cent cinquante ou de deux cents lieues, comme il eft arrivé
à quelques Vaiffeaux.
J’avoue qu’à la vue de mes réfultats & de leur accord entr’euï
& avec la vue de terre, je ne comprends pas comment il a pu fe
faire que M. Godin, à ce que rapporte M. l’abbé de la-Caille, qui
a obfervé à Rior janéiro & à terre, par ia méthode des
horaires , .ait trouvé une différence de trois degrés entre fes obfeft
yations : il me femble que fi j’euffe pu obferver à terre, comme le ut
M. Godin, mes obfervations fe feraient encore mieux accordées
qu’elles ne Je firent fur un Vaiffeau en pleine meri
Le 9, nous mouillâmes à l’Ifle-de-France. Le i i , je débarquai
avec tous mes effets , excepté mes inftrumens d’Aftronomie qui
avoient été embarqués par connoiffement, & qui relièrent encore à
bord pendant quelques jours ; ils furent dépofés dans les inagafins
de la Compagnie : le Garde -magafîn me les a remis à ma requi-
quifition, & je lui en ai donné une décharge. La première choie
que j’ai apprife à mon arrivée, a été le mauvais état de nos affaires
dans l’Inde; & je vois avec grande peine combien il me fera
difficile d’y aller.
Je vous envoie, Monfieur, les Obfervations que j’ai faites fur
la variation.
On a grand loin, comme vous le favez, d’obferver fur mer .tant
le matin que le fbir, quand le temps le permet, la variation par
l’amplitude du Soleil ; ce qui eft indifpenfable pour réduire les
différens rhumbs de vent que l’on a courus pendant les vingt-
quatre heures : il y a même des parages , principalement depuis le
cap de Bonne-eipérance jufqu’à la nouvelle Hollande; où la variation
peut fervir aux Marins, finon à corriger leur point, du moins
à fe méfier de leur eftime.
J’aivu que les Obfervations. de la variation fe faifoieni ordinairement
avec deux à trois compas, & on prend le milieu entre les réfultats
qu’ils donnent.
Je ne vous enverrai point ici le détail de toutes les obfèrvations ,
faites de la variation par nos Pilotes: ce détail ne pourroit manquer
que de vous ennuyer. Je ne vous parlerai que d’une feule, à
laquelle j’affiftai moi-même un jour que j’obfervai la longitude ;
ce fut le 22 d’Avril.
Latitude....... ............ 4* 44’ Sud.'
Longitude.. . .... ...... ..... .,. 18- o. Occidentale.
Variation nrtive.... .......... 7. 28. Nord-oueft.
Les nuages ne nous permirent pas de voir le Soleil à l’horizon,
fes autres jours que j’obfervai la longitude.
Ayant d’ailleurs, remarqué; qu’il étoit fort difficile, pour ne-pas
dire impoffible, de répondre à un degré, fouvent à un degré &
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